Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1860 01 février 1860
Description : 1860/02/01 (A5,N87). 1860/02/01 (A5,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299530
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 37
à partir du 1er janvier 1859, les études et toutes les opé-
rations préparatoires, conformément au programme du
Conseil supérieur et international des travaux, dont les
membres étaient les mêmes qui avaient composé la
commission internationale. Nous arrivâmes en Egypte
le 3 mars 1859; le même jour j'eus une conférenc
avec le vice-roi d'Egypte, auquel je donnai lecture et
copie d'une lettre que je venais d'adresser de Corfou, le
1er mars, à S. A. le grand vizir à Constantinople. Cette
lettre contenait les passages suivants :
« J'ai adressé, le 5 janvier, au vice-roi d'Egypte une
lettre dans laquelle je lui rendais compte de l'orga-
» nisation de la Compagnie financière.
Il Cette lettre, dont la copie est ci-jointe, vous mettra
au courant de tout ce que nous avons fait. La Com-
» pagnie universelle se trouvant donc régulièrement
» constituée et ayant à sa disposition les fonds suffi-
» sants pour exécuter les travaux, la position pouvait
» être embarrassante pour la Porte si je n'avais pas eu
le soin de proposer au Conseil d'administration de
». borner, quant à présent, nos opérations à la continua-
» tion des é udes et des travaux préparatoires dont les dé-
Il penses avaient été avancées depuis quatre ans par le
vice-roi d'Egypte lui-même. Nous allons donc nous
» occuper simplement de la première phase du programme
» fixé par le Conseil supérieur des travaux, consistant
» en une rigole de service qui sera en même temps
Il un essai destiné à préparer l'ouverture de l'isthme à
» la grande navigation. C'est dans ce but que je vais
o en Egypte, accompagné de plusieurs membres délé-
» gués du conseil d'administration. De cette manière,
il ne sera donné prise à aucune susceptibilité étran-
» gère, et nous aurons tout le temps nécessaire pour
a que des questions qui peuvent paraître incertaines
aujourd'hui à quelques esprits, soient complétement
)) éclaircies. Dans cette situation, vous reconnaîtrez,
« je l'espère, que j'ai agi avec toute la prudence,
Il toute la déférence que vous pouviez désirer, en main-
» tenant la Compagnie dans une période provisoire de
» préparation et de transition qui, sans faire perdre à
» l'entreprise sa force et ses droits, vous mettra à l'a-
» bri de certaines obsessions et vous laissera libre de
o choisir le moment le plus favorable pour vous en-
1) tendre définitivement et directement avec S. A. Mo-
» liammed Saïd Pacha, la politique étrangère n'ayant
» pas à s'immiscer dans la question des travaux inté-
» rieurs favorables au développement et à la prospérité
des populations de l'empire. D
Quelques jours après, la commission déléguée adres-
sait au vice-roi une notification officielle pour lui faire
connaître l'objet de sa mission avant de se mettre en
route pour explorer l'isthme avec les ingénieurs et un
entrepreneur général qui avait passé un marché pour
tous les travaux à exécuter, au-dessous des prix fixés
par les devis de la commission internationale. Les dé-
légués avaient terminé leur exploration à la fin d'avril,
et ils présentaient, le 5 mai, à Son Altesse un rapport
général qui rendait compte de toutes les études et opé-
rations en cours d'exécution ou projetées.
Ensuite, le matériel déposé dans 1cs magasins du
gouvernement égyptien fut consigné aux agents de la
Compagnie, et les opérations préparatoires, au sujet
desquelles toutes les parties intéressées étaient d'ac-
cord, se sont poursuivies. Mais l'influence politique, qui
jusque là n'avait point offert un témoignage suffisant
de son intervention, ainsi que l'avait affirmé M. Dis-
raeli, se vit contrainte de se montrer plus à découvert
et de fournir la preuve diplomatique des obstacles
qu'elle cherchait à apporter au libre fonctionnement
d'une association commerciale.
Constantinople, 10 décembre 1859.
NOTE COMPLÉMENTAIRE.
