Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 357
« Cette note, qui n'appartient pas complétement à la
rédaction du journal, détruit tout l'effet de la mission de
Moukthar-Bey et condamne la détestable politique que
la Porte s'était laissée imposer dans ces derniers temps.
Toutes les formes du style, toutes les précautions ora-
toires ne diminuent point la portée de cette publication.
De la mission de Moukthar-Bey et du ton quasi-violent
dont cette politique avait été traduite en fait par le mi-
nistre des affaires étrangères d'Egypte, Chérif-Pacha, on
avait pu naturellement conclure que le gouvernement du
sultan s'opposait au percement de l'isthme de Suez. Eh
bien, il n'en est rien : on ne peut pas dissimuler que Aali-
Pacha et Fuad-Pacha avaient envoyé un véritable veto à
Alexandrie ; mais on a réparé comme on le pouvait cette
maladroite démarche, et Kuprizli-Mehemmed-Pacha fait
déclarer que la mesure prise ne constitue pas un veto
définitif. L'autorisation de la Porte n'est pas plus for
mulée que son veto, dit le Journal de Constantinople.
» Chacun verra un vrai succès dans ce retour imprévu,
qui ramène les choses au point où elles en étaient avant
les intrigues tramées à Constantinople et à Alexandrie,
qui ont amené les démontrations de MM. Green et Walne,
les agents de l'Angleterre en Égypte, et l'apparition de
quatre vaisseaux anglais devant Alexandrie. Tout cela
est à rayer désormais de l'histoire sérieuse du canal de
Suez, et ne figurera que dans les récits déjà trop longs
de ces hostilités égoïstes ou aveugles qui ont entravé,
de Londres et de Constantinople, la marche d'un des
plus grands projets qui puissent honorer notre époque.
» Le journal turc essaie d'écarter toute responsabilité
de la Porte, et se plaint que l'opinion publique demande
compte à ce gouvernement des embarras suscités con-
tre le canal de Suez. A qui donc s'adressera l'opinion
publique? La Porte n'at elle pas déclaré depuis long_
temps que l'opposition faite à l'entreprise ne venait
point de sa part ? Pourquoi ne pas délivrer alors l'auto-
risation réclamée par le firman constitutif ? N'est-ce pas
à juste titre que se plaint l'opinion publique, quand
elle accuse les derniers ministres turcs de s'être laissé
traîner à la remorque de quelques intrigues anglaises,
et de n'avoir agi que dans l'intérêt anglais?
» L'objection est si frappante, elle ressort si claire-
ment de l'ensemble de la situation, qu'elle a préoccupé
le Journal de Constantinople lui-même, et il essaie d'y ré-
pondre. cr Qui peut dire, écrit le journal turc, que la
» Sublime Porte agit d'une façon périlleuse pour son
» avenir, quand, poussée par le désir de ménager de
» précieux alliés, elle leur demande pour ainsi dire une
» entente préalable avant de prendre et de promulguer
s ensuite la décision qu'ils désireront ? » L'aveu est complet;
s'il pèche un peu du côté de la dignité, on ne lui repro-
chera point de n'être pas clair. Ainsi, la Porte est, dès
à présent, décidée à ne pas s'opposer au percement de
l'isthme de Suez; elle ne met plus en balance l'auto-
risation qu'elle doit donner ; dès que la France et l'An-
gleterre seront d'accord sur la question, le gouverne-
ment turc prendra et promulguera les décisions que
les cabinets de Paris et de Londres désireront.
» Il faut, assurément, savoir gré à la Porte de cette
déférence anticipée. Mais, puisque le journal turc nous
parle dans le même article de l'amour des hommes d'E-
tat de la Turquie pour les idées dé progrès, pourquoi
ne leur conseille-t-il pas de se prononcer hautement, ou-
vertement, de faire un acte spontané au lieu de se sou-
mettre à une entente étrangère, de dire : a Nous vou-
lons ceci, » au lieu de dire : « Nous voudrons ce qu'on
voudra ? D Les idées de progrès ne perdraient rien à cette
manifestation, et la Porte y gagnerait quelque chose ;
elle reprendrait dans cette question de Suez la gran-
de place qui lui convenait, le rôle de sultan Sélim n
et de sultan Moustafa III, le premier rôle moral. Et,
qu'on n'en doute pas, le jour où le sultan, qui a reçu
M. de Lesseps, qui l'a entendu, qui l'a encouragé,
se déciderait à déclarer qu'il veut, avec l'Empereur
Napoléon, donner sa protection à la Compagnie uni-
verselle du canal de Suez, dont les travaux doivent
glorifier son règne, ce jour-là, l'entente préalable sera
bien près de s'établir entre Paris et Londres.
