Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1859 01 décembre 1859
Description : 1859/12/01 (A4,N83). 1859/12/01 (A4,N83).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
oài L'ISTHME DE SUEZ,
marqué. Il s'agit du percement de l'isthme de Suez. Lord
Palmerston a toujours parlé contre le projet de M. Les-
seps, en prétendant se placer au point de vue exclusif
des intérêts anglais, en cas de guerre, particulièrement
avec la France. D'autres ministres, au contraire, notam-
ment lord John Russell et M. Gladstone, ont hautement
reconnu le vrai caractère de cette grande et belle en-
treprise. Ils ont vu, dans le canal maritime de Suez, une
des plus nobles œuvres de ce siècle voué aux progrès
utiles, un magnifique instrument de civilisation, une
source féconde de nouvelles richesses pour l'Europe
d'immenses avantages pour le monde entier.
Il A tous ces titres, ils soutenaient cette œuvre d'in-
térêt universel. Mais en outre, acceptant le point de
vue anglais, et s'appuyant alors sur les lumières et les
délibérations de toutes les grandes villes manufactu-
rières ou commerciales de tous les ports de l'Angleterre,
ils ont réclamé pour leur pays même comme pour les
autres parties du monde l'exécution du canal de Suez.
Un discours fort beau et très-explicite de lord John Rus-
sell, dans la chambre des Communes, appuyant chau-
dement des vœux émis dans des meetings qui réunis-
saient l'élite de la population de Liverpool, de Manches-
ter, etc., est resté présent à toutes les mémoires
M. Gladstone a plaidé la cause devant la chambre, avec
cette richesse et cette puissance de langage qui le font
généralement reconnaître pour le premier orateur de
l'Angleterre.
Il Avec quelque facilité que certains hommes politiques
changent d'opinion et de langage, suivant les circons-
tances, en Angleterre, il eût été bien difficile à lord
John Russell et à M. Gladstone de répudier aujourd'hui
leurs sympathies éclairées et proclamées avec tant d'é-
clat, sur la question du percement de l'isthme de Suez,
qui se présente aujourd'hui dans les mêmes conditions
que quand ils en poursuivaient le succès. Aussi n'ont-ils
pas, il faut leur rendre cette justice, cessé de se mon-
trer favorables à l'exécution du canal, malgré l'hosti-
lité déclarée de lord Palmerston.
» Cette attitude différente des membres les plus im-
portants du ministère anglais sur une question que
J'emperetir Napoléon a posée lui même d'une manière
fort nette, dans une occasion récente, fait au cabinet
une position très-difficile, dans laquelle on ne pense pas
qu'il puisse se maintenir longtemps. Du reste, elle
éclaire d'un jour certain les difficultés qui peuvent exis-
ter, d'un autre côté, sur cette même question, entre le
gouvernement français et le gouvernement anglais. On
a parlé, il y a quelques jours, d'une note peu accom-
modante que le dernier aurait envoyée à Paris , pour
déclarer, au nom des intérêts anglais, l'opposition du
gouvernement à l'exécution du canal de Suez. Cela ne
pouvait pas être exact. Une note semblable n'a pas pu
exister. Le seul représentant du gouvernement anglais
auprès des autres puissances est le ministre des affaires
étrangères, lord John Russell. Il n'aurait pas écrit la
déclaration qu'on lui a attribuée.
» Dans l'état des choses, on ne peut pas dire qu'il y
ait un conflit entre les gouvernements français et an-
glais, sur la question de Suez. Des membres de ce der-
nier gouvernement, trop considérables par leur position
politique pour qu'il ne soit pas tenu compte de leur
opinion , pensent de l'entreprise ce qu'en pense la
France. Le dissentiment existe réellement, ainsi que
les difficultés qui peuvent en résulter, entre le gouver-
nement français et lord Palmerston. Il est vrai que sa
position de chef du cabinet assure à ce dernier une in-
fluence souvent prépondérante sur la direction des af-
faires. Cela donne à la situation une certaine gravité.
Si l'Empereur et son gouvernement soutiennent expli-
citement et fermement, comme on l'annonce, le projet
de M. de Lesseps et en réclament la prompte exécution,
lord Palmerston se verra dans la nécessité d'abandonner
sa résistance à ce projet, ou de modifier la composition
de son ministère; car il n'est pas probable que lord
John Russel consente à se faire, en sa qualité de se-
crétaire d'Etat pour les affaires étrangères, l'organe de
cette résistance auprès de la France. Que si lord Pal-
merston se séparait de lord John Russell, ce serait une
grosse affaire pour lui d'avoir à remplacer le ministre
du cabinet le plus important par sa position person-
nelle.
