Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1860 15 mars 1860
Description : 1860/03/15 (A5,N90). 1860/03/15 (A5,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299567
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 91
GAZETTE AUTRICHIENNE du 8 mars.
« Vous connaissez sans doute les dernières négo-
ciations qui ont eu lieu à Constantinople, ainsi que
le contenu de la note que le gouvernement turc a
adressée aux cabinets de Paris et de Londres an sujet
de l'affaire de Suez, et dont il a fait remettre une
copie aux représentants des autres puissances. Par
suite de cette note l'affaire est entrée dans une nou-
velle phase, et l'état des choses est devenu plus sim-
ple et plus favorable, attendu qu'elle établit que le
gouvernement turc, s'il pouvait agir librement et in-
- dépendamment, et s'il n'avait à tenir compte de l'op-
position anglaise, n'aurait rien à objecter contre le
canal. Il est vrai que la Porte avait déjà fait à plu-
sieurs reprises cette même déclaration, mais chaque
fois en s'adressant à une seule puissance et sans
prendre aucun engagement ; à présent cette déclara-
tion a été faite, sinon dans la forme voulue, du
moins dans une forme telle que les anciennes in-
trigues anglaises se trouveront grandement entravées,
et que le chemin est trouvé pour une solution dé-
finitive. La déclaration que la Porte a faite sur ses
intentions à l'égard de l'entreprise, l'invitation qu'elle
a adressée à la France et à l'Angleterre d'aplanir
préalablement les difficultés entre elles, et de répon-
dre aux objections politiques qui s'opposent ou qui
seraient opposées à la construction du canal, mettent la
France à même de profiter du moment où elle pourra
obtenir de gré ou de force le consentement de l'An-
gleterre. Le gouvernement français peut également,
en vertu de cette note, se tenir pour autorisé à faire
ce que la Porte a voulu faire à l'occasion des der-
nières négociations, et ce qu'elle aurait fait si l'An-
gleterre ne l'avait menacée de mesures extrêmes. Elle
voulait s'assurer de la manière de voir de toutes les
autres puissances. « Si vous le faites, fit observer sir
H. Bulwer aux ministres de la Porte, si vous deman-
dez l'avis des autres puissances après avoir en prin-
cipe reconnu et déclaré utile l'entreprise de M. de
Lesseps, vous ferez à l'Angleterre ce qu'il y aura de
plus désagréable pour elle sous tous les rapports.
L'Angleterre est trop fière pour faire, par la voie
diplomatique, la déclaration qu'elle empêchele canal,
parce qu'il menace ses propres intérêts ; elle ne peut
justifier son opposition aux yeux de l'Europe qu'en
prétextant l'atteinte portée aux intérêts de la Tur-
quie et leur défense. Or comme il est certain que si
les autres puissances doivent être invitées à expri-
mer leurs opinions, elles seront toutes favorables au
canal et que nous serons alors obligés d'y adhérer
également, nous vous rendrons responsables du tort
moral et matériel que vous nous aurez causé et nous
agirons en conséquence. » Telle fut la déclaration de
sir H. Bulwer. Vous pouvez la considérer comme
exacte ; les entretiens des diplomates avec les mi-
nistres de la Porte restent rarement secrets.
L'enquête auprès des puissances fut suspendue et la
Porte envoya la note. A présent, par suite de cette
note, c'est la France qui pourra se charger de cette
enquête. Le résultat en sera tel que sir H. Bulwer l'a
indiqué. L'Angleterre se verra obligée ou d'abandon-
ner le prétexte d'une défense des intérêts turcs, ou
d'avouer franchement l'égoïsme de sa résistance.
