Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1860 15 février 1860
Description : 1860/02/15 (A5,N88). 1860/02/15 (A5,N88).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529954d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
58 L'ISTHME DE SUEZ.
RAPPORT A L'EMPEREUR,
SIRE,
La chaire d'archéologie, fondée en 1831 au Collège
de France pour l'exposition et la propagation d'une
des plus belles découvertes qui aient été faites de
nos jours dans le domaine de l'antiquité, est deve-
nue vacante par la mort prématurée d'un des pre-
miers disciples de Champollion le jeune. Je viens
proposer à Votre Majesté de modifier le titre trop
général de cette chaire, pour marquer nettement le
but et l'objet de l'enseignement auquel elle est desti-
née, et de lui assigner un caractère de spécialité
qui en rappelle l'origine et la garantisse contre les
déviations dont elle a été plusieurs fois menacée.
C'est à la mémorable entreprise qui, conduite par
le fondateur de votre dynastie, a si glorieusement
couronné, par les armes et la science, le XVIIIe siè-
cle, qu'est due en principe la création de la chaire
d'archéologie. L'expédition d'Egypte, par la révéla-
tion de tant de précieux monuments de la plus an
cienne civilisation du monde, en a fourni les maté-
riaux avec une richesse incomparable; le génie de
Champollion a fécondé ces matériaux, a fait parler
ces monuments, en trouvant, par un prodige d'ins-
piration, de sagacité et de patience, la clef des hié -
roglyphes qui donne celle de la langue, de l'histoire
et des croyances de cette terre, jusque-là si mysté-
rieuse, des Pharaons. Lui-même n'a fait, comme bien
d'autres inventeurs, qu'entrevoir sa gloire; mais sa
méthode a été féconde parce qu'elle était vraie, et il
a fait école après sa mort, non-seulement en France,
mais en Italie, en Angleterre, en Allemagne. Au-
jourd'hui, et à notre exemple, l'idiome dans lequel
sont conçues les inscriptions monumentales et les
papyrus historiques ou autres de l'Egypte est ensei-
gné, en même temps que l'écriture multiple qui en
révèle le secret, dans plusieurs des universités ou
des musées de l'Europe.
Aujourd'hui aussi et par le progrès de cette science
nouvelle, Sire, il est devenu évident que l'archéolo-
gie, c'est-à-dire la connaissance des monuments de
l'art, aussi bien que celle des institutions, des mœurs,
des opinions, est ici dominée plus que partout ail-
leurs par la philologie, par la question de la langue
et de l'écriture, seule base solide de toute recherche
et de tout enseignement sérieux. C'est pourquoi j'ai
l'honneur de proposer à Votre Majesté de décider
qu'à l'avenir la chaire d'archéologie du Collège im-
périal de France prendra la dénomination de Chaire
de philologie et d'archéologie égyptienne. Votre Majesté
assurera ainsi en même temps à cette chaire son titre
distinctif dans la science et le titre glorieux qui en
rattache l'origine à l'expédition d'Egypte et à la
grande découverte qu'elle a suscitée.
Je prie Votre Majesté, si elle daigne approuver
ma proposition, de vouloir bien signer le projet de
décret ci-joint.
Je suis avec un profond respect,
Sire,
De Votre Majesté,
Le très-humble, très-dévoué et
très-obéissant serviteur,
Le ministre secrétaire d'Etat au
département de l'instruction
publique et des cultes.
ROULAND.
Nous applaudissons cordialement à cette restaura-
tion, qui rend à l'antiquité égyptienne toute la part
qui lui appartient dans l'enseignement archéologique.
Nous y voyons de plus un nouveau témoignage delà
sollicitude amicale que le gouvernement de l'Empereur
porte à tous les progrès en voie d'exécution, dans
cette vieille terre couverte de tant de monuments de
la civilisation et des arts des siècles écoulés.
Cette mesure coïncide admirablement avec la mis-
sion donnée par S. A. Saïd-Pacha à l'un de nos sa-
vants archéologues, M. Mariette; par ses soins, un
musée se fonde à Alexandrie, et sous la protection du
prince qui gouverne si libéralement l'Egypte, la
science peut espérer de grandes découvertes.
Nous savons en effet que S. A. a résolu de mettre à
la disposition de M. Mariette dix mille travailleurs afin
d'effectuer sur la plus large échelle les fouilles con-
fiées à son intelligente direction.
Nous aimons cet accord spontané entre Paris et le
Caire pour la protection et le développement des
sciences historiques ; ce sont là les alliances les plus
dignes de notre époque, les alliances pacifiques et ci-
vilisatrices.
Par décret du 8 février, rendu sur la proposition de
M. le ministre de l'instruction publique et des cultes,
M. le vicomte de Rougé, membre de l'Institut, a été
nommé professeur de philologie et d'archéologie
égyptienne au collége impérial de France.
EIINEST DESPLACES.
LA PRESSE ET LA DERNIÈRE PUBLICATION
De M. Ferdinand de Lesseps.
Nous nous réservions de revenir et de présenter
nos considérations personnelles sur la nouvelle bro-
chure que vient de publier M. Ferdinand de Lesseps,
et dont, malgré son étendue, nos lecteurs, nous en
sommes convaincu , nous ont su gré de leur donner
l'entière reproduction.
Mais dans le travail que nous nous proposions, la
presse française et étrangère nous a déjà devancé.
