Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1859 15 novembre 1859
Description : 1859/11/15 (A4,N82). 1859/11/15 (A4,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529517r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 349
serait déjà très-dur, mais pourtant exécutable. Quant au
matériel, c'est tout simplement une impossibilité. On ne
déplace pas ainsi en quinze jours, en plein désert, tant
de machines, tant d'autres objets d'outillage, dont le
port et l'installation avaient coûté des mois entiers, sans
parler de l'énormité des frais de transport. Ces nouveaux
frais et ces pertes d'argent, ajoutés à la perte de temps,
devraient-ils être imposés à la Compagnie du canal,
lorsque la lettre vizirielle laisse la question même de
l'entreprise en suspens, et n'ose pas encore la trancher
contre M. de Lesseps?
» Le pacha d'Egypte regrettera donc d'avoir, en cette
occasion, outrepassé les bornes de l'obéissance, et le
corps consulaire devra lui-même revenir sur la conces-
sion que la surprise et un désir exagéré de conciliation
lui ont fait faire. »
Après citation de la lettre à M. Surur, l'écrivain
continue :
« Habitués à voir M. Sabatier déployer en Egypte
l'énergie de son éducation militaire et se faire honneur
de suivre les exemples de fermeté de l'honorable
M. Thouvenel, nous ne saurions dissimuler l'étonnement
que nous a causé la lecture de cette lettre. Nous cher-
chons inutilement à nous expliquer les motifs de cet
abandon, au moins apparent, d'une si grande affaire. Le
représentant de la France pouvait-il la croire enterrée
par la soumission du vice-roi à une simple lettre minis-
térielle, ou bien, cette lettre faisant entrevoir que la
question pourrait être examinée et traitée directement
par la Porte, avait-il jugé que c'était là une chance
plutôt favorable que contraire? Nous voulons le croire,
ou plutôt nous ne chercherons pas à pénétrer les secrets
de la diplomatie. Mais il y a là une autre question inté-
ressant, comme principe, la sûreté et les biens de nos
nationaux. Dans toute l'étendue de l'empire ottoman,
les Français jouissent d'immunités connues sous le nom
de capitulations, qui les enlèvent à la police turque, hors
certains cas de flagrant délit et certains crimes excep-
tionnels, tels que l'invasion d'un harem.
» Le consul général de France pouvait-il abandonner
à cette justice sommaire et dépourvue de garanties, aux
cavas ou gendarmes égyptiens, les employés et ouvriers
du canal qui auraient été en retard d'évacuer le terrain ?
Ce fait n'eût-il pas créé un précédent qui aurait pu être
opposé un jour à nos compatriotes et créer de sérieux
conflits?
p Heureusement l'on assure qu'une dépêche de Paris
a dû arriver à Alexandrie et faire surseoir à l'exécution
d'ordres moralement trop rigoureux et matériellement
impraticables. La grave question des capitulations sera
ainsi sauvegardée, et M. Sabatier, dont nous honorons
les intentions, mais dont nous devons regretter l'erreur,
aura trouvé une force qui l'aidera à réparer pleinement
l'atteinte qu'une puissance jalouse avait voulu porter au
nom français.
« E. Roux. »
LA GAZETTE DE FRANCE, 7 novembre :
« Le percement du canal de Suez n'a trouvé d'adver-
saires nulle part, si ce n'est dans le cabinet de Saint-
James. Je dis le cabinet, parce que cette opposition a un
caractère de rivalité purement politique, et qu'en An-
gleterre, tout ce qu'il y a d'intelligent et de libre de
passions, a souscrit à l'œuvre magnifique de M. Ferdi-
nand de Lesseps.
» Le canal de Suez est devenu un besoin non-seule-
ment pour l'Europe, mais pour le monde. Le prochain
congrès, il faut l'espérer, mettra un terme à toutes les
mauvaises difficultés de la jalouse Angleterre.
» FRÉDÉRIC BILLOT. X
L'OPINION NATIONALE, même date, publie l'extrait
d'une seconde lettre de M. Sabatier avec ces expli-
cations :
« Nous recevons de nouveaux détails sur l'étrange
attitude prise par le consul général de France en Égypie,
à la suite de la mission de Moukthar -Bey.
