Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
70 L'ISTHME DE SUEZ,
considérerait pas ses intérêts comme compromis par un
canal à travers l'isthme de Suez. Il a réservé en outre
aux puissances européennes le soin d'arriver à une en-
tente sur la question politique, comme un point qui
les intéresse spécialement.
» Par ces circonstances l'empire ottoman se trouve en-
tièrement dégagé, et il devient difficile de baser une oppo-
sition au projet sur une défensedes intérêts de cet empire.
Cela est parfaitement compris ici, et se trouve établi
dans une brochure que vient de publier M. Ferdinand
de Lesseps à son retour de Constantinople et d'Alexan-
drie. Je vous la mentionne non-seulement parce qu'elle
est dans les mains de tous les penseurs et de tous les
écrivains politiques, mais encore parce qu'il ne faut
pas qu'on croie en Angleterre que l'objet qu'on pour-
suit est une entreprise chimérique et qu'elle sera con-
duite avec mollesse. La Compagnie est une Compagnie
réelle avec un capital très-considérable souscrit bond
jide, et les souscripteurs ont avec empressement effectué
les deux premiers versements. En ce moment le Con-
seil d'administratiou possède toutes les ressources né-
cessaires pour ouvrir une communication entre les
deux mers, et il y a toute raison de croire que ses
intentions ne rencontreront aucun délai inévitable dans
leur accomplissement. Comme le projet a déjà suscité
des objections et peut en susciter encore au point de
vue politique, l'auteur de la brochure réfute celles qui
ont été jusqu'ici présentées, s'applique à prévoir toutes
les autres, et coupe le terrain sous leurs pieds en pré-
sentant un projet de convention internationale qui lui
parait de nature à priver l'opposition du plus léger
prétexte. Cette convention embrasserait une prohibi-
tion à tous les vaisseaux de guerre de traverser le ca-
nal à moins d'une autorisation spéciale ; une défense à
la Compagnie d'élever aucune espèce de fortification
dans l'isthme ou d'y établir des colonies de cultivateurs
étrangers ; une prohibition d'y débarquer des troupes, si
ce n'est dans le cas de maladie, d'avarie ou autres dé-
sastres; et une autre prohibition dans le but d'empêcher
que les terres concédées puissent être consacrées à un
autre usage qu'à des travaux agricoles.
Il M. de Lesseps donne encore un démenti formel à l'al-
légation que la Compagnie ait jamais été investie du pri-
vilège de construire des ouvrages défensifs, et cite les
termes de la concession réservant expressément ce droit
aux autorités du pays ; il dément de même que la Compa-
gnie puisse exercer aucune espèce de souveraineté sur
les terres concédées, et pour prouver ce point, il cite
aussi le texte de la concession dont l'acte est annexé à
la brochure pour la satisfaction du lecteur.
» Quant à la navigation et au commerce, l'auteur com-
bat les raisonnements par lesquels on voudrait repré-
senter le canal comme ne devant donner aucun
profit.
» Il démontre ensuite que la mer Rouge n'offre pas
d'obstacle particulier à la navigation, et à l'appui de
son assertion il produit d'excellentes autorités mari-
times. Ces eaux, il est vrai, ne sont pas entièrement
connues, parce qu'elles n'ont été jusqu'ici que peu fré-
quentées. Cependant, nous avons suffisamment de té-
moignages, par les officiers qui les ont parcourues,
pour arriver à une appréciation exacte des difficultés
qu'on y rencontre ; c'est une mer offrant un canal pro-
fond de 75 à 90 milles de large (le mille a 1,872 mètres),
son étendue est de 1,500 milles et compte quinze ou seize
bons ancrages ; les naufrages y sont très-rares, et c'est
prouvé par le fait que le fonds d'assurances réservées
par la Compagnie péninsulaire et orientale a été dis-
tribué aux actionnaires ; enfin les indigènes naviguent
- sur la mer Rouge dans des bateaux non pontés. Quelque-
fois les vaisseaux à voiles mettent longtemps à se
rendre de Suez à Aden ; d'autres, au contraire, ont par-
couru la distance en très-peu de temps. La raison en est
que les premiers ont navigué à contre mousson, tandis
que les autres savaient profiter des vents qui prévalent
régulièrement dans chaque saison. Il s'ensuit que, si le
canal était ouvert, les navires à voiles devraient accom-
moder leur passage d'aller et de retour suivant la sai-
son où les vents sont favorables, et c'est ce qu'ils font
dans leur route pour l'Inde par le cap de Bonne- Espé-
rance. Il n'est pas besoin d'ajouter que les bateaux à
vapeur exécuteront le passage en tout temps, et que
les réflexions ci-dessus ne concernent que les navires à
voiles.
