Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
72 L'ISTHME DE SUEZ,
) meau jusqu'à Memphis et Péluse, c'est-à-dire l'espace
» de trente lieues. Du temps de Ptolémée, le canal
» de Suez au Nil fut ouvert. Dès lors plus de portage
) pour les marchandises; elles arrivaient par eau à
» Baboust et Péluse sur les bords du Nil et de la Mé-
s diterranée.
w » Indépendamment du commerce de l'Inde, l'Egypte
» en a un qui Lui est propre. Elle offrirait à nos ma-
» nufactures un débouché qui amènerait un développe-
» ment dans toute notre industrie , et bientôt nous se-
» rions appelés à fournir à tous les besoins des habi-
» tants des déserts de l'Afrique, de l'Abyssinie, de
» l'Arabie et d'une grande partie de la Syrie. Ces peu-
» pies manquent de tout; et qu'est-ce que Saint-Do-
» mingue et toutes nos colonies sont auprès de tant de
» vastes régions? La France tirerait à son tour de l'E-
» gypte du blé, du riz, du sucre, du natron et toutes
» les productions de l'Afrique et de l'Asie. La possi-
) bilité de la reconstruction du canal de Suez étant un
» problème résolu, et le travail qu'elle exigerait étant
J) de peu d'importance, les marchandises arriveraient
» si rapidement par ce canal et avec une telle économie
» de capitaux, que les Français pourraient se présen-
» ter sur les marchés avec des avantages immenses.
» L'ingénieur des ponts et chaussées Lepère fut chargé
» de niveler et de faire le projet du canal de Suez. »
« Un mémoire avait été demandé à M. Lepère sur la
communication de la Méditerranée à la mer Rouge. Le
canal que proposa M Lepère n'était que l'ancien ca-
nal, et dans ses calculs, ce travail devait coûter seule-
ment de 25 à 30 millions. C'était toujours la pensée de re-
lier le Nil à la mer Rouge. Toutefois, il ajoutait :
« Il serait encore facile d'ouvrir une communica-
» tion directe entre Suez, le lac Amer et le Ras-el-Moyeh,
» prolongé, sur le bord oriental du lac Mensaleh, jusqu'à
» la mer vers Péluse. Nous pensons qu'un canal ouvert
» sur cette direction présenterait un avantage que n'au-
» rait pas le canal intérieur. J'ajouterai que si je ne
» voyais quelques difficultés à creuser et à entretenir à
» la profondeur convenable le chenal entre Suez et la
» rade (la force des dragues à vapeur n'était pas encore
» connue), je proposerais d'établir à l'usage des grands
» navires, la communication directe des deux mers par
» l'isthme, ce qui deviendrait le complément de cette
» grande et importante opération. »
« M. Ferdinand de Lesseps, qui cite ce fragment du
travail de M. Lepère dans sa récente brochue : La
Question du canal de Suez, le fait suivre des lignes que
voici :
«Napoléon Ier, en recevant, après son retour en France,
» des mains de M. Lepère, et en présence des autres
» membres de l'Instiut d'Egypte, le célèbre Mémoire sur le
» canal des deux mers, prononça ces prophétiques paroles:
« La chose est grande, ce n'est pas moi maintenant qui pour-
rai l'accomplir; mais le gouvernement turc trouvtra un jour sa
conservation et sa gloire dans l'exécution de ce projet. »
« Aujourd'hui les travaux sont commencés ; ils se
poursuivent et ils s'achèveront ; car l'entreprise est juste
et civilisatrice ; une grande ténacité de volonté y pré-
sside, la France la protège et la Providence la bénit.
LA NAVIGABILITÉ DE LA MER ROUGE.
Il semble que tout ait été dit sur les questions im-
pliquées Idans l'ouverture de l'isthme de Suez, p i
rapport à ses avantages pratiques pour le commerce
et la navigation. Toutes les objections possibles et
impossibles ont été soulevées, toutes ont été réfutées ;
mais la passion ne se fatigue point, et forcée de
tourner dans le même cercle, elle revient, après cha-
que échec nouveau, sur les anciens champs de bataille
où elle a été battue, mais où elle peut espérer que sa
défaite est oubliée.
