Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
3êÔ L'ISTHME DÉ SUEZ,
Je ne terminerai pas, Monsieur, sans vous faire
connaître que le rédacteur en chef du Journal d'Indre-
et-Loire, dont je m'honore d'être l'ami, n'est pas le
moins dévoué à la cause du percement de l'isthme.
Il a prouvé déjà plus d'une fois que son intention est
de ne laisser échapper aucune occasion de combattre
le parti pris de lord Palmerston et de seconder ses col-
lègues de la presse, et vous particulièrement, Mon-
sieur, pour la propagation de ce beau projet dont le
résultat est impatiemment attendu par le commerce
des deux mondes et pour le bienfait de l'humanité.
Veuillez agréer l'assurance des sentiments distin-
gués et dévoués de votre serviteur,
A. HouZÉ,
Percepteur à Artannes.
P. S. — Comme je fais collection de votre journal
et que l'occasion se présente, je vous prie de vouloir
bien m'envoyer un numéro du 1er novembre, rectifié
dans le sens de votre numéro du 15 courant.
CONSÉQUENCES LOGIQUES.
Le Times du 19 novembre a cru devoir exposer et
discuter à son point de vue les griefs que selon lui
la France prétendrait avoir contre l'Angleterre. Ces
griefs sont au nombre de trois : les questions d'Italie,
du canal de Suez et du Maroc. L'Italie et le Maroc
n'étant point de notre compétence, nous arriverons
de plain-pied à l'affaire de Suez. Voici sur ce point
comment le Times s'exprime :
« Un autre terrain où l'on s'est établi contre nous,
» c'est notre opposition au projet absurde du canal
» de Suez. Dans notre opinion, c'est une mauvaise
» spéculation qui très-vraisemblablement ne devrait
» pas être faite, mais qui assurément ne le sera qu'à
» un prix ruineux. Nous pensons aussi que le sultan
» a droit à être consulté avant M. de Lesseps
» ou tout autre qui prendrait possession d'une des
» provinces de son empire. Si le canal peut être fait,
» il y passera dix vaisseaux anglais pour un fran-
» çais ; mais nous ne pensons pas être coupable de
» discourtoisie en déclinant d'engager notre argent
» dans ce qui nous paraît être une mauvaise spécu-
» lation, opinion dans laquelle nous sommes confirmé
» par les plus hautes autorités de la science de l'in-
» génieur, incluant l'opinion de feu M. Robert Ste-
» phenson. »
Après cette plaisante et courte apologie, l'écrivain
se hâte de passer au Maroc, et il a raison. Le Times,
qui sait discuter quand il veut ou quand il peut, fuit
ici et ne discute pas. Seulement l'article, dans son en-
semble, ayant pour objet de prouver l'innocence et la
bonne foi de la politique anglaise, nous demanderons
au Times s'il espère arriver à son but par un aussi
profond mépTis des faits et de la vérité.
Nous n'apprendrons rien au Times en lui déclarant
qu'on ne lui conteste nullement en France le droit de
juger comme détestable la spéculation sur le canal
de Suez, de supposer le canal lui même impossible,
de soutenir qu'il coûtera des montagnes d'or, et de se
donner le plaisir de le proclamer absurde.
Sur toutes ces opinions et affirmations, on est très-
philosophe en France, elles n'y provoquent guère que
le sourire et le souvenir de la fable du renard qui a la
queue coupée.
Ces Français vont encore plus loin ; ils ont l'audace
d'être convaincus que le Times ne pense pas tout ce
qu'il dit; et qu'il a la parfaite conscience de la possi-
bilité, et même de la facilité d'exécution du canal
aussi bien que de ses avantages commerciaux, mari-
times et financiers. Ils vont même jusqu'à penser
qu'il ne se donnerait point tant de peine pour sauver
leur argent, s'il jugeait l'entreprise destinée au sort
funeste qu'il lui prédit.
Que, sur l'autorité très-contestée en Europe de
M. Stephenson, le Times persiste dans ses sinistres au-
gures, libre à lui ; la Compagnie universelle se con-
tente de son côté d'avoir pour elle l'unanimité des in-
génieurs du continent, l'unanimité des corps savants
de l'Europe, l'opinion publique, la confiance de ses
actionnaires; elle se contente de son partage et n'envie
point celui du Times.
On n'a jamais fait un crime ou un reproche aux
capitaux anglais de ne s'être pas associés à l'opéra-
tion ; c'eût été déraisonnable et ridicule. On a tenu à
leur faire savoir qu'ils ne pouvaient pas être exclus
d'une association formée par le concours de toutes
les grandes nations industrielles, et où, par consé-
quent, ils avaient naturellement leur place. C'était
un égard qu'on leur devait, c'était l'observation du
principe d'universalité, règle et loi de la Compagnie.
Jamais personne en France n'a pensé à ériger en grief
national l'abstension parfaitement légitime de ces
capitaux, dont l'entreprise n'a au surplus aucun be-
soin.
De même personne en France n'a contesté le droit
d'immixtion du sultan dans l'affaire. Mais il est une
chose qui a profondément blessé la susceptibilité
française ; c'est le droit qu'on s'est attribué de l'autre
côté du détroit d'agir par l'intrigue, la contrainte et
la menace sur les décisions du sultan.
C'est là qu'est la question et le grief réel de la
France ; or, le Times a grand soin de l'éviter
L'opposition anglaise dans le passé, le Times l'a-
voue ici, quoiqu'il la nie ailleurs ; et quant au ca-
ractère de cette opposition, il est très-suffisamment
défini par la note du Journal de Constantinople, que
nous citons plus haut.
