Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1859 15 novembre 1859
Description : 1859/11/15 (A4,N82). 1859/11/15 (A4,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529517r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION f DES DEUX MERS. 345
vestiges de leur domination dans notre patrie. Sur
l'autre rive de l'Océan Atlantique, de la pointe des
Florides aux bouches de l'Orénoque, un groupe d'îles se
développe en un arc immense fermant le golfe du
Mexique. Le léopard aux griffes aiguës flotte sur dix-
sept de ces îles les plus belles et les plus fécondes.
» Puis, à l'ouest de cet arc et au milieu des grandes
Antilles, brille la magnifique colonie de la Jamaïque,
le plus gros diamant de cet :-crin.
» Dans le nord du continent américain, et sur sa
rive orientale, la grande île de Terre-Neuve, et le Ca-
nada qu'ils nous ont enlevé. Au sud de l'Orénoque, la
Guiane anglaise, et, dans la mer du Sud, en remontant
depuis le cap Horn jusqu'au Nouveau-Mexique, ne pos-
sèdent-ils pas un grand nombre de colonies ou de points
de relâche ?
» Dans les profondes solitudes de la mer Pacifique,
et sur l'étendue des trois mille lieues qui séparent le
Nouveau Monde des côtes de la Chine et de celles de
l'lude, ces lucratives stations, ces sortes de repères ne
s'échelonnent-ils pas d'une façon stratégique, et ne se
relient-ils pas entre eux jusqu'à la grande île de Ceylan,
qui leur est soumise.
» Est-ce que le pavillon britannique n'est pas arboré
sur tous les rivages de la Nouvelle-Hollande, de cette
vaste région, île par sa forme et continent par son im-
mensité ? Ainsi que sera l'Afrique après la création du
Bosphore, car elle aura lieu !
» A mesure que l'on s'approche du continent asiatique,
les archipels, tous soulevés par les feux souterrains ou
construits par les polypes, se multiplient, et les posses-
sions anglaises font de même.
» A l'entrée de la mer des Indes se manifeste la
puissance britannique, et sur le continent sa souve-
raineté. Là, 120 millions d'Indiens obéissent à ses
lois, se battent pour la défendre et cultivent pour l'en-
richir.
» L'on connaît ses formidables possessions dans la
Méditerranée, l'on sait qu'elle a plusieurs comptoirs et
forteresses dans la mer Rouge, Périm à son entrée et
Aden sur l'Océan. Que veut-elle de plus? L'Egypte?
Oui, elle la convoite, on le sait ; mais la chaine qui fait
le tour du monde et se brise là ne sera pas renouée
à son unique profit: c'est du moins le vœu que nous
formons.
» HENRI MOINIER. »
PARIS RÉPONDANT AUX PROVINCES.
L'Angleterre est aveugle si elle ne voit pas combien
le flot de l'opinion française monte et gronde contre
elle. Nous venons de lui citer l'opinion des départe-
ments, montrons lui maintenant l'opinion parisienne.
Et qu'elle ne se fasse pas illusion ; la voix des masses
du haut au bas de l'échelle sociale est celle qu'elle va
lire ; en dehors il n'y a que des individualité isolées.
Il n'est pas de provocation plus irritante que l'injus-
tice et l'exploitation égoïste sous le voile de l'amitié.
J. MONGIN.
On lit dans l'Opinion nationale :
« Depuis longtemps en Europe, en France surtout,
on semble las des arrogances de l'Angleterre. Cette po-
litique égoïste et tracassière, plus esclave des intérêts
du commerce anglais que fidèle aux principes de libé-
ralisme qu'elle proclame avec tant de complaisance dans
le parlement, ce système d'immixtion diplomatique aux
affaires de chacun bien plutôt dans un but de surveil-
lance jalouse que dans un désir sincère de porter appui
aux bonnes causes, cette infatigable opposition à tout
ce qui peut contribuer à la prospérité d'un autre peuple,
ont fait naître et grandir mille justes haines contre le
gouvernement britannique. Mais les monarchies du droit
divin ne sont pas, les seules à se plaindre de ces préten-
tions à la suprématie, car ce n'est pas par son dévoue-
ment à la cause du progrès que l'Angleterre a suscité
contre elle le mécontentement de l'Europe, et les peuples
qui se sont organisés d'après le droit moderne sont plus
aigris encore des contradictions de cette diplomatie
sans conscience.
