Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
M L'ISTHME DE SUEZ,
La presse française et étrangère s'accordent géné-
ralement dans les mêmes appréciations sur ce mani-
feste du Times. L'OFFICE CORRESPONDANCE dit :
a Nous avons sous les yeux l'article que le journal
anglais publiait hier sur la question du canal de Suez,
et cette fois encore nous pouvons constater que la dé-
pêche télégraphique qui nous l'a fait connaître n'avait
rien d'exagéré. Le Times dit, en effet, très-catégorique-
ment que l'opposition de l'Angleterre au creusement du
canal « n'a aucun caractère politique, » il reconnaît que
l'Angleterre tirerait de plus grands avantages que toute
autre puissance du percement de l'isthme, et il termine
en déclarant que l'hostilité du cabinet de Saint-James
tient uniquement à ce qu'il a la conviction que l'entre-
prise est ruineuse. Nous avons répondu hier que l'ar-
gumentation du Times est peu sérieuse et qu'il serait
plaisant de voir nos voisins prendre si grand souci de
nos intérêts ; nous maintenons notre appréciation et nous
aimons à croire que le ministère britannique ne pous-
sera pas la sympathie qu'il éprouve pour les capitalistes
français jusqu'à les empêcher de compromettre leur for-
tune, si tel est leur bon plaisir. Le cabinet qui a per-
mis aux Anglais d'engloutir leurs millions dans les
flancs improductifs du Lèviathan, permettra bien aux
Français d'en jeter quelques-uns dans le canal de M. de
Lesseps ; les actionnaires des Léviatnans futurs y trouve-
ront peut-être leur compte. »
De son côté, la CORRESPONDANCE PARISIENNE sourit
des paternelles sollicitudes du Times pour les capitaux
français ; citons-la :
« L'Angleterre semble être en train de faire son évo-
lution au sujet du percement de l'isthme de Suez. Le
Times tient aujourd'hui sur cette question un langage
tout différent de celui qu'il tenait naguère. S'il faut s'en
rapporter a ce qu'il dit ce matin, l'Angleterre n'aurait
jamais eu de parti pris à l'égard du percement de l'isthme
et n'aurait jamais fait à ce projet une opposition systé-
matique. L'Angleterre était, il est vrai, contraire au
projet de M. de Lesseps, mais uniquement parce que l'af-
faire lui semblait mauvaise commercialement parlant.
Si nonobstant les avis très-désintéressés de l'Angleterre
le projet s'accomplit, l'Angleterre ayant donné son opi-
nion s'en lave les mains. Je n'aurais jamais cru, pour
ma part, que l'Angleterre prit tant de souci de l'intérêt
des actionnaires d'une entreprise particulière, mais il
paraît que cela est ainsi. Ceux qui ne seraient pas tout
à fait convaincus de l'assertion toute nouvelle du Times,
verront dans tous les cas dans le langage de ce journal
que l'Angleterre ne veut plus faire de l'exécution du
canal une affaire d'Etat, qu'elle se rend aux représenta-
tions de l'Europe, et que dans ces conditions le firman
d'autorisation ne saurait tarder d'être donné à M. F. de
Lesseps.
« BL'LUER. »
La PRESSE est absolument du même avis :
Nous avons, dit-elle, sous les yeux le nouvel arti-
cle que le Times a consacré à l'isthme de Suez, et qui
nous avait été signalé hier par le télégraphe. Le Times
soutient, en effet, comme le disait la dépêche, que l'An-
gleterre n'a jamais fondé son opposition que sur la mau-
vaise opinion qu'elle a de l'affaire au point de vue
financier.
» S'il en est ainsi, on comprendrait l'abstention des
capitalistes anglais; mais on ne comprendrait pas l'op-
position du gouvernement, qui n'a pas l'habitude d'exer-
cer cette surveillance paternelle des capitaux britanni-
ques, et qui aurait d'ailleurs fort à faire s'il voulait
l'exercer.