»En concluant, M.de Lesseps montre, par des chiffres,
que la route de l'Inde, par Suez, assurera une écono-
mie considérable et de temps et d'argent.
» Je vous ai donné les principaux traits de ce petit ou-
vrage, afin de vous bien faire connaître l'énergie persis-
tante avec laquelle l'entreprise est poussée, et les
grandes chances de succès définitif qui lui sont ac-
quises. »
M. STEPHENSON, M. TALABOT ET LE CANAL DE SUEZ.
Sous ce titre, l'un des journaux de la population de
Newcastle, le Gateshead Observer, publie un large ex-
trait de l'article que nous avons consacré nous-même
à l'examen des résolutions prises par le meeting- qui
s'est dernièrement tenu dans cette ville à propos du
canal deSuez. Il insiste principalement sur les preuves
que nous avons fournies quant à la différence radicale
existante entre l'opinion de M. Talabot et celle de
M. Stephenson. Il reproduit les différentes citations
de l'écrit de M. Talabot dont nous nous sommes ar-
mé nous-même, et il rend désormais impossible à
Newcastlo la confusion qu'on a voulu faire entre l'avis
de l'ingénieur anglais et les convictions de l'ingénieur
français.
Nous devons nos remercîments au Gateshead Obser-
ver pour cet acte de loyauté et de bonne confrater-
nité; il aura contribué pour sa part à répandre parmi
ses compatriotes, sur l'entreprise de Suez, des idées
plus impaitiales et plus justes; en leur montrant
leur erreur présente, il les prémunit contre les erreurs
possibles de l'avenir. C'est ainsi que la question déjà
fort avancée achèvera de faire son chemin de l'autre
considérerait pas ses intérêts comme compromis par un
canal à travers l'isthme de Suez. Il a réservé en outre
aux puissances européennes le soin d'arriver à une en-
tente sur la question politique, comme un point qui
les intéresse spécialement.
» Par ces circonstances l'empire ottoman se trouve en-
tièrement dégagé, et il devient difficile de baser une oppo-
sition au projet sur une défensedes intérêts de cet empire.
Cela est parfaitement compris ici, et se trouve établi
dans une brochure que vient de publier M. Ferdinand
de Lesseps à son retour de Constantinople et d'Alexan-
drie. Je vous la mentionne non-seulement parce qu'elle
est dans les mains de tous les penseurs et de tous les
écrivains politiques, mais encore parce qu'il ne faut
pas qu'on croie en Angleterre que l'objet qu'on pour-
suit est une entreprise chimérique et qu'elle sera con-
duite avec mollesse. La Compagnie est une Compagnie
réelle avec un capital très-considérable souscrit bond
jide, et les souscripteurs ont avec empressement effectué
les deux premiers versements. En ce moment le Con-
seil d'administratiou possède toutes les ressources né-
cessaires pour ouvrir une communication entre les
deux mers, et il y a toute raison de croire que ses
intentions ne rencontreront aucun délai inévitable dans
leur accomplissement. Comme le projet a déjà suscité
des objections et peut en susciter encore au point de
vue politique, l'auteur de la brochure réfute celles qui
ont été jusqu'ici présentées, s'applique à prévoir toutes
les autres, et coupe le terrain sous leurs pieds en pré-
sentant un projet de convention internationale qui lui
parait de nature à priver l'opposition du plus léger
prétexte. Cette convention embrasserait une prohibi-
tion à tous les vaisseaux de guerre de traverser le ca-
nal à moins d'une autorisation spéciale ; une défense à
la Compagnie d'élever aucune espèce de fortification
dans l'isthme ou d'y établir des colonies de cultivateurs
étrangers ; une prohibition d'y débarquer des troupes, si
ce n'est dans le cas de maladie, d'avarie ou autres dé-
sastres; et une autre prohibition dans le but d'empêcher
que les terres concédées puissent être consacrées à un
autre usage qu'à des travaux agricoles.
