Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
380 L'ISTHME DE SUEZ,
voués à la conservation de l'intimité entre les deux
nations. Nous venons encore de soumettre à nos
lecteurs un excellent article du Siècle dans ce sens,
qu'on n'accusera point de sentiments hostiles contre
notre grande voisine. Nous en pouvons dire autant
de la Revue des deux Mondes et de l'écrivain très-distin-
gué et très-connu, d'un article que ce recueil vient
de faire paraître sous ce titre : De VAlliance an-
glaise. Cet écrivain est M. Charles de Rémusat, dont
la vie tout entière atteste les principes politi-
ques. Fidèle à lui-même, il développe dans ce tra-
vail les raisons de tout ordre qui doivent maintenir
la paix et l'entente entre deux des plus grandes
puissances de l'Occident. Mais en même temps, et
malgré sa bienveillance marquée pour les tendances
de nos voisins, il ne peut dissimuler les fautes qui
lui semblent avoir été commises par le gouverne-
ment anglais, et parmi ces fautes, il n'hésite pas à
placer l'opposition faite à l'exécution du canal de
Suez. La franchise de M. de Rémusat est toujours
voilée d'atticisme; elle prend cependant ici un ca-
ractère assez prononcé pour que le gouvernement
anglais puisse prendre quelque conseil de la parole
et des avertissements d'un ami aussi éprouvé. Voici
comment s'exprime sur ce sujet l'ancien et hono-
rable ministre du roi Louis-Philippe.
JULES ROSÉ.
« Quand dans l'affaire du percement de l'isthme de
Suez, le cabinet anglais, ou plutôt son chef, s'oppose à
un projet réputé favorable au commerce du monde, et
par conséquent au commerce anglais plus qu'à tout
autre, et cela en vertu d'un préjugé mal expliqué ou
d'un intérêt tellement douteux qu'il n'a pas été reconnu
par lord John Russel et qu'il a été nié par M. Gladstone,
on peut dire que c'est une faute, et que les considéra-
tions, quelles qu'elles soient, qui pousseraient l'Angle-
terre à maintenir la clôture naturelle du nord de la mer
Rouge sont peu de chose auprès de l'inconvénient d'affi-
cher une prétention suspecte ou contraire à l'intérêt
universel et d'indisposer la France pour la vanité de
paraitre mieux écoutée qu'elle au Caire ou à Constanti-
nople. Cela est trop peu d'accord avec le système de
neutralité qu'on proclame dans des affaires plus géné-
rales, plus vraiment politiques, où l'on a semblé ne vou-
loir exercer aucune influence, ni même avoir un avis.
Enfin les Anglais savent bien que la fortune depuis un
temps ne leur a pas constamment été favorable. Leur
organisation militaire a montré dans la guerre de Cri-
mée des côtés faibles que leur franchise s'est gardée
de couvrir. Eux-mêmes ont plutôt outré que dissimulé
le mal, et les états-majors de l'orient et du centre de
l'Europe n'ont pas manqué de les prendre au mot. Les
assiégés de Sébastopol n'ont pas négligé cette occasion
de se venger et de complimenter les Français aux dé-
pens de leurs al:iés. Puis la crise de l'Inde est survenue.
Peut-être devrait-on moins remarquer la gravité de ces
troubles que le succès avec lequel ils ont été réprimés,
mais il n'en est pas moins resté sur les dangers de cet
empire lointain, sur la ruineuse pesanteur d'une pos-
session immense et précaire, sur la gravité mystérieuse
des causes qui peuvent la mettre en péril, une opinion
dans toute l'Europe, et qui n'est pas favorable à l'invio-
labilité de la puissance britannique en Asie. Voilà en-
core des raisons pour que des ministres anglais portent
dans les affaires étrangères une sollicitude prévoyante,
une intelligente bienveillance, et songent à se faire des
amis. La bonne politique se défend également d'une
froideur dédaigneuse ou d'une activité blessante. L'An-
gleterre a le sentiment de sa force, et je ne le crois pas
exagéré ; mais si elle n'a pas envie de le déployer, elle
doit veiller à l'opinion du monde et la ménager sans s'y
asservir. »
LES RUSSES AU JAPON.
