Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
354 L'ISTHME DE SUEZ,
retenu par la pression qu'exerce sur lui la diplomatie
anglaise, et qu'en toute occasion il avait rejeté sur
ce gouvernement la responsabilité non de ses refus,
mais de ses temporisations.
Une nouvelle note insérée le 7 novembre dans le
Journal de Constantinople, vient une fois de plus con-
firmer l'exactitude de nos appréciations. Citons d'a-
bord le texte de cette note, sur laquelle nous aurons
ensuite nos observations à présenter.
« Quelques personnes émettent la crainte que dans
un délai plus ou moins éloigné la question de l'isthme
de Suez ne soit une source de complications en ce qui
concerne les rapports de la Sublime Porte avec les puis-
sances ses alliées.
» Toutes sortes de commentaires circulent dans lapresse
d'Occident à l'occasion de la lettre adressée à S. A. le
vice-roi au nom de S. M. le sultan, à propos des travaux
entrepris et qui ont dû être suspendus. Néanmoins, les
explications données par la Sublime Porte ont laissé la
question sur un terrain où l'action du gouvernement
ottoman ne peut plus soutenir de fausses interpréta-
tions ou d'équivoque.
D A l'époque où a été publiée la première circulaire
de S. Exc. Schériff-Pacha, ministre des affaires étran-
gères d'Egypte, nous avons déjà dit que la Sublime
Porte entendait ne se départir en aucune manière du
droit de porter une décision suprême sur la question
européenne du canal de Suez; que la position d'expecta-
tive prise par elle ne pouvait pas plus constituer un
refus qu'un témoignage d'assentiment, et que-la sus-
pension des travaux ordonnée par le pacha d'Egypte
révélait son désir de se conformer avec un entier dé-
vouement à la décision que la cour souveraine se char-
geait de donner en son temps à cette importante af-
faire.
Il Cette suspension de travaux, ajoutions-nous, ne
provenait pas, comme elle ne provient pas encore au-
jourd'hui, d'un veto définitif. Elle n'était ordonnée que
parce que la continuation des opérations faites à Péluse
tendait à impliquer une autorisation qui n'a pas plus
été formulée que ce veto.
Il Nous avons vu avec satisfaction les journaux et les
organes spéciaux qui préconisent l'ouverture de l'is-
thme de Suez, tenir compte de la modération avec la-
quelle nous faisions dans cette circonstance valoir les
droits de la Sublime Porte. Et si quelques -uns ont per-
sisté, oubliant la situation nouvelle qui nous est faite,
à vouloir nous attribuer la responsabilité de ce qui a
été écrit dans cette feuille, il y a plus d'une année, d'au-
tres ont compris que nous ne pouvions être ni les c"
nemis ni les apôtres déclarés d'un projet tout entier
réservé à l'approbation d'un gouvernement auquel
nous sommes attaché, et qui ne s'est point encore pro-
noncé.
» Nous consentirions avec ceux-ci et avec ceux-là à
considérer la question de l'isthme de Suez, à laquelle
aucune puissance cependant n'a voulu donner un ca-
ractère politique, comme ayant une véritable gravité
pour la Sublime Porte si, usant de tous ses droits, le
cabinet impérial formulait une opinion formelle au
nom de son souverain, opinion dont il aurait naturelle-
ment aux yeux de l'Europe la responsabilité au point
de vue des intérêts généraux qui y sont engagés. Mais,
qui peut dire que la Sublime Porte agit d'une façon
périlleuse pour son avenir, quand, poussée par le désir
de ménager de précieux alliés, elle leur demande, pour
ainsi dire, une entente préalable avant de prendre et
de promulguer ensuite la décision qu'ils désireront.
» C'est, en effet, ce qui ressort des pièces plus ou
moins exactes qu'on a livrées au public, des instruc-
tions, dont nous avons parlé, données à Moukthar-Bey.
» Dans la position politique qu'elle occupe en Europe,
il n'était pas permis à la Sublime Porte de suivre une
autre ligne sans courir de véritables dangers, et sans
paraître avoir oublié de véritables services rendus.
