Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1860 01 février 1860
Description : 1860/02/01 (A5,N87). 1860/02/01 (A5,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299530
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
34 L'ISTHME DE SUEZ,
titre de Note complémentaire. L'ensemble de cet écrit
forme une brochure qui est sur le point de paraître.
Malgré son étendue, nous avons cru devoir en pu-
blier toutes les parties que nous n'avons pu communi-
quer encore à nos lecteurs : ils auront ainsi la primeur
d'un travail qui, nous l'espérons fortement, con-
courra à faciliter l'entente entre les gouvernements.
Nous appelons principalement l'attention du public
sur la Note complémentaire.
Elle nous paraît résumer et résoudre les dernières
objections des adversaires de l'entreprise avec une
bonne foi de nature à porter la conviction parmi
tous les esprits impartiaux. De quoi s'agit-il, en effet?
La Turquie est d'accord avec l'Europe sur l'oppor-
tunité et l'utilité du percement de l'isthme ; seule-
ment, et avec raison, elle désire que ce passage im-
portant soit l'objet de résolutions dans lesquelles
l'Europe s'entendrait pour l'assimiler au détroit du
Bosphore et y maintenir le statu quo territorial ac-
tuel. L'Angleterre, en présence de l'assentiment de
la Turquie, ne peut évidemment plus se refuser à en-
trer dans celles de ces vues que nous venons d'indi-
quer, et les garanties que propose M. Ferdinand de
Lesseps semblent si satisfaisantes et si complètes,
elles répondent si bien à toutes les appréhensions
réelles ou simulées de l'opposition anglaise, que nous
ne voyons plus comment cette opposition, déman-
telée de tous ses arguments, pourrait soutenir sa ré-
sistance devant les gouvernements européens, devant
le parlement et devant l'opinion publique.
Toutefois, faisons spécialement remarquer que, la
neutralité du canal assurée, les droits souverains de
la Turquie de nouveau consacrés sur les territoires
concédés, la garde du détroit conservée, comme elle l'a
toujours été, dans les mains du gouvernement local,
le droit de fortifier l'isthme exclusivement réservé à
ce gouvernement, M. de Lesseps nous révèle une
concession qui dissipe jusqu'aux dernières ombres
des objections de lord Palmerston. Le vice roi con-
sent, malgré les termes du Hatty-clwnjf, investis-
sant héréditairement du gouvernement de l'Egypte
la descendance de Mehemet-Ali, à l'établissement
d'une garnison de troupes turques dans l'isthme.
Certes dès ce moment il n'est plus possible de pré-
tendre que le canal est un moyen de séparer l'Egypte
de la Turquie, et qu'il n'a d'autre but et d'autre
pensée que cette séparation. Il était impossible au
vice-roi d'opposer une réponse plus décisive à ceux
qui l'accusent d'arrière-pensée à l'égard de sa fidélité
envers son suzerain. Aujourd'hui il ne sera plus pos-
sible de nier que, dans son initiative, Mohammed-Saïd
n'ait été inspiré uniquement par le bien de ses peu-
ples, par le sentiment d'un grand service à rendre au
commerce universel, et ce dernier acte de son dé-
sintéressement et de sa générosité lui conciliera cer-
tainement l'estime et le respect de la diplomatie
européenne, en même temps qu'à Constantinople,
elle cimentera plus que jamais l'accord et la con-
fiance entre le suzerain et le vassal.
Nous nous refusons au surplus à un plus long com-
mentaire des hautes et persuasives considérations
exposées par M. Ferdinand de Lesseps. Il faut les lire,
et après cette lecture, pour le bon sens comme pour la
loyauté, la question, selon nous, sera sur tous les
points résolue.
ERNEST DESPLACES.
MÉMORANDUM À LA PORTE OTTOMANE.
Exposé des faits.
(Deuxième et dernière partie.)
Appelé à continuer mes négociations à Constantinople
afin de m'assurer si la pression politique qui vient
d'être indiquée avait pu modifier les dispositions du
divan, j'adressai, le 29 décembre 1857, au grand vizir
Réchid Pacha, une note où je me mettais à la disposi-
tion de la Sublime Porte pour lui fournir les renseigne-
ments et les explications qu'elle jugerait nécessaires.
