Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
366 L'ISTHME DE SUEZ,
tainement dans le prochain congrès, où sa solutionne
serait pas douteuse. Nous pensons, en effet, que les
puissances auraient à délibérer sur les conditions de
la neutralité du canal et les garanties qui lui sont
nécessaires. Mais nous espérons que d'ici là les diffi-
cultés relatives à l'exécution du canal en elle-même
seront levées par l'entente des puissances et l'autori-
sation de la Porte.
Les journaux continuent à exprimer la plus vive
confiance dans les résultats du concours du gouver-
nement de l'Empereur. Ils annoncent que les instruc
tions les plus favorables au canal ont été envoyées
aux agents français en Turquie et en Egypte.
Le Nord et quelques journaux anglais mentionnent
même le bruit que dès à présent les cabinets de Pa-
ris et de Londres ne seraient plus en désaccord sur
cette question si débattue, et que des instructions
dans un sens conciliateur auraient été envoyées à
Constantinople à sir Henry Bulwer.
Ajoutons en quelques mots que la polémique sur
ce grand intérêt de la civilisation et du progrès est
loin de s'être ralentie dans la presse française et
étrangère ; le mouvement est général, et jamais
(j uvre d'intérêt public n'a plus profondément agité
toutes les couches de la société européenne. Or l'Em-
pereur l'a dit : l'opinion est la reine du monde, et
dans cette occasion il a su se saisir de l'honneur
d'être son ministre.
J. MONGIN.
POST-SCRIPTUM.
Presque au moment de mettre notre feuille sous
presse, nous remarquons dans le Constitutionnel du
jour, 30 novembre, un article important que nous
nous empressons de reproduire. 11 fera, certes, une
sérieuse impression sur le peu d'adversaires que peut
avoir encore le canal de Suez dans le cabinet anglais,
si, comme nous en sommes convaincu, le langage
de la modération la plus conciliante, de la logique et
de la justice trouvent accès à leur esprit.
J. MONGIN.
Voici le texte de cet article :
« La diplomatie poursuit l'œuvre qui tend au perce-
ment de l'isthme de Suez par un accord commun, s'il
est possible de l'obtenir. Nous nous reprocherions d'in-
tervenir dans ce travail, car la publicité a difficile-
ment la main assez délicate pour toucher sans dan-
ger au fin réseau d'un tissu diplomatique.
» Mais, sans prétendre connaître le secret des négo-
ciations, il peut être utile de se demander quelles ob-
jections l'erreur ou des intérêts à tort alarmés pour-
raient élever contre ce travail, qui ne sera pas la toile
de Pénélope.
» Ces objections ne gagneraient-elles point à être
examinées dans un esprit de conciliation? Il ne sau-
rait, nous le croyons, y avoir de parti pris dans les
conseils d'aucun gouvernement contre une entreprise
qui se présente avec un caractère incontestable de
progrès et d'utilité universelle, par conséquent un exa-
men fait de bonne foi doit avoir des avantages pour
tout le monde.
» La question a fait l'objet d'une discussion dans le
parlement anglais. Notre tâche est de réfuter les ar-
guments qui y ont été exposés par les adversaires du
canal.
» On connaît l'histoire de cet orateur qui, recevant
un souverain à l'entrée d'une ville, excusait les habi-
tants de n'avoir pas tiré le canon, et cela par plusieurs
raisons dont la première était qu'ils n'avaient pas de
canons.
» On le dispensa d'énumérer les autres.
» Nous serions dispensés de répondre aux objections
contre le percement de l'isthme de Suez, s'il fallait
admettre la première de toutes, qui consiste à dire que
le canal n'est pas praticable. Mais cet argument, sous
quelque face qu'on l'envisage, est complétement favo-
rable à ceux qui réclament le libre exercice des droits
que la Compagnie tient de sa concession.
» Cette grande voie maritime est-elle inexécutable?
Dans ce cas, pourquoi faire tant d'efforts pour empê-
cher qu'on y travaille. Si le canal est impraticable,
que craint-on? L'insuccès des travaux ne serait-il pas
la meilleure démonstration qu'on pût désirer et la
meilleure garantie que cette tentative ne se renouvel-
lerait pas à l'avenir?
» Par le fait, le canal de Suez n'est pas seulement
praticable, il est très-facile. L'opinion de M. Stephen-
son, qui, malheureusement, n'aura pas assez vécu
pour reconnaître son erreur, n'était pas celle de l'ingé-
nieur, mais celle de l'homme politique. Elle a perdu par
là toute sa valeur spéciale.
» Au contraire, les hommes éminents qui compo-
saient la commission internationale, qui appartenaient
à tous les pays, et dont l'autorité égale au moins
celle de M. Stephenson, affirment, en se plaçant exclu-
sivement au point de vue de leur art, qu'il n'y a au-
cune difficulté à construire le canal de Suez. Ils sont
en cela d'accord avec le bon sens général, avec l'his-
toire et avec les études antérieures d'hommes égale-
ment comp'tents.
» Au point où la question est parvenue, le fait doit
décider entre M. Stéphenson et les ingénieurs les plus
éminents du monde entier.
« Qu'on laisse donc sans opposition le fait se pro-
duire ; l'attente ne sera pas longue, car la Compagnie
ne demande pas plus de dix-huit mois de libre travail
pour ouvrir la communication entre les deux mers.
