Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 361
passera dix navires anglais, et nous avons cité ses pro-
testations précédentes, que, l'isthme étant percé, il
applaudirait avec joie à ce succès, comme à l'un des
événéments les plus favorables à la prospérité des
trois royaumes.
Pourquoi dès lors cette mauvaise humeur toutes les
fois qu'il s'agit du canal de Suez ? Pourquoi le Times
ne veut il pas nous laisser faire son bien, sans qu'il lui
en coûte une guinée ? Il faut qu'il reconnaissedu moins
que la France n'est ni jalouse ni exclusive, puis-
qu'elle apporte et son enthousiasme et ses capitaux à
l'exécution d'un travail qui, selon le Times, doit être
dix fois plus utile à l'Angleterre qu'à elle-même.
N'est-il pas inconcevable que dans ces conditions le
Times ne s'abstienne pas de nous décourager, si sa
conscience financière ne lui permet pas de nous se-
conder.
Croit-il l'Europe, croit-il la France assez peu in-
telligentes pour ne pas apercevoir le secret de ces
naïves contradictions ?
Quoi qu'il en soit, ne serait-il pas temps d'y mettre
un terme ; et le Times croit-il, par la prolongation de
ce triste spectacle, acquérir beaucoup de consistance
et de popularité à la politique britannique ?
La question est désormais dégagée de tous ses
nuages. La Porte est prête à donner sa suprême sanc-
tion au projet le jour où le gouvernement anglais
renoncera à son opposition. Que les déclarations pu-
bliques et répétées du Times deviennent les instruc-
tions de l'ambassadeur anglais auprès de la Sublime
Porte, et tout le débat est terminé. Le Times, certes,
ne peut pas être contraire à cette conclusion.
Au surplus nous trouvons dans un autre numéro
de ce même journal un point de rue dont nous nous
emparons :
« L'opposition imaginée, dit-il, du gouvernement
» anglais à l'entreprise a été très-habilement exploi-
» tée par les brasseurs du projet. Ils ont réussi à
» recruter de leur côté un sentiment absurdement
» exagéré de vanité nationale, et ils ont ainsi obtenu
» des souscriptions et une popularité qui autrement
» leur eussent manqué. Si la concession était ratifiée,
» il est probable que la bulle de savon crèverait, et que
» M. de Lesseps éprouverait le sort de Law avec ses
» dupes. »
Voilà qui est convenu, et dans tous les cas l'Angle-
terre ne risque rien ; en abandonnant le sultan à ses
inspirations personnelles, elle rétablira sa considéra-
tion et sa popularité ; elle aura fait à la vanité fran-
çaise une concession dont il lui sera tenu un grand
compte ; elle dépouillera la Compagnie de ce que le
Times considère comme un de ses plus grands pres-
tiges ; si la bulle de savon s'évapore dans les airs, le
Times et ses amis pourront rendre un magnifique
hommage à leur sagesse et à leur prévoyance ; le
monde les admirera ; M. de Lesseps ira rej oindre
Law dans les catacombes des rêveurs ou des faiseurs
de dupes ; et s'il réussit, comme il en a et comme nous
en avons la certitude, d'accord avec l'opinion uni-
verselle , l'Angleterre, sans bourse délier, aura
acquis l'ouverture d'un passage qui lui sera dix fois
plus avantageux qu'aux nations qui l'auront exécuté
parleur travail et par leurs capitaux.
Il nous semble qu'un tel marché est propre à satis
faire les esprits les plus difficiles et les plus positifs.
ERNEST DESPLACES.
LES FRANÇAIS EN CHINE.
L'expédition de Chine est résolue ; les régiments
destinés à cette campagne sont désignés, les géné-
raux sont choisis, les vaisseaux prêts à partir dans
le port n'attendent plus que leur glorieux fardeau.
Encore une fois l'Angleterre et la France vont resser-
rer les liens de leur amitié dans une communauté de
combats et de périls, dans la confraternité du sang
versé sur le champ de bataille. Sans doute cette ex-
pédition sera pure de l'esprit d'oppression et de con-
quêtes, et nous en attendons les résultats comme de-
vant ouvrir une vaste carrière non à des calculs
égoïstes ou exclusifs, mais à tous les intérêts de la
civilisation et de l'humanité.
En attirant avec un redoublement de sollicitude les
yeux du monde vers ces régions lointaines de notre
globe, cette guerre, nous l'espérons, apprendra aux
peuples la route de ces grands marchés bientôt en-
tièrement ouverts aux entreprises du commerce
et de l'industrie. Une religion plus élevée marchera
sur les pas des arts civilisateurs, et l'Orient enfin
pourra sortir de sa longue barbarie. La France, dans
cette résolution, se crée un irrésistible motif de plus
pour désirer et obtenir l'exécution du canal de Suez,
et il est difficile de comprendre comment l'Angleterre
pourrait s'y refuser le jour même où elle appelle les
intérêts français à se mêler aux siens dans cette
grande circonstance.
Est-il possible, en présence de ces événements, de
ne point jeter les yeux en arrière et de ne point dé-
plorer une opiniâtreté déraisonnable qui a depuis cinq
ans empêché la jonction de la m r Rouge et de la
Méditerranée? Sans cette obstination, l'immense ap-
pareil nécessaire au mouvement des armées serait
transporté à travers l'isthme de Suez au grand béné-
ficé des trésors de la France et de l'Angleterre, et les
soldats des deux pays n'auraient point à essuyer la
fatigue et les lenteurs de la longue traversée par le
cap de Bonne-Espérance. Cette pensée est venue à
tous les esprits, et nous la re^ ^ugexprimée dans
la presse périodique. Elle s iénale le î exnpe i-jinée dans
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 361
passera dix navires anglais, et nous avons cité ses pro-
testations précédentes, que, l'isthme étant percé, il
applaudirait avec joie à ce succès, comme à l'un des
événéments les plus favorables à la prospérité des
trois royaumes.
