Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1859 15 novembre 1859
Description : 1859/11/15 (A4,N82). 1859/11/15 (A4,N82).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529517r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
346 L'ISTHME DE SUEZ.
politique astucieuse, et de l'inviter sérieusement à su-
bordonner aux intérêts sacrés de tous, les intérêts com-
merciaux de quelques marchands de la Cité ?
) Il est temps que le gouvernement anglais ait le cou-
rage de son égoïsme, et que, s'il prétend à la domination
absolue de l'Europe, il l'avoue hautement, et subisse,
quelles qu'elles soient, les conséquences de ses préten-
tions. Il faudra alors ou que l'Europe vaincue s'incline, ou
que cette politique égoïste soit répudiée par l'Angleterre ;
mais l'Europe, la France la première, ne peut craindre
une semblable humiliation, et les tuteurs de l'Angleterre
ne doivent se faire nulle illusion à cet égard.
» AUGUSTE POITEVIN. »
LES FRANÇAIS EN COCHINCHINE.
Au moment où les nations de l'extrême Orient ou-
vraient enfin leurs portes mystérieuses aux nations
civilisées de la lointaine Europe, la France ne pouvait
laisser ce grand événement s'accomplir sans se mé-
nager aussi ses moyens d'influence et d'action sur
ces vastes marchés asiatiques qui , dans un temps
plus ou moins prochain, offriront au commerce et à
l'activité industrieuse du monde une sphère inconnue
et presque sans limite.
Après avoir fait briller le pavillon français jusqu'au
sein du Céleste Empire, notre gouvernement s'est
rappelé les vieux titres de la France en Cochinchine,
et il a envoyé son escadre pour préparer et conquérir
le berceau d'un établissement français dans ces mers
opulentes.
L'ouverture de l'isthme de Suez est le complément
naturel et nécessaire de cette politique, de cette pré-
voyance. C'est par cette voie abrégée que notre com-
merce peut eiffcacement et utilement communiquer
avec ces contrées.
Nous avons suivi avec intérêt et fierté les luttes
soutenues par cette poignée de nos soldats qui, sous
les murs de Tourane, comme dans les plaines d'Italie,
soutenaient et rehaussaient l'honneur de leur dra-
peau.
Nous avons espéré un instant que la cour annamite
comprenait enfin la nécessité de la paix et celle de sa
résignation à se mettre en rapport avec une civilisa-
tion dont aile craint encore l'ascendant. Ces espé-
rances sont trompées, et une nouvelle affaire rouvre
pour nos troupes la carrière des combats. Les garan-
ties réclamées par la France n'en seront que plus
complètes. Voici comment, sous ce titre : Une nouvelle
victoire en Cochinchine, la Patrie rend compte de l'é-
vénement qui vient de signaler, une fois de plus,
notre présence sur cette terre où, sans doute, nos
couleurs nationales sont arborées désormais sans es-
prit de retour :
JULES ROSÉ.
« Le mois de septembre est favorable à nos armes
sur les côtes de la Cochinchine. Il fut marqué, l'an der-
nier, par le brillant coup de main sur la rade et la ville
de Tourane; il se signale, cette année, par une nouvelle
victoire.
» Le 15 septembre, en effet, a eu lieu un engagement
entre le corps expéditionnaire franco-espagnol et les
troupes annamites. Cette fois encore les soldats de la
civilisation l'ont emporté sur ceux de la barbarie, et le
sang qui vient de couler ne sera pas infécond.
» La lutte a été sérieuse. De formidables retranche-
ments avaient été construits à loisir pendant les lon-
gues négociations, et ils étaient défendus par quarante
pièces d'artillerie très-bien fabriquées, dont plusieurs
d'un gros calibre et toutes servies avec une certaine ha.
bileté.
