Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1860 01 mars 1860
Description : 1860/03/01 (A5,N89). 1860/03/01 (A5,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529955t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
78 L'ISTHME DE SUEZ,
chure annonce que le vice-roi d'Egypte est disposé à
admettre dans l'isthme de Suez une garnison de troupes
turques, condition qui n'a pas été imposée au territoire
compris dans les limites de l'Egypte dans les conven-
tions de 1841.
» Telles sont les parties les plus saillantes de cette
brochure, qui paraît destinée à dissiper les dernières
défiances qu'on avait entrevues en Angleterre et aux-
quelles, d'ailleurs, la manifestation du gourvernement
turc ne laisse guère de prétexte. Si je suis bien informé,
les esprits les plus éclairés en Angleterre commencent
à reconnaître à la fois le peu de fondement et l'inuti-
lité des objections qui ont été opposées à l'entreprise.
Ainsi, je crois pouvoir vous affirmer que M. Cobden s'est
exprimé en ce sens à Paris de la manière la plus nette
et dans les termes les plus forts. »
Le COURRIER DE PARIS du 16 février consacre
également à cette publication un long et vif article
dont voici le début :
« Nous avons, dans le temps, étudié en détail la ques-
tion du percement de l'isthme de Suez. Nous avons dé-
veloppé les avantages que le commerce du monde était
destiné à retirer de l'ouverture d'une voie de communi-
cation épargnant les deux tiers du temps et des frais
pour se rendre aux Indes et en Chine. Rapportant les
conclusions de la commission scientifique, nous avons
démontré que le creusement d'un canal de trente lieues
qui doit réunir deux mers, n'offrait à l'industrie mo-
derne aucun de ces gigantesques obstacles de nature à
la faire reculer ou seulement hésiter. Après la souscrip-
tion complète des actions de cette vaste entreprise, nous
avons enfin rendu compte des premiers travaux com-
mencés à Suez et à Péluse.
» Nous ne reviendrons pas sur tout ce passé, nous
n'entreprendrons pas davantage, portant nos regards
dans l'avenir, de prévoir les destinées nouvelles que le
canal de Suez assure à toutes les nations riveraines de
la Méditerranée, nous nous bornerons aujourd'hui à
parler de la situation actuelle de la question et de la
phase politique qu'elle va traverser. »
Notre honorable confrère retrace ensuite avec une
grande énergie de pinceau les traits saillants de l'op-
position faite à Constantinople et provoquée, selon
lui, en Angleterre par l'ancien et célèbre ambassa
deur de la Grande-Bn ;agne auprès de la Sublime
Porte, lord Strattford de-Redcliffe. Il expose avec ra-
pidité, mais non sans réprobation, les menées ourdies
par les deux cabinets anglais prédécesseurs du mi
nistère actuel, ainsi que les hérésies scientifiques
auxquelles M. Stephenson a eu le malheur de prêter
l'autorité de sa réputation.
Après avoir indiqué le dernier et remarquable in-
cident de la question à Constantinople, le COURRIER
DE PARIS termine son article en ces termes:
« C'est ce moment, où toutes les résistances ont été
abattues par les événements, le temps et, disons-le
aussi, par l'énergique persistance de M. de Lesseps, que
le concessionnaire du canal de Suez a choisi pour tracer
le projet d'une convention internationale qu'il soumet à
la discussion et à l'approbation de tous les gouverne-
ments européens.
» Ce règlement international serait appelé à protéger
l'Egypte, comme celui qui régit le détroit des Darda-
nelles a été le rempart de la Turquie.
» M. Ferdinand de Lesseps, dans la brochure dont nous
annoncions ces jours passés la publication, pose les bases
principales de cette convention.
» Elles consisteraient dans la neutralité du canal de
Suez à Péluse, dans l'interdiction faite aux navires de
guerre de passer le canal à moins d'une autorisation du
gouvernement local, dans la prohibition à la Compagnie
d'élever aucune fortification.
