Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 313
la présidence de Bombay , elle se partage en quatre
districts, qui sont ceux de Surate, de Baroutch, d'Ali -
mehabad et de Kattyavar ; c'est sur ces derniers points
que des troubles ont éclaté.
» Le Kattyavar a reçu son nom de la tribu des Katys,
qui l'habite depuis 1558; cette tribu se compose
d'hommes ardents, énergiques et profondément hos-
tiles à la domination anglaise ; on craignait beaucoup
de les voir prendre part à la révolte à cause de leur ca-
ractère décidé et des ramifications qu'ils ont dans tout
le Guzzerat. Le gouvernement de Bombay ne s'est pas
cru suffisamment en forces pour envoyer des troupes
contre eux.
» Les mêmes dépêches nous annoncent que les nou-
velles de la Chine et les détails de l'affaire du Peïho,
apportés par les journaux de Hong-Kong, ont produit
dans toute l'Inde une très-vive sensation. On a eu l'idée
d'envoyer des troupes en Chine, mais on n'a pas tardé
à y renoncer en présence de la fermentation de certai-
nes provinces et de la crainte d'une nouvelle reprise
des hostilités de la part des chefs notables de l'ancienne
insurrection.
» On a proposé alors aux soldats du corps européen,
qui avaient demandé à rentrer en Europe, de contracter
un engagement spécial pour la campagne de Chine qui
va s'ouvrir ; ces hommes ont d'abord refusé ; mais on
leur a fait comprendre qu'ils combattraient comme
alliés des Français, et cette considération a paru les
frapper. Aux dernières dates on pensait à Calcutta que
leur acceptation serait subordonnée à ce que ferait la
France, dans laquelle ils ont la confiance la plus en-
tière.
» La mesure prise par le gouvernement pour aug-
menter aux Indes l'impôt des patentes, en le transfor-
mant en un impôt sur le revenu, a produit le plus mau-
vais effet dans tout le pays, et le nouveau conseil de
l'Inde, qui siège à Calcutta, a fait à cet égard des re-
présentations sérieuses à Londres. Il n'a pas encore été
répondu à ces observations, mais on conçoit que le
gouvernement central soit très-embarrassé en présence
d'un déficit annuel de trois cent millions de francs, qui
menace encore de s'étendre. La question d'argent est
une difficulté à ajouter à toutes celles qui rendent la
situation de l'Inde si grave. »
Pour extrait : E. DESPLACES.
AVENIR COMMERCIAL DE L'AFRIQUE ORIENTALE.
Nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs des
heureuses explorations faites par le docteur Livings-
tone dans l'Afrique orientale. On connaît l'immense
succès qu'ont obtenu en Angleterre ses observations
et ses découvertes. L'intrépide voyageur avait cons-
taté qu'un des grands fleuves de ces régions, le Jam-
besi, était navigable à une très-grande distance à
l'intérieur qui produisait en abondance la canne à
sucre, l'indigo, et surtout le coton. On sait aussi que
le gouvernement anglais a magnifiquement fourni
au docteur Livingstone tous les moyens de procéder
à une exploration plus vaste et plus complète, explo-
ration dont les résultats sont attendus avec un vif
intérêt en Angleterre.
Cette expédition également est loin d'être indiffé-
rente à l'avenir du canal de Suez. Si les espérances
du docteur se réalisent, c'est par l'isthme que passe-
ront, à coup sûr, tous les produits que ces contrées
aujourd'hui négligées enverraient vers l'Occident. On
n'ignore point tous les efforts que nos voisins multi-
plient pour affranchir leurs manufactures de la dé-
pendance des États-Unis, en obtenant par ailleurs
les énormes approvisionnements de coton qui leur
sont indispensables. Si l'Afrique orientale peut les
servir dans cet objet si essentiel pour eux, il est in-
contestable que rien ne sera plus favorable à ce nou-
veau commerce que l'ouverture de l'isthme abrégeant
des deux tiers le trajet à faire jusqu'à Liverpool.
Nous enregistrons donc avec empressement les bonnes
nouvelles transmises par M. Livingstone sur les ré-
sultats de son voyage et nous faisons des vœux pour
qu'il établisse un commerce prochain et abondant en-
tre ces nouveaux producteurs de coton et les pays oc-
cidentaux qui le filent et le tissent.
