Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
26 L'ISTHME DE SUEZ.
Il faut dire que pendant quatre ans la diplomatie
anglaise a agi contrairement à ce droit ; que, pen-
dant quatre ans, elle a empêché et intimidé la Porte;
qu'elle a ainsi motivé, provoqué, rendu indispensable
l'intervention des puissances, et que cette intervention
n'a eu d'autre but et d'autre pensée que de rendre à
la Porte la liberté et la spontanéité dont elle était dé-
pouillée par la diplomatie anglaise.
Ce sont là des faits évidents pour la conscience de
l'Europe, et cette conscience nous croyons qu'on ne
fait que l'irriter en les niant ou les défigurant.
Dans la vérité la concession du canal de Suez n'est
pas autre chose qu'une concession industrielle et com-
merciale, parfaitement semblable à celles qui ont été
faites par la Turquie elle-même et pour un égal nom-
bre d'années à la Compagnie anglaise du chemin de
fer de Smyrne à Aïdin et à celle de Kustendjé. C'est
YEconomist lui-même qui nous fournit ce rapproche-
ment, et il est d'une entière justesse. Il est vrai que
YEconomist ajoute qu'il faut beaucoup se confier à
l'Angleterre et se défier beaucoup de la France.
Pour persuader la Turquie de la sagesse de cet apo-
phthegme, YEconomist n'invitera certainement pas la
Porte à jeter les yeux du côté de la mer Rouge. Nous
voudrions cependant voir nos voisins renoncer à ce
genre de prétention en vertu de laquelle rien ne se-
rait permis ni possible à leurs compétiteurs ni à leurs
rivaux, et où tout serait acquis de droit naturel et
imprescriptible à l'Angleterre ! Ce sont là des argu-
ments qui ne sont pas dignes de l'élévation habituelle
des idées de YEconomist.
ERNEST DESPLACES.
RAPPORT DE LA COMMISSION HOLLANDAISE.
Lettre de H. Conrad.
Le Morning-Posf, qui, nous n'en doutons point, ne
sait pas le hollandais, cherchant à tirer parti de ce
qu'il apprenait par d'infidèles truchements sur la soi-
disant condamnation du projet de Suez par la com-
mission hollandaise, énumérait avec amour les noms
et les titres de cette commission et s'arrêtait sur l'un
de ses membres les plus respectés et les plus distin-
gués, M. Conrad ; voici comment il en parlait en le
réservant pour couronner son effet :
1 Enfin l'eminent ingénieur hollandais M. Conrad,
» autorité incontestable sur la question : nous devons
» le présenter à M. de Lesseps lui-même, puisqu'il
» a été président de la commission d'ingénieurs en-
» voyée par M. de Lesseps en Egypte. »
Le Morning-Post encore ici ne connaît qu'impar-
faitement son sujet. M. Conrad n'a pas seulement été
le président de la commission préparatoire d'Égypte,
il a présidé aussi aux travaux de la Compagnie in-
ternationale qui a élaboré les plans définitifs du pro-
jet; il est encore, à l'heure qu'il est, membre du con-
seil supérieur des travaux de la Compagnie.
Ce sont là des titres nombreux à la reconnaissance
des actionnaires du canal, et nous tenons à ce qu'on
n'en oublie aucun.
Ce n'est pas nous certainement qui contesterons
au Morning Post l'éminence et la capacité scientifi-
que d'un homme placé à la tête de l'art hydraulique
en Hollande ni « l'autorité incontestable » que ce
journal lui reconnaît. Mais peut-être la feuille de
Londres va-t-elle se repentir de l'avoir invoquée.