Mais alors elle sera compromise devant toute l'Eu-
rope, et la Porte, qui ne fera qu'accueillir le résultat
de l'enquête, n'aura pas à craindre la responsabilité
dont sir H. Bulwer l'a voulu effrayer. Il va sans
dire qu'en ce moment ni l'Empereur ni son ministre
des affaires étrangères, bien qu'il ait manifesté à
Constantinople un vif intérêt pour l'entreprise, n'ont
pas la moindre envie de prendre des mesures déci-
sives et de forcer une solution immédiate ; mais d'un
autre côté il est également hors de doute que l'An
gleterre n'aura pas plus envie que l'an dernier d'em-
pêcher les travaux préparatoires qui n'ont jamais
complètement cessé, en intimidant le vice-roi ou en
exerçant une pression sur la Porte. Ainsi l'armistice
régnera pendant quelque temps sur le terrain poli-
tique de la question. Les égards que la France a à
prendre empêchent biei^ la Compagnie d'aller en
avant avec toute l'énergie que lui permettraient l'au-
torisation de la Porte et les ressources dont elle dis-
pose ; en revanche les égards que l'Angleterre est
obligée d'observer et qui empêchent une répétition
de la manœuvre de l'an dernier permettent à la Com-
pagnie de reprendre et de* continuer sur un pied
plus étendu les travaux préparatoires sur l'isthme.
Ce sont là des opérations indispensables et qui donne-
ront de l'occupation pendant assez longtemps pour
que la solution du côté politique de la question puisse
encore rester ajournée, mais dans lesquelles l'œil ja-
loux, même d'un homme d'Etat anglais, ne pourra
trouver aucune importance internationale ou un dé-
rangement plein de périls des rapports entre la Tur-
quie et l'Egypte, ou lesquelles pourraient donner lieu
à quelques entraves. Quand la question politique
sera de nouveau mise sur le tapis, la Compagnie aura
remporté un nouvel avantage par l'exécution des
travaux indiqués. Elle aura répondu par le fait à
cette objection dont le gouvernement anglais s'est
servi pour influencer les commerçants de l'Angle-
terre, l'objection de l'impossibilité de l'entreprise.
Tel est à présent l'état des choses ; il est bon et meil-
leur que jamais. L'adversaire ne demandait qu'à re-
tarder l'exécution de l'entreprise, mais un petit re-
tard n'est pas d'importance pour une œuvre de cette
nature ; il a perdu lui-même le terrain où il n'a ob-
tenu que de faibles succès. Permettez-moi encore
d'ajouter que M. de Lesseps et le duc d'Albuféra ont
été reçus dernièrement par l'Empereur en audience
particulière. »
GAZETTE AUTRICHIENNE du 8 mars.
« Vous connaissez sans doute les dernières négo-
ciations qui ont eu lieu à Constantinople, ainsi que
le contenu de la note que le gouvernement turc a
adressée aux cabinets de Paris et de Londres an sujet
de l'affaire de Suez, et dont il a fait remettre une
copie aux représentants des autres puissances. Par
suite de cette note l'affaire est entrée dans une nou-
velle phase, et l'état des choses est devenu plus sim-
ple et plus favorable, attendu qu'elle établit que le
gouvernement turc, s'il pouvait agir librement et in-
- dépendamment, et s'il n'avait à tenir compte de l'op-
position anglaise, n'aurait rien à objecter contre le
canal. Il est vrai que la Porte avait déjà fait à plu-
sieurs reprises cette même déclaration, mais chaque
fois en s'adressant à une seule puissance et sans
prendre aucun engagement ; à présent cette déclara-
tion a été faite, sinon dans la forme voulue, du
moins dans une forme telle que les anciennes in-
trigues anglaises se trouveront grandement entravées,
et que le chemin est trouvé pour une solution dé-
finitive. La déclaration que la Porte a faite sur ses
intentions à l'égard de l'entreprise, l'invitation qu'elle
a adressée à la France et à l'Angleterre d'aplanir
préalablement les difficultés entre elles, et de répon-
dre aux objections politiques qui s'opposent ou qui
seraient opposées à la construction du canal, mettent la
France à même de profiter du moment où elle pourra
obtenir de gré ou de force le consentement de l'An-
gleterre. Le gouvernement français peut également,
en vertu de cette note, se tenir pour autorisé à faire
ce que la Porte a voulu faire à l'occasion des der-
nières négociations, et ce qu'elle aurait fait si l'An-
gleterre ne l'avait menacée de mesures extrêmes. Elle
voulait s'assurer de la manière de voir de toutes les
autres puissances. « Si vous le faites, fit observer sir
H. Bulwer aux ministres de la Porte, si vous deman-
dez l'avis des autres puissances après avoir en prin-
cipe reconnu et déclaré utile l'entreprise de M. de
Lesseps, vous ferez à l'Angleterre ce qu'il y aura de
plus désagréable pour elle sous tous les rapports.
