Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1860 15 février 1860
Description : 1860/02/15 (A5,N88). 1860/02/15 (A5,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529954d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51
que rien n'en arrêtera l'essor qu'elle ne soit accomplie.
Jusqu'ici nous sommes parfaitement d'accord avec
notre confrère, et nous ne pouvons qu'applaudir à la
vigueur et à la résolution avec laquelle il aborde le
problème.
Le canal est possible; le canal est avantageux;
l'Angleterre doit aspirer à son exécution; elle est vic-
time des grossières erreurs dont on l'a saturée sur ce
sujet : telle est la première démonstration du Crilic,
et elle est conforme à la plus stricte vérité.
Que doit donc faire l'Angleterre? Il nous semblait
que sa marche était toute tracée par ces prémisses.
Le vice-roi d'Egypte a signé une concession; une
Compagnie est formée et constituée ; toutes les nations
ont été appelées à y prendre part. La Turquie pense
que le projet n'a rien que de favorable aux inté-
rêts de son empire; les puissances européennes sont
invitées à s'entendre pour placer sous leurs garanties
collectives la neutralité et la commune jouissance du
passage. L'Angleterre, selon nous, et les déclarations
du Crilic acceptées, n'aurait plus qu'à s'unir à ses
alliés pour lever les dernières difficultés contrariant
une œuvre également désirable pour elle-même et
pour le genre humain.
Pourtant le Crilic ne l'entend pas ainsi.
Il veut à son tour oublier que l'entreprise est
l'œuvre d'une association universelle ; il ne consent à
y voir que la main de la France ; il ne se rappelle
plus tout ce qu'il vient de dire sur les sympathies
dont l'Europe l'entoure. Suivant une habitude mal-
heureuse et trop fréquente chez nos voisins, c'est la
France que notre confrère accuse d'ambition, en con-
seillant à son pays une usurpation monstrueuse. Il
n'y a, selon notre écrivain, qu'un moyen de préser-
ver l'Egypte de l'ambition de la France, c'est que
l'Angleterre s'en saisisse. Le canal est bon, mais il ne
sera bon qu'à la condition d'être fait par les Anglais.
Quant à l'Egypte, il faut s'en emparer, le plus tôt
sera le mieux, par pure philanthropie et par amour
de la paix ; car si on ne la prend pas en pleine paix,
il faudra l'arracher à la France par la guerre, et dès
à présent le Critie n'y connaît point de meilleur re-
mède que de dépouiller le vice-roi, et de confisquer
au profit de l'Angleterre une des plus riches parties
de l'empire ottoman.
La foi des contrats, la foi des traités, tout cela ne
pèse rien aux yeux de cet Athénien britannique, écri-
vant sous le pseudonyme d'Amcus; la concession
n'a pas de valeur puisqu'elle n'est pas faite à un An -
glais ; le sultan ou le vice-roi pourraient-ils se plain-
dre dès que l'Egypt'è appartiendrait à l'Angleterre ?
Le canal de Suez doit être un travail anglais; le
canal de Suez doit être une possession anglaise. Voilà
par quel cri se termine cette étrange signification.
A coup sûr nous ne prenons pas au sérieux cette
sortie ; à coup sûr il n'y a pas à Londres un gouver-
nement assez dépourvu de sens pour lancer au monde
une semblable provocation, et pour faire du droit de
la violence et de la spoliation le seul droit public de
l'Europe. Mais la presse comme le monde à ses en-
fants terribles, et dans son ardeur ou dans son intem-
pérance, le Critic ne donnerait-il pas raison à ceux
qui ont souçonné l'opposition anglaise de certaines
vues peu conformes à ses prétextes avoués9 N'est-ce
point là un avertissement auquel doivent réfléchir
l'Egypte, la Turquie et l'Europe ? Ne sentiront-elles
point plus que jamais que c'est une difficulté qu'il
faut se hâter de résoudre, une question qu'il est ur-
gent de clore. Le moyen est simple de sonder tous les
cœurs et de connaître toutes les intentions : la Tur-
quie a demandé aux puissances de s'entendre sur
cette affaire ; de l'autre côté du détroit on veut soup-
çonner la France ; que la France réclame immédiate-
ment le concours de l'Angleterre et de l'Europe pour
garantir et le canal et les droits de l'Egypte et de la
Turquie contre toute tentative ambitieuse et illégi-
time. Le vice-roi a certes dissipé sur ses intentions
jusqu'au moindre nuage, le jour où il a proposé de
recevoir dans l'isthme une garnison turque. Nous ne
voyons plus du côté du gouvernement anglais une
seule objection possible, et nous sommes convaincu
que par son adhésion franche, immédiate et com-
plète, il jugera plus que jamais opportun de démentir
les menaces que la sécurité de la Turquie et de l'E-
gypte ne peuvent pas manquer de trouver dans les
incitations du Critic.