M. Conrad en effet, longtemps avant que la feuille
de Londres eût publié son article, douze jours aupara-
vant, rédigeait une lettre adressée au recueil italien le
Bolettino dell' istmo di Suez. Dans cet écrit M. Conrad
analyse le travail de la commission hollandaise, et
c'est pour nous un agréable devoir de soumettre à
nos lecteurs cette déclaration d'un témoin et d'un des
membres de ces délibérations. Nous y constatons
d'abord la confirmation de tout ce que nous avons
annoncé dans notre précédent numéro. Nous y trou-
vons de plus l'attestation que M. Conrad, dans sa
compétence savante et sa conscience éclairée, est
plus que jamais convaincu, après les débats auxquels
il vient d'assister, de la solution heureuse du pro-
blème technique et financier qu'il a étudié avec une
persévérante assiduité sur les livres, sur les docu-
ments et sur le terrain pendant plusieurs années.
Le Morning-Post a raison : par tous ces motifs solides
et ces titres effectifs, M. Conrad est une autorité que
personne ne peut récuser. Le Morning-Post aujourd'hui
le peut moins que personne ; qu'il lise donc sa lettre
si convaincue et si grave, et nous avons le droit d'es-
pérer que cette autorité devant laquelle il a le bon
goût de s'incliner achèvera sa conversion.
Dans tous les cas, nous ne connaissons pas de
meilleur antidote contre les erreurs et les faussetés
répandues dans leur pays par la plupart des journaux
anglais. Nous ne connaissons pas non plus de meil-
leur encouragement et de meilleure sécurité pour
l'inébranlable confiance que les actionnaires partagent
avec M. de Lesseps sur le succès et l'avenir de leur
œuvre commune. Voici la lettre de M. Conrad:
JULES RosÉ.
A M. Ugo Calindri, rédacteur en chef du
Bolettino dell' istmo di Suez.
La Haye, 5 décembre 1859.
Mon cher Monsieur,
J'ai reçu le numéro du 25 novembre de votre estimable
journal le Bolettino dellistmo di Suez, dans lequel vous
me faites l'honneur de m'interpeller au sujet des con-
sidérations contenues dans divers journaux ou bro-
chures, sur quelques passages du rapport de la Com-
mission hollandaise , intitulé : Rapport sur les consé-
Il faut dire que pendant quatre ans la diplomatie
anglaise a agi contrairement à ce droit ; que, pen-
dant quatre ans, elle a empêché et intimidé la Porte;
qu'elle a ainsi motivé, provoqué, rendu indispensable
l'intervention des puissances, et que cette intervention
n'a eu d'autre but et d'autre pensée que de rendre à
la Porte la liberté et la spontanéité dont elle était dé-
pouillée par la diplomatie anglaise.
Ce sont là des faits évidents pour la conscience de
l'Europe, et cette conscience nous croyons qu'on ne
fait que l'irriter en les niant ou les défigurant.
Dans la vérité la concession du canal de Suez n'est
pas autre chose qu'une concession industrielle et com-
merciale, parfaitement semblable à celles qui ont été
faites par la Turquie elle-même et pour un égal nom-
bre d'années à la Compagnie anglaise du chemin de
fer de Smyrne à Aïdin et à celle de Kustendjé. C'est
YEconomist lui-même qui nous fournit ce rapproche-
ment, et il est d'une entière justesse. Il est vrai que
YEconomist ajoute qu'il faut beaucoup se confier à
l'Angleterre et se défier beaucoup de la France.
Pour persuader la Turquie de la sagesse de cet apo-
phthegme, YEconomist n'invitera certainement pas la
Porte à jeter les yeux du côté de la mer Rouge. Nous
voudrions cependant voir nos voisins renoncer à ce
genre de prétention en vertu de laquelle rien ne se-
rait permis ni possible à leurs compétiteurs ni à leurs
rivaux, et où tout serait acquis de droit naturel et
imprescriptible à l'Angleterre ! Ce sont là des argu-
ments qui ne sont pas dignes de l'élévation habituelle
des idées de YEconomist.
ERNEST DESPLACES.
RAPPORT DE LA COMMISSION HOLLANDAISE.
Lettre de H. Conrad.