» Pour triompher de tels obstacles, les troupes alliées
étaient en petit nombre et rudement éprouvées par d'in-
cessants travaux et les influences du climat. Mais le
courage et l'énergie suppléent à tout, et le camp en-
nemi a été abordé, à la pointe du jour, par trois colonnes
d'attaque que conduisaient, à la droite, le vice-amiral
Rigault de Genouilly, à la gauche, le contre-amiral
Reynaud. En peu d'instants, le camp a été enlevé.
» Nous avons perdu huit hommes et eu vingt blessés.
Les pertes des Annamites ont été comparativement im-
menses, parce qu'ils se sont montrés avec résolution et
avec ensemble, c'est une justice qu'il faut leur ren-
dre, - jusqu'au moment où ils ont été contraints de
battre en retraite, ou plutôt de prendre la fuite. Toute
leur artillerie et leurs principaux ouvrages ont été dé-
truits, et les fuyards ont été vigoureusement poursuivis
par nos réserves.
» Ainsi, il est bien démontré, comme nous l'avions
toujours fait pressentir, que les négociations entamées
depuis plusieurs mois ont échoué, et que le canon a dû
prendre la parole après la diplomatie. »
REVUE DES JOURNAUX.
Les derniers incidents de la mission de Moukhtar-
Bey, la mémorable audience impériale du 23 octobre,
ses conséquences, et aussi les détails plus ou moins
exacts, plus ou moins hasardés qu'on en a pu re-
cueillir, continuent à occuper l'attention de la presse
française et étrangère. Elle apprécie à son point de vue
les événements qui se sont passés en Égypte après
la réunion des consuls et les résolutions qui y ont
été prises. Simple rapporteur, notre rôle consiste à
reproduire ces récits qui prennent une place notable
dans les journaux :
Le JOURNAL DES DÉBATS du 2 novembre s'exprime
sur ces événements en ces termes :
« Si le gouvernement anglais juge sa dignité inté-
ressée à s'abstenir dans le règlement des affaires d'Italie,
il parait ne pas ressentir les mêmes scrupules en se
mê'ant très-activement des affaires de l'Egypte, et par-
ticulièrement des affaires de la Compagnie de l'isthme
politique astucieuse, et de l'inviter sérieusement à su-
bordonner aux intérêts sacrés de tous, les intérêts com-
merciaux de quelques marchands de la Cité ?
) Il est temps que le gouvernement anglais ait le cou-
rage de son égoïsme, et que, s'il prétend à la domination
absolue de l'Europe, il l'avoue hautement, et subisse,
quelles qu'elles soient, les conséquences de ses préten-
tions. Il faudra alors ou que l'Europe vaincue s'incline, ou
que cette politique égoïste soit répudiée par l'Angleterre ;
mais l'Europe, la France la première, ne peut craindre
une semblable humiliation, et les tuteurs de l'Angleterre
ne doivent se faire nulle illusion à cet égard.
» AUGUSTE POITEVIN. »
LES FRANÇAIS EN COCHINCHINE.
Au moment où les nations de l'extrême Orient ou-
vraient enfin leurs portes mystérieuses aux nations
civilisées de la lointaine Europe, la France ne pouvait
laisser ce grand événement s'accomplir sans se mé-
nager aussi ses moyens d'influence et d'action sur
ces vastes marchés asiatiques qui , dans un temps
plus ou moins prochain, offriront au commerce et à
l'activité industrieuse du monde une sphère inconnue
et presque sans limite.
Après avoir fait briller le pavillon français jusqu'au
sein du Céleste Empire, notre gouvernement s'est
rappelé les vieux titres de la France en Cochinchine,
et il a envoyé son escadre pour préparer et conquérir
le berceau d'un établissement français dans ces mers
opulentes.
L'ouverture de l'isthme de Suez est le complément
naturel et nécessaire de cette politique, de cette pré-
voyance. C'est par cette voie abrégée que notre com-
merce peut eiffcacement et utilement communiquer
avec ces contrées.