Pourquoi dès lors cette mauvaise humeur toutes les
fois qu'il s'agit du canal de Suez ? Pourquoi le Times
ne veut il pas nous laisser faire son bien, sans qu'il lui
en coûte une guinée ? Il faut qu'il reconnaissedu moins
que la France n'est ni jalouse ni exclusive, puis-
qu'elle apporte et son enthousiasme et ses capitaux à
l'exécution d'un travail qui, selon le Times, doit être
dix fois plus utile à l'Angleterre qu'à elle-même.
N'est-il pas inconcevable que dans ces conditions le
Times ne s'abstienne pas de nous décourager, si sa
conscience financière ne lui permet pas de nous se-
conder.
Croit-il l'Europe, croit-il la France assez peu in-
telligentes pour ne pas apercevoir le secret de ces
naïves contradictions ?
Quoi qu'il en soit, ne serait-il pas temps d'y mettre
un terme ; et le Times croit-il, par la prolongation de
ce triste spectacle, acquérir beaucoup de consistance
et de popularité à la politique britannique ?
La question est désormais dégagée de tous ses
nuages. La Porte est prête à donner sa suprême sanc-
tion au projet le jour où le gouvernement anglais
renoncera à son opposition. Que les déclarations pu-
bliques et répétées du Times deviennent les instruc-
tions de l'ambassadeur anglais auprès de la Sublime
Porte, et tout le débat est terminé. Le Times, certes,
ne peut pas être contraire à cette conclusion.
Au surplus nous trouvons dans un autre numéro
de ce même journal un point de rue dont nous nous
emparons :
« L'opposition imaginée, dit-il, du gouvernement
» anglais à l'entreprise a été très-habilement exploi-
» tée par les brasseurs du projet. Ils ont réussi à
» recruter de leur côté un sentiment absurdement
» exagéré de vanité nationale, et ils ont ainsi obtenu
» des souscriptions et une popularité qui autrement
» leur eussent manqué. Si la concession était ratifiée,
» il est probable que la bulle de savon crèverait, et que
» M. de Lesseps éprouverait le sort de Law avec ses
» dupes. »
Voilà qui est convenu, et dans tous les cas l'Angle-
terre ne risque rien ; en abandonnant le sultan à ses
inspirations personnelles, elle rétablira sa considéra-
tion et sa popularité ; elle aura fait à la vanité fran-
çaise une concession dont il lui sera tenu un grand
compte ; elle dépouillera la Compagnie de ce que le
Times considère comme un de ses plus grands pres-
tiges ; si la bulle de savon s'évapore dans les airs, le
Times et ses amis pourront rendre un magnifique
hommage à leur sagesse et à leur prévoyance ; le
monde les admirera ; M. de Lesseps ira rej oindre
Law dans les catacombes des rêveurs ou des faiseurs
de dupes ; et s'il réussit, comme il en a et comme nous
en avons la certitude, d'accord avec l'opinion uni-
verselle , l'Angleterre, sans bourse délier, aura
acquis l'ouverture d'un passage qui lui sera dix fois
plus avantageux qu'aux nations qui l'auront exécuté
parleur travail et par leurs capitaux.
Il nous semble qu'un tel marché est propre à satis
faire les esprits les plus difficiles et les plus positifs.
ERNEST DESPLACES.
LES FRANÇAIS EN CHINE.
L'expédition de Chine est résolue ; les régiments
destinés à cette campagne sont désignés, les géné-
raux sont choisis, les vaisseaux prêts à partir dans
le port n'attendent plus que leur glorieux fardeau.
Encore une fois l'Angleterre et la France vont resser-
rer les liens de leur amitié dans une communauté de
combats et de périls, dans la confraternité du sang
versé sur le champ de bataille. Sans doute cette ex-
pédition sera pure de l'esprit d'oppression et de con-
quêtes, et nous en attendons les résultats comme de-
vant ouvrir une vaste carrière non à des calculs
égoïstes ou exclusifs, mais à tous les intérêts de la
civilisation et de l'humanité.
En attirant avec un redoublement de sollicitude les
yeux du monde vers ces régions lointaines de notre
globe, cette guerre, nous l'espérons, apprendra aux
peuples la route de ces grands marchés bientôt en-
tièrement ouverts aux entreprises du commerce
et de l'industrie. Une religion plus élevée marchera
sur les pas des arts civilisateurs, et l'Orient enfin
pourra sortir de sa longue barbarie. La France, dans
cette résolution, se crée un irrésistible motif de plus
pour désirer et obtenir l'exécution du canal de Suez,
et il est difficile de comprendre comment l'Angleterre
pourrait s'y refuser le jour même où elle appelle les
intérêts français à se mêler aux siens dans cette
grande circonstance.
Est-il possible, en présence de ces événements, de
ne point jeter les yeux en arrière et de ne point dé-
plorer une opiniâtreté déraisonnable qui a depuis cinq
ans empêché la jonction de la m r Rouge et de la
Méditerranée? Sans cette obstination, l'immense ap-
pareil nécessaire au mouvement des armées serait
transporté à travers l'isthme de Suez au grand béné-
ficé des trésors de la France et de l'Angleterre, et les
soldats des deux pays n'auraient point à essuyer la
fatigue et les lenteurs de la longue traversée par le
cap de Bonne-Espérance. Cette pensée est venue à
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