C'est ainsi que depuis quelque temps, on place dans
une sorte de demi-jour les prétendus périls de la na-
vigation dans la mer Rouge. Pour les navires à va-
peur, il n'en faut certes plus parler : la question est
archijugée par le mouvement continu qui s'opère
avec le plus grand succès depuis plusieurs années
entre l'Inde et Suez. Nous défions qu'on nous cite une
autre mer où les naufrages des bateaux à vapeur
aient été moins nombreux dans la même période.
Mais on se rabat sur la navigation à voiles, et,
comme jusqu'ici la mer Rouge a été peu fréquentée
par les voiliers du commerce européen, on pense avoir
beau jeu dans toutes les exagérations qu'on veut bien
imaginer, sans se souvenir que des exagérations sem-
blables, qui seraient aujourd'hui puériles, ont été éga-
lement exprimées à propos de la navigation à vapeur
lorsque, sur le projet du lieutenant Waghorn, il fut
question en Angleterre d'établir la ligne actuelle de
communication à vapeur entre l'Inde et l'Egypte.
On disait alors, et cette allégation était avancée
par des hommes graves et par des amiraux, que dans
certaines saisons la mer Rouge présentait les plus
énormes obstacles à la marche des bateaux à vapeur,
et que même pendant trois mois la navigation y serait
complètement impossible. On représentait les vagues
amoncelées par les vents , à l'entrée du détroit
de Bab-el-Mandeb, et prêtes à engloutir quicon-
que irait braver ces montagnes mobiles et furieuses.
On n'accordait qu'avec peine que, dans le reste de la
saison, les communications pussent être régulière-
ment et constamment maintenues. Tous ces fantômes
se sont évanouis à la première épreuve, et aujour-
d'hui le passage de Suez à Bombay est presque aussi
facile et aussi régulièrement exécuté que celui de
Calais à Douvres et de Boulogne à Folkstone.
Aujourd'hui, on passe condamnation pour la navi-
gation à vapeur ; mais, En revanche, que d'inquié-
tudes affectées pour la navigation à voiles. Pourtant,
la mer Rouge n'est pas aussi inconnue qu'on veut
bien le supposer : elle a été pratiquée dans les temps
anciens, et elle a été explorée dans les temps mo-
dernes par des navigateurs consommés.
Dans les temps anciens, les Vénitiens, les Portu-
) meau jusqu'à Memphis et Péluse, c'est-à-dire l'espace
» de trente lieues. Du temps de Ptolémée, le canal
» de Suez au Nil fut ouvert. Dès lors plus de portage
) pour les marchandises; elles arrivaient par eau à
» Baboust et Péluse sur les bords du Nil et de la Mé-
s diterranée.
w » Indépendamment du commerce de l'Inde, l'Egypte
» en a un qui Lui est propre. Elle offrirait à nos ma-
» nufactures un débouché qui amènerait un développe-
» ment dans toute notre industrie , et bientôt nous se-
» rions appelés à fournir à tous les besoins des habi-
» tants des déserts de l'Afrique, de l'Abyssinie, de
» l'Arabie et d'une grande partie de la Syrie. Ces peu-
» pies manquent de tout; et qu'est-ce que Saint-Do-
» mingue et toutes nos colonies sont auprès de tant de
» vastes régions? La France tirerait à son tour de l'E-
» gypte du blé, du riz, du sucre, du natron et toutes
» les productions de l'Afrique et de l'Asie. La possi-
) bilité de la reconstruction du canal de Suez étant un
» problème résolu, et le travail qu'elle exigerait étant
J) de peu d'importance, les marchandises arriveraient
» si rapidement par ce canal et avec une telle économie
» de capitaux, que les Français pourraient se présen-
» ter sur les marchés avec des avantages immenses.