D Lorsque les préoccupations qui absorbent à présent
l'attention des hommes d'État et des journaux de l'Eu-
rope se seront dissipées, nous ne doutons pas que cette
grande question de droit international ne vienne à l'or-
dre du jour, nous l'examinerons et la traiterons alors
avec l'étendue qu'elle comporte.
la Eugène VASSAL. n
La GAZETTE DE FRANCE signale aussi à l'attention
du public tout l'intérêt du nouvel écrit. Nous citons
ses paroles :
» Depuis le jour où les chemins de fer ont mis en com-
munication rapide les points les plus éloignés du conti-
nent, les lignes de steamers, qui ne sont pour ainsi dire
que le prolongement des voies ferrées, ont rapproché
toutes les distances et permis à l'homme de décupler
son existence. Dès ce moment, les isthmes ont été con-
damnés à s'ouvrir. Celui qui, séparant la Méditerranée de
la mer Rouge, obligeait les navires français à contour-
ner le cap de Bonne-Espérance, pour déboucher dans la
mer des Indes, a le premier fixé l'attention. Une vieille
erreur de calcul, généralement accréditée, attribuait
une telle différence de niveau aux eaux des deux mers,
que toute canalisation y paraissait impossible.
D Heureusement il s'est rencontré des hommes sé-
rieux qui examinèrent plus attentivement la question,
et ne craignèrent pas de consacrer à son étude temps
et fortune. La solution fut en tout conforme à leurs pré-
visions. Aucun obstacle matériel ne s'opposait à la ca-
nalisation, et une commission internationale prononça
en dernier ressort. Rien ne semblait donc devoir entra-
ver la marche d'une opération à laquelle les hommes
les plus éminents apportaient leur concours.
» Dans tous les pays, les capitaux étrangers obtinrent
des concessions de lignes ferrées, et M. de Lesseps, muni
des plans, devis et documents, crut devoir faire au vice-
roi d'Égypte, en 1854, une demande directe pour obtenir
l'autorisation de percer l'isthme de Suez et d'exploiter le
canal devant unir les deux mers. Le décret de la con-
cession fut accordé et promulgué le 30 novembre 1854 :
mais il devait être homologué à Constantinople par le
sultan lui-même. Chacun sait les obstacles que les An-
glais suscitèrent à cette occasion Ils se servirent de
tous les prétextes imaginables, et au moment précis où
ils mettaient en avant une prétendue nécessité politique
de maintenir l'intégrité du territoire, ils s'emparaient
chure annonce que le vice-roi d'Egypte est disposé à
admettre dans l'isthme de Suez une garnison de troupes
turques, condition qui n'a pas été imposée au territoire
compris dans les limites de l'Egypte dans les conven-
tions de 1841.
» Telles sont les parties les plus saillantes de cette
brochure, qui paraît destinée à dissiper les dernières
défiances qu'on avait entrevues en Angleterre et aux-
quelles, d'ailleurs, la manifestation du gourvernement
turc ne laisse guère de prétexte. Si je suis bien informé,
les esprits les plus éclairés en Angleterre commencent
à reconnaître à la fois le peu de fondement et l'inuti-
lité des objections qui ont été opposées à l'entreprise.
Ainsi, je crois pouvoir vous affirmer que M. Cobden s'est
exprimé en ce sens à Paris de la manière la plus nette
et dans les termes les plus forts. »
Le COURRIER DE PARIS du 16 février consacre
également à cette publication un long et vif article
dont voici le début :
« Nous avons, dans le temps, étudié en détail la ques-
tion du percement de l'isthme de Suez. Nous avons dé-
veloppé les avantages que le commerce du monde était
destiné à retirer de l'ouverture d'une voie de communi-
cation épargnant les deux tiers du temps et des frais
pour se rendre aux Indes et en Chine. Rapportant les
conclusions de la commission scientifique, nous avons
démontré que le creusement d'un canal de trente lieues
qui doit réunir deux mers, n'offrait à l'industrie mo-
derne aucun de ces gigantesques obstacles de nature à
la faire reculer ou seulement hésiter. Après la souscrip-
tion complète des actions de cette vaste entreprise, nous
avons enfin rendu compte des premiers travaux com-
mencés à Suez et à Péluse.
