Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
370 L'ISTHME DE SUEZ,
convaincu qu'elles seront suivies avec l'activité et
l'habileté, caractère des hommes auxquels elles sont
confiées. Nous en attendons le déncûment avec une
confiance qui, nous le croyons, est partout partagée
par l'opinion publique.
ERNEST DESPLACES.
LE DERNIER ARTICLE DU TIMES.
On lit dans le Times du 5 décembre :
a Les plaintes qu'a suscitées la politique de l'Angle-
terre chez nos voisins les Français ont porté récemment
sur deux points en particulier, à savoir : notre occu-
pation de l'île Périm et notre opposition au canal de
Suez.
» Nous avons essayé la semaine dernière de donner,
pour l'instruction de tous ceux qui s'y intéressent, des
éclaircissements sur l'état actuel et vrai des affaires à
Périm. Le sujet dans un sens ne peut être nullement
une difficulté, car les faits sont simples,et après qu'ils
ont été clairement expliqués, il reste peu de fondement
à la mésintelligence ou à l'erreur. D'une autre part,
toutefois, le cas avait ses perplexités, car l'innocence du
public anglais sur ce point était si complète, que pas
un homme sur mille ne savait où Périm était situé, ou
ce que l'Angleterre pouvait être soupçonnée d'y faire.
Nous avons donc été obligé de commencer par le com-
mencement et d'expliquer comment, pourquoi, quand
et dans quel but cinquante indigènes de l'Inde ont été
stationnés sur un roc de la mer Rouge et y sont encore
retenus.
» Le cas est tout différent dès qu'il s'agit du projet du
canal de Suez. Là, nous sommes chez nous; le projet en
question contient dans chacun de ses traits tout ce qui
peut attirer les regards britanniques; il y a là de
grands travaux d'ingénieur à exécuter, une compagnie
d'actionnaires avec ses prospectus de bénéfices et le but
de l'œuvre n'est rien moins que d'accélérer le trafic
entre l'Europe et l'Orient. Or, au point de vue anglais,
toutes ces choses sont autant d'objets de séduction
directe et spéciale : nous nous réjouissons de chaque
demande faite à nos ressources mécaniques ; nous avons
déjà pratiqué un tunnel sous la Tamise et nous discu-
tions il y a une ou deux années sur la possibilité d'en
creuser un autre sous la Manche. Nous avons lancé
notre Great-Eastern et nous sommes prêts pour toute
proposition nous offrant une perspective d'occupation
ou d'intérêt nouveau. De plus, une compagnie d'action-
naires est une combinaison qu'on accueille chez nous
avec le plus de faveur ; elle est le caractère de notre
siècle. Nous avons tant de compagnies travaillant à
tant d'objets que nous les réglons par des branches
spéciales de notre législation prescrivant les formes
sous lesquelles elles doivent être constituées, dirigées,
et en cas de besoin liquidées. Finalement s'il est un
objet qu'on suppose que nous ayons à cœur comme na-
tion c'est l'établissement et le maintien de la meilleure
route possible entre l'Angleterre et l'Inde. Nous dou-
tons que nous ayons réellement en cette matière toutes
les pensées que les étrangers imaginent ; mais, quoi qu'il
en soit, l'idée est si universellement reconnue que, dans
une reconstitution proposée de l'Europe, on nous attri-
buait la vallée de l'Euphrate comme étant la plus courte
direction sur Bombay et dès lors comme un appendice
naturel à nos possessions.
» Néanmoins, et malgré toutes ces circonstances, le
projet de percer l'isthme de Suez et de joindre ainsi la
mer Rouge à la Méditerranée par un canal maritime,
n'a certainement pas été accueilli avec faveur en An-
gleterre, et nous désirons signaler que ce résultat a été
dû à une cause et à une seule cause. Les Anglais en
général n'ont pas l'idée de cette politique profonde et
jalouse qu'on leur attribue quelquefois. En examinant
le projet du canal de Suez, ils n'ont eu qu'une seule
préoccupation; ils ont regardé le prospectus, la somme
du capital demandé, l'étendue des ouvrages résolus et
les sources qui devaient fournir les bénéfices futurs. Ils
n'entendent certainement pas aller au delà : si la spé-
culation leur paraissait bonne, ils s'y engageraient,
autrement ils l'abandonneraient à elle-même. Et cela
seul est le point de vue sous lequel nous envisageons
le projet du canal de Suez. Nous croyons fermement
qu'il ne rapportera pas, et quand nous parlons ainsi,
nous disons beaucoup, car nous sommes loin d'être par
trop prudents en ces sortes d'affaires, En fait, nous
avons englouti notre argent dans toutes les parties du
globe ; nous avons fait des chemins de fer pour les
Américains et les Indous, et nous en ferons peut-être
pour les Chinois; nous avons indistinctement prêté nos
économies aux Espagnols, aux Grecs et aux Turcs. A
peine y a-t-il une mine d'or ou d'argent dans le monde
qui ne soit exploitée, au moins en partie, par le capital
britannique; il n'est pas un projet quel qu'il soit qui ne
vienne à Londres solliciter de l'appui; et dès lors,lorsque
nous déclarons de propos délibéré qu'une spéculation
est mauvaise, nous pensons que notre opinion a droit
à quelque autorité.