D Il s'affaiblira't sensiblement par cette rupture, en
rejetant dans l'opposition, sur une question qui n'est
pas sans avoir de vifs partisans en Angleterre, lord John
Russel, qui dispose d'ailleurs, on le sait, d'un certain
nombre de voix dans la chambre des Communes.
Ii Telle est la situation du cabinet anglais. Elle devien-
dra d'autant plus délicate et difficile, que l'Empereur
et son gouvernement se prononceront plus fermement
contre la prétention d'empêcher les travaux du canal
de Suez et pour la complète exécution de cette entre-
prise. Or, tout porte à croire que les résolutions de
l'Empereur, sur ce point, sont très-arrêtées, et qu'après
avoir promis son concours à M. de Lesseps, il ne l'a-
bandonnera pas. D
En général, cette appréciation du correspondant de
l'Indépendance nous parait exacte ; mais nous ne
croyons pas que la question de Suez amène, dans le
cabinet anglais, la rupture que l'on craint. Aux mem-
bres du ministère qui se sont associés aux opinions
de lord John Russel et de M. Gladstone, on sait qu'il
faut ajouter M. Milner Gibson, ministre du commerce,
qui les a très-énergiquement appuyées de sa parole, et
M. Sidney Herbert, ministre de la guerre, qui a voté
pour la motion de M. Rœbuck. En dehors du cabinet,
il faut compter dans les mêmes opinions les orateurs
les plus influents de la majorité libérale, sir James
Graliam, sir Robert Peel, M. Rœbuck, MM. Bright,
Cobden, l'amiral sir Ch. Napier, qu'on n'accusera point
d'un défaut de sollicitude pour la grandeur anglaise,
etc., etc., etc.
Tout nous porte donc à croire que sur cette question
lord Palmerston ne voudra pas désorganiser à la fois
son cabinet et la majorité libérale; qu'il commence à
comprendre lui-même, en présence des événements
actuels, l'avantage que présente à son pays une plus
facile communication entre l'Orient et l'Occidéllt, et
les symptômes de ces nouvelles dispositions se lais-
sent déjà apercevoir. J. MOriGIN.
J. MONCIN.
marqué. Il s'agit du percement de l'isthme de Suez. Lord
Palmerston a toujours parlé contre le projet de M. Les-
seps, en prétendant se placer au point de vue exclusif
des intérêts anglais, en cas de guerre, particulièrement
avec la France. D'autres ministres, au contraire, notam-
ment lord John Russell et M. Gladstone, ont hautement
reconnu le vrai caractère de cette grande et belle en-
treprise. Ils ont vu, dans le canal maritime de Suez, une
des plus nobles œuvres de ce siècle voué aux progrès
utiles, un magnifique instrument de civilisation, une
source féconde de nouvelles richesses pour l'Europe
d'immenses avantages pour le monde entier.
Il A tous ces titres, ils soutenaient cette œuvre d'in-
térêt universel. Mais en outre, acceptant le point de
vue anglais, et s'appuyant alors sur les lumières et les
délibérations de toutes les grandes villes manufactu-
rières ou commerciales de tous les ports de l'Angleterre,
ils ont réclamé pour leur pays même comme pour les
autres parties du monde l'exécution du canal de Suez.
Un discours fort beau et très-explicite de lord John Rus-
sell, dans la chambre des Communes, appuyant chau-
dement des vœux émis dans des meetings qui réunis-
saient l'élite de la population de Liverpool, de Manches-
ter, etc., est resté présent à toutes les mémoires
M. Gladstone a plaidé la cause devant la chambre, avec
cette richesse et cette puissance de langage qui le font
généralement reconnaître pour le premier orateur de
l'Angleterre.
Il Avec quelque facilité que certains hommes politiques
changent d'opinion et de langage, suivant les circons-
tances, en Angleterre, il eût été bien difficile à lord
John Russell et à M. Gladstone de répudier aujourd'hui
leurs sympathies éclairées et proclamées avec tant d'é-
clat, sur la question du percement de l'isthme de Suez,
qui se présente aujourd'hui dans les mêmes conditions
que quand ils en poursuivaient le succès. Aussi n'ont-ils
pas, il faut leur rendre cette justice, cessé de se mon-
trer favorables à l'exécution du canal, malgré l'hosti-
lité déclarée de lord Palmerston.
