Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
358 L'ISTHME DE SUEZ,
tenu -des résultats qui justifient complétement toutes
les espérances conçues, et qui, en introduisant dans
le cube des terrassements des économies énormes,
simplifient en même temps le peu de difficultés de
l'œuvre.
Ainsi le point le plus élevé à traverser dans l'isthme
est comme on le sait, le seuil d'el Guisr ; il y avait
là une tranchée à effectuer d'une profondeur de 16
mètres ; on est aujourd'hui certain de tourner cette
hauteur en appuyant vers l'est et en passant en
dehors du Scheck-Ennedeck.
Les nouveaux sondages ont encore démontré la
justesse des appréciations de la commission interna-
tionale, et les facilités avec lesquelles le sol se prêtera
au creusement. On en peut désormais conclure sans
crainte d'erreur que le sol partout est très-friable,
qu'une machine bien organisée enlèvera ou brisera
aisément les petites couches de cristallisations qui
parfois le traversent, et au-dessous desquelles il n'y
a plus de résistance.
Les recherches, les travaux, les explorations pour-
suivis partout avec une ardeur infatigable ont amené
les plus heureuses reconnaissances.
A Port-Saïd on a trouvé au bord du lac Mensaleh
une terre au moyen de laquelle on fabrique d'excel-
lentes briques crues séchées au soleil et dont l'emploi
a été on ne peut plus satisfaisant. Ces résultats seront
bien plus considérables lorsqu'on appliquera à cette
fabrication les machines à briques.
A l'est du lac Timsah, à portée de l'emplacement
de la ville projetée, on a constaté l'existence d'une
vaste superficie de pierres et de carbonate de chaux;
on en évalue approximativement l'importance à
40,000 mètres cubes de carbonate de chaux et à
25,000 mètres cubes de moellons.
A Bir-Abou-Ballah, vers la tête de l'Ouadée, on a
trouvé aussi une vaste couche de moellons qui sera
exploitée.
Mais ce sont surtout les carrières de Gebel- Geneff
qui sont pour la Compagnie une admirable bonne
fortune : a Ces carrières, écrit un juge compétent,
» fourniront assurément tous les matériaux néces-
» saires pour la construction du canal ; à la vérifica-
» tion elles se montrent de plus en plus abondantes ;
» je suis resté une journée à les examiner, ne me
» lassant pas de contempler cette masse de pierres
» qui nous tend les bras. » Ces carrières se compo-
sent de trois ordres de matériaux se prêtant diver-
sement aux nécessités de la maçonnerie : 1° pierre
très-dure se taillant bien; 2° pierre dure; 3° pierre
de qualité très-franche.
Pour comble d'avantages, la carrière de Geneff
dans toute sa partie supérieure est formée d'une cou-
che de sulfate de chaux, c'est-à-dire d'excellent
plâtre.
, Le combustible et le bois propre à plusieurs usages
se trouvent en très-grande abondance dans les di-
verses portions de l'isthme ; on nous signale des points
où le bois à brûler est assez abondant pour pouvoir
alimenter sans s'épuiser, pendant le %ours des tra-
vaux, toutes les dragues de la Compagnie ; le lac
Timsah fournit de son côté une immense quantité de
roseaux de 4 à 8 mètres de hauteur ; le3 agents de
la Compagnie apprécient fort les services qu'ils en
retireront.
Les cultures sont déjà commencées dans plusieurs
des points occupés par la Compagnie.
Après ce coup d'œil général sur l'ensemble de la
ligne, arrêtons-nous successivement dans chacune
des stations qui la jalonnent de Port-Saïd aux lacs
Amers.
Port-Saïd compte quinze feux ; il y a une boulan-
gerie, deux machines à distiller, dont l'une suffit à
produire 1,800 litres d'eau par journée de douze heu-
res. Cette machine est alimentée par la houille, mêlée
par moitié avec la plante à soude recueillie sur les lieux.