D La lettre de M. Surur, vice consul de France à
Damiette, à M. Laroche chargé de suivre les travaux
de la Compagnie, avait motivé, de la part de cet ingé-
nieur, une protestation comme Français et comme
chargé des intérêts de la Compagnie du canal.
» A cette lettre, M. Sabatier a répliqué par une ré-
ponse dans laquelle, s'appuyant sur les ordres émanés
de Constantinople, il renouvelle aux agents de la Com
pagnie l'injonction de se soumettre aux intimations
des agents égyptiens, en des termes qui semblent
maintenir cette étrange doctrine que les Européens sont
soumis, en dépit des capitulations, aux arrêts de la
justice orientale. Voici, à cet égard, les paroles tex-
tuelles de M. Sabatier :
«Mais il faut que les travaux cessent, etje compte assez
sur la modération et la prudence de M. Laroche lui-
même, pour être certain qu'on ne sera pas obligé de re-
courir à son endroit à des mesures de rigueur qui au
raient d'ailleurs l'approbation la plus complète du con-
sulat général.
» Recevez, etc.
» Signé : R. SABATIER. »
« Un pareil abandon des droits de nos compatriotes a
quelque chose d'inouï. 11 est impossible que cette affaire
en reste là.
» AD. GuÉnOULT. n
Le SIÈCLE du 8 novembre reprend le texte qui lui a
été fourni par l'Opinion nationale de la veille :
» Déjà nous avions signalé les circulaires de M. Saba-
tier, consul général de France en Egypte. Les paroles
qu'on lui prête sont telles qu'il est difficile de les ad-
mettre. « Il faut, aurait-il dit en réponse à la protesta-
tion des ingénieurs et du chargé d'affaires de la Com-
pagnie, il faut que les travaux cessent, et que l'on compte
assez sur la modération et la prudence de M. Laroche lui-
même, pour être certain qu'on ne sera pas obligé de re-
courir à son endroit à des mesures de rigueur qui auraient
d'ailleurs l'approbation la plus complète du consulat gé-
néral. » Nous voulons encore croire que ce langage n'a
pas été tenu. Comme le fait observer YOpinion nationale,
ce serait l'abandon, par un consul de France, de tous
les droits de nos compatriotes. »
serait déjà très-dur, mais pourtant exécutable. Quant au
matériel, c'est tout simplement une impossibilité. On ne
déplace pas ainsi en quinze jours, en plein désert, tant
de machines, tant d'autres objets d'outillage, dont le
port et l'installation avaient coûté des mois entiers, sans
parler de l'énormité des frais de transport. Ces nouveaux
frais et ces pertes d'argent, ajoutés à la perte de temps,
devraient-ils être imposés à la Compagnie du canal,
lorsque la lettre vizirielle laisse la question même de
l'entreprise en suspens, et n'ose pas encore la trancher
contre M. de Lesseps?
» Le pacha d'Egypte regrettera donc d'avoir, en cette
occasion, outrepassé les bornes de l'obéissance, et le
corps consulaire devra lui-même revenir sur la conces-
sion que la surprise et un désir exagéré de conciliation
lui ont fait faire. »
Après citation de la lettre à M. Surur, l'écrivain
continue :
« Habitués à voir M. Sabatier déployer en Egypte
l'énergie de son éducation militaire et se faire honneur
de suivre les exemples de fermeté de l'honorable
M. Thouvenel, nous ne saurions dissimuler l'étonnement
que nous a causé la lecture de cette lettre. Nous cher-
chons inutilement à nous expliquer les motifs de cet
abandon, au moins apparent, d'une si grande affaire. Le
représentant de la France pouvait-il la croire enterrée
par la soumission du vice-roi à une simple lettre minis-
térielle, ou bien, cette lettre faisant entrevoir que la
question pourrait être examinée et traitée directement
par la Porte, avait-il jugé que c'était là une chance
plutôt favorable que contraire? Nous voulons le croire,
ou plutôt nous ne chercherons pas à pénétrer les secrets
de la diplomatie. Mais il y a là une autre question inté-
ressant, comme principe, la sûreté et les biens de nos
nationaux. Dans toute l'étendue de l'empire ottoman,
les Français jouissent d'immunités connues sous le nom
de capitulations, qui les enlèvent à la police turque, hors
certains cas de flagrant délit et certains crimes excep-
tionnels, tels que l'invasion d'un harem.