» Cette attitude différente des membres les plus im-
portants du ministère anglais sur une question que
J'emperetir Napoléon a posée lui même d'une manière
fort nette, dans une occasion récente, fait au cabinet
une position très-difficile, dans laquelle on ne pense pas
qu'il puisse se maintenir longtemps. Du reste, elle
éclaire d'un jour certain les difficultés qui peuvent exis-
ter, d'un autre côté, sur cette même question, entre le
gouvernement français et le gouvernement anglais. On
a parlé, il y a quelques jours, d'une note peu accom-
modante que le dernier aurait envoyée à Paris , pour
déclarer, au nom des intérêts anglais, l'opposition du
gouvernement à l'exécution du canal de Suez. Cela ne
pouvait pas être exact. Une note semblable n'a pas pu
exister. Le seul représentant du gouvernement anglais
auprès des autres puissances est le ministre des affaires
étrangères, lord John Russell. Il n'aurait pas écrit la
déclaration qu'on lui a attribuée.
» Dans l'état des choses, on ne peut pas dire qu'il y
ait un conflit entre les gouvernements français et an-
glais, sur la question de Suez. Des membres de ce der-
nier gouvernement, trop considérables par leur position
politique pour qu'il ne soit pas tenu compte de leur
opinion , pensent de l'entreprise ce qu'en pense la
France. Le dissentiment existe réellement, ainsi que
les difficultés qui peuvent en résulter, entre le gouver-
nement français et lord Palmerston. Il est vrai que sa
position de chef du cabinet assure à ce dernier une in-
fluence souvent prépondérante sur la direction des af-
faires. Cela donne à la situation une certaine gravité.
Si l'Empereur et son gouvernement soutiennent expli-
citement et fermement, comme on l'annonce, le projet
de M. de Lesseps et en réclament la prompte exécution,
lord Palmerston se verra dans la nécessité d'abandonner
sa résistance à ce projet, ou de modifier la composition
de son ministère; car il n'est pas probable que lord
John Russel consente à se faire, en sa qualité de se-
crétaire d'Etat pour les affaires étrangères, l'organe de
cette résistance auprès de la France. Que si lord Pal-
merston se séparait de lord John Russell, ce serait une
grosse affaire pour lui d'avoir à remplacer le ministre
du cabinet le plus important par sa position person-
nelle.
D Il s'affaiblira't sensiblement par cette rupture, en
rejetant dans l'opposition, sur une question qui n'est
pas sans avoir de vifs partisans en Angleterre, lord John
Russel, qui dispose d'ailleurs, on le sait, d'un certain
nombre de voix dans la chambre des Communes.
Ii Telle est la situation du cabinet anglais. Elle devien-
dra d'autant plus délicate et difficile, que l'Empereur
et son gouvernement se prononceront plus fermement
contre la prétention d'empêcher les travaux du canal
de Suez et pour la complète exécution de cette entre-
prise. Or, tout porte à croire que les résolutions de
l'Empereur, sur ce point, sont très-arrêtées, et qu'après
avoir promis son concours à M. de Lesseps, il ne l'a-
bandonnera pas. D
En général, cette appréciation du correspondant de
l'Indépendance nous parait exacte ; mais nous ne
croyons pas que la question de Suez amène, dans le
cabinet anglais, la rupture que l'on craint. Aux mem-
bres du ministère qui se sont associés aux opinions
de lord John Russel et de M. Gladstone, on sait qu'il
faut ajouter M. Milner Gibson, ministre du commerce,
qui les a très-énergiquement appuyées de sa parole, et
M. Sidney Herbert, ministre de la guerre, qui a voté
pour la motion de M. Rœbuck. En dehors du cabinet,
il faut compter dans les mêmes opinions les orateurs
les plus influents de la majorité libérale, sir James
Graliam, sir Robert Peel, M. Rœbuck, MM. Bright,
Cobden, l'amiral sir Ch. Napier, qu'on n'accusera point
d'un défaut de sollicitude pour la grandeur anglaise,
etc., etc., etc.
Tout nous porte donc à croire que sur cette question
lord Palmerston ne voudra pas désorganiser à la fois
son cabinet et la majorité libérale; qu'il commence à
comprendre lui-même, en présence des événements
actuels, l'avantage que présente à son pays une plus
facile communication entre l'Orient et l'Occidéllt, et
les symptômes de ces nouvelles dispositions se lais-
sent déjà apercevoir. J. MOriGIN.
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