Plusieurs navires ont déjà opéré leur déchargement
à Saïd ; un phare y est élevé, qu'on voit en mer avec
la longue vue à 16 kilomètres de distance, et qui par
conséquent, quand il sera allumé, sera de la plus
haute utilité pour les navigateurs.
Au lac Timsah, tout se dispose pour une vigou-
reuse impulsion dès que les travaux définitifs seront
autorisés. On travaille aux puits, on a commencé les
cultures; le lac a été parcouru dans tous les sens : on
sait que ce lac doit être l'emplacemont du port et sera
bordé par la ville centrale de la Compagnie. Les facili-
tés que la nature y a créées pour cette double destina-
tion sont admirables; on dirait qu'elle a tout prévu. Le
plafond actuel est environ à 1 mètre 50 centimètres
en contre-bas du plafond du grand canal ; on pour-
rait dès à présent commencer à sec la fondation de
tous les murs de quai. Au nord du lac s'avance une
langue de terre semblant attendre les docks qui bien-
tôt la couvriront ; au fond du lac, c'est-à-dire au pied
de la ville future, un quai de 2,000 mètres peut être
élevé, et la disposition du terrain épargne un terras-
sement qui, dans des circonstances ordinaires, serait
de 20,000 mètres cubes.
Le plateau où doit s'élever la nouvelle ville est
magnifique; il n'y a que les rues à tracer; c'est au
pied de ce plateau que s'élève toute cette moisson de
superbes roseaux dont nous parlions tout à l'heure.
A Gebel-Geneff, dont nous avons signalé toute
l'importance, une maison en moellons, composée de
quatre logements pour chefs ouvriers, est actuelle-
ment en construction.
Scheck-Ennedeck, sur une des parties les plus éle-
vées de l'isthme entre le lac Timsah et les lacs Amers,
est destinée à prendre un grand développement Ren.
dant les grands travaux. On y a creusé un puits qui
a fourni de l'eau à 6 mètres de profondeur ; un mou-
tenu -des résultats qui justifient complétement toutes
les espérances conçues, et qui, en introduisant dans
le cube des terrassements des économies énormes,
simplifient en même temps le peu de difficultés de
l'œuvre.
Ainsi le point le plus élevé à traverser dans l'isthme
est comme on le sait, le seuil d'el Guisr ; il y avait
là une tranchée à effectuer d'une profondeur de 16
mètres ; on est aujourd'hui certain de tourner cette
hauteur en appuyant vers l'est et en passant en
dehors du Scheck-Ennedeck.
Les nouveaux sondages ont encore démontré la
justesse des appréciations de la commission interna-
tionale, et les facilités avec lesquelles le sol se prêtera
au creusement. On en peut désormais conclure sans
crainte d'erreur que le sol partout est très-friable,
qu'une machine bien organisée enlèvera ou brisera
aisément les petites couches de cristallisations qui
parfois le traversent, et au-dessous desquelles il n'y
a plus de résistance.
Les recherches, les travaux, les explorations pour-
suivis partout avec une ardeur infatigable ont amené
les plus heureuses reconnaissances.
A Port-Saïd on a trouvé au bord du lac Mensaleh
une terre au moyen de laquelle on fabrique d'excel-
lentes briques crues séchées au soleil et dont l'emploi
a été on ne peut plus satisfaisant. Ces résultats seront
bien plus considérables lorsqu'on appliquera à cette
fabrication les machines à briques.
A l'est du lac Timsah, à portée de l'emplacement
de la ville projetée, on a constaté l'existence d'une
vaste superficie de pierres et de carbonate de chaux;
on en évalue approximativement l'importance à
40,000 mètres cubes de carbonate de chaux et à
25,000 mètres cubes de moellons.
A Bir-Abou-Ballah, vers la tête de l'Ouadée, on a
trouvé aussi une vaste couche de moellons qui sera
exploitée.
