Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DÈS DEUX MERS. 397
avec l'activité des trafiquants moscovites. Par l'effet de
la création du réseau de chemins de.fer s'étendant jusqu'à
l'Indus et de l'introduction de la navigation à vapeur
sur ce fleuve, le trafic russe a été repoussé vers le nord ;
les chemins de fer permettent maintenant aux marchan-
.dises anglaises de pénétrer au delà des frontières de
l'Affganistan, sans une augmentation considérable de
frais, ce qui oppose une dangereuse concurrence aux
produits russes sur les marchés de Bokhara et de Khiva,
voisins de la Russie. Le gouvernement russe se propose
de mettre fin à cet état de choses ; c'est une difficile
entreprise de lutter avec les intérêts anglais, mais il
n'est pas douteux qu'elle ne soit accomplie. La Russie
a déjà commencé à construire le chemin de fer de Mos-
cou à Saratof ; elle s'occups activement de la naviga-
tion à vapeur sur la mer Caspienne. La fin de la guerre
du Caucase va lui permettre maintenant de transporter
la totalité de son activité sur l'Asie centrale, d'autant
plus que les habitants des steppes des Kirghis, les Tur-
comans établis au sud de la mer Caspienne recherchent
depuis longtemps sa protection contre l'oppression
khivienne; elle s'attachera essentiellement à construire
le chemin de fer de la mer Caspienne à la mer d'Aral ;
elle améliorera la navigation de l'Amur et du Syr-Daria
qui baignent ces vastes contrées, et par l'érection de for-
teresses sur les 261 verstes qui séparent la Caspienne
de l'Aral, elle acquerra une influence souveraine sur les
petits états de l'Asie centrale.
» Alors, le commerce anglais avec les Indes sera in-
failliblement miné; l'Europe et l'ANGLETERRE ELLE-MÊME
trouveront un plus grand avantage à trafiquer avec l'Asie cen-
trale par la route de Moscou et de Saratof, QUE PAR LA. LON-
GUE ROUTE AUTOUR DU CAP DE BONNE-ESPERANCE.
» L'exécution de ce gigantesque projet a déjà été com-
mencée, mais l'heureuse issue de la guerre du Caucase
contribuera puissamment à sa prompte réalisation. L'exten-
sion politique, territoriale et commerciale de la Russie
vers les Indes anglaises devient dès ce moment IRRÉSIS-
TIBLE. »
Telles sont les déclarations que le Times enregistre
et nous apporte tout fraîchement dans son numéro
du 27 septembre. Un homme d'État russe, le général
comte de Gérebsoff, nous avait déjà révélé les mêmes
faits ; il avait franchement avoué à l'Europe et à l'An-
gleterre, que par le mouvement successif du progrès
russe dans l'Asie centrale, la puissance anglaise dans
l'Inde n'avait qu'un moyen de salut, et que c'était le
percement de l'i thsme de Suez. Yoici maintenant comme
un avertissement suprême à l'Angleterre, la voix de
ses citoyens et de ses éclaireurs qui vient se mêler à
la voix de ses rivaux. Voici un Anglais qui proclame
l'inévitable et prochaine défaite de l'Angleterre, par
la Russie, en Asie, si l'Angleterre est condamnée à ne
communiquer maritimement avec les Indes que par
l'immense détroit du cap. Ou ces observations doivent
être regardées par le Times comme des chimères, ou
elles doivent faire frémir son orgueil et sa fibre na-
tionale. L'intérêt dont il juge et reconnaît la lettre
digne, prouve qu'il est loin de la considérer comme
chimérique. Pourquoi donc tarde-t-il? Pourquoi donc
à la publicité qu'il prête à cette pièce n'ajoute-t-il
pas sa conclusion naturelle, logique, urgente : le rap-
prochement maritime de lapéninsule asiatique est pour
l'Angleterre à tout prix, par tous les moyens, et il
n'en est qu'un seul, le percement de Suez, la condi-
tion du maintien de son empire dans les contrées
orientales.
Comme nous l'avons dit si souvent, la providence
semble avoir offert à point, à l'Angleterre, cet instru-
ment de son salut ; persistera-t-elle à le repousser en
se couvrant de déconsidération en Europe, en cons-
pirant elle-même sa décadence en Asie? Les vieux
préjugés de lord Palmerston parleront-ils plus
haut à son oreille que les avertissements des faits,
que son honneur et son instinct ? Après les clameurs
suscitées par l'égoïsme de ses hommes d'État, ceux-ci
s'obstineront-ils jusqu'au bout à abaisser ainsi devant
l'opinion de l'Europe le prestige de leur intelligence?