Je rappelais les antécédents de la question, et comme
l'unique obstacle qui m'était signalé était toujours l'op-
position des agents de l'Angleterre, opposition fondée,
me disait-on, sur une prétendue lésion des intérêts an-
glais, je m'appuyai sur l'opinion exprimée dans les
meetings, et je mentionnai dans ma note le discours
suivant qui venait d'être prononcé à Londres par
M. Gladstone, aux applaudissements de la Chambre des
communes, discours qui avait été approuvé par les or-
ganes les plus importants de la presse britannique :
« La Chambre doit traiter ce projet du canal de Suez,
» aussi bien que le chemin de fer de l'Euphrate et les
» projets de télégraphe, comme une question purement
» commerciale, et elle peut se reposer sur ce principe,
» c'est que les meilleurs juges des intérêts d'une spé-
1 culation commerciale sont les personnes qui sont en-
» gagées à mettre leur capital dans l'entreprise. Si ce
» projet vient à être converti par le gouvernement en
» une question politique, il y aurait le plus grand dan-
» ger de rompre ce concert et cet accord européen qui
» sont d'une importance supérieure en ce qui concerne
» notre politique en Orient. Personne cependant ne
1 pourra regarder la carte du monde et nier qu'un ca-
l nal à travers l'isthme de Suez, s'il était possible, ne
» fût d'un grand avantage pour l'intérêt de l'humanité.
» Ce projet a été approuvé et trouvé excellent par tous
» les gouvernements de l'Europe et spécialement par
» la France, notre grande alliée. Qu'y aurait-il alors de
» plus malheureux que de voir naître des querelles à
» Constantinople à ce sujet entre les ambassadeurs de
» France et d'Angleterre? Eu égard à nos possessions
» dans l'Inde, ne faisons pas naître en Europe l'opinion
» que la possession de l'Inde par la Grande-Bretagne a
» besoin, pour se maintenir, que l'Angleterre s'oppose
» à des mesures avantageuses aux intérêts généraux
» de l'Europe; ne laissons pas naître cette fâcheuse con-
» tradiction, parce que ce serait affaiblir notre pou-
» voir dans l'Indoustan, plus que ne le feraient dix ré-
titre de Note complémentaire. L'ensemble de cet écrit
forme une brochure qui est sur le point de paraître.
Malgré son étendue, nous avons cru devoir en pu-
blier toutes les parties que nous n'avons pu communi-
quer encore à nos lecteurs : ils auront ainsi la primeur
d'un travail qui, nous l'espérons fortement, con-
courra à faciliter l'entente entre les gouvernements.
Nous appelons principalement l'attention du public
sur la Note complémentaire.
Elle nous paraît résumer et résoudre les dernières
objections des adversaires de l'entreprise avec une
bonne foi de nature à porter la conviction parmi
tous les esprits impartiaux. De quoi s'agit-il, en effet?
La Turquie est d'accord avec l'Europe sur l'oppor-
tunité et l'utilité du percement de l'isthme ; seule-
ment, et avec raison, elle désire que ce passage im-
portant soit l'objet de résolutions dans lesquelles
l'Europe s'entendrait pour l'assimiler au détroit du
Bosphore et y maintenir le statu quo territorial ac-
tuel. L'Angleterre, en présence de l'assentiment de
la Turquie, ne peut évidemment plus se refuser à en-
trer dans celles de ces vues que nous venons d'indi-
quer, et les garanties que propose M. Ferdinand de
Lesseps semblent si satisfaisantes et si complètes,
elles répondent si bien à toutes les appréhensions
réelles ou simulées de l'opposition anglaise, que nous
ne voyons plus comment cette opposition, déman-
telée de tous ses arguments, pourrait soutenir sa ré-
sistance devant les gouvernements européens, devant
le parlement et devant l'opinion publique.
Toutefois, faisons spécialement remarquer que, la
neutralité du canal assurée, les droits souverains de
la Turquie de nouveau consacrés sur les territoires
concédés, la garde du détroit conservée, comme elle l'a
toujours été, dans les mains du gouvernement local,
le droit de fortifier l'isthme exclusivement réservé à
ce gouvernement, M. de Lesseps nous révèle une
concession qui dissipe jusqu'aux dernières ombres
des objections de lord Palmerston. Le vice roi con-
sent, malgré les termes du Hatty-clwnjf, investis-
sant héréditairement du gouvernement de l'Egypte
la descendance de Mehemet-Ali, à l'établissement
d'une garnison de troupes turques dans l'isthme.