Dans les circonstances qui viennent d'être rapportées,
la Compagnie du canal de Suez a invoqué et a obtenu
le haut appui de S. M. l'Empereur Napoléon III, en
même temps que celui des autres souverains protec-
teurs d'une œuvre universelle. En conséquence des
négociations qui viennent d'être terminées à Constan-
tinople, hi Porte, tout en maintenant le principe de
l'indépendance territoriale, et en établissant, d'après
ce principe, qu'elle n'a pas d'objection contre l'entre-
prise commerciale du canal, a fait un appel diploma-
tique aux grandes puissances maritimes, à l'effet de ré-
clamer certaines garanties et de faire résoudre, par un
accord international, les questions politiques qui peu-
vent se rattacher à la canalisation de l'isthme de Suez.
Les dispositions qui ont été publiquement manifes-
tées par une partie des membres du cabinet anglais,
et l'impossibilité de justifier désormais une opposition
politique par la défense des intérêts de la Turquie, ne
permettent pas de douter qu'un prochain concert ne
s'établisse entre les puissances et que la Compagnie ne
soit bientôt en possession du libre exercice de tous ses
droits.
Toutefois, au moment où la diplomatie européenne
va résoudre les questions politiques dont les prélimi-
naires ont été si bien posés en dernier lieu à Constan-
tinople, il est utile de ne pas laisser s'accréditer des
erreurs qui, n'étant pas complétement redressées à l'a-
vance, pourraient troubler ou égarer les négociations
elles-mêmes. Il convient surtout de chercher à dissiper
les nuages que plusieurs organes importants de la
presse anglaise essayent dans ce moment d'accumuler
autour de l'affaire.
Cherchons tous, de bonne foi, à simplifier une ques-
tion qui ne pourrait devenir délicate que si l'on par-
venait à la défigurer.
Le projet de percer l'isthme de Suez est combattu de
l'autre côté du détroit sous son aspect commercial et
sous son aspect politique.
Considéré dans sa valeur commerciale, la généralité
de la presse anglaise soutient que le projet n'est pas
exécutable, et que, s'il est exécuté, il aura si peu d'u-
tilité pratique qu'il ne couvrira pas ses frais.
Par contre, l'unanimité de la presse et de l'opinion
sur le continent d'Europe et dans le monde entier, est
d'un avis diamétralement opposé.
De ces deux appréciations, quelle est la bonne? Si
elles sont toutes deux sincères, aucun des partisans de
l'une ou de l'autre ne peut trouver mauvais qu'elles
à partir du 1er janvier 1859, les études et toutes les opé-
rations préparatoires, conformément au programme du
Conseil supérieur et international des travaux, dont les
membres étaient les mêmes qui avaient composé la
commission internationale. Nous arrivâmes en Egypte
le 3 mars 1859; le même jour j'eus une conférenc
avec le vice-roi d'Egypte, auquel je donnai lecture et
copie d'une lettre que je venais d'adresser de Corfou, le
1er mars, à S. A. le grand vizir à Constantinople. Cette
lettre contenait les passages suivants :
« J'ai adressé, le 5 janvier, au vice-roi d'Egypte une
lettre dans laquelle je lui rendais compte de l'orga-
» nisation de la Compagnie financière.
Il Cette lettre, dont la copie est ci-jointe, vous mettra
au courant de tout ce que nous avons fait. La Com-
» pagnie universelle se trouvant donc régulièrement
» constituée et ayant à sa disposition les fonds suffi-
» sants pour exécuter les travaux, la position pouvait
» être embarrassante pour la Porte si je n'avais pas eu
le soin de proposer au Conseil d'administration de
». borner, quant à présent, nos opérations à la continua-
» tion des é udes et des travaux préparatoires dont les dé-
Il penses avaient été avancées depuis quatre ans par le
vice-roi d'Egypte lui-même. Nous allons donc nous
» occuper simplement de la première phase du programme
» fixé par le Conseil supérieur des travaux, consistant
» en une rigole de service qui sera en même temps
Il un essai destiné à préparer l'ouverture de l'isthme à
» la grande navigation. C'est dans ce but que je vais
o en Egypte, accompagné de plusieurs membres délé-
» gués du conseil d'administration. De cette manière,
il ne sera donné prise à aucune susceptibilité étran-
» gère, et nous aurons tout le temps nécessaire pour
a que des questions qui peuvent paraître incertaines
aujourd'hui à quelques esprits, soient complétement
)) éclaircies. Dans cette situation, vous reconnaîtrez,
« je l'espère, que j'ai agi avec toute la prudence,
Il toute la déférence que vous pouviez désirer, en main-
» tenant la Compagnie dans une période provisoire de
» préparation et de transition qui, sans faire perdre à
» l'entreprise sa force et ses droits, vous mettra à l'a-
» bri de certaines obsessions et vous laissera libre de
o choisir le moment le plus favorable pour vous en-
1) tendre définitivement et directement avec S. A. Mo-
» liammed Saïd Pacha, la politique étrangère n'ayant
» pas à s'immiscer dans la question des travaux inté-
» rieurs favorables au développement et à la prospérité
des populations de l'empire. D
Quelques jours après, la commission déléguée adres-
sait au vice-roi une notification officielle pour lui faire
connaître l'objet de sa mission avant de se mettre en
route pour explorer l'isthme avec les ingénieurs et un
entrepreneur général qui avait passé un marché pour
tous les travaux à exécuter, au-dessous des prix fixés
par les devis de la commission internationale. Les dé-
légués avaient terminé leur exploration à la fin d'avril,
et ils présentaient, le 5 mai, à Son Altesse un rapport
général qui rendait compte de toutes les études et opé-
rations en cours d'exécution ou projetées.
