Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
18 L'ISTHME DE SUEZ,
pagne, la correspondance transmise au Journal des
Débats et publiée dans son numéro du 7 de ce mois :
« On nous communique une lettre de Constantino-
ple qui contient des renseignements précis et authen-
tiques au sujet de la décision prise par le Divan sur
la question relative au percement de l'isthme de
Suez. La Porte, en ce qui la concerne, n'élève aucune
objection contre le projet de M. de Lesseps ; elle ac-
cepte ce projet en principe ; elle en reconnaît l'uti-
lité, tant au point de vue de l'intérêt particulier de
l'empire ottoman qu'au point de vue de l'intérêt gé.
néral des nations civilisées. Elle invite les puissances
alliées à se concerter et à se mettre d'accord sur les
'questions que ce projet soulève au point de vue in-
ternational. Elle s'engage à rendre le firman d'auto-
risation pour l'ouverture des travaux immédiate-
ment après que ces questions auront été réglées.
» Tel est le sens de la résolution qui doit être
notifiée par la Porte à tous les cabinets européens.
Ainsi tombe le grand argument que le Morning Post
exploitait avec le plus d'assurance et le plus d'a-
plomb dans la polémique passionnée à laquelle il vient
de se livrer sur ce sujet. L'organe de lord Palmerston
ne pourra plus soutenir que la France et les quatre
puissances qui ont appuyé sa démarche auprès de la
Porte veulent forcer la main au sultan et lui extor-
quer une décision contraire à ses vœux comme à ses
intérêts. La question est officie!lement portée devant
le tribunal de la diplomatie ; elle devient une ques-
tion politique, une question européenne : grande rai-
son d'espérer qu'elle sera promptement et définitive-
ment vidée d'un commun accord entre l'Angleterre
et les cinq puissances qui ont pris le canal de Suez
sous leur protection collective.
» On sait d'ailleurs, par une dépêche télégraphique,
que la révolution ministérielle qui vient de s'accomplir
à Constantinople ne doit modifier en rien la résolution
arrêtée à cet égard dans les conseils de la Porte, et
qui, d'après la même dépêche, a été communiquée par
le nouveau grand vizir aux représentants de toutes
les puissances. »
ERNEST DESPLACES.
MEMORANDUM À LA PORTE OTTOMANE.
Nous sommes heureux de pouvoir communiquer à
nos lecteurs le Mémorandum adressé par M. de
Lesseps à la Sublime Porte à propos des négociations
dont nous venons de dire l'heureuse issue. Nous re-
cueillons ce document avec d'autant plus de soin
qu'il est un résumé complet des phases et en quel-
que sorte de toutes les circonstances qu'a eu à tra-
verser depuis son origine la question du canal de
Suez. Nous regrettons vivement que l'étendue de ce
travail excellent nous oblige à le scinder en deux
parties, dont la seconde paraîtra dans notre prochain
numéro.
Voici l'œuvre de M. de Lesseps.
QUESTION DU CANAL DE SUEZ.
Exposé des faits.
(lre partie.)
En 1852 j'eus le projet de proposer à la Sublime
Porte de faire exécuter par une association financière
la canalisation de l'isthme de Suez. Je soumis mon
projet à des ministres, à des représentants des puis-
sances étrangères à Paris, et je fis faire en même
temps des ouvertures à Constantinople ; il me fut unani-
mement répondu qu'il appartenait au vice-roi d'Egypte,
en vertu des précédents, et particulièrement en vertu
des privilèges que lui accordait le hatti-chérif de 1841, de
prendre lui-même une décision au sujet des travaux à
entreprendre et de sociétés à constituer dans les limi-
tes de son gouvernement. C'était en effet conformé-
ment à ce principe que venait de procéder un célèbre
ingénieur anglais, en proposant et en obtenant direc-
ment du vice-roi, Abbas Pacha, avec l'appui et l'inter-
vention de l'agent et consul général d'Angleterre,
M. Murray, l'entreprise des travaux d'un chemin de
fer entre Alexandrie et le Caire.