Certes dès ce moment il n'est plus possible de pré-
tendre que le canal est un moyen de séparer l'Egypte
de la Turquie, et qu'il n'a d'autre but et d'autre
pensée que cette séparation. Il était impossible au
vice-roi d'opposer une réponse plus décisive à ceux
qui l'accusent d'arrière-pensée à l'égard de sa fidélité
envers son suzerain. Aujourd'hui il ne sera plus pos-
sible de nier que, dans son initiative, Mohammed-Saïd
n'ait été inspiré uniquement par le bien de ses peu-
ples, par le sentiment d'un grand service à rendre au
commerce universel, et ce dernier acte de son dé-
sintéressement et de sa générosité lui conciliera cer-
tainement l'estime et le respect de la diplomatie
européenne, en même temps qu'à Constantinople,
elle cimentera plus que jamais l'accord et la con-
fiance entre le suzerain et le vassal.
Nous nous refusons au surplus à un plus long com-
mentaire des hautes et persuasives considérations
exposées par M. Ferdinand de Lesseps. Il faut les lire,
et après cette lecture, pour le bon sens comme pour la
loyauté, la question, selon nous, sera sur tous les
points résolue.
ERNEST DESPLACES.
MÉMORANDUM À LA PORTE OTTOMANE.
Exposé des faits.
(Deuxième et dernière partie.)
Appelé à continuer mes négociations à Constantinople
afin de m'assurer si la pression politique qui vient
d'être indiquée avait pu modifier les dispositions du
divan, j'adressai, le 29 décembre 1857, au grand vizir
Réchid Pacha, une note où je me mettais à la disposi-
tion de la Sublime Porte pour lui fournir les renseigne-
ments et les explications qu'elle jugerait nécessaires.
Je rappelais les antécédents de la question, et comme
l'unique obstacle qui m'était signalé était toujours l'op-
position des agents de l'Angleterre, opposition fondée,
me disait-on, sur une prétendue lésion des intérêts an-
glais, je m'appuyai sur l'opinion exprimée dans les
meetings, et je mentionnai dans ma note le discours
suivant qui venait d'être prononcé à Londres par
M. Gladstone, aux applaudissements de la Chambre des
communes, discours qui avait été approuvé par les or-
ganes les plus importants de la presse britannique :
« La Chambre doit traiter ce projet du canal de Suez,
» aussi bien que le chemin de fer de l'Euphrate et les
» projets de télégraphe, comme une question purement
» commerciale, et elle peut se reposer sur ce principe,
» c'est que les meilleurs juges des intérêts d'une spé-
1 culation commerciale sont les personnes qui sont en-
» gagées à mettre leur capital dans l'entreprise. Si ce
» projet vient à être converti par le gouvernement en
» une question politique, il y aurait le plus grand dan-
» ger de rompre ce concert et cet accord européen qui
» sont d'une importance supérieure en ce qui concerne
» notre politique en Orient. Personne cependant ne
1 pourra regarder la carte du monde et nier qu'un ca-
l nal à travers l'isthme de Suez, s'il était possible, ne
» fût d'un grand avantage pour l'intérêt de l'humanité.
» Ce projet a été approuvé et trouvé excellent par tous
» les gouvernements de l'Europe et spécialement par
» la France, notre grande alliée. Qu'y aurait-il alors de
» plus malheureux que de voir naître des querelles à
» Constantinople à ce sujet entre les ambassadeurs de
» France et d'Angleterre? Eu égard à nos possessions
» dans l'Inde, ne faisons pas naître en Europe l'opinion
» que la possession de l'Inde par la Grande-Bretagne a
» besoin, pour se maintenir, que l'Angleterre s'oppose
» à des mesures avantageuses aux intérêts généraux
» de l'Europe; ne laissons pas naître cette fâcheuse con-
» tradiction, parce que ce serait affaiblir notre pou-
» voir dans l'Indoustan, plus que ne le feraient dix ré-
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