L'Angleterre est trop fière pour faire, par la voie
diplomatique, la déclaration qu'elle empêchele canal,
parce qu'il menace ses propres intérêts ; elle ne peut
justifier son opposition aux yeux de l'Europe qu'en
prétextant l'atteinte portée aux intérêts de la Tur-
quie et leur défense. Or comme il est certain que si
les autres puissances doivent être invitées à expri-
mer leurs opinions, elles seront toutes favorables au
canal et que nous serons alors obligés d'y adhérer
également, nous vous rendrons responsables du tort
moral et matériel que vous nous aurez causé et nous
agirons en conséquence. » Telle fut la déclaration de
sir H. Bulwer. Vous pouvez la considérer comme
exacte ; les entretiens des diplomates avec les mi-
nistres de la Porte restent rarement secrets.
L'enquête auprès des puissances fut suspendue et la
Porte envoya la note. A présent, par suite de cette
note, c'est la France qui pourra se charger de cette
enquête. Le résultat en sera tel que sir H. Bulwer l'a
indiqué. L'Angleterre se verra obligée ou d'abandon-
ner le prétexte d'une défense des intérêts turcs, ou
d'avouer franchement l'égoïsme de sa résistance.
Mais alors elle sera compromise devant toute l'Eu-
rope, et la Porte, qui ne fera qu'accueillir le résultat
de l'enquête, n'aura pas à craindre la responsabilité
dont sir H. Bulwer l'a voulu effrayer. Il va sans
dire qu'en ce moment ni l'Empereur ni son ministre
des affaires étrangères, bien qu'il ait manifesté à
Constantinople un vif intérêt pour l'entreprise, n'ont
pas la moindre envie de prendre des mesures déci-
sives et de forcer une solution immédiate ; mais d'un
autre côté il est également hors de doute que l'An
gleterre n'aura pas plus envie que l'an dernier d'em-
pêcher les travaux préparatoires qui n'ont jamais
complètement cessé, en intimidant le vice-roi ou en
exerçant une pression sur la Porte. Ainsi l'armistice
régnera pendant quelque temps sur le terrain poli-
tique de la question. Les égards que la France a à
prendre empêchent biei^ la Compagnie d'aller en
avant avec toute l'énergie que lui permettraient l'au-
torisation de la Porte et les ressources dont elle dis-
pose ; en revanche les égards que l'Angleterre est
obligée d'observer et qui empêchent une répétition
de la manœuvre de l'an dernier permettent à la Com-
pagnie de reprendre et de* continuer sur un pied
plus étendu les travaux préparatoires sur l'isthme.
Ce sont là des opérations indispensables et qui donne-
ront de l'occupation pendant assez longtemps pour
que la solution du côté politique de la question puisse
encore rester ajournée, mais dans lesquelles l'œil ja-
loux, même d'un homme d'Etat anglais, ne pourra
trouver aucune importance internationale ou un dé-
rangement plein de périls des rapports entre la Tur-
quie et l'Egypte, ou lesquelles pourraient donner lieu
à quelques entraves. Quand la question politique
sera de nouveau mise sur le tapis, la Compagnie aura
remporté un nouvel avantage par l'exécution des
travaux indiqués. Elle aura répondu par le fait à
cette objection dont le gouvernement anglais s'est
servi pour influencer les commerçants de l'Angle-
terre, l'objection de l'impossibilité de l'entreprise.
Tel est à présent l'état des choses ; il est bon et meil-
leur que jamais. L'adversaire ne demandait qu'à re-
tarder l'exécution de l'entreprise, mais un petit re-
tard n'est pas d'importance pour une œuvre de cette
nature ; il a perdu lui-même le terrain où il n'a ob-
tenu que de faibles succès. Permettez-moi encore
d'ajouter que M. de Lesseps et le duc d'Albuféra ont
été reçus dernièrement par l'Empereur en audience
particulière. »
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