Le Morning-Posf, qui, nous n'en doutons point, ne
sait pas le hollandais, cherchant à tirer parti de ce
qu'il apprenait par d'infidèles truchements sur la soi-
disant condamnation du projet de Suez par la com-
mission hollandaise, énumérait avec amour les noms
et les titres de cette commission et s'arrêtait sur l'un
de ses membres les plus respectés et les plus distin-
gués, M. Conrad ; voici comment il en parlait en le
réservant pour couronner son effet :
1 Enfin l'eminent ingénieur hollandais M. Conrad,
» autorité incontestable sur la question : nous devons
» le présenter à M. de Lesseps lui-même, puisqu'il
» a été président de la commission d'ingénieurs en-
» voyée par M. de Lesseps en Egypte. »
Le Morning-Post encore ici ne connaît qu'impar-
faitement son sujet. M. Conrad n'a pas seulement été
le président de la commission préparatoire d'Égypte,
il a présidé aussi aux travaux de la Compagnie in-
ternationale qui a élaboré les plans définitifs du pro-
jet; il est encore, à l'heure qu'il est, membre du con-
seil supérieur des travaux de la Compagnie.
Ce sont là des titres nombreux à la reconnaissance
des actionnaires du canal, et nous tenons à ce qu'on
n'en oublie aucun.
Ce n'est pas nous certainement qui contesterons
au Morning Post l'éminence et la capacité scientifi-
que d'un homme placé à la tête de l'art hydraulique
en Hollande ni « l'autorité incontestable » que ce
journal lui reconnaît. Mais peut-être la feuille de
Londres va-t-elle se repentir de l'avoir invoquée.
M. Conrad en effet, longtemps avant que la feuille
de Londres eût publié son article, douze jours aupara-
vant, rédigeait une lettre adressée au recueil italien le
Bolettino dell' istmo di Suez. Dans cet écrit M. Conrad
analyse le travail de la commission hollandaise, et
c'est pour nous un agréable devoir de soumettre à
nos lecteurs cette déclaration d'un témoin et d'un des
membres de ces délibérations. Nous y constatons
d'abord la confirmation de tout ce que nous avons
annoncé dans notre précédent numéro. Nous y trou-
vons de plus l'attestation que M. Conrad, dans sa
compétence savante et sa conscience éclairée, est
plus que jamais convaincu, après les débats auxquels
il vient d'assister, de la solution heureuse du pro-
blème technique et financier qu'il a étudié avec une
persévérante assiduité sur les livres, sur les docu-
ments et sur le terrain pendant plusieurs années.
Le Morning-Post a raison : par tous ces motifs solides
et ces titres effectifs, M. Conrad est une autorité que
personne ne peut récuser. Le Morning-Post aujourd'hui
le peut moins que personne ; qu'il lise donc sa lettre
si convaincue et si grave, et nous avons le droit d'es-
pérer que cette autorité devant laquelle il a le bon
goût de s'incliner achèvera sa conversion.
Dans tous les cas, nous ne connaissons pas de
meilleur antidote contre les erreurs et les faussetés
répandues dans leur pays par la plupart des journaux
anglais. Nous ne connaissons pas non plus de meil-
leur encouragement et de meilleure sécurité pour
l'inébranlable confiance que les actionnaires partagent
avec M. de Lesseps sur le succès et l'avenir de leur
œuvre commune. Voici la lettre de M. Conrad:
JULES RosÉ.
A M. Ugo Calindri, rédacteur en chef du
Bolettino dell' istmo di Suez.
La Haye, 5 décembre 1859.
Mon cher Monsieur,
J'ai reçu le numéro du 25 novembre de votre estimable
journal le Bolettino dellistmo di Suez, dans lequel vous
me faites l'honneur de m'interpeller au sujet des con-
sidérations contenues dans divers journaux ou bro-
chures, sur quelques passages du rapport de la Com-
mission hollandaise , intitulé : Rapport sur les consé-
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