Ensuite, le matériel déposé dans 1cs magasins du
gouvernement égyptien fut consigné aux agents de la
Compagnie, et les opérations préparatoires, au sujet
desquelles toutes les parties intéressées étaient d'ac-
cord, se sont poursuivies. Mais l'influence politique, qui
jusque là n'avait point offert un témoignage suffisant
de son intervention, ainsi que l'avait affirmé M. Dis-
raeli, se vit contrainte de se montrer plus à découvert
et de fournir la preuve diplomatique des obstacles
qu'elle cherchait à apporter au libre fonctionnement
d'une association commerciale.
Constantinople, 10 décembre 1859.
NOTE COMPLÉMENTAIRE.
Dans les circonstances qui viennent d'être rapportées,
la Compagnie du canal de Suez a invoqué et a obtenu
le haut appui de S. M. l'Empereur Napoléon III, en
même temps que celui des autres souverains protec-
teurs d'une œuvre universelle. En conséquence des
négociations qui viennent d'être terminées à Constan-
tinople, hi Porte, tout en maintenant le principe de
l'indépendance territoriale, et en établissant, d'après
ce principe, qu'elle n'a pas d'objection contre l'entre-
prise commerciale du canal, a fait un appel diploma-
tique aux grandes puissances maritimes, à l'effet de ré-
clamer certaines garanties et de faire résoudre, par un
accord international, les questions politiques qui peu-
vent se rattacher à la canalisation de l'isthme de Suez.
Les dispositions qui ont été publiquement manifes-
tées par une partie des membres du cabinet anglais,
et l'impossibilité de justifier désormais une opposition
politique par la défense des intérêts de la Turquie, ne
permettent pas de douter qu'un prochain concert ne
s'établisse entre les puissances et que la Compagnie ne
soit bientôt en possession du libre exercice de tous ses
droits.
Toutefois, au moment où la diplomatie européenne
va résoudre les questions politiques dont les prélimi-
naires ont été si bien posés en dernier lieu à Constan-
tinople, il est utile de ne pas laisser s'accréditer des
erreurs qui, n'étant pas complétement redressées à l'a-
vance, pourraient troubler ou égarer les négociations
elles-mêmes. Il convient surtout de chercher à dissiper
les nuages que plusieurs organes importants de la
presse anglaise essayent dans ce moment d'accumuler
autour de l'affaire.
Cherchons tous, de bonne foi, à simplifier une ques-
tion qui ne pourrait devenir délicate que si l'on par-
venait à la défigurer.
Le projet de percer l'isthme de Suez est combattu de
l'autre côté du détroit sous son aspect commercial et
sous son aspect politique.
Considéré dans sa valeur commerciale, la généralité
de la presse anglaise soutient que le projet n'est pas
exécutable, et que, s'il est exécuté, il aura si peu d'u-
tilité pratique qu'il ne couvrira pas ses frais.
Par contre, l'unanimité de la presse et de l'opinion
sur le continent d'Europe et dans le monde entier, est
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De ces deux appréciations, quelle est la bonne? Si
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