Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1859 15 novembre 1859
Description : 1859/11/15 (A4,N82). 1859/11/15 (A4,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529517r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
338 L'ISTHME DE SUEZ,
tinople à bord du Carmel, paquebot des Messageries Im-
périales. Les derniers et fâcheux incidents qui ont occa-
sionné la suspension des travaux du canal de Suez sont
loin d'avoir affaibli le zèle infatigable du promoteur de
la grande entreprise.
» Nous croyons savoir que M. de Lesseps, fort des sym-
pathies du gouvernement de l'Empereur, doit trouver
auprès de notre diplomatie à Constantinople un appui
efficace. L'Europe a droit d'espérer que les déplorables
intrigues de la politique anglaise pourront être cette
fois ouvertement déjouées, et que l'œuvre la plus ma-
gnifique, la plus civilisatrice des temps modernes
pourra s'affranchir des atteintes de calculs égoïstes. 11
y a tout lieu de croire que les réclamations que M. de
Lesseps doit faire entendre auprès du gouvernement
turc se produiront avec une telle autorité, que le divan
sera mis en demeure d'accorder à bref délai le firman
nécessaire pour reprendre les travaux momentanément
suspendus.
» L. BARILE. »
DERNIÈRES NOUVELLES D'ÉGYPTE.
On lit dans la Gazette du Midi du 13 de ce mois :
« Nos dernières correspondances d'Alexandrie nous an-
noncent que des ordres du gouvernement de l'Empereur
étaient parvenus au consulat général de France, pour
que nulle atteinte ne fût portée aux opérations de la
Compagnie dans l'isthme. Ces ordres sont heureuse-
ment arrivés avant le délai du 1er novembre, qui avait
été notifié par M. Sabatier à ses nationaux; car, dans
le cas où les dispositions rigoureuses dont on avait me-
nacé de pacifiques travailleurs eussent été mises à exé-
cution, de graves collisions auraient certainement eu
lieu. L'ingénieur des ponts et chaussées, M. Laroche,
directeur des travaux du Port-Saïd, avait, en effet, pro-
testé énergiquement contre la signification faite à la
Compagnie, et déclaré qu'il ne quitterait pas son poste.
Cette résolution prise par M. Laroche, avant l'ordre de
Paris, avait décidé tous les ouvriers français à demeurer
sur les chantiers.
H. ABEL.
SITUATION.
Les négociations diplomatiques sur la question du
canal de Suez sont activement engagées. L'Empereur,
vers lequel les gouvernements et les peuples levaient
les yeux pour cette noble initiative, a prononcé que
la France devait à ce grand projet son concours et
son appui. L'opinion et la presse de l'Europe ont ac-
cueilli avec enthousiasme cette parole impériale ; elles
en connaissent l'ascendant et l'efficacité; elles s'ap-
prêtent à la soutenir dans les moyens qu'elle jugera
utile d'employer. Après tant de travaux et de luttes,
le terme d'une solution approche donc, et pour la
Compagnie et pour le monde dans l'attente.
En envisageant d'un côté les obstacles à vaincre et
de l'autre les forces combinées pour les surmonter,
il nous est impossible de douter du succès.
Il s'agit de créer sans privilège et sans exception,
pour toutes les nations maritimes et commerciales du
monde, une route plus facile, plus courte et plus éco-
nomique entre deux hémisphères, foyers d'immense
production; il s'agit d'abréger de 3,000 lieues la
distance entre l'Orient et l'Occident du globe.
Le premier fait à constater et en quelque sorte la
base de la position, c'est que, d'un aveu unanime, le
projet réalisable et réalisé présente à l'humanité
d'incontestables avantages moraux et matériels.
Dès lors, ce semble, tout le débat ne peut être que
bien court. Ceux qui ne croiraientpas à lapossibilité de
l'exécution n'ont, sans s'y mêler, qu'à laisser faire
ceux qui y croient. Si l'entreprise ne réussit pas, que
leur importe puisqu'ils n'y sont point engagés : si
elle réussit au contraire, ils en recueilleront les bien-
faits, tout aussi bien que ceux dont le capital et le dis-
cernement l'auront menée à fin.
