Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1860 15 mars 1860
Description : 1860/03/15 (A5,N90). 1860/03/15 (A5,N90).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299567
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
90 L'ISTHME DE SUEZ.
des actions du canal de Suez. Mais ce n'est pas l'avis
de Mohammed-Saïd, et comme le vice-roi est aussi en
Egypte, le correspondant ne peut pas sans doute lui
contester le droit d'être le meilleur juge de ses place-
ments en Egypte.
Nous inclinons même à croire que sur ce point il
est mieux placé, pour en juger, que le correspondant
lui-même, quoiqu'il soit en Egypte. S. A. a pour l'é-
clairer ses ingénieurs, ses conseils, son gouvernement
tout entier, une connaissance personnelle et intéressée
de la matière que le correspondant ne peut guère lui
refuser. Si son avis n'est pas celui du correspondant, il
est au moins celui des vingt-cinq mille actionnaires qui
se sont associés à sa glorieuse conception, et comme
jusqu'ici le correspondant s'est trouvé assez peu for-
tuné dans ses pronostics, le vice-roi peut bien suppo-
ser, sans trop de témérité, que son jugement, qui ne
l'a pas trompé jusqu'ici sur la possibilité de l'œuvre,
vaut bien un autre jugement qui ne s'est signalé que
par ses erreurs et ses chutes.
Mais nous nous inclinons devant l'exactitude irré-
prochable du correspondant quand il nous avoue dans
la sincérité de sa douleur que cette affaire a été pour
le vice-roi une source renaissante d'ennuis et de per-
sécutions.
Là-dessus le correspondant en sait probablement en-
core plus que nous, non pas seulement parce qu'il est en
Egypte, mais parce qu'il a dû beaucoup y fréquenter
certaine chancellerie. Lui-même ne s'est pas fait faute
en plus d'une occasion de multiplier et d'aggraver
ces ennuis ; car combien de fois n'a-t il pas dénoncé
la pensée du canal de Suez comme la pensée d'un re-
belle, d'un vassal déloyal, d'un complice et d'un instru-
ment de l'invasion française ! Dans un moment de
fatigue ou d'indignation contre l'acharnement d'in-
trigues trop connues, le prince a t-il prononcé sur
les deux parties la malédiction qu'on lui prête?
Nous ne le croyons point. Admettons-le, toutefois.
L'une de ces parties, le correspondant l'indique plei-
nement ; c'est M. de Lesseps, défendant les droits de
la Compagnie universelle et la concession dont elle est
investie. Mais l'autre partie, quelle est-elle, et pour-
quoi le correspondant la couvre-t-il d'un silence dis-
cret ? Quel était cet adversaire ardent toujours placé
en travers des sympathies, des volontés, des engage-
ments du vice-roi, et lui arrachant par ces combats
ces exclamations irritées? Qu'est-ce qui l'aurait amené
à regretter un acte spontané de son initiative qui lui
a valu les hommages et les applaudissements du
monde? Le vice-roi a-t-il jamais changé d'opinion sur
les avantages du percement de l'isthme pour son pays
et sur son utilité pour les intérêts généraux des
nations ? Non. Dès lors, sur qui porte cette histoire
vraie ou fausse du Morning-Post si ce n'est sur l'an-
tagonisme ténébreux qui, soit à Constantinople, soit
au Caire, a pris toutes les formes de l'intimidation et
presque de la conspiration? Evidemment, le corres-
pondant a mal calculé la portée de son arme, et il n'a
pas vu qu'elle atteignait bien plus l'opposition à
Londres que la Compagnie universelle à Paris.
Que longtemps la diplomatie anglaise ait été pour
le vice-roi et pour le canal de Suez un embarras, une
compression, une entrave, c'est ce que personne n'i-
gnorait, même avant l'aveu naïf qu'en vient de faire
le correspondant. Mais jugeant de l'avenir par le passé,
il voudrait encore intimider l'Egypte en lui montrant
en perspective de nouvelles « complications politiques .»