» L'ingénieur des ponts et chaussées Lepère fut chargé
» de niveler et de faire le projet du canal de Suez. »
« Un mémoire avait été demandé à M. Lepère sur la
communication de la Méditerranée à la mer Rouge. Le
canal que proposa M Lepère n'était que l'ancien ca-
nal, et dans ses calculs, ce travail devait coûter seule-
ment de 25 à 30 millions. C'était toujours la pensée de re-
lier le Nil à la mer Rouge. Toutefois, il ajoutait :
« Il serait encore facile d'ouvrir une communica-
» tion directe entre Suez, le lac Amer et le Ras-el-Moyeh,
» prolongé, sur le bord oriental du lac Mensaleh, jusqu'à
» la mer vers Péluse. Nous pensons qu'un canal ouvert
» sur cette direction présenterait un avantage que n'au-
» rait pas le canal intérieur. J'ajouterai que si je ne
» voyais quelques difficultés à creuser et à entretenir à
» la profondeur convenable le chenal entre Suez et la
» rade (la force des dragues à vapeur n'était pas encore
» connue), je proposerais d'établir à l'usage des grands
» navires, la communication directe des deux mers par
» l'isthme, ce qui deviendrait le complément de cette
» grande et importante opération. »
« M. Ferdinand de Lesseps, qui cite ce fragment du
travail de M. Lepère dans sa récente brochue : La
Question du canal de Suez, le fait suivre des lignes que
voici :
«Napoléon Ier, en recevant, après son retour en France,
» des mains de M. Lepère, et en présence des autres
» membres de l'Instiut d'Egypte, le célèbre Mémoire sur le
» canal des deux mers, prononça ces prophétiques paroles:
« La chose est grande, ce n'est pas moi maintenant qui pour-
rai l'accomplir; mais le gouvernement turc trouvtra un jour sa
conservation et sa gloire dans l'exécution de ce projet. »
« Aujourd'hui les travaux sont commencés ; ils se
poursuivent et ils s'achèveront ; car l'entreprise est juste
et civilisatrice ; une grande ténacité de volonté y pré-
sside, la France la protège et la Providence la bénit.
LA NAVIGABILITÉ DE LA MER ROUGE.
Il semble que tout ait été dit sur les questions im-
pliquées Idans l'ouverture de l'isthme de Suez, p i
rapport à ses avantages pratiques pour le commerce
et la navigation. Toutes les objections possibles et
impossibles ont été soulevées, toutes ont été réfutées ;
mais la passion ne se fatigue point, et forcée de
tourner dans le même cercle, elle revient, après cha-
que échec nouveau, sur les anciens champs de bataille
où elle a été battue, mais où elle peut espérer que sa
défaite est oubliée.
C'est ainsi que depuis quelque temps, on place dans
une sorte de demi-jour les prétendus périls de la na-
vigation dans la mer Rouge. Pour les navires à va-
peur, il n'en faut certes plus parler : la question est
archijugée par le mouvement continu qui s'opère
avec le plus grand succès depuis plusieurs années
entre l'Inde et Suez. Nous défions qu'on nous cite une
autre mer où les naufrages des bateaux à vapeur
aient été moins nombreux dans la même période.
Mais on se rabat sur la navigation à voiles, et,
comme jusqu'ici la mer Rouge a été peu fréquentée
par les voiliers du commerce européen, on pense avoir
beau jeu dans toutes les exagérations qu'on veut bien
imaginer, sans se souvenir que des exagérations sem-
blables, qui seraient aujourd'hui puériles, ont été éga-
lement exprimées à propos de la navigation à vapeur
lorsque, sur le projet du lieutenant Waghorn, il fut
question en Angleterre d'établir la ligne actuelle de
communication à vapeur entre l'Inde et l'Egypte.
On disait alors, et cette allégation était avancée
par des hommes graves et par des amiraux, que dans
certaines saisons la mer Rouge présentait les plus
énormes obstacles à la marche des bateaux à vapeur,
et que même pendant trois mois la navigation y serait
complètement impossible. On représentait les vagues
amoncelées par les vents , à l'entrée du détroit
de Bab-el-Mandeb, et prêtes à engloutir quicon-
que irait braver ces montagnes mobiles et furieuses.
On n'accordait qu'avec peine que, dans le reste de la
saison, les communications pussent être régulière-
ment et constamment maintenues. Tous ces fantômes
se sont évanouis à la première épreuve, et aujour-
d'hui le passage de Suez à Bombay est presque aussi
facile et aussi régulièrement exécuté que celui de
Calais à Douvres et de Boulogne à Folkstone.
Aujourd'hui, on passe condamnation pour la navi-
gation à vapeur ; mais, En revanche, que d'inquié-
tudes affectées pour la navigation à voiles. Pourtant,
la mer Rouge n'est pas aussi inconnue qu'on veut
bien le supposer : elle a été pratiquée dans les temps
anciens, et elle a été explorée dans les temps mo-
dernes par des navigateurs consommés.
Dans les temps anciens, les Vénitiens, les Portu-
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