Mais à part cet argument péremptoire, en suppo-
sant qu'il ne suffise point pour faire taire les opposi-
tions, sur quel terrain sérieux, sur quelle puissance
réelle et avouable ces oppositions pourraient-elles se
fonder ?
Deux gouvernements sont les premiers et les plus
directement juges de la question. Le canal doit tra-
verser leur territoire ; il peut avoir pour leur propre
sécurité et pour l'avenir de leurs peuples les plus con-
sidérables résultats. Ces deux gouvernements sont
les gouvernements d'Egypte et de Turquie.
La pensée, la volonté du gouvernement égyptien
ne peuvent être douteuses. C'est lui qui a pris l'initia-
tive du projet ; c'est lui qui a conçu et signé la con-
cession ; c'est lui qui a provoqué et autorisé la forma-
tion de la Compagnie, et qui a donné au fondateur de
cette Compagnie mandat spécial à cet effet. On sait
tout ce qu'il a fallu de compression exercée soit de
Londres, soit de Constantinople, sur le Caire, pour
entraver le vice-roi dans la poursuite de son œuvre.
De son côté, la Sublime Porte en toute occasion a re-
connu l'importance et l'utilité du canal pour les inté-
rêts de son empire. Elle a déclaré qu'en ce qui la con-
cernait elle était prête à donner l'autorisation sollici-
tée et attendue, et qu'elle n'était arrêtée que par le
désir de voir une entente coipplète s'établir sur cette
question entre les puissances, ses alliées, garantes de
l'intégrité de la Turquie.
La Porte, nous l'avons plusieurs fois prouvé, a fré-
quemment témoigné ses sympathies au promoteur du
canal. Toutes les fuis qu'elle a été livrée à elle-
même, elle l'a laissé paisiblement pousser les opéra-
tions préliminaires de son entreprise, et jamais elle ne
l'a troublé, que pour céder aux exigences ou aux
menaces d'une influence étrangère à laquelle elle ne
se croyait point capable de résister.
tinople à bord du Carmel, paquebot des Messageries Im-
périales. Les derniers et fâcheux incidents qui ont occa-
sionné la suspension des travaux du canal de Suez sont
loin d'avoir affaibli le zèle infatigable du promoteur de
la grande entreprise.
» Nous croyons savoir que M. de Lesseps, fort des sym-
pathies du gouvernement de l'Empereur, doit trouver
auprès de notre diplomatie à Constantinople un appui
efficace. L'Europe a droit d'espérer que les déplorables
intrigues de la politique anglaise pourront être cette
fois ouvertement déjouées, et que l'œuvre la plus ma-
gnifique, la plus civilisatrice des temps modernes
pourra s'affranchir des atteintes de calculs égoïstes. 11
y a tout lieu de croire que les réclamations que M. de
Lesseps doit faire entendre auprès du gouvernement
turc se produiront avec une telle autorité, que le divan
sera mis en demeure d'accorder à bref délai le firman
nécessaire pour reprendre les travaux momentanément
suspendus.
» L. BARILE. »
DERNIÈRES NOUVELLES D'ÉGYPTE.
On lit dans la Gazette du Midi du 13 de ce mois :
« Nos dernières correspondances d'Alexandrie nous an-
noncent que des ordres du gouvernement de l'Empereur
étaient parvenus au consulat général de France, pour
que nulle atteinte ne fût portée aux opérations de la
Compagnie dans l'isthme. Ces ordres sont heureuse-
ment arrivés avant le délai du 1er novembre, qui avait
été notifié par M. Sabatier à ses nationaux; car, dans
le cas où les dispositions rigoureuses dont on avait me-
nacé de pacifiques travailleurs eussent été mises à exé-
cution, de graves collisions auraient certainement eu
lieu. L'ingénieur des ponts et chaussées, M. Laroche,
directeur des travaux du Port-Saïd, avait, en effet, pro-
testé énergiquement contre la signification faite à la
Compagnie, et déclaré qu'il ne quitterait pas son poste.