Cependant le Times nous déclare, et ce n'est pas la
prerpière fois, que le canal, étant fait, il servira sur-
tout à l'Angleterre ; pour un vaisseau français, il y
Je ne terminerai pas, Monsieur, sans vous faire
connaître que le rédacteur en chef du Journal d'Indre-
et-Loire, dont je m'honore d'être l'ami, n'est pas le
moins dévoué à la cause du percement de l'isthme.
Il a prouvé déjà plus d'une fois que son intention est
de ne laisser échapper aucune occasion de combattre
le parti pris de lord Palmerston et de seconder ses col-
lègues de la presse, et vous particulièrement, Mon-
sieur, pour la propagation de ce beau projet dont le
résultat est impatiemment attendu par le commerce
des deux mondes et pour le bienfait de l'humanité.
Veuillez agréer l'assurance des sentiments distin-
gués et dévoués de votre serviteur,
A. HouZÉ,
Percepteur à Artannes.
P. S. — Comme je fais collection de votre journal
et que l'occasion se présente, je vous prie de vouloir
bien m'envoyer un numéro du 1er novembre, rectifié
dans le sens de votre numéro du 15 courant.
CONSÉQUENCES LOGIQUES.
Le Times du 19 novembre a cru devoir exposer et
discuter à son point de vue les griefs que selon lui
la France prétendrait avoir contre l'Angleterre. Ces
griefs sont au nombre de trois : les questions d'Italie,
du canal de Suez et du Maroc. L'Italie et le Maroc
n'étant point de notre compétence, nous arriverons
de plain-pied à l'affaire de Suez. Voici sur ce point
comment le Times s'exprime :
« Un autre terrain où l'on s'est établi contre nous,
» c'est notre opposition au projet absurde du canal
» de Suez. Dans notre opinion, c'est une mauvaise
» spéculation qui très-vraisemblablement ne devrait
» pas être faite, mais qui assurément ne le sera qu'à
» un prix ruineux. Nous pensons aussi que le sultan
» a droit à être consulté avant M. de Lesseps
» ou tout autre qui prendrait possession d'une des
» provinces de son empire. Si le canal peut être fait,
» il y passera dix vaisseaux anglais pour un fran-
» çais ; mais nous ne pensons pas être coupable de
» discourtoisie en déclinant d'engager notre argent
» dans ce qui nous paraît être une mauvaise spécu-
» lation, opinion dans laquelle nous sommes confirmé
» par les plus hautes autorités de la science de l'in-
» génieur, incluant l'opinion de feu M. Robert Ste-
» phenson. »
Après cette plaisante et courte apologie, l'écrivain
se hâte de passer au Maroc, et il a raison. Le Times,
qui sait discuter quand il veut ou quand il peut, fuit
ici et ne discute pas. Seulement l'article, dans son en-
semble, ayant pour objet de prouver l'innocence et la
bonne foi de la politique anglaise, nous demanderons
au Times s'il espère arriver à son but par un aussi
profond mépTis des faits et de la vérité.
Nous n'apprendrons rien au Times en lui déclarant
qu'on ne lui conteste nullement en France le droit de
juger comme détestable la spéculation sur le canal
de Suez, de supposer le canal lui même impossible,
de soutenir qu'il coûtera des montagnes d'or, et de se
donner le plaisir de le proclamer absurde.
Sur toutes ces opinions et affirmations, on est très-
philosophe en France, elles n'y provoquent guère que
le sourire et le souvenir de la fable du renard qui a la
queue coupée.
Ces Français vont encore plus loin ; ils ont l'audace
d'être convaincus que le Times ne pense pas tout ce
qu'il dit; et qu'il a la parfaite conscience de la possi-
bilité, et même de la facilité d'exécution du canal
aussi bien que de ses avantages commerciaux, mari-
times et financiers. Ils vont même jusqu'à penser
qu'il ne se donnerait point tant de peine pour sauver
leur argent, s'il jugeait l'entreprise destinée au sort
funeste qu'il lui prédit.
Que, sur l'autorité très-contestée en Europe de
M. Stephenson, le Times persiste dans ses sinistres au-
gures, libre à lui ; la Compagnie universelle se con-
tente de son côté d'avoir pour elle l'unanimité des in-
génieurs du continent, l'unanimité des corps savants
de l'Europe, l'opinion publique, la confiance de ses
actionnaires; elle se contente de son partage et n'envie
point celui du Times.
On n'a jamais fait un crime ou un reproche aux
capitaux anglais de ne s'être pas associés à l'opéra-
tion ; c'eût été déraisonnable et ridicule. On a tenu à
leur faire savoir qu'ils ne pouvaient pas être exclus
d'une association formée par le concours de toutes
les grandes nations industrielles, et où, par consé-
quent, ils avaient naturellement leur place. C'était
un égard qu'on leur devait, c'était l'observation du
principe d'universalité, règle et loi de la Compagnie.
Jamais personne en France n'a pensé à ériger en grief
national l'abstension parfaitement légitime de ces
capitaux, dont l'entreprise n'a au surplus aucun be-
soin.
De même personne en France n'a contesté le droit
d'immixtion du sultan dans l'affaire. Mais il est une
chose qui a profondément blessé la susceptibilité
française ; c'est le droit qu'on s'est attribué de l'autre
côté du détroit d'agir par l'intrigue, la contrainte et
la menace sur les décisions du sultan.
C'est là qu'est la question et le grief réel de la
France ; or, le Times a grand soin de l'éviter
L'opposition anglaise dans le passé, le Times l'a-
voue ici, quoiqu'il la nie ailleurs ; et quant au ca-
ractère de cette opposition, il est très-suffisamment
défini par la note du Journal de Constantinople, que
nous citons plus haut.
Cependant le Times nous déclare, et ce n'est pas la
prerpière fois, que le canal, étant fait, il servira sur-
tout à l'Angleterre ; pour un vaisseau français, il y
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