ERNEST DESPLACES.
ARTICLE DU CRITIC.
Nous avons dans le temps parlé à nos lecteurs d'un
travail publié en Allemagne par M. Szavardy sur
le canal de Suez. Le Critie, en entretenant le pu-
blic de cet ouvrage, se livre sur toute la question
du percement de l'isthme à des considérations dont
nous avons signalé la double importance. Nous
croyons devoir les produire textuellement; voici l'ar-
ticle de la feuille anglaise :
« LA GRANDE AMBITION DE LA FRANCE est d'acquérir de
l'influence dans la Méditerranée; c'est une ambition que
nous ne condamnons pas. Mais l'Angleterre doit con-
sidérer si la suprématie de la France dans cette mer
ne mettrait pas en péril son empire maritime et ne
menacerait pas ses possessions orientales. La canalisa-
tion de l'isthme de Suez tend à consommer un des
plus chers objets de la politique française ; la marche
jusqu'à présent suivie par les hommes d'Etat anglais
relativement à ce projet n'a brillé ni par la sagesse, ni
par le patriotisme, ni par la dignité. Ils y ont déployé
une jalousie et un dépit misérables, des tentatives pué-
riles d'entraver et d'empêcher, de sorte que la France,
dont les desseins sont surtout égoïstes, se pose devant
le monde commele champion vaincu et le noble martyr
que rien n'en arrêtera l'essor qu'elle ne soit accomplie.
Jusqu'ici nous sommes parfaitement d'accord avec
notre confrère, et nous ne pouvons qu'applaudir à la
vigueur et à la résolution avec laquelle il aborde le
problème.
Le canal est possible; le canal est avantageux;
l'Angleterre doit aspirer à son exécution; elle est vic-
time des grossières erreurs dont on l'a saturée sur ce
sujet : telle est la première démonstration du Crilic,
et elle est conforme à la plus stricte vérité.
Que doit donc faire l'Angleterre? Il nous semblait
que sa marche était toute tracée par ces prémisses.
Le vice-roi d'Egypte a signé une concession; une
Compagnie est formée et constituée ; toutes les nations
ont été appelées à y prendre part. La Turquie pense
que le projet n'a rien que de favorable aux inté-
rêts de son empire; les puissances européennes sont
invitées à s'entendre pour placer sous leurs garanties
collectives la neutralité et la commune jouissance du
passage. L'Angleterre, selon nous, et les déclarations
du Crilic acceptées, n'aurait plus qu'à s'unir à ses
alliés pour lever les dernières difficultés contrariant
une œuvre également désirable pour elle-même et
pour le genre humain.
Pourtant le Crilic ne l'entend pas ainsi.
Il veut à son tour oublier que l'entreprise est
l'œuvre d'une association universelle ; il ne consent à
y voir que la main de la France ; il ne se rappelle
plus tout ce qu'il vient de dire sur les sympathies
dont l'Europe l'entoure. Suivant une habitude mal-
heureuse et trop fréquente chez nos voisins, c'est la
France que notre confrère accuse d'ambition, en con-
seillant à son pays une usurpation monstrueuse. Il
n'y a, selon notre écrivain, qu'un moyen de préser-
ver l'Egypte de l'ambition de la France, c'est que
l'Angleterre s'en saisisse. Le canal est bon, mais il ne
sera bon qu'à la condition d'être fait par les Anglais.