11 Si la Russie n'a pas perdu le souvenir des humilia-
tions que lui ménageait l'Angleterre et qu'elle doit à la
France de n'avoir point subies lors du traité de Paris;
si l'Autriche, encouragée par lord Derby, répudiée par
lord John Russell, rend l'oligarchie anglaise responsa-
ble de ses défaites de Magenta et de Solferino et lui
garde une profonde rancune de la perte de la Lombardie,
combien de griefs plus justes encore le Piémont, les
duchés et les légations ne peuvent-ils pas énumérer
contre ces politiques qui n'ont applaudi pendant vingt
ans aux aspirations de liberté de l'Italie que pour déser-
ter cette cause à l'heure décisive où il fallait des actions
et non plus des discours? Quels reproches ne sont-ils
pas en droit de faire au cabinet actuel dont l'appui trop
tardif ne saurait compenser le bien qu'il a pu faire et
qu'il n'a pas osé accomplir? Et l'Espagne, régentée
comme un écolier mutin, n'aurait-elle pas dû relever le
gant et répondre aux menaces de l'Angleterre comme le
fit M. de Polignac, en 1830, lors de l'expédition d'Al-
ger?
» Mais, plus que tout autre peuple, la France a le
droit de s'irriter en voyant s'élever en toute occasion
contre sa politique d'humanité et de justice les criail-
leries mesquines des intérêts anglais. Est-ce afin que
l'Angleterre vienne se poser maintenant comme le der-
nier champion de l'indépendance italienne que nous
avons sacrifié trois cents millions et cinquante mille sol-
dats? Devons-nous donc attendre la permission du Fo-
reign-Office pour purger la côte d'Afrique de ses derniers
pirates, et pour aider le gouvernement espagnol à ven-
ger l'insulte faite à son pavillon? Et lorsque, pour com-
bler la mesure, nous voyons paraître au grand jour le
résultat des intrigues anglaises à Constantinople, et que
la mission de Moukhtar-e l'.xpulsion de tous les tra-
"f T 'il l
vailleurs de l'isthme d, Euez VI e t consommer cette
œuvre d'iniquité, n'e/t-ce pas l^drôim le devoir de la
France de demander à l'Angleterre Îe' acrifice de cette
vestiges de leur domination dans notre patrie. Sur
l'autre rive de l'Océan Atlantique, de la pointe des
Florides aux bouches de l'Orénoque, un groupe d'îles se
développe en un arc immense fermant le golfe du
Mexique. Le léopard aux griffes aiguës flotte sur dix-
sept de ces îles les plus belles et les plus fécondes.
» Puis, à l'ouest de cet arc et au milieu des grandes
Antilles, brille la magnifique colonie de la Jamaïque,
le plus gros diamant de cet :-crin.
» Dans le nord du continent américain, et sur sa
rive orientale, la grande île de Terre-Neuve, et le Ca-
nada qu'ils nous ont enlevé. Au sud de l'Orénoque, la
Guiane anglaise, et, dans la mer du Sud, en remontant
depuis le cap Horn jusqu'au Nouveau-Mexique, ne pos-
sèdent-ils pas un grand nombre de colonies ou de points
de relâche ?
» Dans les profondes solitudes de la mer Pacifique,
et sur l'étendue des trois mille lieues qui séparent le
Nouveau Monde des côtes de la Chine et de celles de
l'lude, ces lucratives stations, ces sortes de repères ne
s'échelonnent-ils pas d'une façon stratégique, et ne se
relient-ils pas entre eux jusqu'à la grande île de Ceylan,
qui leur est soumise.
» Est-ce que le pavillon britannique n'est pas arboré
sur tous les rivages de la Nouvelle-Hollande, de cette
vaste région, île par sa forme et continent par son im-
mensité ? Ainsi que sera l'Afrique après la création du
Bosphore, car elle aura lieu !
» A mesure que l'on s'approche du continent asiatique,
les archipels, tous soulevés par les feux souterrains ou
construits par les polypes, se multiplient, et les posses-
sions anglaises font de même.
» A l'entrée de la mer des Indes se manifeste la
puissance britannique, et sur le continent sa souve-
raineté. Là, 120 millions d'Indiens obéissent à ses
lois, se battent pour la défendre et cultivent pour l'en-
richir.