Il se trompe, le temps est passé; la question est au-
jourd'hui posée sur le terrain le plus simple ; la Tur-
quie a déclaré sa pensée et ses intentions ; la France,
l'Europe, le monde, réclament unanimement l'exécu-
tion du canal ; il faut que chacun se prononce ouver-
tement et pour son propre compte ; il faut désormais
agir en pleine lumière, devant les chambres, devant
les gouvernements, devant les peuples ; et il est des
préjugés d'égoïsme, des calculs d'ambition cachée que
des ministres quels qu'ils soient ne peuvent ni avouer
ni soutenir devant les conseils assemblés de l'Europe.
Loin d'être une source de complications, la question
du canal de Suez est désormais destinée à consolider
l'intégrité de la Turquie et à garantir la sécurité de
l'Egypte.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION DE SUEZ EN AUTRICHE.
Nous trouvons dans la Gazette autrichienne du
8 mars une correspondance aussi curieuse qu'inté-
ressante sur la manière dont la question de Suez est
aujourd'hui envisagée et présentée à Vienne. Ces in-
formations sont évidemment puisées à des sources
sérieuses, et nous avons des raisons de penser que
dans ses plus importantes parties ce récit est con-
forme à la réalité des faits et des communications
échangées ; on connaît d'ailleurs la place occupée par
la Gazette autricllienne dans la presse viennoise : c'est
un journal auquel ses relations imposent à la fois le
devoir de la gravité et donnent les moyens d'être
bien renseigné. Comment de l'autre côté du détroit
accueillera-t-on certaines de ces révélations, et ne
serait-il pas temps pour la dignité britannique de
mettre un terme à cette situation déplorable ? L'heure
de la lumière a lui d'ailleurs, et il n'est plus pos-
sible à la diplomatie anglaise de pousser par la me-
nace la Porte devant soi, et de se cacher derrière
elle. Plus que jamais nous comprenons parfaitement
pourquoi le cabinet de Londres a toujours refusé au
parlement la communication des pièces relatives à
cette affaire. Laissons parler au surplus la Gazette
autrichienne.
JULES ROSÉ.
des actions du canal de Suez. Mais ce n'est pas l'avis
de Mohammed-Saïd, et comme le vice-roi est aussi en
Egypte, le correspondant ne peut pas sans doute lui
contester le droit d'être le meilleur juge de ses place-
ments en Egypte.
Nous inclinons même à croire que sur ce point il
est mieux placé, pour en juger, que le correspondant
lui-même, quoiqu'il soit en Egypte. S. A. a pour l'é-
clairer ses ingénieurs, ses conseils, son gouvernement
tout entier, une connaissance personnelle et intéressée
de la matière que le correspondant ne peut guère lui
refuser. Si son avis n'est pas celui du correspondant, il
est au moins celui des vingt-cinq mille actionnaires qui
se sont associés à sa glorieuse conception, et comme
jusqu'ici le correspondant s'est trouvé assez peu for-
tuné dans ses pronostics, le vice-roi peut bien suppo-
ser, sans trop de témérité, que son jugement, qui ne
l'a pas trompé jusqu'ici sur la possibilité de l'œuvre,
vaut bien un autre jugement qui ne s'est signalé que
par ses erreurs et ses chutes.
Mais nous nous inclinons devant l'exactitude irré-
prochable du correspondant quand il nous avoue dans
la sincérité de sa douleur que cette affaire a été pour
le vice-roi une source renaissante d'ennuis et de per-
sécutions.
Là-dessus le correspondant en sait probablement en-
core plus que nous, non pas seulement parce qu'il est en
Egypte, mais parce qu'il a dû beaucoup y fréquenter
certaine chancellerie. Lui-même ne s'est pas fait faute
en plus d'une occasion de multiplier et d'aggraver
ces ennuis ; car combien de fois n'a-t il pas dénoncé
la pensée du canal de Suez comme la pensée d'un re-
belle, d'un vassal déloyal, d'un complice et d'un instru-
ment de l'invasion française ! Dans un moment de
fatigue ou d'indignation contre l'acharnement d'in-
trigues trop connues, le prince a t-il prononcé sur
les deux parties la malédiction qu'on lui prête?