Suivant une correspondance du journal Wiedomosti
(gazette russe) datée d'Irkoutsk en Sibérie, le gouver-
neur général, comte Mourawiew-Amourski, a fait une
visite à la capitale du Japon, Yeddo, avec une escadre
composée de douze navires de la marine impériale russe,
savoir : la frégate Askold, avec le pavillon du gouverneur ;
les corvettes Rinda, Gridcne, WoUwoda, Nowik, Boïarine ;
les clippers Plastonne, Djiguitte, Opritchnik; les transports
Yaponez, TVostnk et la corvette à vapeur Amerika. Jamais la
capitale du Japon n'avait vu une pareille flotte; les vais-
seaux anglais ne pouvaient s'approcher qu'à 5 milles
de la ville; les bâtiments russes, construits pour la na-
vigation sur l'Amour, et n'ayant pas beaucoup de pro-
fondeur, pouvaient s'approcher très-près de la ville, ce
qui a produit une grande sensation à Yeddo.
J. MONGIN.
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN EGYPTE.
Nous extrayons du Bulletin de l'Institut égyptien les
détails suivants, à propos d'objets recueillis par M. Ma-
riette sur une momie que le savant archéologue a trou-
vée à Thèbes :
« Ces objets, au nombre d'une quarantaine, sont en
or, et la plupart enrichis de pierres rares incrustées
par une sorte de travail de mosaïque, dans des cloisons
d'or. Les principaux sont :
» 1° Une dizaine de bracelets en or ; ce sont des bra-
celets de jambes, et ils ont été effectivement trouvés
aux jambes de la momie ;
» 2" Deux bracelets formés de perles fines enfilées
sur des fils d'or ;
» 3' Un bracelet du style le plus fin, formé de pla-
ques d'or sur lesquelles sont ménagées des représenta-
tions mythologiques , le fond est en lapis lazuli ;
» 4° Un diadème maintenu sur la tête par une épaisse
tresse de la chevelure ; il est en or avec mosaïques et
torsades massives ; au sommet, deux sphinx sont en
présence d'une boîte taillée en forme de cartouche
royal ;
» 5° Un beau miroir avec ornements en or, le miroir
voués à la conservation de l'intimité entre les deux
nations. Nous venons encore de soumettre à nos
lecteurs un excellent article du Siècle dans ce sens,
qu'on n'accusera point de sentiments hostiles contre
notre grande voisine. Nous en pouvons dire autant
de la Revue des deux Mondes et de l'écrivain très-distin-
gué et très-connu, d'un article que ce recueil vient
de faire paraître sous ce titre : De VAlliance an-
glaise. Cet écrivain est M. Charles de Rémusat, dont
la vie tout entière atteste les principes politi-
ques. Fidèle à lui-même, il développe dans ce tra-
vail les raisons de tout ordre qui doivent maintenir
la paix et l'entente entre deux des plus grandes
puissances de l'Occident. Mais en même temps, et
malgré sa bienveillance marquée pour les tendances
de nos voisins, il ne peut dissimuler les fautes qui
lui semblent avoir été commises par le gouverne-
ment anglais, et parmi ces fautes, il n'hésite pas à
placer l'opposition faite à l'exécution du canal de
Suez. La franchise de M. de Rémusat est toujours
voilée d'atticisme; elle prend cependant ici un ca-
ractère assez prononcé pour que le gouvernement
anglais puisse prendre quelque conseil de la parole
et des avertissements d'un ami aussi éprouvé. Voici
comment s'exprime sur ce sujet l'ancien et hono-
rable ministre du roi Louis-Philippe.
JULES ROSÉ.
« Quand dans l'affaire du percement de l'isthme de
Suez, le cabinet anglais, ou plutôt son chef, s'oppose à
un projet réputé favorable au commerce du monde, et
par conséquent au commerce anglais plus qu'à tout
autre, et cela en vertu d'un préjugé mal expliqué ou
d'un intérêt tellement douteux qu'il n'a pas été reconnu
par lord John Russel et qu'il a été nié par M. Gladstone,
on peut dire que c'est une faute, et que les considéra-
tions, quelles qu'elles soient, qui pousseraient l'Angle-
terre à maintenir la clôture naturelle du nord de la mer
Rouge sont peu de chose auprès de l'inconvénient d'affi-
cher une prétention suspecte ou contraire à l'intérêt
universel et d'indisposer la France pour la vanité de
paraitre mieux écoutée qu'elle au Caire ou à Constanti-
nople. Cela est trop peu d'accord avec le système de
neutralité qu'on proclame dans des affaires plus géné-
rales, plus vraiment politiques, où l'on a semblé ne vou-
loir exercer aucune influence, ni même avoir un avis.
