Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1860 15 février 1860
Description : 1860/02/15 (A5,N88). 1860/02/15 (A5,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529954d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. $1
mission providentielle. Ni la fatigile, ni les difficultés
de tous genres, ini les oppositions égoïstes, ni les dé-
faillances intéressées, ne l'ont arrêté ; et, grâce à lui,
la question du percement de l'isthme de Suez a avancé
moralement et politiquement dans les idées du monde
entier, on peut le dire, comme l'oeuvre matérielle, bien
plusifacile à accomplir, se prépare pacifiquement aujour-
d'hui dans l'isthme, grâce au concours éclairé du souve-
rain éclairé qui gouverne l'Egypte. Telles sont les premiè-
res idées qui nous sont venues à l'esprit en parcourant le
nouvel ouvrage dont nous ne voulons faire qu'un ra-
pide examen, et dont nous ne pouvons assez recomman-
der la lecture aux partisans et aux adversaires du
canal.
» Serait-ce parce que la France, qui est restée tou-
jours, et malgré tout, la France des croisades, la grande
propagatrice des idées et la grande ouvrière des travaux
de l'humanité ; serait-ce parce que la France a tenu à
honneur de fournir la plus forte part des capitaux des-
tinés à cette entreprise d'intérêt universel, qu'un autre
pays semblerait vouloir en entraver l'accomplissement.
Nous ne saurions le croire.
» Quoi qu'il en soit, c'est surtout à ceux qui peuvent
douter de l'utilité, de la possibilité, de la communauté
d'intérêts du canal de Suez, que nous recommandons la
lecture de ce substantiel et intéressant travail. Quel-
ques lignes suffiront h en donner une idée générale.
D L'auteur raconte d'abord simplement comment la pen-
sée lui est venue de se consacrer à cette mission providen-
tielle. Résumant en quelques pages ses premiers actes et
ses premières tentatives, il arrive promptement à la situa-
tion actuelle; cellelà, il la traite de main de maître. On
comprend, en lisant ce travail résumé, si clair et si
complet, quel effet il a dû produire dernièrement à Cons-
tantinople, quand le divan a eu à s'occuper, à son tour,
politiquement de cette question. Le gouvernement otto-
man hésitait, a-t-on dit en Europe, à inviter ies puis-
sances, principales protectrices de son existence et ùle
sa situation dans les conseils européens, à s'occuper de
la question au point de vue politique ; mais il ne pouvait
pas hésiter à se prononcer sur l'avantage du canal de
Suez pour l'empire, après avoir pris connaissance des
arguments de M. de Lesseps à son adresse. Avocat ha-
bile autant que convaincu, l'auteur conclut cette partie
de son travail par une citation curieuse et qui devait
être convaincante, surtout auprès du divan. Il rappelle
ces quelques paroles de Napoléon le-à propos du canal
de Suez : « La chose est grande, ce n'est pas moi main-
» tenant qui pourrais l'accomplir, mais le gouvernement
# turc trouvera un jour sa conservation et sa gloire dans
D l'exécution de ce projet. » Paroles prophétiques n'est-
ce pas? et qui semblent avoir été dites pour les cir-
constances actuelles.
>> On sait qu'en Angleterre, même parmi des hommes
d'État que leur haute situation devrait rendre supérieurs
à de mesquines préoccupations, des esprits soupçonneux
craignent ou feignent de croire à une arrière pensée
d'envahissement, cachée sous une apparence industrielle
et commerciale dirigée par un Français. Que ceux-là
surtout qui nous semblent s'être inspirés du fameux
imeo Danaos lisent ce qui est si bien établi et démontré
dans cette nouvelle brochure, et ils verront que loin de
séparer l'Egypte de la Turquie, le canal de Suez rattache
par des liens nouveaux le vice-roi à son suzerain. On
a parlé de fortifications possibles le long ou à l'entrée
du canal, et dont profiterait la Compagnie pour prendre
pied politiquement en Egypte. M. de Lesseps rappelle
le texte même de la concession qui réserve au vice-roi
seul le droit de construire des ouvrages de défense.
» Il va plus loin encore : il annonce que Said-Pacpa
consent à ce que des garnisons turques auxquelles les
traités de 1841 interdisent de séjourner en Egypte,
soient établies dans l'isthme. Que veut-on de plus ? Ne
reculant devant aucune objection, l'auteur les aborde
toutes résolûment. S'attachant à dissiper les soupçons
les moins fondés, il examine quelles seraient les
garanties de neutralité qui pourraient être adoptées
par les puissances pour sauvegarder tous les intérêts.