» Nous ne reviendrons pas sur tout ce passé, nous
n'entreprendrons pas davantage, portant nos regards
dans l'avenir, de prévoir les destinées nouvelles que le
canal de Suez assure à toutes les nations riveraines de
la Méditerranée, nous nous bornerons aujourd'hui à
parler de la situation actuelle de la question et de la
phase politique qu'elle va traverser. »
Notre honorable confrère retrace ensuite avec une
grande énergie de pinceau les traits saillants de l'op-
position faite à Constantinople et provoquée, selon
lui, en Angleterre par l'ancien et célèbre ambassa
deur de la Grande-Bn ;agne auprès de la Sublime
Porte, lord Strattford de-Redcliffe. Il expose avec ra-
pidité, mais non sans réprobation, les menées ourdies
par les deux cabinets anglais prédécesseurs du mi
nistère actuel, ainsi que les hérésies scientifiques
auxquelles M. Stephenson a eu le malheur de prêter
l'autorité de sa réputation.
Après avoir indiqué le dernier et remarquable in-
cident de la question à Constantinople, le COURRIER
DE PARIS termine son article en ces termes:
« C'est ce moment, où toutes les résistances ont été
abattues par les événements, le temps et, disons-le
aussi, par l'énergique persistance de M. de Lesseps, que
le concessionnaire du canal de Suez a choisi pour tracer
le projet d'une convention internationale qu'il soumet à
la discussion et à l'approbation de tous les gouverne-
ments européens.
» Ce règlement international serait appelé à protéger
l'Egypte, comme celui qui régit le détroit des Darda-
nelles a été le rempart de la Turquie.
» M. Ferdinand de Lesseps, dans la brochure dont nous
annoncions ces jours passés la publication, pose les bases
principales de cette convention.
» Elles consisteraient dans la neutralité du canal de
Suez à Péluse, dans l'interdiction faite aux navires de
guerre de passer le canal à moins d'une autorisation du
gouvernement local, dans la prohibition à la Compagnie
d'élever aucune fortification.
D Lorsque les préoccupations qui absorbent à présent
l'attention des hommes d'État et des journaux de l'Eu-
rope se seront dissipées, nous ne doutons pas que cette
grande question de droit international ne vienne à l'or-
dre du jour, nous l'examinerons et la traiterons alors
avec l'étendue qu'elle comporte.
la Eugène VASSAL. n
La GAZETTE DE FRANCE signale aussi à l'attention
du public tout l'intérêt du nouvel écrit. Nous citons
ses paroles :
» Depuis le jour où les chemins de fer ont mis en com-
munication rapide les points les plus éloignés du conti-
nent, les lignes de steamers, qui ne sont pour ainsi dire
que le prolongement des voies ferrées, ont rapproché
toutes les distances et permis à l'homme de décupler
son existence. Dès ce moment, les isthmes ont été con-
damnés à s'ouvrir. Celui qui, séparant la Méditerranée de
la mer Rouge, obligeait les navires français à contour-
ner le cap de Bonne-Espérance, pour déboucher dans la
mer des Indes, a le premier fixé l'attention. Une vieille
erreur de calcul, généralement accréditée, attribuait
une telle différence de niveau aux eaux des deux mers,
que toute canalisation y paraissait impossible.
D Heureusement il s'est rencontré des hommes sé-
rieux qui examinèrent plus attentivement la question,
et ne craignèrent pas de consacrer à son étude temps
et fortune. La solution fut en tout conforme à leurs pré-
visions. Aucun obstacle matériel ne s'opposait à la ca-
nalisation, et une commission internationale prononça
en dernier ressort. Rien ne semblait donc devoir entra-
ver la marche d'une opération à laquelle les hommes
les plus éminents apportaient leur concours.
» Dans tous les pays, les capitaux étrangers obtinrent
des concessions de lignes ferrées, et M. de Lesseps, muni
des plans, devis et documents, crut devoir faire au vice-
roi d'Égypte, en 1854, une demande directe pour obtenir
l'autorisation de percer l'isthme de Suez et d'exploiter le
canal devant unir les deux mers. Le décret de la con-
cession fut accordé et promulgué le 30 novembre 1854 :
mais il devait être homologué à Constantinople par le
sultan lui-même. Chacun sait les obstacles que les An-
glais suscitèrent à cette occasion Ils se servirent de
tous les prétextes imaginables, et au moment précis où
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