Les dispositions d'Abbas Pacha ne me permettaient
pas d'entrer en négociation avec lui ; aussi mon projet
ne fut-il repris qu'en 1854, lorsque le gouvernement de
l'Egypte échut par droit d'hérédité à Mohammed Saïd
Pacha.
Ce prince promulgua, le 30 novembre 1854, un décret
portant concession et me donnant pouvoir exclusif de
constituer et de diriger une compagnie universelle
pour le percement de l'isthme de Suez et l'exploitation
d'un canal entre les deux mers. Il me remit en outre
des lettres de créance pour S. A. le grand vizir et me
chargea de solliciter moi-même l'adhésion de S. M. I. le
sultan. Je me rendis à Constantinople. L'objet de ma
mission fut accompli. La concession du vice-roi avait
été accueillie favorablement par Sa Hautesse, et la ra-
tification spéciale, demandée pour l'exécution des tra-
vaux relatifs à l'ouverture de l'isthme à la grande na-
vigation m'avait été promise par le grand vizir ,
lorsque l'ambassadeur d'Angleterre, lord Stratford, in-
tervint auprès de la Porte. Sans manifester encore une
opposition décidée, il demanda des délais jusqu'au mo-
ment où il aurait reçu des instructions de son gouver-
nement. J'acceptai les délais, qui d'ailleurs ne m'em-
pêchaient pas de continuer des études fort longues à
faire, et d'entreprendre des opérations indispensables
pour démontrer la possibilité d'une entreprise qui pas-
sait pour chimérique aux yeux de beaucoup de monde.
Mais je tins dès lors à démontrer que le gouver-
ment du sultan ne présentait, en ce qui le concernait,
aucune objection à l'exécution du canal. Cette situa-
tion fut clairement établie dans une lettre vizirielle du
1er mars 1855 que je rapportai au vice-roi d'Egypte et
dans laquelle, suivant les propres expressions de feu
Réchid Pacha, « l'entreprise si intéressante du canal de
Suez était définie comme étant des plus utiles. »
pagne, la correspondance transmise au Journal des
Débats et publiée dans son numéro du 7 de ce mois :
« On nous communique une lettre de Constantino-
ple qui contient des renseignements précis et authen-
tiques au sujet de la décision prise par le Divan sur
la question relative au percement de l'isthme de
Suez. La Porte, en ce qui la concerne, n'élève aucune
objection contre le projet de M. de Lesseps ; elle ac-
cepte ce projet en principe ; elle en reconnaît l'uti-
lité, tant au point de vue de l'intérêt particulier de
l'empire ottoman qu'au point de vue de l'intérêt gé.
néral des nations civilisées. Elle invite les puissances
alliées à se concerter et à se mettre d'accord sur les
'questions que ce projet soulève au point de vue in-
ternational. Elle s'engage à rendre le firman d'auto-
risation pour l'ouverture des travaux immédiate-
ment après que ces questions auront été réglées.
» Tel est le sens de la résolution qui doit être
notifiée par la Porte à tous les cabinets européens.
Ainsi tombe le grand argument que le Morning Post
exploitait avec le plus d'assurance et le plus d'a-
plomb dans la polémique passionnée à laquelle il vient
de se livrer sur ce sujet. L'organe de lord Palmerston
ne pourra plus soutenir que la France et les quatre
puissances qui ont appuyé sa démarche auprès de la
Porte veulent forcer la main au sultan et lui extor-
quer une décision contraire à ses vœux comme à ses
intérêts. La question est officie!lement portée devant
le tribunal de la diplomatie ; elle devient une ques-
tion politique, une question européenne : grande rai-
son d'espérer qu'elle sera promptement et définitive-
ment vidée d'un commun accord entre l'Angleterre
et les cinq puissances qui ont pris le canal de Suez
sous leur protection collective.