Quoique le mouvement d'intérêt, d'approbation sus-
cité par ce document ne soit encore qu'à son début,
RAPPORT A L'EMPEREUR,
SIRE,
La chaire d'archéologie, fondée en 1831 au Collège
de France pour l'exposition et la propagation d'une
des plus belles découvertes qui aient été faites de
nos jours dans le domaine de l'antiquité, est deve-
nue vacante par la mort prématurée d'un des pre-
miers disciples de Champollion le jeune. Je viens
proposer à Votre Majesté de modifier le titre trop
général de cette chaire, pour marquer nettement le
but et l'objet de l'enseignement auquel elle est desti-
née, et de lui assigner un caractère de spécialité
qui en rappelle l'origine et la garantisse contre les
déviations dont elle a été plusieurs fois menacée.
C'est à la mémorable entreprise qui, conduite par
le fondateur de votre dynastie, a si glorieusement
couronné, par les armes et la science, le XVIIIe siè-
cle, qu'est due en principe la création de la chaire
d'archéologie. L'expédition d'Egypte, par la révéla-
tion de tant de précieux monuments de la plus an
cienne civilisation du monde, en a fourni les maté-
riaux avec une richesse incomparable; le génie de
Champollion a fécondé ces matériaux, a fait parler
ces monuments, en trouvant, par un prodige d'ins-
piration, de sagacité et de patience, la clef des hié -
roglyphes qui donne celle de la langue, de l'histoire
et des croyances de cette terre, jusque-là si mysté-
rieuse, des Pharaons. Lui-même n'a fait, comme bien
d'autres inventeurs, qu'entrevoir sa gloire; mais sa
méthode a été féconde parce qu'elle était vraie, et il
a fait école après sa mort, non-seulement en France,
mais en Italie, en Angleterre, en Allemagne. Au-
jourd'hui, et à notre exemple, l'idiome dans lequel
sont conçues les inscriptions monumentales et les
papyrus historiques ou autres de l'Egypte est ensei-
gné, en même temps que l'écriture multiple qui en
révèle le secret, dans plusieurs des universités ou
des musées de l'Europe.
Aujourd'hui aussi et par le progrès de cette science
nouvelle, Sire, il est devenu évident que l'archéolo-
gie, c'est-à-dire la connaissance des monuments de
l'art, aussi bien que celle des institutions, des mœurs,
des opinions, est ici dominée plus que partout ail-
leurs par la philologie, par la question de la langue
et de l'écriture, seule base solide de toute recherche
et de tout enseignement sérieux. C'est pourquoi j'ai
l'honneur de proposer à Votre Majesté de décider
qu'à l'avenir la chaire d'archéologie du Collège im-
périal de France prendra la dénomination de Chaire
de philologie et d'archéologie égyptienne. Votre Majesté
assurera ainsi en même temps à cette chaire son titre
distinctif dans la science et le titre glorieux qui en
rattache l'origine à l'expédition d'Egypte et à la
grande découverte qu'elle a suscitée.
Je prie Votre Majesté, si elle daigne approuver
ma proposition, de vouloir bien signer le projet de
décret ci-joint.
Je suis avec un profond respect,
Sire,
De Votre Majesté,
Le très-humble, très-dévoué et
très-obéissant serviteur,
Le ministre secrétaire d'Etat au
département de l'instruction
publique et des cultes.
ROULAND.
Nous applaudissons cordialement à cette restaura-
tion, qui rend à l'antiquité égyptienne toute la part
qui lui appartient dans l'enseignement archéologique.
Nous y voyons de plus un nouveau témoignage delà
sollicitude amicale que le gouvernement de l'Empereur
porte à tous les progrès en voie d'exécution, dans
cette vieille terre couverte de tant de monuments de
la civilisation et des arts des siècles écoulés.
Cette mesure coïncide admirablement avec la mis-
sion donnée par S. A. Saïd-Pacha à l'un de nos sa-
vants archéologues, M. Mariette; par ses soins, un
musée se fonde à Alexandrie, et sous la protection du
prince qui gouverne si libéralement l'Egypte, la
science peut espérer de grandes découvertes.
Nous savons en effet que S. A. a résolu de mettre à
la disposition de M. Mariette dix mille travailleurs afin
d'effectuer sur la plus large échelle les fouilles con-
fiées à son intelligente direction.
Nous aimons cet accord spontané entre Paris et le
Caire pour la protection et le développement des
sciences historiques ; ce sont là les alliances les plus
dignes de notre époque, les alliances pacifiques et ci-
vilisatrices.
Par décret du 8 février, rendu sur la proposition de
M. le ministre de l'instruction publique et des cultes,
M. le vicomte de Rougé, membre de l'Institut, a été
nommé professeur de philologie et d'archéologie
égyptienne au collége impérial de France.
EIINEST DESPLACES.
LA PRESSE ET LA DERNIÈRE PUBLICATION
De M. Ferdinand de Lesseps.
Nous nous réservions de revenir et de présenter
nos considérations personnelles sur la nouvelle bro-
chure que vient de publier M. Ferdinand de Lesseps,
et dont, malgré son étendue, nos lecteurs, nous en
sommes convaincu , nous ont su gré de leur donner
l'entière reproduction.
Mais dans le travail que nous nous proposions, la
presse française et étrangère nous a déjà devancé.
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