Selon lui, ces conditions seraient analogues à celles
qui ont pour objet d'assurer la neutralité du détroit des
Dardanelles. En effet, le canal va 'créer entre la Mé-
diterranée et la mer Rouge ce que la nature a formé
entre la Méditerranée et le Pont-Euxin : un détroit. Or,
c'est l'existence du détroit des Dardanelles, c'est le rè-
glement international auquel il a donné lieu qui a
sauvé la Turquie malgré la supériorité de la puissance
à laquelle elle avait résisté.
» Pour terminer cette partie de la discussion, M. de
Lesseps déclare que la Compagnie a toujours appelé de
tous ses vœux un règlement international qui, en ga-
rantissant la neutralité du canal, assurera la liberté
de ses mouvements, lui permettra d'atteindre promp-
tement son but d'utilité générale, et fera évanouir jus-
qu'à l'ombre du doute sur son véritable caractère.
» Que répondre à tant de franchise et de loyauté?
A des faits palpables ou si faciles à établir, quand on
veut les obscurcir, on opposera des craintes chiméri-
ques d'un autre genre : les travaux seront meurtriers
pour les innombrables et malheureux fellahs amenés
lîilr force dans les sables du désert; les dépenses dépas-
seront de beaucoup les évaluations des ingénieurs; les
ac tionnaires seront ruinés; le commerce ne profiterait
mêm e pas de cette voie si courte et si facile dans l'ex-
trême o 'rient. Heureusement la brochure répond encore
à ces obje 'ctions comme elle a répondu à toutes les
a ces obj*.
autres, le travail des machines remplacera
» Avant peu,.. bras des hommes; des entrepre-
avantageusement leb ■ - assurent l'exécution des tra-
neurs connus et puissante inférieur à celui des esti-
vaux à un prix de beaucoup - "enquête faite en Hol-
mations des ingénieurs; et même x détracteurs pour
lande, dont ont voulu profiter certains '- sert à l'au-
faire croire le contraire de ce qu'elle a établi, "t plus
teur à prouver que la route de Suez sera tellemeu
avantageuse que celle par le cap de Bonne-Espéranto
que des milliers de navires la préféreront sans au.
cun doute, malgré les dangers imaginaires dç la me
Rouge.
Il Nous aurions voulu extraire de cette brochure quel-
ques citations pour mieux faire comprendre toutes les
questions qu'elle résout; mais le choix était impossible,
tant il y a d ensemble et de connecté dans ce travail
mission providentielle. Ni la fatigile, ni les difficultés
de tous genres, ini les oppositions égoïstes, ni les dé-
faillances intéressées, ne l'ont arrêté ; et, grâce à lui,
la question du percement de l'isthme de Suez a avancé
moralement et politiquement dans les idées du monde
entier, on peut le dire, comme l'oeuvre matérielle, bien
plusifacile à accomplir, se prépare pacifiquement aujour-
d'hui dans l'isthme, grâce au concours éclairé du souve-
rain éclairé qui gouverne l'Egypte. Telles sont les premiè-
res idées qui nous sont venues à l'esprit en parcourant le
nouvel ouvrage dont nous ne voulons faire qu'un ra-
pide examen, et dont nous ne pouvons assez recomman-
der la lecture aux partisans et aux adversaires du
canal.
» Serait-ce parce que la France, qui est restée tou-
jours, et malgré tout, la France des croisades, la grande
propagatrice des idées et la grande ouvrière des travaux
de l'humanité ; serait-ce parce que la France a tenu à
honneur de fournir la plus forte part des capitaux des-
tinés à cette entreprise d'intérêt universel, qu'un autre
pays semblerait vouloir en entraver l'accomplissement.
Nous ne saurions le croire.
» Quoi qu'il en soit, c'est surtout à ceux qui peuvent
douter de l'utilité, de la possibilité, de la communauté
d'intérêts du canal de Suez, que nous recommandons la
lecture de ce substantiel et intéressant travail. Quel-
ques lignes suffiront h en donner une idée générale.