Quant à l'Egypte, il faut s'en emparer, le plus tôt
sera le mieux, par pure philanthropie et par amour
de la paix ; car si on ne la prend pas en pleine paix,
il faudra l'arracher à la France par la guerre, et dès
à présent le Critie n'y connaît point de meilleur re-
mède que de dépouiller le vice-roi, et de confisquer
au profit de l'Angleterre une des plus riches parties
de l'empire ottoman.
La foi des contrats, la foi des traités, tout cela ne
pèse rien aux yeux de cet Athénien britannique, écri-
vant sous le pseudonyme d'Amcus; la concession
n'a pas de valeur puisqu'elle n'est pas faite à un An -
glais ; le sultan ou le vice-roi pourraient-ils se plain-
dre dès que l'Egypt'è appartiendrait à l'Angleterre ?
Le canal de Suez doit être un travail anglais; le
canal de Suez doit être une possession anglaise. Voilà
par quel cri se termine cette étrange signification.
A coup sûr nous ne prenons pas au sérieux cette
sortie ; à coup sûr il n'y a pas à Londres un gouver-
nement assez dépourvu de sens pour lancer au monde
une semblable provocation, et pour faire du droit de
la violence et de la spoliation le seul droit public de
l'Europe. Mais la presse comme le monde à ses en-
fants terribles, et dans son ardeur ou dans son intem-
pérance, le Critic ne donnerait-il pas raison à ceux
qui ont souçonné l'opposition anglaise de certaines
vues peu conformes à ses prétextes avoués9 N'est-ce
point là un avertissement auquel doivent réfléchir
l'Egypte, la Turquie et l'Europe ? Ne sentiront-elles
point plus que jamais que c'est une difficulté qu'il
faut se hâter de résoudre, une question qu'il est ur-
gent de clore. Le moyen est simple de sonder tous les
cœurs et de connaître toutes les intentions : la Tur-
quie a demandé aux puissances de s'entendre sur
cette affaire ; de l'autre côté du détroit on veut soup-
çonner la France ; que la France réclame immédiate-
ment le concours de l'Angleterre et de l'Europe pour
garantir et le canal et les droits de l'Egypte et de la
Turquie contre toute tentative ambitieuse et illégi-
time. Le vice-roi a certes dissipé sur ses intentions
jusqu'au moindre nuage, le jour où il a proposé de
recevoir dans l'isthme une garnison turque. Nous ne
voyons plus du côté du gouvernement anglais une
seule objection possible, et nous sommes convaincu
que par son adhésion franche, immédiate et com-
plète, il jugera plus que jamais opportun de démentir
les menaces que la sécurité de la Turquie et de l'E-
gypte ne peuvent pas manquer de trouver dans les
incitations du Critic.
ERNEST DESPLACES.
ARTICLE DU CRITIC.
Nous avons dans le temps parlé à nos lecteurs d'un
travail publié en Allemagne par M. Szavardy sur
le canal de Suez. Le Critie, en entretenant le pu-
blic de cet ouvrage, se livre sur toute la question
du percement de l'isthme à des considérations dont
nous avons signalé la double importance. Nous
croyons devoir les produire textuellement; voici l'ar-
ticle de la feuille anglaise :
« LA GRANDE AMBITION DE LA FRANCE est d'acquérir de
l'influence dans la Méditerranée; c'est une ambition que
nous ne condamnons pas. Mais l'Angleterre doit con-
sidérer si la suprématie de la France dans cette mer
ne mettrait pas en péril son empire maritime et ne
menacerait pas ses possessions orientales. La canalisa-
tion de l'isthme de Suez tend à consommer un des
plus chers objets de la politique française ; la marche
jusqu'à présent suivie par les hommes d'Etat anglais
relativement à ce projet n'a brillé ni par la sagesse, ni
par le patriotisme, ni par la dignité. Ils y ont déployé
une jalousie et un dépit misérables, des tentatives pué-
riles d'entraver et d'empêcher, de sorte que la France,
dont les desseins sont surtout égoïstes, se pose devant
le monde commele champion vaincu et le noble martyr
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