J. MONGI\.
Le Manchester Guardian publie les lettres suivantes
adressées par le docteur Livingstone, en date de Tete
le 9 mars, et de la rivière Jambesi le 30 mai, à M. As-
pinall Turner, membre du Parlement :
« Je crois que nous avons démontré maintenant que
pendant la plus grande partie de l'année les Européens
peuvent remonter la rivière en toute sécurité. Nous
avons eu la fièvre, mais quand on arrive aux montagnes
on est sauvé. Nous avons reconnu également que le
Jambesi est navigable pendant la plus grande partie
de l'année en bateaux plats. Nous sommes venus jus-
qu'ici au moment des basses eaux, à bord d'un navire
qui cale 2 pieds 6 pouces. Maintenant la rivière a monté
de 9 pieds au moins, et elle conservera ce niveau jusqu'à
la fin de mai.
» Nous avons trouvé qu'il n'est pas nécessaire de
fournir aux gens de ce pays de la graine de coton, car
leur propre graine donne du coton qui nous parait tout
aussi bon que celui d'Amérique et même aussi bon que
celui d'Egypte. C'est du coton importé nommé tonje
manga, ou étranger. Le tonje kadja, ou coton indigène,
est remarquablement fort, et crépu comme la: chevelure
des nègres. Les plantes sont brûlées chaque année par
le soleil, mais elles reprennent ensuite toute leur vi-
gueur et leur fraîcheur. Le pays vers le nord est tout
entier pays de coton. La canne à sucre y vient égale-
ment bien. Je pourrais remplir plusieurs charrettes avec
l'indigo qui pousse dans les rues et dans le voisinage
immédiat de Tete ; il est d'une bonne qualité. Je suis
plus que jamais convaincu que l'Afrique, au nord du
15e degré de latitude méridionale, est le pays du monde
le plus propre a la culture du coton. Mais la traite a
repris, quoi qu'elle détruise toute puissance et tout com-
merce. Les émigrants sont expédiés le long de la rivière
enchaînés.
» On prétend qu'on ne peut faire pousser le sucre à
la présidence de Bombay , elle se partage en quatre
districts, qui sont ceux de Surate, de Baroutch, d'Ali -
mehabad et de Kattyavar ; c'est sur ces derniers points
que des troubles ont éclaté.
» Le Kattyavar a reçu son nom de la tribu des Katys,
qui l'habite depuis 1558; cette tribu se compose
d'hommes ardents, énergiques et profondément hos-
tiles à la domination anglaise ; on craignait beaucoup
de les voir prendre part à la révolte à cause de leur ca-
ractère décidé et des ramifications qu'ils ont dans tout
le Guzzerat. Le gouvernement de Bombay ne s'est pas
cru suffisamment en forces pour envoyer des troupes
contre eux.
» Les mêmes dépêches nous annoncent que les nou-
velles de la Chine et les détails de l'affaire du Peïho,
apportés par les journaux de Hong-Kong, ont produit
dans toute l'Inde une très-vive sensation. On a eu l'idée
d'envoyer des troupes en Chine, mais on n'a pas tardé
à y renoncer en présence de la fermentation de certai-
nes provinces et de la crainte d'une nouvelle reprise
des hostilités de la part des chefs notables de l'ancienne
insurrection.
» On a proposé alors aux soldats du corps européen,
qui avaient demandé à rentrer en Europe, de contracter
un engagement spécial pour la campagne de Chine qui
va s'ouvrir ; ces hommes ont d'abord refusé ; mais on
leur a fait comprendre qu'ils combattraient comme
alliés des Français, et cette considération a paru les
frapper. Aux dernières dates on pensait à Calcutta que
leur acceptation serait subordonnée à ce que ferait la
France, dans laquelle ils ont la confiance la plus en-
tière.
» La mesure prise par le gouvernement pour aug-
menter aux Indes l'impôt des patentes, en le transfor-
mant en un impôt sur le revenu, a produit le plus mau-
vais effet dans tout le pays, et le nouveau conseil de
l'Inde, qui siège à Calcutta, a fait à cet égard des re-
présentations sérieuses à Londres. Il n'a pas encore été
répondu à ces observations, mais on conçoit que le
gouvernement central soit très-embarrassé en présence
d'un déficit annuel de trois cent millions de francs, qui
menace encore de s'étendre. La question d'argent est
une difficulté à ajouter à toutes celles qui rendent la
situation de l'Inde si grave. »
Pour extrait : E. DESPLACES.