» Nous ne doutons pas, par conséquent, que les cabi-
nets les mieux disposés en faveur de la Compagnie du
percement de l'isthme de Suez ne rendent justice, dans
cette circonstance, aux loyales intentions du gouverne-
ment impérial, et nous sommes convaincu que les jour-
nalistes ardents qui ont la curiosité de voir passer la
civilisation d'un continent à l'autre par une nouvelle
route, se défendront d'accuser la Turquie dans cette cir-
constance d'être l'ennemie des idées du progrès.
» Ce progrès, en effet, reste encore discuté ; l'una-
nimité des grandes puissances à le reconnaître et à en
désirer la réalisation n'est point acquise ; par consé-
quent, ce n'est pas ennemie du progrès, mais amie de la
civilisation et de la paix, et fidèle à ses meilleurs sou-
venirs que la Turquie se montre encore dans cette cir-
constance. »
Il est dans cet exposé des allégations et des lacunes
qui pourraient motiver des rectifications. Mais dans
les circonstances où la question se trouve actuelle-
ment placée, nous pensons qu'une polémique sur ces
détails serait inopportune, car selon toutes les proba-
bilités, elle trouverait les choses modifiées à Constan-
tinople, et nous concevons, d'ailleurs, que la Porte se
soit émue du cri général suscité en Europe par les
conséquences de la mission donnée à Moukthar-Bey.
Quant à la pensée et au but de la note elle-même, il
est facile de les pénétrer à travers les voiles de son
style diplomatique.
D'abord, la Porte tient à montrer très-explicitement
que les obstacles opposés à la poursuite du projet ne
proviennent point de son libre arbitre : ce n'est point
un veto qu'elle a entendu prononcer ; elle n'a point ex-
primé un refus : ce n'est pas elle qui résiste ; au
contraire : « elle demande à ses alliés une entente
» préalable avant de prendre, et de promulguer en-
» suite la décision qu'ils désireront. »
Evidemment, dès lors, le gouvernement turc ap-
prouve l'entreprise, en ce qui le concerne, puisqu'il
ne motive que par des considérations puisées en dehors
de lui ce qu'il nomme « sa position d'expectative. »
La Porte, au surplus, ne cache point que dans l'exer-
cice de ses droits souverains sur la question, elle n'est
paslibre, qu'elle est inquiète, qu'elleaétéintimidée; c'est
retenu par la pression qu'exerce sur lui la diplomatie
anglaise, et qu'en toute occasion il avait rejeté sur
ce gouvernement la responsabilité non de ses refus,
mais de ses temporisations.
Une nouvelle note insérée le 7 novembre dans le
Journal de Constantinople, vient une fois de plus con-
firmer l'exactitude de nos appréciations. Citons d'a-
bord le texte de cette note, sur laquelle nous aurons
ensuite nos observations à présenter.
« Quelques personnes émettent la crainte que dans
un délai plus ou moins éloigné la question de l'isthme
de Suez ne soit une source de complications en ce qui
concerne les rapports de la Sublime Porte avec les puis-
sances ses alliées.
» Toutes sortes de commentaires circulent dans lapresse
d'Occident à l'occasion de la lettre adressée à S. A. le
vice-roi au nom de S. M. le sultan, à propos des travaux
entrepris et qui ont dû être suspendus. Néanmoins, les
explications données par la Sublime Porte ont laissé la
question sur un terrain où l'action du gouvernement
ottoman ne peut plus soutenir de fausses interpréta-
tions ou d'équivoque.
D A l'époque où a été publiée la première circulaire
de S. Exc. Schériff-Pacha, ministre des affaires étran-
gères d'Egypte, nous avons déjà dit que la Sublime
Porte entendait ne se départir en aucune manière du
droit de porter une décision suprême sur la question
européenne du canal de Suez; que la position d'expecta-
tive prise par elle ne pouvait pas plus constituer un
refus qu'un témoignage d'assentiment, et que-la sus-
pension des travaux ordonnée par le pacha d'Egypte
révélait son désir de se conformer avec un entier dé-
vouement à la décision que la cour souveraine se char-
geait de donner en son temps à cette importante af-
faire.
Il Cette suspension de travaux, ajoutions-nous, ne
provenait pas, comme elle ne provient pas encore au-
jourd'hui, d'un veto définitif. Elle n'était ordonnée que
parce que la continuation des opérations faites à Péluse
tendait à impliquer une autorisation qui n'a pas plus
été formulée que ce veto.