» Mais il ne faut pas que le Journal de Constantinople se
le dissimule, la Turquie ne peut pas rester neutre sans
abdiquer. Il
Pour extrait: J. MONGIN.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les opérations préparatoires qui se sont poursui-
vies sur le terrain de l'isthme ont amené des résul-
tats aussi nombreux que satisfaisants. Les amples et
sûrs renseignements qui nous sont transmis d'Egypte
à ce sujet prouveront à nos lecteurs que tout en res-
tant fidèle aux limites qu'elle s'était tracées, la Com-
pagnie a cependant utilisé le temps et le zèle de ses
agents de façon à pouvoir se rendre ce témoignage
que pas un jour n'a été perdu pour l'atteinte défini-
tive de son but.
De Port-Saïd aux lacs Amers plusieurs brigades
de travailleurs ont été établies. L'une, la plus im-
portante, à Port-Saïd même , sous la direction de
M. Laroche , ingénieur des ponts et chaussées, au
courage, au dévouement et à l'activité duquel on ne
saurait donner trop d'éloges. Les autres stations prin-
cipales, confiées à la direction de l'agent principal
de M. Hardon, sont placées au lac Timsah, à la car-
rière de Gebel-Geneff, au Scheck-Ennedeck, entre le
lac Timsah et les lacs Amers, et vers Suez, dans les
carrières de l'Attaka.
Relier entre elles ces stations par des transports
faciles et des communications régulières, pour la sé-
curité de leurs divers approvisionnements, tel a été
le premier soin des chefs de service. En même temps
des sondages étaient opérés; plusieurs puits étaient
creusés, qui garantissent une très-suffisante abon-
dance d'eau potable, et déjà plusieurs moulins à vent
faisaient fonctionner des pompes élevant l'eau à 10,
13 et 16 mètres.
Une nouvelle étude et une revue générale de la
ligne du grand canal, de Suez à Timsah vient d'être
terminée par un des ingénieurs, M. Darru ; il a ob.
« Cette note, qui n'appartient pas complétement à la
rédaction du journal, détruit tout l'effet de la mission de
Moukthar-Bey et condamne la détestable politique que
la Porte s'était laissée imposer dans ces derniers temps.
Toutes les formes du style, toutes les précautions ora-
toires ne diminuent point la portée de cette publication.
De la mission de Moukthar-Bey et du ton quasi-violent
dont cette politique avait été traduite en fait par le mi-
nistre des affaires étrangères d'Egypte, Chérif-Pacha, on
avait pu naturellement conclure que le gouvernement du
sultan s'opposait au percement de l'isthme de Suez. Eh
bien, il n'en est rien : on ne peut pas dissimuler que Aali-
Pacha et Fuad-Pacha avaient envoyé un véritable veto à
Alexandrie ; mais on a réparé comme on le pouvait cette
maladroite démarche, et Kuprizli-Mehemmed-Pacha fait
déclarer que la mesure prise ne constitue pas un veto
définitif. L'autorisation de la Porte n'est pas plus for
mulée que son veto, dit le Journal de Constantinople.
» Chacun verra un vrai succès dans ce retour imprévu,
qui ramène les choses au point où elles en étaient avant
les intrigues tramées à Constantinople et à Alexandrie,
qui ont amené les démontrations de MM. Green et Walne,
les agents de l'Angleterre en Égypte, et l'apparition de
quatre vaisseaux anglais devant Alexandrie. Tout cela
est à rayer désormais de l'histoire sérieuse du canal de
Suez, et ne figurera que dans les récits déjà trop longs
de ces hostilités égoïstes ou aveugles qui ont entravé,
de Londres et de Constantinople, la marche d'un des
plus grands projets qui puissent honorer notre époque.