» Telle est notre « opposition » au canal de Suez. Nous
décrions certainement cette entreprise, mais uniquement
pour son caractère financier. Naturellement un si grand
projet veut être discuté et provoque la controverse.
Nous l'avons donc discuté, et avec nous les Hollandais,
qui sont arrivés à peu près aux mêmes conclusions. Il
paraît aussi évident que des chiffres peuvent le dé-
montrer que, le canal pût-il même être construit et en-
tretenu, la puissance de la mécanique pût-elle triom-
pher des difficultés extraordinaires inhérentes au projet,
on n'en recueillerait aucun avantage ou profit corres-
pondant aux sacrifices. L'économie de temps résultant
de l'usage du canal serait si peu de chose en elle-
même, et serait contre-balancée par de si lourdes char-
ges que l'affaire serait fort mauvaise. La navigation de
la mer Rouge est si''dimcile et si dangereuse; les frais
d'assurance seraient si élevés et la consommation de
charbon si grande, que ce serait une spéculation rui-
neuse de prendre la route du canal. Un des avocats du
projet était réduit à confesser l'autre jour que ces avan-
tages ne seraient pleinement réalisés que lorsqu'on au-
rait découvert quelque substitut à la vapeur ou à la
houille comme agent locomoteur. Mais si l'affaire doit
être ruineuse jusqu'à ce que l'invention soit trouvée,
convaincu qu'elles seront suivies avec l'activité et
l'habileté, caractère des hommes auxquels elles sont
confiées. Nous en attendons le déncûment avec une
confiance qui, nous le croyons, est partout partagée
par l'opinion publique.
ERNEST DESPLACES.
LE DERNIER ARTICLE DU TIMES.
On lit dans le Times du 5 décembre :
a Les plaintes qu'a suscitées la politique de l'Angle-
terre chez nos voisins les Français ont porté récemment
sur deux points en particulier, à savoir : notre occu-
pation de l'île Périm et notre opposition au canal de
Suez.
» Nous avons essayé la semaine dernière de donner,
pour l'instruction de tous ceux qui s'y intéressent, des
éclaircissements sur l'état actuel et vrai des affaires à
Périm. Le sujet dans un sens ne peut être nullement
une difficulté, car les faits sont simples,et après qu'ils
ont été clairement expliqués, il reste peu de fondement
à la mésintelligence ou à l'erreur. D'une autre part,
toutefois, le cas avait ses perplexités, car l'innocence du
public anglais sur ce point était si complète, que pas
un homme sur mille ne savait où Périm était situé, ou
ce que l'Angleterre pouvait être soupçonnée d'y faire.
Nous avons donc été obligé de commencer par le com-
mencement et d'expliquer comment, pourquoi, quand
et dans quel but cinquante indigènes de l'Inde ont été
stationnés sur un roc de la mer Rouge et y sont encore
retenus.
