Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
3% L'ISTHME DE SUEZ,
de la diplomatie anglaise à Constantinople, un des
membres du parlement adressait au Times, qui en a
refusé l'insertion, une protestation analogue. M. Griiiith
appartient au parti tory ; nous lui devons cet hom-
mage qu'il s'est toujours montré l'adversaire des me-
nées pratiquées en Egypte et en Turquie contre la
libre exécution du canal. Aujourd'hui il a cru devoir
faire entendre de nouveau sa voix, et il nous paraît
qu'il y a là un avertissement pour le cabinet, car ces
observations s'accordent parfaitement avec celles que
le Morning Hérald publiait dernièrement au nom du
parti conservateur.
M. Griffith. comme le Morning Herald, ne croit pas
au succès du percement de l'isthme ; mais, plus con-
séquent avec lui-même que le Times, il ne veut point
que l'Angleterre engage sur cette question un conflit
avec la France ; il repousse la responsabilité qui pè-
serait devant l'Europe sur son pays si l'on autorisait
les peuples à croire que l'Angleterre s'oppose au canal
dans une pensée de monopole ou d'égoïsme. Il de-
mande qu'on laisse les choses à leur cours naturel et
que l'épreuve puisse loyalement se faire. Si l'œuvre
réussit, il s'en applaudira, et si elle ne réussit point,
l'Angleterre n'aura point gratuitement assumé l'odieux
d'une conduite si contraire à tous les principes qu'elle
professe publiquement.
M. Mill aussi n'a qu'une croyance assez faible sur la
réussite du projet. Nous sommes parfaitement con-
vaincu que sous ce rapport ces deux honorables et
loyales personnes sont dans l'erreur, et pour les en
convaincre, il nous suffirait peut être de les renvoyer
à l'enquête qui fut faite en 1834 par la Chambre des
communes sur les meilleurs et les plus rapides
moyens de communication à établir entre l'Inde et
l'Angleterre. Ils y verraient que le général Chesney
et l'un des principaux administrateurs de la Compa-
gnie des Indes, M. Peacock, ne doutaient pas de la
possibilité et même de la facilité de pratiquer un ca-
nal navigable de l'une à l'autre mer. Seulement M.
Chesney y objectait que ce canal serait une route com-
mune à toutes les marines, tandis que dans son projet,
la route par la vallée de l'Euphrate servirait exclu-
sivement au commerce britannique. De plus, nous
croyons que si M. Griffith et M. Mill voulaient exami-
ner attentivement les documents publiés sur le canal
de Suez, les études et les plans des ingénieurs, les
travaux préparatoires qui, pendant quatre ans, se sont
exécutés sur l'isthme, ils ne partageraient pas un
préjugé trop répandu en Angleterre par suite de la
persistance avec laquelle on a répété chez nos voi-
sins que le canal ne pouvait pas se faire.
En tous cas nous ne demandons rien de plus que ce
que demandent eux-mêmes M. Mill et M. Griffith.
Que l'Angleterre n'arrête plus de son veto une entre-
prise privée, dont le succès serait une source de bé-
néfices pour tous les peuples sans exception, et nous
leur répondons que dans dix huit mois la question
sera résolue par le fait lui-même, que les deux mers
seront unies, et nous ajoutons qu'ils seront heureux
alors de reconnaître leur erreur, car ils donnent au-
jourd'hui la preuve et de leur sincérité et de leur res-
pect pour tous les droits.
Après ces courtes observations, nous nous hâtons de
reproduire d'abord l'extrait de l'article de M. Mill, et
nous le recommandons comme un véritable document
et comme l'expression de tout ce qu'il y a d'éclairé en
Angleterre, à l'attention de nos lecteurs. A sa suite,
nous publierons la lettre de M. Griffith qui en est un
corollaire naturel.
Voici cette puissante et judicieuse autant que no-
ble et droite profession de principes ; sa netteté et sa
rectitude font un contraste parfait avec les serpente-
ments du Times.
ERNEST DESPLACES.
DEVOIR DE L'ANGLETERRE [ANS LA QUESTION DE SUEZ.
« Si nous devons faire attention à notre langage,
nous sommes mille fois plus obligés de veiller à nos
actes, et de ne pas permettre que nos gouvernants
nous entraînent sur quelques points isolés dans une
ligne de conduite entièrement opposée à nos princi-
pes d'action habituels , conduite qui, si elle était
l'expression loyale de nos sentiments, sanctionnerait
les calomnies de nos ennemis les plus acharnés, et les
justifierait quand ils nous représentent non-seulement
comme n'ayant aucun égard pour le bien des au-
tres nations , mais aussi comme étant mus par la
pensée que leur bien est incompatible avec le nôtre, et
que nous prenons tous les moyens pour empêcher
les autres de réaliser même un avantage où pourtant
nous aurions nous-mêmes notre part. Cette bévue
pernicieuse, et on pourrait dire presque insensée,
nous paraissons en train de la commettre au sujet du
canal de Suez. C'est, en France, la conviction univer-
selle que l'influence anglaise, énergiquement exercée
à Constantinople pour détruire le projet, est l'obsta-
cle réel et le seul invincible à sa mise à exécution.
Malheureusement, les déclarations publiques de no-
tre premier ministre actuel, non-seulement confirment
cette persuasion, mais autorisent l'assertion que nous
nous opposons à ce travail parce que, dans l'opinion
de notre gouvernement, il serait dommageable aux
intérêts de l'Angleterre.
» Si c'est là la marche que nous suivons, si tels en
sont les motifs, si les nations ont des devoirs au
moins négatifs envers le bien-être de la race humaine,
il est difficile de dire quelle est de la folie ou de l'im-
moralité de notre conduite la plus péniblement évi-
dente.