ERNEST DESPLACES.
PROGRÈS EN ANGLETERRE.
Dans un meeting -d'une des sociétés agricoles de
l'Oxfordshire auquel assistaient les trois membres du
parlement pour ce comté, l'un de ces membres, M. Hen-
ley, s'est exprimé sur les relations entre la France
et l'Angleterre dans des termes que nous croyons de-
voir recueillir :
« Il y a une semaine, a-t-il dit, je pouvais dans une
autre réunion nous féliciter de la paix et de la tran-
quillité qui prévalaient; mais je regrette de dire que de-
puis lors une affaire très-malheureuse a eu lieu dans
l'Orient, affaire d'une nature très-rare dans notre pays,
car la moitié des vaisseaux engagés dans l'action a été
coulée ou désemparée et le tiers de nos forces a été tué
ou blessé. Tout ce désastre est survenu tandis que notre
ambassadeur était en route pour compléter un traité
déjà conclu et qui a été violé de façon que nous avons
reçu un échec avec toute la mortification qui y est at-
tachée. C'est, je le pense, une très-malheureuse circons-
tance pour notre pays, que dans ces dernières années
trois grandes guerres aient éclaté entre l'Angleterre et
la Chine. En voyant les grands progrès que les Chinois
ont faits dans la seconde occasion où ils opposèrent
-quelque chose ressemblant à une résistance et les pro-
grès bien plus considérables qu'ils viennent de montrer
en nous donnant une rude brossée (dressing), nous ne
pouvons envisager sans une grande anxiété la chance
d'avoir à lutter contre un ennemi si fort avancé dans
la science de la guerre et de sa propre défense. Nous
trouvons pourtant dans ces événements un sujet de
congratulation; c'est que notre pays ne s'engagera pas
seul dans cette guerre et sera assisté par un puissant
allié.
» Nous avons l~t
» Nous avons s une grande guerre
la loyauté et 1 - -- ---- s des deux gouver-
Il - I. - i.
M- 1 -.11 ii
avec l'activité des trafiquants moscovites. Par l'effet de
la création du réseau de chemins de.fer s'étendant jusqu'à
l'Indus et de l'introduction de la navigation à vapeur
sur ce fleuve, le trafic russe a été repoussé vers le nord ;
les chemins de fer permettent maintenant aux marchan-
.dises anglaises de pénétrer au delà des frontières de
l'Affganistan, sans une augmentation considérable de
frais, ce qui oppose une dangereuse concurrence aux
produits russes sur les marchés de Bokhara et de Khiva,
voisins de la Russie. Le gouvernement russe se propose
de mettre fin à cet état de choses ; c'est une difficile
entreprise de lutter avec les intérêts anglais, mais il
n'est pas douteux qu'elle ne soit accomplie. La Russie
a déjà commencé à construire le chemin de fer de Mos-
cou à Saratof ; elle s'occups activement de la naviga-
tion à vapeur sur la mer Caspienne. La fin de la guerre
du Caucase va lui permettre maintenant de transporter
la totalité de son activité sur l'Asie centrale, d'autant
plus que les habitants des steppes des Kirghis, les Tur-
comans établis au sud de la mer Caspienne recherchent
depuis longtemps sa protection contre l'oppression
khivienne; elle s'attachera essentiellement à construire
le chemin de fer de la mer Caspienne à la mer d'Aral ;
elle améliorera la navigation de l'Amur et du Syr-Daria
qui baignent ces vastes contrées, et par l'érection de for-
teresses sur les 261 verstes qui séparent la Caspienne
de l'Aral, elle acquerra une influence souveraine sur les
petits états de l'Asie centrale.
» Alors, le commerce anglais avec les Indes sera in-
failliblement miné; l'Europe et l'ANGLETERRE ELLE-MÊME
trouveront un plus grand avantage à trafiquer avec l'Asie cen-
trale par la route de Moscou et de Saratof, QUE PAR LA. LON-
GUE ROUTE AUTOUR DU CAP DE BONNE-ESPERANCE.