Enfin les Anglais savent bien que la fortune depuis un
temps ne leur a pas constamment été favorable. Leur
organisation militaire a montré dans la guerre de Cri-
mée des côtés faibles que leur franchise s'est gardée
de couvrir. Eux-mêmes ont plutôt outré que dissimulé
le mal, et les états-majors de l'orient et du centre de
l'Europe n'ont pas manqué de les prendre au mot. Les
assiégés de Sébastopol n'ont pas négligé cette occasion
de se venger et de complimenter les Français aux dé-
pens de leurs al:iés. Puis la crise de l'Inde est survenue.
Peut-être devrait-on moins remarquer la gravité de ces
troubles que le succès avec lequel ils ont été réprimés,
mais il n'en est pas moins resté sur les dangers de cet
empire lointain, sur la ruineuse pesanteur d'une pos-
session immense et précaire, sur la gravité mystérieuse
des causes qui peuvent la mettre en péril, une opinion
dans toute l'Europe, et qui n'est pas favorable à l'invio-
labilité de la puissance britannique en Asie. Voilà en-
core des raisons pour que des ministres anglais portent
dans les affaires étrangères une sollicitude prévoyante,
une intelligente bienveillance, et songent à se faire des
amis. La bonne politique se défend également d'une
froideur dédaigneuse ou d'une activité blessante. L'An-
gleterre a le sentiment de sa force, et je ne le crois pas
exagéré ; mais si elle n'a pas envie de le déployer, elle
doit veiller à l'opinion du monde et la ménager sans s'y
asservir. »
LES RUSSES AU JAPON.
Suivant une correspondance du journal Wiedomosti
(gazette russe) datée d'Irkoutsk en Sibérie, le gouver-
neur général, comte Mourawiew-Amourski, a fait une
visite à la capitale du Japon, Yeddo, avec une escadre
composée de douze navires de la marine impériale russe,
savoir : la frégate Askold, avec le pavillon du gouverneur ;
les corvettes Rinda, Gridcne, WoUwoda, Nowik, Boïarine ;
les clippers Plastonne, Djiguitte, Opritchnik; les transports
Yaponez, TVostnk et la corvette à vapeur Amerika. Jamais la
capitale du Japon n'avait vu une pareille flotte; les vais-
seaux anglais ne pouvaient s'approcher qu'à 5 milles
de la ville; les bâtiments russes, construits pour la na-
vigation sur l'Amour, et n'ayant pas beaucoup de pro-
fondeur, pouvaient s'approcher très-près de la ville, ce
qui a produit une grande sensation à Yeddo.
J. MONGIN.
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN EGYPTE.
Nous extrayons du Bulletin de l'Institut égyptien les
détails suivants, à propos d'objets recueillis par M. Ma-
riette sur une momie que le savant archéologue a trou-
vée à Thèbes :
« Ces objets, au nombre d'une quarantaine, sont en
or, et la plupart enrichis de pierres rares incrustées
par une sorte de travail de mosaïque, dans des cloisons
d'or. Les principaux sont :
» 1° Une dizaine de bracelets en or ; ce sont des bra-
celets de jambes, et ils ont été effectivement trouvés
aux jambes de la momie ;
» 2" Deux bracelets formés de perles fines enfilées
sur des fils d'or ;
» 3' Un bracelet du style le plus fin, formé de pla-
ques d'or sur lesquelles sont ménagées des représenta-
tions mythologiques , le fond est en lapis lazuli ;
» 4° Un diadème maintenu sur la tête par une épaisse
tresse de la chevelure ; il est en or avec mosaïques et
torsades massives ; au sommet, deux sphinx sont en
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royal ;
» 5° Un beau miroir avec ornements en or, le miroir
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