» Passons aux objections politiques. Quelques per-
sonnes en Angleterre ont dit :
« Nous avons un intérêt très-considérable à la na-
» vigation entre l'Inde et l'Europe, puisque nous
tainement dans le prochain congrès, où sa solutionne
serait pas douteuse. Nous pensons, en effet, que les
puissances auraient à délibérer sur les conditions de
la neutralité du canal et les garanties qui lui sont
nécessaires. Mais nous espérons que d'ici là les diffi-
cultés relatives à l'exécution du canal en elle-même
seront levées par l'entente des puissances et l'autori-
sation de la Porte.
Les journaux continuent à exprimer la plus vive
confiance dans les résultats du concours du gouver-
nement de l'Empereur. Ils annoncent que les instruc
tions les plus favorables au canal ont été envoyées
aux agents français en Turquie et en Egypte.
Le Nord et quelques journaux anglais mentionnent
même le bruit que dès à présent les cabinets de Pa-
ris et de Londres ne seraient plus en désaccord sur
cette question si débattue, et que des instructions
dans un sens conciliateur auraient été envoyées à
Constantinople à sir Henry Bulwer.
Ajoutons en quelques mots que la polémique sur
ce grand intérêt de la civilisation et du progrès est
loin de s'être ralentie dans la presse française et
étrangère ; le mouvement est général, et jamais
(j uvre d'intérêt public n'a plus profondément agité
toutes les couches de la société européenne. Or l'Em-
pereur l'a dit : l'opinion est la reine du monde, et
dans cette occasion il a su se saisir de l'honneur
d'être son ministre.
J. MONGIN.
POST-SCRIPTUM.
Presque au moment de mettre notre feuille sous
presse, nous remarquons dans le Constitutionnel du
jour, 30 novembre, un article important que nous
nous empressons de reproduire. 11 fera, certes, une
sérieuse impression sur le peu d'adversaires que peut
avoir encore le canal de Suez dans le cabinet anglais,
si, comme nous en sommes convaincu, le langage
de la modération la plus conciliante, de la logique et
de la justice trouvent accès à leur esprit.
J. MONGIN.
Voici le texte de cet article :
« La diplomatie poursuit l'œuvre qui tend au perce-
ment de l'isthme de Suez par un accord commun, s'il
est possible de l'obtenir. Nous nous reprocherions d'in-
tervenir dans ce travail, car la publicité a difficile-
ment la main assez délicate pour toucher sans dan-
ger au fin réseau d'un tissu diplomatique.
» Mais, sans prétendre connaître le secret des négo-
ciations, il peut être utile de se demander quelles ob-
jections l'erreur ou des intérêts à tort alarmés pour-
raient élever contre ce travail, qui ne sera pas la toile
de Pénélope.
» Ces objections ne gagneraient-elles point à être
examinées dans un esprit de conciliation? Il ne sau-
rait, nous le croyons, y avoir de parti pris dans les
conseils d'aucun gouvernement contre une entreprise
qui se présente avec un caractère incontestable de
progrès et d'utilité universelle, par conséquent un exa-
men fait de bonne foi doit avoir des avantages pour
tout le monde.
» La question a fait l'objet d'une discussion dans le
parlement anglais. Notre tâche est de réfuter les ar-
guments qui y ont été exposés par les adversaires du
canal.
» On connaît l'histoire de cet orateur qui, recevant
un souverain à l'entrée d'une ville, excusait les habi-
tants de n'avoir pas tiré le canon, et cela par plusieurs
raisons dont la première était qu'ils n'avaient pas de
canons.
» On le dispensa d'énumérer les autres.
» Nous serions dispensés de répondre aux objections
contre le percement de l'isthme de Suez, s'il fallait
admettre la première de toutes, qui consiste à dire que
le canal n'est pas praticable. Mais cet argument, sous
quelque face qu'on l'envisage, est complétement favo-
rable à ceux qui réclament le libre exercice des droits
que la Compagnie tient de sa concession.
» Cette grande voie maritime est-elle inexécutable?
Dans ce cas, pourquoi faire tant d'efforts pour empê-
cher qu'on y travaille. Si le canal est impraticable,
que craint-on? L'insuccès des travaux ne serait-il pas
la meilleure démonstration qu'on pût désirer et la
meilleure garantie que cette tentative ne se renouvel-
lerait pas à l'avenir?
» Par le fait, le canal de Suez n'est pas seulement
praticable, il est très-facile. L'opinion de M. Stephen-
son, qui, malheureusement, n'aura pas assez vécu
pour reconnaître son erreur, n'était pas celle de l'ingé-
nieur, mais celle de l'homme politique. Elle a perdu par
là toute sa valeur spéciale.
» Au contraire, les hommes éminents qui compo-
saient la commission internationale, qui appartenaient
à tous les pays, et dont l'autorité égale au moins
celle de M. Stephenson, affirment, en se plaçant exclu-
sivement au point de vue de leur art, qu'il n'y a au-
cune difficulté à construire le canal de Suez. Ils sont
en cela d'accord avec le bon sens général, avec l'his-
toire et avec les études antérieures d'hommes égale-
ment comp'tents.
» Au point où la question est parvenue, le fait doit
décider entre M. Stéphenson et les ingénieurs les plus
éminents du monde entier.
« Qu'on laisse donc sans opposition le fait se pro-
duire ; l'attente ne sera pas longue, car la Compagnie
ne demande pas plus de dix-huit mois de libre travail
pour ouvrir la communication entre les deux mers.
» Passons aux objections politiques. Quelques per-
sonnes en Angleterre ont dit :
« Nous avons un intérêt très-considérable à la na-
» vigation entre l'Inde et l'Europe, puisque nous
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