Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1860 01 février 1860
Description : 1860/02/01 (A5,N87). 1860/02/01 (A5,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299530
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
42 L'ISTHME DE SUEZ.
pothèse il serait nécessaire d'obtenir l'autorisation du
vice-roi, autorisation qui serait d'ailleurs limitée aux
circonstances fortuites que nous venons d'indiquer.
L'Angleterre est le pays que cette disposition intéresse
plus particulièrement, puisque c'est elle qui pourrait
avoir le plus souvent à en réclamer le bénéfice.
5" Les terres concédées à la Compagnie ne pourraient
être utilisées qu'en vue d'exploitations agricoles; et
s'il arrivait que la Compagnie affermât ou aliénât tout
ou une partie de ses terres, elle serait tenue de le faire,
au point de vue exclusif de ses intérêts financiers,
sans acception de personnes et sans distinction de na-
tionalités.
En Amérique, les terres servent à payer les frais des
grands travaux publics. La concession de terrains
accordée avec droit de jouissance, et non avec droit de
souveraineté (ce qui est tout différent), est un complé-
ment nécessaire de la concession et donne aux action-
naires une double garantie de profits. L'usage de ces
terres étant bien défini, leur possession par la Compa-
gnie ne pourra porter ombrage à personne.
Enfin, le prince éclairé et loyal qui gouverne l'Egypte,
qui a donné tant de preuves de sa fidélité au chef de
l'Islamisme, au souverain de l'empire, est disposé à ad-
mettre dans l'isthme de Suez une garnison de troupes
turques, condition qui n'a pas été imposée aux terri-
toires compris dans les limites de l'Egypte par le liatti-
chériff de 1841, ni par les traités en vertu desquels les
cinq grandes puissances ont garanti la situation res-
pective de l'Egypte et de la Turquie.
Telles sont les principales précautions qu'on pourrait
adopter pour dissiper jusqu'au prétexte de toute in-
quiétude : elles constateraient si clairement la sincérité
du vice- roi d'Egypte, le désintéressement de la France
et la bonne foi de la Compagnie, qu'aucune politique
ne pourrait les repousser.
La Compagnie a toujours appelé de tous ses vœux un
règlement international qui, en garantissant la neu-
tralité du canal, assurera la liberté de ses mouvements,
lui permettra d'atteindre promptement son but d'utilité
générale, et fera évanouir jusqu'à l'ombre du doute
sur son véritable caractère.
Paris, 30 janvier 1860.
FERDINAND DB LESSEPS.
UN MEETING A NEWCASTLE.
Un petit événement d'une rare originalité vient de
se passer à Newcastle.
Le représentant de la Compagnie universelle en
Angleterre, M. Lange, a été appelé dans cette ville
pour y donner de nouvelles explications sur l'état de
l'entreprise en elle-même, et sur l'opposition par la-
quelle certains membres du cabinet anglais entra-
vent la marche régulière de cette œuvre. On sait
tout le mécontentement que cette opposition a soulevé
parmi les esprits les plus sérieux, les plus libéraux
et les plus distingués de la Grande-Bretagne. Rappe-
lons aussi que la ville de Newcastle a figuré avec
honneur dans le nombre des cités commerciales du
Royaume-Uni qui avaient déjà décerné leur appro-
bation au percement de l'isthme de Suez.
D'abord les chambres de commerce de Newcastle,
Gateshead et Shields se sont réunies dans le but spé-
cial d'entendre de nouveau M. Lange. Un grand
nombre de questions de détail ont été adressées à
l'honorable représentant de la Compagnie. On lui a
demandé quel était le capital social ; s'il était en-
tièrement souscrit ; quelle était la nationalité des sous-
cripteurs, et si des versements avaient déjà été effec-
tués par les actionnaires?
La réponse à ces questions n'était pas difficile.