Mais ce sont surtout les carrières de Gebel- Geneff
qui sont pour la Compagnie une admirable bonne
fortune : a Ces carrières, écrit un juge compétent,
» fourniront assurément tous les matériaux néces-
» saires pour la construction du canal ; à la vérifica-
» tion elles se montrent de plus en plus abondantes ;
» je suis resté une journée à les examiner, ne me
» lassant pas de contempler cette masse de pierres
» qui nous tend les bras. » Ces carrières se compo-
sent de trois ordres de matériaux se prêtant diver-
sement aux nécessités de la maçonnerie : 1° pierre
très-dure se taillant bien; 2° pierre dure; 3° pierre
de qualité très-franche.
Pour comble d'avantages, la carrière de Geneff
dans toute sa partie supérieure est formée d'une cou-
che de sulfate de chaux, c'est-à-dire d'excellent
plâtre.
, Le combustible et le bois propre à plusieurs usages
se trouvent en très-grande abondance dans les di-
verses portions de l'isthme ; on nous signale des points
où le bois à brûler est assez abondant pour pouvoir
alimenter sans s'épuiser, pendant le %ours des tra-
vaux, toutes les dragues de la Compagnie ; le lac
Timsah fournit de son côté une immense quantité de
roseaux de 4 à 8 mètres de hauteur ; le3 agents de
la Compagnie apprécient fort les services qu'ils en
retireront.
Les cultures sont déjà commencées dans plusieurs
des points occupés par la Compagnie.
Après ce coup d'œil général sur l'ensemble de la
ligne, arrêtons-nous successivement dans chacune
des stations qui la jalonnent de Port-Saïd aux lacs
Amers.
Port-Saïd compte quinze feux ; il y a une boulan-
gerie, deux machines à distiller, dont l'une suffit à
produire 1,800 litres d'eau par journée de douze heu-
res. Cette machine est alimentée par la houille, mêlée
par moitié avec la plante à soude recueillie sur les lieux.
Plusieurs navires ont déjà opéré leur déchargement
à Saïd ; un phare y est élevé, qu'on voit en mer avec
la longue vue à 16 kilomètres de distance, et qui par
conséquent, quand il sera allumé, sera de la plus
haute utilité pour les navigateurs.
Au lac Timsah, tout se dispose pour une vigou-
reuse impulsion dès que les travaux définitifs seront
autorisés. On travaille aux puits, on a commencé les
cultures; le lac a été parcouru dans tous les sens : on
sait que ce lac doit être l'emplacemont du port et sera
bordé par la ville centrale de la Compagnie. Les facili-
tés que la nature y a créées pour cette double destina-
tion sont admirables; on dirait qu'elle a tout prévu. Le
plafond actuel est environ à 1 mètre 50 centimètres
en contre-bas du plafond du grand canal ; on pour-
rait dès à présent commencer à sec la fondation de
tous les murs de quai. Au nord du lac s'avance une
langue de terre semblant attendre les docks qui bien-
tôt la couvriront ; au fond du lac, c'est-à-dire au pied
de la ville future, un quai de 2,000 mètres peut être
élevé, et la disposition du terrain épargne un terras-
sement qui, dans des circonstances ordinaires, serait
de 20,000 mètres cubes.
Le plateau où doit s'élever la nouvelle ville est
magnifique; il n'y a que les rues à tracer; c'est au
pied de ce plateau que s'élève toute cette moisson de
superbes roseaux dont nous parlions tout à l'heure.
A Gebel-Geneff, dont nous avons signalé toute
l'importance, une maison en moellons, composée de
quatre logements pour chefs ouvriers, est actuelle-
ment en construction.
Scheck-Ennedeck, sur une des parties les plus éle-
vées de l'isthme entre le lac Timsah et les lacs Amers,
est destinée à prendre un grand développement Ren.
dant les grands travaux. On y a creusé un puits qui
a fourni de l'eau à 6 mètres de profondeur ; un mou-
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