Nous ne le croyons point. Admettons-le, toutefois.
L'une de ces parties, le correspondant l'indique plei-
nement ; c'est M. de Lesseps, défendant les droits de
la Compagnie universelle et la concession dont elle est
investie. Mais l'autre partie, quelle est-elle, et pour-
quoi le correspondant la couvre-t-il d'un silence dis-
cret ? Quel était cet adversaire ardent toujours placé
en travers des sympathies, des volontés, des engage-
ments du vice-roi, et lui arrachant par ces combats
ces exclamations irritées? Qu'est-ce qui l'aurait amené
à regretter un acte spontané de son initiative qui lui
a valu les hommages et les applaudissements du
monde? Le vice-roi a-t-il jamais changé d'opinion sur
les avantages du percement de l'isthme pour son pays
et sur son utilité pour les intérêts généraux des
nations ? Non. Dès lors, sur qui porte cette histoire
vraie ou fausse du Morning-Post si ce n'est sur l'an-
tagonisme ténébreux qui, soit à Constantinople, soit
au Caire, a pris toutes les formes de l'intimidation et
presque de la conspiration? Evidemment, le corres-
pondant a mal calculé la portée de son arme, et il n'a
pas vu qu'elle atteignait bien plus l'opposition à
Londres que la Compagnie universelle à Paris.
Que longtemps la diplomatie anglaise ait été pour
le vice-roi et pour le canal de Suez un embarras, une
compression, une entrave, c'est ce que personne n'i-
gnorait, même avant l'aveu naïf qu'en vient de faire
le correspondant. Mais jugeant de l'avenir par le passé,
il voudrait encore intimider l'Egypte en lui montrant
en perspective de nouvelles « complications politiques .»
Il se trompe, le temps est passé; la question est au-
jourd'hui posée sur le terrain le plus simple ; la Tur-
quie a déclaré sa pensée et ses intentions ; la France,
l'Europe, le monde, réclament unanimement l'exécu-
tion du canal ; il faut que chacun se prononce ouver-
tement et pour son propre compte ; il faut désormais
agir en pleine lumière, devant les chambres, devant
les gouvernements, devant les peuples ; et il est des
préjugés d'égoïsme, des calculs d'ambition cachée que
des ministres quels qu'ils soient ne peuvent ni avouer
ni soutenir devant les conseils assemblés de l'Europe.
Loin d'être une source de complications, la question
du canal de Suez est désormais destinée à consolider
l'intégrité de la Turquie et à garantir la sécurité de
l'Egypte.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION DE SUEZ EN AUTRICHE.
Nous trouvons dans la Gazette autrichienne du
8 mars une correspondance aussi curieuse qu'inté-
ressante sur la manière dont la question de Suez est
aujourd'hui envisagée et présentée à Vienne. Ces in-
formations sont évidemment puisées à des sources
sérieuses, et nous avons des raisons de penser que
dans ses plus importantes parties ce récit est con-
forme à la réalité des faits et des communications
échangées ; on connaît d'ailleurs la place occupée par
la Gazette autricllienne dans la presse viennoise : c'est
un journal auquel ses relations imposent à la fois le
devoir de la gravité et donnent les moyens d'être
bien renseigné. Comment de l'autre côté du détroit
accueillera-t-on certaines de ces révélations, et ne
serait-il pas temps pour la dignité britannique de
mettre un terme à cette situation déplorable ? L'heure
de la lumière a lui d'ailleurs, et il n'est plus pos-
sible à la diplomatie anglaise de pousser par la me-
nace la Porte devant soi, et de se cacher derrière
elle. Plus que jamais nous comprenons parfaitement
pourquoi le cabinet de Londres a toujours refusé au
parlement la communication des pièces relatives à
cette affaire. Laissons parler au surplus la Gazette
autrichienne.
JULES ROSÉ.
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