M. Lange a répondu : que le capital social était de
200 millions, divisé en 400,000 actions de 500 francs
chacune ; que toutes les actions étaient souscrites ;
que, quoiqu'il figurât dans la souscription des action-
naires de tous les pays lui conservant son caractère
jiniversel, la majeure partie des actionnaires étaient
Français, et qu'un versement de 100 fr. avait été ef-
fectué sur chaque action de 500 fr.
Un membre de la chambre a voulu connaître plus
spécialement « si, dans le cas où l'Angleterre ou les
Anglais voudraient aujourd'hui avoir des actions, il
leur en avait été réservé. »
« NOD, a répliqué M. Lange. Si l'on veut des ac-
tions, il faut les aller acheter sur le marché ; la sous-
cription est close depuis longtemps et ne peut plus
être rouverte. »
Aprèsdiverses explications sur les facilités d'exécu-
tion du canal et les opinions exprimées par feu
M. Stephenson, la motion suivante est adoptée à l'u-
nanimité :
« La réunion remercie M. Lange des renseigne-
» ments qu'il lui a donnés, et accorde son appui à ses
» efforts. »
Il n'est pas inutile de faire observer que cette mo-
tion était présentée par M. Crawshay, maire de
Gateshead, à côté de Newcastle, et l'un des proprié-
taires de l'ancienne Compagnie des Indes, c'est-à-dire
par un juge compétent pour apprécier l'utilité pra-
tique de la communication par l'isthme entre l'Inde
et l'Angleterre.
Dans le cours de cette conférence il avait été con-
venu que la question politique serait plus largement
débattue devant un meeting public convoqué à New-
castle pour le surlendemain.
Ce meeting a eu lieu, et c'est de son excentrique
résultat que nous avons maintenant à parler.
Nous avons dit qu'à la réunion de la chambre de
commerce on s'était préoccupé de l'arrêt prononcé
par M. Stephenson contre la possibilité du canal. Or,
pour l'intelligence de ce qui va suivre, il faut savoir
que M. Stephenson est de Newcastle, qu'il y possédait
une grande influence ; qu'il est une des illustrations
de la localité, et qu'enfin c'est dans cette ville qu'il
pothèse il serait nécessaire d'obtenir l'autorisation du
vice-roi, autorisation qui serait d'ailleurs limitée aux
circonstances fortuites que nous venons d'indiquer.
L'Angleterre est le pays que cette disposition intéresse
plus particulièrement, puisque c'est elle qui pourrait
avoir le plus souvent à en réclamer le bénéfice.
5" Les terres concédées à la Compagnie ne pourraient
être utilisées qu'en vue d'exploitations agricoles; et
s'il arrivait que la Compagnie affermât ou aliénât tout
ou une partie de ses terres, elle serait tenue de le faire,
au point de vue exclusif de ses intérêts financiers,
sans acception de personnes et sans distinction de na-
tionalités.
En Amérique, les terres servent à payer les frais des
grands travaux publics. La concession de terrains
accordée avec droit de jouissance, et non avec droit de
souveraineté (ce qui est tout différent), est un complé-
ment nécessaire de la concession et donne aux action-
naires une double garantie de profits. L'usage de ces
terres étant bien défini, leur possession par la Compa-
gnie ne pourra porter ombrage à personne.
Enfin, le prince éclairé et loyal qui gouverne l'Egypte,
qui a donné tant de preuves de sa fidélité au chef de
l'Islamisme, au souverain de l'empire, est disposé à ad-
mettre dans l'isthme de Suez une garnison de troupes
turques, condition qui n'a pas été imposée aux terri-
toires compris dans les limites de l'Egypte par le liatti-
chériff de 1841, ni par les traités en vertu desquels les
cinq grandes puissances ont garanti la situation res-
pective de l'Egypte et de la Turquie.
Telles sont les principales précautions qu'on pourrait
adopter pour dissiper jusqu'au prétexte de toute in-
quiétude : elles constateraient si clairement la sincérité
du vice- roi d'Egypte, le désintéressement de la France
et la bonne foi de la Compagnie, qu'aucune politique
ne pourrait les repousser.