» Le journal turc essaie d'écarter toute responsabilité
de la Porte, et se plaint que l'opinion publique demande
compte à ce gouvernement des embarras suscités con-
tre le canal de Suez. A qui donc s'adressera l'opinion
publique? La Porte n'at elle pas déclaré depuis long_
temps que l'opposition faite à l'entreprise ne venait
point de sa part ? Pourquoi ne pas délivrer alors l'auto-
risation réclamée par le firman constitutif ? N'est-ce pas
à juste titre que se plaint l'opinion publique, quand
elle accuse les derniers ministres turcs de s'être laissé
traîner à la remorque de quelques intrigues anglaises,
et de n'avoir agi que dans l'intérêt anglais?
» L'objection est si frappante, elle ressort si claire-
ment de l'ensemble de la situation, qu'elle a préoccupé
le Journal de Constantinople lui-même, et il essaie d'y ré-
pondre. cr Qui peut dire, écrit le journal turc, que la
» Sublime Porte agit d'une façon périlleuse pour son
» avenir, quand, poussée par le désir de ménager de
» précieux alliés, elle leur demande pour ainsi dire une
» entente préalable avant de prendre et de promulguer
s ensuite la décision qu'ils désireront ? » L'aveu est complet;
s'il pèche un peu du côté de la dignité, on ne lui repro-
chera point de n'être pas clair. Ainsi, la Porte est, dès
à présent, décidée à ne pas s'opposer au percement de
l'isthme de Suez; elle ne met plus en balance l'auto-
risation qu'elle doit donner ; dès que la France et l'An-
gleterre seront d'accord sur la question, le gouverne-
ment turc prendra et promulguera les décisions que
les cabinets de Paris et de Londres désireront.
» Il faut, assurément, savoir gré à la Porte de cette
déférence anticipée. Mais, puisque le journal turc nous
parle dans le même article de l'amour des hommes d'E-
tat de la Turquie pour les idées dé progrès, pourquoi
ne leur conseille-t-il pas de se prononcer hautement, ou-
vertement, de faire un acte spontané au lieu de se sou-
mettre à une entente étrangère, de dire : a Nous vou-
lons ceci, » au lieu de dire : « Nous voudrons ce qu'on
voudra ? D Les idées de progrès ne perdraient rien à cette
manifestation, et la Porte y gagnerait quelque chose ;
elle reprendrait dans cette question de Suez la gran-
de place qui lui convenait, le rôle de sultan Sélim n
et de sultan Moustafa III, le premier rôle moral. Et,
qu'on n'en doute pas, le jour où le sultan, qui a reçu
M. de Lesseps, qui l'a entendu, qui l'a encouragé,
se déciderait à déclarer qu'il veut, avec l'Empereur
Napoléon, donner sa protection à la Compagnie uni-
verselle du canal de Suez, dont les travaux doivent
glorifier son règne, ce jour-là, l'entente préalable sera
bien près de s'établir entre Paris et Londres.
» Mais il ne faut pas que le Journal de Constantinople se
le dissimule, la Turquie ne peut pas rester neutre sans
abdiquer. Il
Pour extrait: J. MONGIN.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les opérations préparatoires qui se sont poursui-
vies sur le terrain de l'isthme ont amené des résul-
tats aussi nombreux que satisfaisants. Les amples et
sûrs renseignements qui nous sont transmis d'Egypte
à ce sujet prouveront à nos lecteurs que tout en res-
tant fidèle aux limites qu'elle s'était tracées, la Com-
pagnie a cependant utilisé le temps et le zèle de ses
agents de façon à pouvoir se rendre ce témoignage
que pas un jour n'a été perdu pour l'atteinte défini-
tive de son but.
De Port-Saïd aux lacs Amers plusieurs brigades
de travailleurs ont été établies. L'une, la plus im-
portante, à Port-Saïd même , sous la direction de
M. Laroche , ingénieur des ponts et chaussées, au
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saurait donner trop d'éloges. Les autres stations prin-
cipales, confiées à la direction de l'agent principal
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lac Timsah et les lacs Amers, et vers Suez, dans les
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creusés, qui garantissent une très-suffisante abon-
dance d'eau potable, et déjà plusieurs moulins à vent
faisaient fonctionner des pompes élevant l'eau à 10,
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