» A. NEFFTZER. »
L'OPINION NATIONALE partage entièrement cettefaçon
de voir :
« Cette sollicitude pour les actionnaires part, sans
doute, d'un bon naturel. Elle n'explique pas suffisam-
ment, peut-être, la pression exercée sur la Porte et les
menaces adressées au vice-roi par les représentants de
la Grande-Bretagne à Constantinople et en Egypte : elle
ne rend pas bien compte de la petite manifestation de
l'escadre anglaise devant Alexandrie; mais puisqu'il
s'agit uniquement des intérêts des actionnaires, nous
pensons que les sympathies hautement avouées de tou-
tes les nations européennes pour le canal de Suez, et les
déclarations des plus illustres ingénieurs feront com-
prendre au Times que la spéculation pourrait bien n'être
pas aussi mauvaise qu'on l'avait supposé dans les con-
seils du gouvernement britannique.
» ALEX. BONNEAC. »
La PATRIE, sous ce titre : Le canal de Suez et le
Times, n'a pas de peine à prouver au journal anglais
ses inconséquences et ses inconsistances. Voici com-
ment elle conclut cette discussion :
« Aujourd'hui, il convient au Times d'oublier ses ar-
ticles sur et surtout contre le canal de Suez, pour les con-
vertir en simples et touchants avis à des actionnaires
qui n'ont pas attendu ses conseils.
a Les évolutions du Times ne nous ont pas convaincu.
Nous croyons plus sincèrement, pour faire tomber les
derniers obstacles que rencontre cette entreprise inter-
nationale, au bon sens de la nation anglaise, mieux
éclairée sur ses véritables intérêts, qu'à l'édition revue
et corrigée qu'il plaît au Times de nous donner mainte-
nant de son opinion d'antrefois.
Il Louis BELLET. »
Le CRÉDIT PUBLIC fait sur le même sujet les ré-
flexions suivantes très-dignes de reproduction :
« Il se confirme aujourd'hui que le congrès ne sera
saisi ni de la révision du traité de 1856, ni de la question
relative à l'isthme de Suez. A propos du canal des deux
mers, il nous faut signaler un article excentrique, pu-
blié par le Times à ce sujet. Ce journal prétend que
l'Angleterre s'oppose à la jonction de la Méditerranée et
de la mer Rouge, parce que le gigantesque projet conçu
par M. F. de Lesseps est une mauvaise opération finan-
cière. Cette objection n'a pas un caractère assez sérieux
pour qu'on se donne la peine de la réfuter.
La presse française et étrangère s'accordent géné-
ralement dans les mêmes appréciations sur ce mani-
feste du Times. L'OFFICE CORRESPONDANCE dit :
a Nous avons sous les yeux l'article que le journal
anglais publiait hier sur la question du canal de Suez,
et cette fois encore nous pouvons constater que la dé-
pêche télégraphique qui nous l'a fait connaître n'avait
rien d'exagéré. Le Times dit, en effet, très-catégorique-
ment que l'opposition de l'Angleterre au creusement du
canal « n'a aucun caractère politique, » il reconnaît que
l'Angleterre tirerait de plus grands avantages que toute
autre puissance du percement de l'isthme, et il termine
en déclarant que l'hostilité du cabinet de Saint-James
tient uniquement à ce qu'il a la conviction que l'entre-
prise est ruineuse. Nous avons répondu hier que l'ar-
gumentation du Times est peu sérieuse et qu'il serait
plaisant de voir nos voisins prendre si grand souci de
nos intérêts ; nous maintenons notre appréciation et nous
aimons à croire que le ministère britannique ne pous-
sera pas la sympathie qu'il éprouve pour les capitalistes
français jusqu'à les empêcher de compromettre leur for-
tune, si tel est leur bon plaisir. Le cabinet qui a per-
mis aux Anglais d'engloutir leurs millions dans les
flancs improductifs du Lèviathan, permettra bien aux
Français d'en jeter quelques-uns dans le canal de M. de
Lesseps ; les actionnaires des Léviatnans futurs y trouve-
ront peut-être leur compte. »
De son côté, la CORRESPONDANCE PARISIENNE sourit
des paternelles sollicitudes du Times pour les capitaux
français ; citons-la :
« L'Angleterre semble être en train de faire son évo-
lution au sujet du percement de l'isthme de Suez. Le
Times tient aujourd'hui sur cette question un langage
tout différent de celui qu'il tenait naguère. S'il faut s'en
rapporter a ce qu'il dit ce matin, l'Angleterre n'aurait
jamais eu de parti pris à l'égard du percement de l'isthme
et n'aurait jamais fait à ce projet une opposition systé-
matique. L'Angleterre était, il est vrai, contraire au
projet de M. de Lesseps, mais uniquement parce que l'af-
faire lui semblait mauvaise commercialement parlant.