» Le consul général de France pouvait-il abandonner
à cette justice sommaire et dépourvue de garanties, aux
cavas ou gendarmes égyptiens, les employés et ouvriers
du canal qui auraient été en retard d'évacuer le terrain ?
Ce fait n'eût-il pas créé un précédent qui aurait pu être
opposé un jour à nos compatriotes et créer de sérieux
conflits?
p Heureusement l'on assure qu'une dépêche de Paris
a dû arriver à Alexandrie et faire surseoir à l'exécution
d'ordres moralement trop rigoureux et matériellement
impraticables. La grave question des capitulations sera
ainsi sauvegardée, et M. Sabatier, dont nous honorons
les intentions, mais dont nous devons regretter l'erreur,
aura trouvé une force qui l'aidera à réparer pleinement
l'atteinte qu'une puissance jalouse avait voulu porter au
nom français.
« E. Roux. »
LA GAZETTE DE FRANCE, 7 novembre :
« Le percement du canal de Suez n'a trouvé d'adver-
saires nulle part, si ce n'est dans le cabinet de Saint-
James. Je dis le cabinet, parce que cette opposition a un
caractère de rivalité purement politique, et qu'en An-
gleterre, tout ce qu'il y a d'intelligent et de libre de
passions, a souscrit à l'œuvre magnifique de M. Ferdi-
nand de Lesseps.
» Le canal de Suez est devenu un besoin non-seule-
ment pour l'Europe, mais pour le monde. Le prochain
congrès, il faut l'espérer, mettra un terme à toutes les
mauvaises difficultés de la jalouse Angleterre.
» FRÉDÉRIC BILLOT. X
L'OPINION NATIONALE, même date, publie l'extrait
d'une seconde lettre de M. Sabatier avec ces expli-
cations :
« Nous recevons de nouveaux détails sur l'étrange
attitude prise par le consul général de France en Égypie,
à la suite de la mission de Moukthar -Bey.
D La lettre de M. Surur, vice consul de France à
Damiette, à M. Laroche chargé de suivre les travaux
de la Compagnie, avait motivé, de la part de cet ingé-
nieur, une protestation comme Français et comme
chargé des intérêts de la Compagnie du canal.
» A cette lettre, M. Sabatier a répliqué par une ré-
ponse dans laquelle, s'appuyant sur les ordres émanés
de Constantinople, il renouvelle aux agents de la Com
pagnie l'injonction de se soumettre aux intimations
des agents égyptiens, en des termes qui semblent
maintenir cette étrange doctrine que les Européens sont
soumis, en dépit des capitulations, aux arrêts de la
justice orientale. Voici, à cet égard, les paroles tex-
tuelles de M. Sabatier :
«Mais il faut que les travaux cessent, etje compte assez
sur la modération et la prudence de M. Laroche lui-
même, pour être certain qu'on ne sera pas obligé de re-
courir à son endroit à des mesures de rigueur qui au
raient d'ailleurs l'approbation la plus complète du con-
sulat général.
» Recevez, etc.
» Signé : R. SABATIER. »
« Un pareil abandon des droits de nos compatriotes a
quelque chose d'inouï. 11 est impossible que cette affaire
en reste là.
» AD. GuÉnOULT. n
Le SIÈCLE du 8 novembre reprend le texte qui lui a
été fourni par l'Opinion nationale de la veille :
» Déjà nous avions signalé les circulaires de M. Saba-
tier, consul général de France en Egypte. Les paroles
qu'on lui prête sont telles qu'il est difficile de les ad-
mettre. « Il faut, aurait-il dit en réponse à la protesta-
tion des ingénieurs et du chargé d'affaires de la Com-
pagnie, il faut que les travaux cessent, et que l'on compte
assez sur la modération et la prudence de M. Laroche lui-
même, pour être certain qu'on ne sera pas obligé de re-
courir à son endroit à des mesures de rigueur qui auraient
d'ailleurs l'approbation la plus complète du consulat gé-
néral. » Nous voulons encore croire que ce langage n'a
pas été tenu. Comme le fait observer YOpinion nationale,
ce serait l'abandon, par un consul de France, de tous
les droits de nos compatriotes. »
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