Nous avons suivi avec intérêt et fierté les luttes
soutenues par cette poignée de nos soldats qui, sous
les murs de Tourane, comme dans les plaines d'Italie,
soutenaient et rehaussaient l'honneur de leur dra-
peau.
Nous avons espéré un instant que la cour annamite
comprenait enfin la nécessité de la paix et celle de sa
résignation à se mettre en rapport avec une civilisa-
tion dont aile craint encore l'ascendant. Ces espé-
rances sont trompées, et une nouvelle affaire rouvre
pour nos troupes la carrière des combats. Les garan-
ties réclamées par la France n'en seront que plus
complètes. Voici comment, sous ce titre : Une nouvelle
victoire en Cochinchine, la Patrie rend compte de l'é-
vénement qui vient de signaler, une fois de plus,
notre présence sur cette terre où, sans doute, nos
couleurs nationales sont arborées désormais sans es-
prit de retour :
JULES ROSÉ.
« Le mois de septembre est favorable à nos armes
sur les côtes de la Cochinchine. Il fut marqué, l'an der-
nier, par le brillant coup de main sur la rade et la ville
de Tourane; il se signale, cette année, par une nouvelle
victoire.
» Le 15 septembre, en effet, a eu lieu un engagement
entre le corps expéditionnaire franco-espagnol et les
troupes annamites. Cette fois encore les soldats de la
civilisation l'ont emporté sur ceux de la barbarie, et le
sang qui vient de couler ne sera pas infécond.
» La lutte a été sérieuse. De formidables retranche-
ments avaient été construits à loisir pendant les lon-
gues négociations, et ils étaient défendus par quarante
pièces d'artillerie très-bien fabriquées, dont plusieurs
d'un gros calibre et toutes servies avec une certaine ha.
bileté.
» Pour triompher de tels obstacles, les troupes alliées
étaient en petit nombre et rudement éprouvées par d'in-
cessants travaux et les influences du climat. Mais le
courage et l'énergie suppléent à tout, et le camp en-
nemi a été abordé, à la pointe du jour, par trois colonnes
d'attaque que conduisaient, à la droite, le vice-amiral
Rigault de Genouilly, à la gauche, le contre-amiral
Reynaud. En peu d'instants, le camp a été enlevé.
» Nous avons perdu huit hommes et eu vingt blessés.
Les pertes des Annamites ont été comparativement im-
menses, parce qu'ils se sont montrés avec résolution et
avec ensemble, c'est une justice qu'il faut leur ren-
dre, - jusqu'au moment où ils ont été contraints de
battre en retraite, ou plutôt de prendre la fuite. Toute
leur artillerie et leurs principaux ouvrages ont été dé-
truits, et les fuyards ont été vigoureusement poursuivis
par nos réserves.
» Ainsi, il est bien démontré, comme nous l'avions
toujours fait pressentir, que les négociations entamées
depuis plusieurs mois ont échoué, et que le canon a dû
prendre la parole après la diplomatie. »
REVUE DES JOURNAUX.
Les derniers incidents de la mission de Moukhtar-
Bey, la mémorable audience impériale du 23 octobre,
ses conséquences, et aussi les détails plus ou moins
exacts, plus ou moins hasardés qu'on en a pu re-
cueillir, continuent à occuper l'attention de la presse
française et étrangère. Elle apprécie à son point de vue
les événements qui se sont passés en Égypte après
la réunion des consuls et les résolutions qui y ont
été prises. Simple rapporteur, notre rôle consiste à
reproduire ces récits qui prennent une place notable
dans les journaux :
Le JOURNAL DES DÉBATS du 2 novembre s'exprime
sur ces événements en ces termes :
« Si le gouvernement anglais juge sa dignité inté-
ressée à s'abstenir dans le règlement des affaires d'Italie,
il parait ne pas ressentir les mêmes scrupules en se
mê'ant très-activement des affaires de l'Egypte, et par-
ticulièrement des affaires de la Compagnie de l'isthme
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