» Voici un projet dont, il est vrai, la praticabilité
de la diplomatie anglaise à Constantinople, un des
membres du parlement adressait au Times, qui en a
refusé l'insertion, une protestation analogue. M. Griiiith
appartient au parti tory ; nous lui devons cet hom-
mage qu'il s'est toujours montré l'adversaire des me-
nées pratiquées en Egypte et en Turquie contre la
libre exécution du canal. Aujourd'hui il a cru devoir
faire entendre de nouveau sa voix, et il nous paraît
qu'il y a là un avertissement pour le cabinet, car ces
observations s'accordent parfaitement avec celles que
le Morning Hérald publiait dernièrement au nom du
parti conservateur.
M. Griffith. comme le Morning Herald, ne croit pas
au succès du percement de l'isthme ; mais, plus con-
séquent avec lui-même que le Times, il ne veut point
que l'Angleterre engage sur cette question un conflit
avec la France ; il repousse la responsabilité qui pè-
serait devant l'Europe sur son pays si l'on autorisait
les peuples à croire que l'Angleterre s'oppose au canal
dans une pensée de monopole ou d'égoïsme. Il de-
mande qu'on laisse les choses à leur cours naturel et
que l'épreuve puisse loyalement se faire. Si l'œuvre
réussit, il s'en applaudira, et si elle ne réussit point,
l'Angleterre n'aura point gratuitement assumé l'odieux
d'une conduite si contraire à tous les principes qu'elle
professe publiquement.
M. Mill aussi n'a qu'une croyance assez faible sur la
réussite du projet. Nous sommes parfaitement con-
vaincu que sous ce rapport ces deux honorables et
loyales personnes sont dans l'erreur, et pour les en
convaincre, il nous suffirait peut être de les renvoyer
à l'enquête qui fut faite en 1834 par la Chambre des
communes sur les meilleurs et les plus rapides
moyens de communication à établir entre l'Inde et
l'Angleterre. Ils y verraient que le général Chesney
et l'un des principaux administrateurs de la Compa-
gnie des Indes, M. Peacock, ne doutaient pas de la
possibilité et même de la facilité de pratiquer un ca-
nal navigable de l'une à l'autre mer. Seulement M.
Chesney y objectait que ce canal serait une route com-
mune à toutes les marines, tandis que dans son projet,
la route par la vallée de l'Euphrate servirait exclu-
sivement au commerce britannique. De plus, nous
croyons que si M. Griffith et M. Mill voulaient exami-
ner attentivement les documents publiés sur le canal
de Suez, les études et les plans des ingénieurs, les
travaux préparatoires qui, pendant quatre ans, se sont
exécutés sur l'isthme, ils ne partageraient pas un
préjugé trop répandu en Angleterre par suite de la
persistance avec laquelle on a répété chez nos voi-
sins que le canal ne pouvait pas se faire.
En tous cas nous ne demandons rien de plus que ce
que demandent eux-mêmes M. Mill et M. Griffith.
Que l'Angleterre n'arrête plus de son veto une entre-
prise privée, dont le succès serait une source de bé-
néfices pour tous les peuples sans exception, et nous
leur répondons que dans dix huit mois la question
sera résolue par le fait lui-même, que les deux mers
seront unies, et nous ajoutons qu'ils seront heureux
alors de reconnaître leur erreur, car ils donnent au-
jourd'hui la preuve et de leur sincérité et de leur res-
pect pour tous les droits.
Après ces courtes observations, nous nous hâtons de
reproduire d'abord l'extrait de l'article de M. Mill, et
nous le recommandons comme un véritable document
et comme l'expression de tout ce qu'il y a d'éclairé en
Angleterre, à l'attention de nos lecteurs. A sa suite,
nous publierons la lettre de M. Griffith qui en est un
corollaire naturel.
Voici cette puissante et judicieuse autant que no-
ble et droite profession de principes ; sa netteté et sa
rectitude font un contraste parfait avec les serpente-
ments du Times.
ERNEST DESPLACES.
DEVOIR DE L'ANGLETERRE [ANS LA QUESTION DE SUEZ.
« Si nous devons faire attention à notre langage,
nous sommes mille fois plus obligés de veiller à nos
actes, et de ne pas permettre que nos gouvernants
nous entraînent sur quelques points isolés dans une
ligne de conduite entièrement opposée à nos princi-
pes d'action habituels , conduite qui, si elle était
l'expression loyale de nos sentiments, sanctionnerait
les calomnies de nos ennemis les plus acharnés, et les
justifierait quand ils nous représentent non-seulement
comme n'ayant aucun égard pour le bien des au-
tres nations , mais aussi comme étant mus par la
pensée que leur bien est incompatible avec le nôtre, et
que nous prenons tous les moyens pour empêcher
les autres de réaliser même un avantage où pourtant
nous aurions nous-mêmes notre part. Cette bévue
pernicieuse, et on pourrait dire presque insensée,
nous paraissons en train de la commettre au sujet du
canal de Suez. C'est, en France, la conviction univer-
selle que l'influence anglaise, énergiquement exercée
à Constantinople pour détruire le projet, est l'obsta-
cle réel et le seul invincible à sa mise à exécution.
Malheureusement, les déclarations publiques de no-
tre premier ministre actuel, non-seulement confirment
cette persuasion, mais autorisent l'assertion que nous
nous opposons à ce travail parce que, dans l'opinion
de notre gouvernement, il serait dommageable aux
intérêts de l'Angleterre.
» Si c'est là la marche que nous suivons, si tels en
sont les motifs, si les nations ont des devoirs au
moins négatifs envers le bien-être de la race humaine,
il est difficile de dire quelle est de la folie ou de l'im-
moralité de notre conduite la plus péniblement évi-
dente.
» Voici un projet dont, il est vrai, la praticabilité
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