» Le cas est tout différent dès qu'il s'agit du projet du
canal de Suez. Là, nous sommes chez nous; le projet en
question contient dans chacun de ses traits tout ce qui
peut attirer les regards britanniques; il y a là de
grands travaux d'ingénieur à exécuter, une compagnie
d'actionnaires avec ses prospectus de bénéfices et le but
de l'œuvre n'est rien moins que d'accélérer le trafic
entre l'Europe et l'Orient. Or, au point de vue anglais,
toutes ces choses sont autant d'objets de séduction
directe et spéciale : nous nous réjouissons de chaque
demande faite à nos ressources mécaniques ; nous avons
déjà pratiqué un tunnel sous la Tamise et nous discu-
tions il y a une ou deux années sur la possibilité d'en
creuser un autre sous la Manche. Nous avons lancé
notre Great-Eastern et nous sommes prêts pour toute
proposition nous offrant une perspective d'occupation
ou d'intérêt nouveau. De plus, une compagnie d'action-
naires est une combinaison qu'on accueille chez nous
avec le plus de faveur ; elle est le caractère de notre
siècle. Nous avons tant de compagnies travaillant à
tant d'objets que nous les réglons par des branches
spéciales de notre législation prescrivant les formes
sous lesquelles elles doivent être constituées, dirigées,
et en cas de besoin liquidées. Finalement s'il est un
objet qu'on suppose que nous ayons à cœur comme na-
tion c'est l'établissement et le maintien de la meilleure
route possible entre l'Angleterre et l'Inde. Nous dou-
tons que nous ayons réellement en cette matière toutes
les pensées que les étrangers imaginent ; mais, quoi qu'il
en soit, l'idée est si universellement reconnue que, dans
une reconstitution proposée de l'Europe, on nous attri-
buait la vallée de l'Euphrate comme étant la plus courte
direction sur Bombay et dès lors comme un appendice
naturel à nos possessions.
» Néanmoins, et malgré toutes ces circonstances, le
projet de percer l'isthme de Suez et de joindre ainsi la
mer Rouge à la Méditerranée par un canal maritime,
n'a certainement pas été accueilli avec faveur en An-
gleterre, et nous désirons signaler que ce résultat a été
dû à une cause et à une seule cause. Les Anglais en
général n'ont pas l'idée de cette politique profonde et
jalouse qu'on leur attribue quelquefois. En examinant
le projet du canal de Suez, ils n'ont eu qu'une seule
préoccupation; ils ont regardé le prospectus, la somme
du capital demandé, l'étendue des ouvrages résolus et
les sources qui devaient fournir les bénéfices futurs. Ils
n'entendent certainement pas aller au delà : si la spé-
culation leur paraissait bonne, ils s'y engageraient,
autrement ils l'abandonneraient à elle-même. Et cela
seul est le point de vue sous lequel nous envisageons
le projet du canal de Suez. Nous croyons fermement
qu'il ne rapportera pas, et quand nous parlons ainsi,
nous disons beaucoup, car nous sommes loin d'être par
trop prudents en ces sortes d'affaires, En fait, nous
avons englouti notre argent dans toutes les parties du
globe ; nous avons fait des chemins de fer pour les
Américains et les Indous, et nous en ferons peut-être
pour les Chinois; nous avons indistinctement prêté nos
économies aux Espagnols, aux Grecs et aux Turcs. A
peine y a-t-il une mine d'or ou d'argent dans le monde
qui ne soit exploitée, au moins en partie, par le capital
britannique; il n'est pas un projet quel qu'il soit qui ne
vienne à Londres solliciter de l'appui; et dès lors,lorsque
nous déclarons de propos délibéré qu'une spéculation
est mauvaise, nous pensons que notre opinion a droit
à quelque autorité.
» Telle est notre « opposition » au canal de Suez. Nous
décrions certainement cette entreprise, mais uniquement
pour son caractère financier. Naturellement un si grand
projet veut être discuté et provoque la controverse.
Nous l'avons donc discuté, et avec nous les Hollandais,
qui sont arrivés à peu près aux mêmes conclusions. Il
paraît aussi évident que des chiffres peuvent le dé-
montrer que, le canal pût-il même être construit et en-
tretenu, la puissance de la mécanique pût-elle triom-
pher des difficultés extraordinaires inhérentes au projet,
on n'en recueillerait aucun avantage ou profit corres-
pondant aux sacrifices. L'économie de temps résultant
de l'usage du canal serait si peu de chose en elle-
même, et serait contre-balancée par de si lourdes char-
ges que l'affaire serait fort mauvaise. La navigation de
la mer Rouge est si''dimcile et si dangereuse; les frais
d'assurance seraient si élevés et la consommation de
charbon si grande, que ce serait une spéculation rui-
neuse de prendre la route du canal. Un des avocats du
projet était réduit à confesser l'autre jour que ces avan-
tages ne seraient pleinement réalisés que lorsqu'on au-
rait découvert quelque substitut à la vapeur ou à la
houille comme agent locomoteur. Mais si l'affaire doit
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