Cette résolution prise par M. Laroche, avant l'ordre de
Paris, avait décidé tous les ouvriers français à demeurer
sur les chantiers.
H. ABEL.
SITUATION.
Les négociations diplomatiques sur la question du
canal de Suez sont activement engagées. L'Empereur,
vers lequel les gouvernements et les peuples levaient
les yeux pour cette noble initiative, a prononcé que
la France devait à ce grand projet son concours et
son appui. L'opinion et la presse de l'Europe ont ac-
cueilli avec enthousiasme cette parole impériale ; elles
en connaissent l'ascendant et l'efficacité; elles s'ap-
prêtent à la soutenir dans les moyens qu'elle jugera
utile d'employer. Après tant de travaux et de luttes,
le terme d'une solution approche donc, et pour la
Compagnie et pour le monde dans l'attente.
En envisageant d'un côté les obstacles à vaincre et
de l'autre les forces combinées pour les surmonter,
il nous est impossible de douter du succès.
Il s'agit de créer sans privilège et sans exception,
pour toutes les nations maritimes et commerciales du
monde, une route plus facile, plus courte et plus éco-
nomique entre deux hémisphères, foyers d'immense
production; il s'agit d'abréger de 3,000 lieues la
distance entre l'Orient et l'Occident du globe.
Le premier fait à constater et en quelque sorte la
base de la position, c'est que, d'un aveu unanime, le
projet réalisable et réalisé présente à l'humanité
d'incontestables avantages moraux et matériels.
Dès lors, ce semble, tout le débat ne peut être que
bien court. Ceux qui ne croiraientpas à lapossibilité de
l'exécution n'ont, sans s'y mêler, qu'à laisser faire
ceux qui y croient. Si l'entreprise ne réussit pas, que
leur importe puisqu'ils n'y sont point engagés : si
elle réussit au contraire, ils en recueilleront les bien-
faits, tout aussi bien que ceux dont le capital et le dis-
cernement l'auront menée à fin.
Mais à part cet argument péremptoire, en suppo-
sant qu'il ne suffise point pour faire taire les opposi-
tions, sur quel terrain sérieux, sur quelle puissance
réelle et avouable ces oppositions pourraient-elles se
fonder ?
Deux gouvernements sont les premiers et les plus
directement juges de la question. Le canal doit tra-
verser leur territoire ; il peut avoir pour leur propre
sécurité et pour l'avenir de leurs peuples les plus con-
sidérables résultats. Ces deux gouvernements sont
les gouvernements d'Egypte et de Turquie.
La pensée, la volonté du gouvernement égyptien
ne peuvent être douteuses. C'est lui qui a pris l'initia-
tive du projet ; c'est lui qui a conçu et signé la con-
cession ; c'est lui qui a provoqué et autorisé la forma-
tion de la Compagnie, et qui a donné au fondateur de
cette Compagnie mandat spécial à cet effet. On sait
tout ce qu'il a fallu de compression exercée soit de
Londres, soit de Constantinople, sur le Caire, pour
entraver le vice-roi dans la poursuite de son œuvre.
De son côté, la Sublime Porte en toute occasion a re-
connu l'importance et l'utilité du canal pour les inté-
rêts de son empire. Elle a déclaré qu'en ce qui la con-
cernait elle était prête à donner l'autorisation sollici-
tée et attendue, et qu'elle n'était arrêtée que par le
désir de voir une entente coipplète s'établir sur cette
question entre les puissances, ses alliées, garantes de
l'intégrité de la Turquie.
La Porte, nous l'avons plusieurs fois prouvé, a fré-
quemment témoigné ses sympathies au promoteur du
canal. Toutes les fuis qu'elle a été livrée à elle-
même, elle l'a laissé paisiblement pousser les opéra-
tions préliminaires de son entreprise, et jamais elle ne
l'a troublé, que pour céder aux exigences ou aux
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