D L'auteur raconte d'abord simplement comment la pen-
sée lui est venue de se consacrer à cette mission providen-
tielle. Résumant en quelques pages ses premiers actes et
ses premières tentatives, il arrive promptement à la situa-
tion actuelle; cellelà, il la traite de main de maître. On
comprend, en lisant ce travail résumé, si clair et si
complet, quel effet il a dû produire dernièrement à Cons-
tantinople, quand le divan a eu à s'occuper, à son tour,
politiquement de cette question. Le gouvernement otto-
man hésitait, a-t-on dit en Europe, à inviter ies puis-
sances, principales protectrices de son existence et ùle
sa situation dans les conseils européens, à s'occuper de
la question au point de vue politique ; mais il ne pouvait
pas hésiter à se prononcer sur l'avantage du canal de
Suez pour l'empire, après avoir pris connaissance des
arguments de M. de Lesseps à son adresse. Avocat ha-
bile autant que convaincu, l'auteur conclut cette partie
de son travail par une citation curieuse et qui devait
être convaincante, surtout auprès du divan. Il rappelle
ces quelques paroles de Napoléon le-à propos du canal
de Suez : « La chose est grande, ce n'est pas moi main-
» tenant qui pourrais l'accomplir, mais le gouvernement
# turc trouvera un jour sa conservation et sa gloire dans
D l'exécution de ce projet. » Paroles prophétiques n'est-
ce pas? et qui semblent avoir été dites pour les cir-
constances actuelles.
>> On sait qu'en Angleterre, même parmi des hommes
d'État que leur haute situation devrait rendre supérieurs
à de mesquines préoccupations, des esprits soupçonneux
craignent ou feignent de croire à une arrière pensée
d'envahissement, cachée sous une apparence industrielle
et commerciale dirigée par un Français. Que ceux-là
surtout qui nous semblent s'être inspirés du fameux
imeo Danaos lisent ce qui est si bien établi et démontré
dans cette nouvelle brochure, et ils verront que loin de
séparer l'Egypte de la Turquie, le canal de Suez rattache
par des liens nouveaux le vice-roi à son suzerain. On
a parlé de fortifications possibles le long ou à l'entrée
du canal, et dont profiterait la Compagnie pour prendre
pied politiquement en Egypte. M. de Lesseps rappelle
le texte même de la concession qui réserve au vice-roi
seul le droit de construire des ouvrages de défense.
» Il va plus loin encore : il annonce que Said-Pacpa
consent à ce que des garnisons turques auxquelles les
traités de 1841 interdisent de séjourner en Egypte,
soient établies dans l'isthme. Que veut-on de plus ? Ne
reculant devant aucune objection, l'auteur les aborde
toutes résolûment. S'attachant à dissiper les soupçons
les moins fondés, il examine quelles seraient les
garanties de neutralité qui pourraient être adoptées
par les puissances pour sauvegarder tous les intérêts.
Selon lui, ces conditions seraient analogues à celles
qui ont pour objet d'assurer la neutralité du détroit des
Dardanelles. En effet, le canal va 'créer entre la Mé-
diterranée et la mer Rouge ce que la nature a formé
entre la Méditerranée et le Pont-Euxin : un détroit. Or,
c'est l'existence du détroit des Dardanelles, c'est le rè-
glement international auquel il a donné lieu qui a
sauvé la Turquie malgré la supériorité de la puissance
à laquelle elle avait résisté.
» Pour terminer cette partie de la discussion, M. de
Lesseps déclare que la Compagnie a toujours appelé de
tous ses vœux un règlement international qui, en ga-
rantissant la neutralité du canal, assurera la liberté
de ses mouvements, lui permettra d'atteindre promp-
tement son but d'utilité générale, et fera évanouir jus-
qu'à l'ombre du doute sur son véritable caractère.
» Que répondre à tant de franchise et de loyauté?
A des faits palpables ou si faciles à établir, quand on
veut les obscurcir, on opposera des craintes chiméri-
ques d'un autre genre : les travaux seront meurtriers
pour les innombrables et malheureux fellahs amenés
lîilr force dans les sables du désert; les dépenses dépas-
seront de beaucoup les évaluations des ingénieurs; les
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autres, le travail des machines remplacera
» Avant peu,.. bras des hommes; des entrepre-
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vaux à un prix de beaucoup - "enquête faite en Hol-
mations des ingénieurs; et même x détracteurs pour
lande, dont ont voulu profiter certains '- sert à l'au-
faire croire le contraire de ce qu'elle a établi, "t plus
teur à prouver que la route de Suez sera tellemeu
avantageuse que celle par le cap de Bonne-Espéranto
que des milliers de navires la préféreront sans au.
cun doute, malgré les dangers imaginaires dç la me
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