» L'exécution de ce gigantesque projet a déjà été com-
mencée, mais l'heureuse issue de la guerre du Caucase
contribuera puissamment à sa prompte réalisation. L'exten-
sion politique, territoriale et commerciale de la Russie
vers les Indes anglaises devient dès ce moment IRRÉSIS-
TIBLE. »
Telles sont les déclarations que le Times enregistre
et nous apporte tout fraîchement dans son numéro
du 27 septembre. Un homme d'État russe, le général
comte de Gérebsoff, nous avait déjà révélé les mêmes
faits ; il avait franchement avoué à l'Europe et à l'An-
gleterre, que par le mouvement successif du progrès
russe dans l'Asie centrale, la puissance anglaise dans
l'Inde n'avait qu'un moyen de salut, et que c'était le
percement de l'i thsme de Suez. Yoici maintenant comme
un avertissement suprême à l'Angleterre, la voix de
ses citoyens et de ses éclaireurs qui vient se mêler à
la voix de ses rivaux. Voici un Anglais qui proclame
l'inévitable et prochaine défaite de l'Angleterre, par
la Russie, en Asie, si l'Angleterre est condamnée à ne
communiquer maritimement avec les Indes que par
l'immense détroit du cap. Ou ces observations doivent
être regardées par le Times comme des chimères, ou
elles doivent faire frémir son orgueil et sa fibre na-
tionale. L'intérêt dont il juge et reconnaît la lettre
digne, prouve qu'il est loin de la considérer comme
chimérique. Pourquoi donc tarde-t-il? Pourquoi donc
à la publicité qu'il prête à cette pièce n'ajoute-t-il
pas sa conclusion naturelle, logique, urgente : le rap-
prochement maritime de lapéninsule asiatique est pour
l'Angleterre à tout prix, par tous les moyens, et il
n'en est qu'un seul, le percement de Suez, la condi-
tion du maintien de son empire dans les contrées
orientales.
Comme nous l'avons dit si souvent, la providence
semble avoir offert à point, à l'Angleterre, cet instru-
ment de son salut ; persistera-t-elle à le repousser en
se couvrant de déconsidération en Europe, en cons-
pirant elle-même sa décadence en Asie? Les vieux
préjugés de lord Palmerston parleront-ils plus
haut à son oreille que les avertissements des faits,
que son honneur et son instinct ? Après les clameurs
suscitées par l'égoïsme de ses hommes d'État, ceux-ci
s'obstineront-ils jusqu'au bout à abaisser ainsi devant
l'opinion de l'Europe le prestige de leur intelligence?
ERNEST DESPLACES.
PROGRÈS EN ANGLETERRE.
Dans un meeting -d'une des sociétés agricoles de
l'Oxfordshire auquel assistaient les trois membres du
parlement pour ce comté, l'un de ces membres, M. Hen-
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et l'Angleterre dans des termes que nous croyons de-
voir recueillir :
« Il y a une semaine, a-t-il dit, je pouvais dans une
autre réunion nous féliciter de la paix et de la tran-
quillité qui prévalaient; mais je regrette de dire que de-
puis lors une affaire très-malheureuse a eu lieu dans
l'Orient, affaire d'une nature très-rare dans notre pays,
car la moitié des vaisseaux engagés dans l'action a été
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ou blessé. Tout ce désastre est survenu tandis que notre
ambassadeur était en route pour compléter un traité
déjà conclu et qui a été violé de façon que nous avons
reçu un échec avec toute la mortification qui y est at-
tachée. C'est, je le pense, une très-malheureuse circons-
tance pour notre pays, que dans ces dernières années
trois grandes guerres aient éclaté entre l'Angleterre et
la Chine. En voyant les grands progrès que les Chinois
ont faits dans la seconde occasion où ils opposèrent
-quelque chose ressemblant à une résistance et les pro-
grès bien plus considérables qu'ils viennent de montrer
en nous donnant une rude brossée (dressing), nous ne
pouvons envisager sans une grande anxiété la chance
d'avoir à lutter contre un ennemi si fort avancé dans
la science de la guerre et de sa propre défense. Nous
trouvons pourtant dans ces événements un sujet de
congratulation; c'est que notre pays ne s'engagera pas
seul dans cette guerre et sera assisté par un puissant
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» Nous avons l~t
» Nous avons s une grande guerre
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