» On sait d'ailleurs, par une dépêche télégraphique,
que la révolution ministérielle qui vient de s'accomplir
à Constantinople ne doit modifier en rien la résolution
arrêtée à cet égard dans les conseils de la Porte, et
qui, d'après la même dépêche, a été communiquée par
le nouveau grand vizir aux représentants de toutes
les puissances. »
ERNEST DESPLACES.
MEMORANDUM À LA PORTE OTTOMANE.
Nous sommes heureux de pouvoir communiquer à
nos lecteurs le Mémorandum adressé par M. de
Lesseps à la Sublime Porte à propos des négociations
dont nous venons de dire l'heureuse issue. Nous re-
cueillons ce document avec d'autant plus de soin
qu'il est un résumé complet des phases et en quel-
que sorte de toutes les circonstances qu'a eu à tra-
verser depuis son origine la question du canal de
Suez. Nous regrettons vivement que l'étendue de ce
travail excellent nous oblige à le scinder en deux
parties, dont la seconde paraîtra dans notre prochain
numéro.
Voici l'œuvre de M. de Lesseps.
QUESTION DU CANAL DE SUEZ.
Exposé des faits.
(lre partie.)
En 1852 j'eus le projet de proposer à la Sublime
Porte de faire exécuter par une association financière
la canalisation de l'isthme de Suez. Je soumis mon
projet à des ministres, à des représentants des puis-
sances étrangères à Paris, et je fis faire en même
temps des ouvertures à Constantinople ; il me fut unani-
mement répondu qu'il appartenait au vice-roi d'Egypte,
en vertu des précédents, et particulièrement en vertu
des privilèges que lui accordait le hatti-chérif de 1841, de
prendre lui-même une décision au sujet des travaux à
entreprendre et de sociétés à constituer dans les limi-
tes de son gouvernement. C'était en effet conformé-
ment à ce principe que venait de procéder un célèbre
ingénieur anglais, en proposant et en obtenant direc-
ment du vice-roi, Abbas Pacha, avec l'appui et l'inter-
vention de l'agent et consul général d'Angleterre,
M. Murray, l'entreprise des travaux d'un chemin de
fer entre Alexandrie et le Caire.
Les dispositions d'Abbas Pacha ne me permettaient
pas d'entrer en négociation avec lui ; aussi mon projet
ne fut-il repris qu'en 1854, lorsque le gouvernement de
l'Egypte échut par droit d'hérédité à Mohammed Saïd
Pacha.
Ce prince promulgua, le 30 novembre 1854, un décret
portant concession et me donnant pouvoir exclusif de
constituer et de diriger une compagnie universelle
pour le percement de l'isthme de Suez et l'exploitation
d'un canal entre les deux mers. Il me remit en outre
des lettres de créance pour S. A. le grand vizir et me
chargea de solliciter moi-même l'adhésion de S. M. I. le
sultan. Je me rendis à Constantinople. L'objet de ma
mission fut accompli. La concession du vice-roi avait
été accueillie favorablement par Sa Hautesse, et la ra-
tification spéciale, demandée pour l'exécution des tra-
vaux relatifs à l'ouverture de l'isthme à la grande na-
vigation m'avait été promise par le grand vizir ,
lorsque l'ambassadeur d'Angleterre, lord Stratford, in-
tervint auprès de la Porte. Sans manifester encore une
opposition décidée, il demanda des délais jusqu'au mo-
ment où il aurait reçu des instructions de son gouver-
nement. J'acceptai les délais, qui d'ailleurs ne m'em-
pêchaient pas de continuer des études fort longues à
faire, et d'entreprendre des opérations indispensables
pour démontrer la possibilité d'une entreprise qui pas-
sait pour chimérique aux yeux de beaucoup de monde.
Mais je tins dès lors à démontrer que le gouver-
ment du sultan ne présentait, en ce qui le concernait,
aucune objection à l'exécution du canal. Cette situa-
tion fut clairement établie dans une lettre vizirielle du
1er mars 1855 que je rapportai au vice-roi d'Egypte et
dans laquelle, suivant les propres expressions de feu
Réchid Pacha, « l'entreprise si intéressante du canal de
Suez était définie comme étant des plus utiles. »
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