Il Nous avons vu avec satisfaction les journaux et les
organes spéciaux qui préconisent l'ouverture de l'is-
thme de Suez, tenir compte de la modération avec la-
quelle nous faisions dans cette circonstance valoir les
droits de la Sublime Porte. Et si quelques -uns ont per-
sisté, oubliant la situation nouvelle qui nous est faite,
à vouloir nous attribuer la responsabilité de ce qui a
été écrit dans cette feuille, il y a plus d'une année, d'au-
tres ont compris que nous ne pouvions être ni les c"
nemis ni les apôtres déclarés d'un projet tout entier
réservé à l'approbation d'un gouvernement auquel
nous sommes attaché, et qui ne s'est point encore pro-
noncé.
» Nous consentirions avec ceux-ci et avec ceux-là à
considérer la question de l'isthme de Suez, à laquelle
aucune puissance cependant n'a voulu donner un ca-
ractère politique, comme ayant une véritable gravité
pour la Sublime Porte si, usant de tous ses droits, le
cabinet impérial formulait une opinion formelle au
nom de son souverain, opinion dont il aurait naturelle-
ment aux yeux de l'Europe la responsabilité au point
de vue des intérêts généraux qui y sont engagés. Mais,
qui peut dire que la Sublime Porte agit d'une façon
périlleuse pour son avenir, quand, poussée par le désir
de ménager de précieux alliés, elle leur demande, pour
ainsi dire, une entente préalable avant de prendre et
de promulguer ensuite la décision qu'ils désireront.
» C'est, en effet, ce qui ressort des pièces plus ou
moins exactes qu'on a livrées au public, des instruc-
tions, dont nous avons parlé, données à Moukthar-Bey.
» Dans la position politique qu'elle occupe en Europe,
il n'était pas permis à la Sublime Porte de suivre une
autre ligne sans courir de véritables dangers, et sans
paraître avoir oublié de véritables services rendus.
» Nous ne doutons pas, par conséquent, que les cabi-
nets les mieux disposés en faveur de la Compagnie du
percement de l'isthme de Suez ne rendent justice, dans
cette circonstance, aux loyales intentions du gouverne-
ment impérial, et nous sommes convaincu que les jour-
nalistes ardents qui ont la curiosité de voir passer la
civilisation d'un continent à l'autre par une nouvelle
route, se défendront d'accuser la Turquie dans cette cir-
constance d'être l'ennemie des idées du progrès.
» Ce progrès, en effet, reste encore discuté ; l'una-
nimité des grandes puissances à le reconnaître et à en
désirer la réalisation n'est point acquise ; par consé-
quent, ce n'est pas ennemie du progrès, mais amie de la
civilisation et de la paix, et fidèle à ses meilleurs sou-
venirs que la Turquie se montre encore dans cette cir-
constance. »
Il est dans cet exposé des allégations et des lacunes
qui pourraient motiver des rectifications. Mais dans
les circonstances où la question se trouve actuelle-
ment placée, nous pensons qu'une polémique sur ces
détails serait inopportune, car selon toutes les proba-
bilités, elle trouverait les choses modifiées à Constan-
tinople, et nous concevons, d'ailleurs, que la Porte se
soit émue du cri général suscité en Europe par les
conséquences de la mission donnée à Moukthar-Bey.
Quant à la pensée et au but de la note elle-même, il
est facile de les pénétrer à travers les voiles de son
style diplomatique.
D'abord, la Porte tient à montrer très-explicitement
que les obstacles opposés à la poursuite du projet ne
proviennent point de son libre arbitre : ce n'est point
un veto qu'elle a entendu prononcer ; elle n'a point ex-
primé un refus : ce n'est pas elle qui résiste ; au
contraire : « elle demande à ses alliés une entente
» préalable avant de prendre, et de promulguer en-
» suite la décision qu'ils désireront. »
Evidemment, dès lors, le gouvernement turc ap-
prouve l'entreprise, en ce qui le concerne, puisqu'il
ne motive que par des considérations puisées en dehors
de lui ce qu'il nomme « sa position d'expectative. »
La Porte, au surplus, ne cache point que dans l'exer-
cice de ses droits souverains sur la question, elle n'est
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