La Compagnie a toujours appelé de tous ses vœux un
règlement international qui, en garantissant la neu-
tralité du canal, assurera la liberté de ses mouvements,
lui permettra d'atteindre promptement son but d'utilité
générale, et fera évanouir jusqu'à l'ombre du doute
sur son véritable caractère.
Paris, 30 janvier 1860.
FERDINAND DB LESSEPS.
UN MEETING A NEWCASTLE.
Un petit événement d'une rare originalité vient de
se passer à Newcastle.
Le représentant de la Compagnie universelle en
Angleterre, M. Lange, a été appelé dans cette ville
pour y donner de nouvelles explications sur l'état de
l'entreprise en elle-même, et sur l'opposition par la-
quelle certains membres du cabinet anglais entra-
vent la marche régulière de cette œuvre. On sait
tout le mécontentement que cette opposition a soulevé
parmi les esprits les plus sérieux, les plus libéraux
et les plus distingués de la Grande-Bretagne. Rappe-
lons aussi que la ville de Newcastle a figuré avec
honneur dans le nombre des cités commerciales du
Royaume-Uni qui avaient déjà décerné leur appro-
bation au percement de l'isthme de Suez.
D'abord les chambres de commerce de Newcastle,
Gateshead et Shields se sont réunies dans le but spé-
cial d'entendre de nouveau M. Lange. Un grand
nombre de questions de détail ont été adressées à
l'honorable représentant de la Compagnie. On lui a
demandé quel était le capital social ; s'il était en-
tièrement souscrit ; quelle était la nationalité des sous-
cripteurs, et si des versements avaient déjà été effec-
tués par les actionnaires?
La réponse à ces questions n'était pas difficile.
M. Lange a répondu : que le capital social était de
200 millions, divisé en 400,000 actions de 500 francs
chacune ; que toutes les actions étaient souscrites ;
que, quoiqu'il figurât dans la souscription des action-
naires de tous les pays lui conservant son caractère
jiniversel, la majeure partie des actionnaires étaient
Français, et qu'un versement de 100 fr. avait été ef-
fectué sur chaque action de 500 fr.
Un membre de la chambre a voulu connaître plus
spécialement « si, dans le cas où l'Angleterre ou les
Anglais voudraient aujourd'hui avoir des actions, il
leur en avait été réservé. »
« NOD, a répliqué M. Lange. Si l'on veut des ac-
tions, il faut les aller acheter sur le marché ; la sous-
cription est close depuis longtemps et ne peut plus
être rouverte. »
Aprèsdiverses explications sur les facilités d'exécu-
tion du canal et les opinions exprimées par feu
M. Stephenson, la motion suivante est adoptée à l'u-
nanimité :
« La réunion remercie M. Lange des renseigne-
» ments qu'il lui a donnés, et accorde son appui à ses
» efforts. »
Il n'est pas inutile de faire observer que cette mo-
tion était présentée par M. Crawshay, maire de
Gateshead, à côté de Newcastle, et l'un des proprié-
taires de l'ancienne Compagnie des Indes, c'est-à-dire
par un juge compétent pour apprécier l'utilité pra-
tique de la communication par l'isthme entre l'Inde
et l'Angleterre.
Dans le cours de cette conférence il avait été con-
venu que la question politique serait plus largement
débattue devant un meeting public convoqué à New-
castle pour le surlendemain.
Ce meeting a eu lieu, et c'est de son excentrique
résultat que nous avons maintenant à parler.
Nous avons dit qu'à la réunion de la chambre de
commerce on s'était préoccupé de l'arrêt prononcé
par M. Stephenson contre la possibilité du canal. Or,
pour l'intelligence de ce qui va suivre, il faut savoir
que M. Stephenson est de Newcastle, qu'il y possédait
une grande influence ; qu'il est une des illustrations
de la localité, et qu'enfin c'est dans cette ville qu'il
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