» L'on connaît ses formidables possessions dans la
Méditerranée, l'on sait qu'elle a plusieurs comptoirs et
forteresses dans la mer Rouge, Périm à son entrée et
Aden sur l'Océan. Que veut-elle de plus? L'Egypte?
Oui, elle la convoite, on le sait ; mais la chaine qui fait
le tour du monde et se brise là ne sera pas renouée
à son unique profit: c'est du moins le vœu que nous
formons.
» HENRI MOINIER. »
PARIS RÉPONDANT AUX PROVINCES.
L'Angleterre est aveugle si elle ne voit pas combien
le flot de l'opinion française monte et gronde contre
elle. Nous venons de lui citer l'opinion des départe-
ments, montrons lui maintenant l'opinion parisienne.
Et qu'elle ne se fasse pas illusion ; la voix des masses
du haut au bas de l'échelle sociale est celle qu'elle va
lire ; en dehors il n'y a que des individualité isolées.
Il n'est pas de provocation plus irritante que l'injus-
tice et l'exploitation égoïste sous le voile de l'amitié.
J. MONGIN.
On lit dans l'Opinion nationale :
« Depuis longtemps en Europe, en France surtout,
on semble las des arrogances de l'Angleterre. Cette po-
litique égoïste et tracassière, plus esclave des intérêts
du commerce anglais que fidèle aux principes de libé-
ralisme qu'elle proclame avec tant de complaisance dans
le parlement, ce système d'immixtion diplomatique aux
affaires de chacun bien plutôt dans un but de surveil-
lance jalouse que dans un désir sincère de porter appui
aux bonnes causes, cette infatigable opposition à tout
ce qui peut contribuer à la prospérité d'un autre peuple,
ont fait naître et grandir mille justes haines contre le
gouvernement britannique. Mais les monarchies du droit
divin ne sont pas, les seules à se plaindre de ces préten-
tions à la suprématie, car ce n'est pas par son dévoue-
ment à la cause du progrès que l'Angleterre a suscité
contre elle le mécontentement de l'Europe, et les peuples
qui se sont organisés d'après le droit moderne sont plus
aigris encore des contradictions de cette diplomatie
sans conscience.
11 Si la Russie n'a pas perdu le souvenir des humilia-
tions que lui ménageait l'Angleterre et qu'elle doit à la
France de n'avoir point subies lors du traité de Paris;
si l'Autriche, encouragée par lord Derby, répudiée par
lord John Russell, rend l'oligarchie anglaise responsa-
ble de ses défaites de Magenta et de Solferino et lui
garde une profonde rancune de la perte de la Lombardie,
combien de griefs plus justes encore le Piémont, les
duchés et les légations ne peuvent-ils pas énumérer
contre ces politiques qui n'ont applaudi pendant vingt
ans aux aspirations de liberté de l'Italie que pour déser-
ter cette cause à l'heure décisive où il fallait des actions
et non plus des discours? Quels reproches ne sont-ils
pas en droit de faire au cabinet actuel dont l'appui trop
tardif ne saurait compenser le bien qu'il a pu faire et
qu'il n'a pas osé accomplir? Et l'Espagne, régentée
comme un écolier mutin, n'aurait-elle pas dû relever le
gant et répondre aux menaces de l'Angleterre comme le
fit M. de Polignac, en 1830, lors de l'expédition d'Al-
ger?
» Mais, plus que tout autre peuple, la France a le
droit de s'irriter en voyant s'élever en toute occasion
contre sa politique d'humanité et de justice les criail-
leries mesquines des intérêts anglais. Est-ce afin que
l'Angleterre vienne se poser maintenant comme le der-
nier champion de l'indépendance italienne que nous
avons sacrifié trois cents millions et cinquante mille sol-
dats? Devons-nous donc attendre la permission du Fo-
reign-Office pour purger la côte d'Afrique de ses derniers
pirates, et pour aider le gouvernement espagnol à ven-
ger l'insulte faite à son pavillon? Et lorsque, pour com-
bler la mesure, nous voyons paraître au grand jour le
résultat des intrigues anglaises à Constantinople, et que
la mission de Moukhtar-e l'.xpulsion de tous les tra-
"f T 'il l
vailleurs de l'isthme d, Euez VI e t consommer cette
œuvre d'iniquité, n'e/t-ce pas l^drôim le devoir de la
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