AVENIR COMMERCIAL DE L'AFRIQUE ORIENTALE.
Nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs des
heureuses explorations faites par le docteur Livings-
tone dans l'Afrique orientale. On connaît l'immense
succès qu'ont obtenu en Angleterre ses observations
et ses découvertes. L'intrépide voyageur avait cons-
taté qu'un des grands fleuves de ces régions, le Jam-
besi, était navigable à une très-grande distance à
l'intérieur qui produisait en abondance la canne à
sucre, l'indigo, et surtout le coton. On sait aussi que
le gouvernement anglais a magnifiquement fourni
au docteur Livingstone tous les moyens de procéder
à une exploration plus vaste et plus complète, explo-
ration dont les résultats sont attendus avec un vif
intérêt en Angleterre.
Cette expédition également est loin d'être indiffé-
rente à l'avenir du canal de Suez. Si les espérances
du docteur se réalisent, c'est par l'isthme que passe-
ront, à coup sûr, tous les produits que ces contrées
aujourd'hui négligées enverraient vers l'Occident. On
n'ignore point tous les efforts que nos voisins multi-
plient pour affranchir leurs manufactures de la dé-
pendance des États-Unis, en obtenant par ailleurs
les énormes approvisionnements de coton qui leur
sont indispensables. Si l'Afrique orientale peut les
servir dans cet objet si essentiel pour eux, il est in-
contestable que rien ne sera plus favorable à ce nou-
veau commerce que l'ouverture de l'isthme abrégeant
des deux tiers le trajet à faire jusqu'à Liverpool.
Nous enregistrons donc avec empressement les bonnes
nouvelles transmises par M. Livingstone sur les ré-
sultats de son voyage et nous faisons des vœux pour
qu'il établisse un commerce prochain et abondant en-
tre ces nouveaux producteurs de coton et les pays oc-
cidentaux qui le filent et le tissent.
J. MONGI\.
Le Manchester Guardian publie les lettres suivantes
adressées par le docteur Livingstone, en date de Tete
le 9 mars, et de la rivière Jambesi le 30 mai, à M. As-
pinall Turner, membre du Parlement :
« Je crois que nous avons démontré maintenant que
pendant la plus grande partie de l'année les Européens
peuvent remonter la rivière en toute sécurité. Nous
avons eu la fièvre, mais quand on arrive aux montagnes
on est sauvé. Nous avons reconnu également que le
Jambesi est navigable pendant la plus grande partie
de l'année en bateaux plats. Nous sommes venus jus-
qu'ici au moment des basses eaux, à bord d'un navire
qui cale 2 pieds 6 pouces. Maintenant la rivière a monté
de 9 pieds au moins, et elle conservera ce niveau jusqu'à
la fin de mai.
» Nous avons trouvé qu'il n'est pas nécessaire de
fournir aux gens de ce pays de la graine de coton, car
leur propre graine donne du coton qui nous parait tout
aussi bon que celui d'Amérique et même aussi bon que
celui d'Egypte. C'est du coton importé nommé tonje
manga, ou étranger. Le tonje kadja, ou coton indigène,
est remarquablement fort, et crépu comme la: chevelure
des nègres. Les plantes sont brûlées chaque année par
le soleil, mais elles reprennent ensuite toute leur vi-
gueur et leur fraîcheur. Le pays vers le nord est tout
entier pays de coton. La canne à sucre y vient égale-
ment bien. Je pourrais remplir plusieurs charrettes avec
l'indigo qui pousse dans les rues et dans le voisinage
immédiat de Tete ; il est d'une bonne qualité. Je suis
plus que jamais convaincu que l'Afrique, au nord du
15e degré de latitude méridionale, est le pays du monde
le plus propre a la culture du coton. Mais la traite a
repris, quoi qu'elle détruise toute puissance et tout com-
merce. Les émigrants sont expédiés le long de la rivière
enchaînés.
» On prétend qu'on ne peut faire pousser le sucre à
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