Si nonobstant les avis très-désintéressés de l'Angleterre
le projet s'accomplit, l'Angleterre ayant donné son opi-
nion s'en lave les mains. Je n'aurais jamais cru, pour
ma part, que l'Angleterre prit tant de souci de l'intérêt
des actionnaires d'une entreprise particulière, mais il
paraît que cela est ainsi. Ceux qui ne seraient pas tout
à fait convaincus de l'assertion toute nouvelle du Times,
verront dans tous les cas dans le langage de ce journal
que l'Angleterre ne veut plus faire de l'exécution du
canal une affaire d'Etat, qu'elle se rend aux représenta-
tions de l'Europe, et que dans ces conditions le firman
d'autorisation ne saurait tarder d'être donné à M. F. de
Lesseps.
« BL'LUER. »
La PRESSE est absolument du même avis :
Nous avons, dit-elle, sous les yeux le nouvel arti-
cle que le Times a consacré à l'isthme de Suez, et qui
nous avait été signalé hier par le télégraphe. Le Times
soutient, en effet, comme le disait la dépêche, que l'An-
gleterre n'a jamais fondé son opposition que sur la mau-
vaise opinion qu'elle a de l'affaire au point de vue
financier.
» S'il en est ainsi, on comprendrait l'abstention des
capitalistes anglais; mais on ne comprendrait pas l'op-
position du gouvernement, qui n'a pas l'habitude d'exer-
cer cette surveillance paternelle des capitaux britanni-
ques, et qui aurait d'ailleurs fort à faire s'il voulait
l'exercer.
» A. NEFFTZER. »
L'OPINION NATIONALE partage entièrement cettefaçon
de voir :
« Cette sollicitude pour les actionnaires part, sans
doute, d'un bon naturel. Elle n'explique pas suffisam-
ment, peut-être, la pression exercée sur la Porte et les
menaces adressées au vice-roi par les représentants de
la Grande-Bretagne à Constantinople et en Egypte : elle
ne rend pas bien compte de la petite manifestation de
l'escadre anglaise devant Alexandrie; mais puisqu'il
s'agit uniquement des intérêts des actionnaires, nous
pensons que les sympathies hautement avouées de tou-
tes les nations européennes pour le canal de Suez, et les
déclarations des plus illustres ingénieurs feront com-
prendre au Times que la spéculation pourrait bien n'être
pas aussi mauvaise qu'on l'avait supposé dans les con-
seils du gouvernement britannique.
» ALEX. BONNEAC. »
La PATRIE, sous ce titre : Le canal de Suez et le
Times, n'a pas de peine à prouver au journal anglais
ses inconséquences et ses inconsistances. Voici com-
ment elle conclut cette discussion :
« Aujourd'hui, il convient au Times d'oublier ses ar-
ticles sur et surtout contre le canal de Suez, pour les con-
vertir en simples et touchants avis à des actionnaires
qui n'ont pas attendu ses conseils.
a Les évolutions du Times ne nous ont pas convaincu.
Nous croyons plus sincèrement, pour faire tomber les
derniers obstacles que rencontre cette entreprise inter-
nationale, au bon sens de la nation anglaise, mieux
éclairée sur ses véritables intérêts, qu'à l'édition revue
et corrigée qu'il plaît au Times de nous donner mainte-
nant de son opinion d'antrefois.
Il Louis BELLET. »
Le CRÉDIT PUBLIC fait sur le même sujet les ré-
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« Il se confirme aujourd'hui que le congrès ne sera
saisi ni de la révision du traité de 1856, ni de la question
relative à l'isthme de Suez. A propos du canal des deux
mers, il nous faut signaler un article excentrique, pu-
blié par le Times à ce sujet. Ce journal prétend que
l'Angleterre s'oppose à la jonction de la Méditerranée et
de la mer Rouge, parce que le gigantesque projet conçu
par M. F. de Lesseps est une mauvaise opération finan-
cière. Cette objection n'a pas un caractère assez sérieux
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