Il M. de Lesseps donne encore un démenti formel à l'al-
légation que la Compagnie ait jamais été investie du pri-
vilège de construire des ouvrages défensifs, et cite les
termes de la concession réservant expressément ce droit
aux autorités du pays ; il dément de même que la Compa-
gnie puisse exercer aucune espèce de souveraineté sur
les terres concédées, et pour prouver ce point, il cite
aussi le texte de la concession dont l'acte est annexé à
la brochure pour la satisfaction du lecteur.
» Quant à la navigation et au commerce, l'auteur com-
bat les raisonnements par lesquels on voudrait repré-
senter le canal comme ne devant donner aucun
profit.
» Il démontre ensuite que la mer Rouge n'offre pas
d'obstacle particulier à la navigation, et à l'appui de
son assertion il produit d'excellentes autorités mari-
times. Ces eaux, il est vrai, ne sont pas entièrement
connues, parce qu'elles n'ont été jusqu'ici que peu fré-
quentées. Cependant, nous avons suffisamment de té-
moignages, par les officiers qui les ont parcourues,
pour arriver à une appréciation exacte des difficultés
qu'on y rencontre ; c'est une mer offrant un canal pro-
fond de 75 à 90 milles de large (le mille a 1,872 mètres),
son étendue est de 1,500 milles et compte quinze ou seize
bons ancrages ; les naufrages y sont très-rares, et c'est
prouvé par le fait que le fonds d'assurances réservées
par la Compagnie péninsulaire et orientale a été dis-
tribué aux actionnaires ; enfin les indigènes naviguent
- sur la mer Rouge dans des bateaux non pontés. Quelque-
fois les vaisseaux à voiles mettent longtemps à se
rendre de Suez à Aden ; d'autres, au contraire, ont par-
couru la distance en très-peu de temps. La raison en est
que les premiers ont navigué à contre mousson, tandis
que les autres savaient profiter des vents qui prévalent
régulièrement dans chaque saison. Il s'ensuit que, si le
canal était ouvert, les navires à voiles devraient accom-
moder leur passage d'aller et de retour suivant la sai-
son où les vents sont favorables, et c'est ce qu'ils font
dans leur route pour l'Inde par le cap de Bonne- Espé-
rance. Il n'est pas besoin d'ajouter que les bateaux à
vapeur exécuteront le passage en tout temps, et que
les réflexions ci-dessus ne concernent que les navires à
voiles.
»En concluant, M.de Lesseps montre, par des chiffres,
que la route de l'Inde, par Suez, assurera une écono-
mie considérable et de temps et d'argent.
» Je vous ai donné les principaux traits de ce petit ou-
vrage, afin de vous bien faire connaître l'énergie persis-
tante avec laquelle l'entreprise est poussée, et les
grandes chances de succès définitif qui lui sont ac-
quises. »
M. STEPHENSON, M. TALABOT ET LE CANAL DE SUEZ.
Sous ce titre, l'un des journaux de la population de
Newcastle, le Gateshead Observer, publie un large ex-
trait de l'article que nous avons consacré nous-même
à l'examen des résolutions prises par le meeting- qui
s'est dernièrement tenu dans cette ville à propos du
canal deSuez. Il insiste principalement sur les preuves
que nous avons fournies quant à la différence radicale
existante entre l'opinion de M. Talabot et celle de
M. Stephenson. Il reproduit les différentes citations
de l'écrit de M. Talabot dont nous nous sommes ar-
mé nous-même, et il rend désormais impossible à
Newcastlo la confusion qu'on a voulu faire entre l'avis
de l'ingénieur anglais et les convictions de l'ingénieur
français.
Nous devons nos remercîments au Gateshead Obser-
ver pour cet acte de loyauté et de bonne confrater-
nité; il aura contribué pour sa part à répandre parmi
ses compatriotes, sur l'entreprise de Suez, des idées
plus impaitiales et plus justes; en leur montrant
leur erreur présente, il les prémunit contre les erreurs
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