Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N81). 1859/10/01 (A4,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529516b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
328 L'ISTHME DE SUEZ,
glais lui-même est très-près de comprendre que le
moment est venu pour lui de mettre ses actes en
accord avec ses paroles et sa signarure.
ERNEST DESPLACES.
UN MANIFESTE FRANÇAIS.
Le Constitutionnel du 26 octobre a publié sur la
question de Suez des considérations étendues qui ont
produit une égale sensation dans la presse française
et dans la presse anglaise. De l'autre côté du détroit
on a voulu y voir le reflet d'une pensée plus haute.
Nous ne saurions que nous en applaudir et l'en hono-
rer davantage elle-même.
Dans tous les cas voici l'article très-important du
Constitutionnel :
« Le percement de l'isthme de Suez, cette œuvre à
laquelle sont associés les capitaux de toute l'Europe,
est plus qu'une entreprise même universelle; c'est
surtout, on ne saurait trop le répéter, une œuvre de
civilisation.
» La France s'y est particulièrement intéressée,
parce qu'elle est toujours sensible aux idées grandes
et généreuses; parce qu'elle met son honneur et sa
gloire à favoriser, dans le monde entier, tout ce qui
tend à faire régner la justice, à rapprocher les peu-
ples, à dissiper l'ignorance, à propager Je christia-
nisme.
» C'est donc avec un profond étonnement qu'on a
eu récemment la nouvelle de l'arrivée en Egypte d'un
envoyé de la Porte, chargé de réclamer la suspension
immédiate des travaux du canal, l'évacuation des
chantiers et l'enlèvement du matériel.
» L'exagération même de cette prescription dit
assez qu'elle n'est point exécutable et qu'elle ne sera
pas exécutée. Personne n'a pu l'espérer, car il n'est
pas permis, même en Orient, de fouler aux pieds avec
une telle violence les droits d'une compagnie considé-
rable où l'on compte plus de vingt mille souscripteurs
français.
» Mais l'ordre existe, et il est utile de dire comment
il a été obtenu à la Porte Ottomane, au moment où
la Turquie, échappant à peine à une effroyable cons-
piration, ne peut en conjurer les suites qu'à condition
d'opérer ces réformes financières et politiques, de fa-
voriser ces projets commerciaux et industriels qu'elle
a solennellement promis à l'époque de la guerre d'O-
rient.
» Il faut aussi faire connaître les conséquences de
cet acte et la situation favorable où se trouvent pla-
cés les intérêts de la Compagnie, par suite précisé-
ment d'une mesure qui, ayant pour objet de les com-
promettre, a dépassé de beaucoup le but que se
proposaient les adversaires du canal.
» Certes, il n'a fallu rien moins qu'une pression
des plus énergiques pour forcer le grand-vizir, ac-
tuellement remplacé, à prendre une décision si injuste
et si violente.
» Il n'a pu manquer, d'avoir la conviction du tort
que cette décision ferait au gouvernement de Cons-
tantinople dans l'opinion de l'Europe, alors qu'atten-
dant de ce gouvernement une politique de progrès,
elle le verrait inaugurer l'ère de réformes qui devrait
succéder à la conspiration heureusement avortée, par
un acte des plus rétrogades, espèce de défi porté au
monde civilisé.
» Mais il n'a pas cru pouvoir résister aux instan-
ces, aux menaces du représentant de l'Angleterre à
Constantinople.
» Il faut qu'on sache, en effet, que l'intervention de
M. Bulwer en cette circonstance n'est pas contestable.
C'est un fait acquis diplomatiquement par la déclara-
tion de la Porte. Il n'est plus possible désormais de
déguiser l'action des agents britanniques sous l'ap-
parence d'une libre décision du divan. Celui-ci se
disculpe et rejette la responsabilité de ses arrêts sur la
puissance qui les a dictés.
» Donc l'Angleterre, ou plutôt quelques hommes
d'Etat de ce pays, restent auteurs du nouvel et déci-
sif obstacle qu'on vient d'essayer vainement d'opposer
au percement de l'isthme de Suez.
» C'est ce qu'il importait aux puissances européen-
nes, et notamment à la France, de connaître officiel-
lement.
» Devront-elles s'en étonner et s'en indigner ? nul-
lement. Les Anglais sont un grand peuple. Indivi-
duellement, ils sont droits, probes, amis du progrès
de l'humanité. On les trouve accessibles à tous les
sentiments généreux, et ils s'enthousiasment volon-
tiers pour les grandes choses.
» Il n'en faut pas d'autre preuve que les adhésions
unanimes qu'ils ont accordées, dans vingt meetings,
au percement de l'isthme de Suez.
» Mais les traditions d'une ancienne politique qui
a des représentants dans le gouvernement, ne sont
point aussi libérales. Qu'on jette un coup d'œil sur la
carte du monde, et l'on verra que le travail déjà an-
cien de cette politique ne s'accorde guère avec
le principe de liberté maritime et d'expansion com-
merciale au profit de toutes les nations qui forment les
bases du projet du canal à ouvrir à travers l'isthme
de Suez.
» Un bon ingénieur qui veut creuser un tunnel
dans les flancs d'un rocher l'attaque à la fois des deux
côtés. C'est ce qu'a fait la politique dont nous par-
lons pour se rendre maîtresse unique et absolue
de la route qui conduit aux Indes, à travers la Mé-
diterranée. Que de forteresses, que de ports de guerre
érigés par ses soins persévérants sur cette route?
glais lui-même est très-près de comprendre que le
moment est venu pour lui de mettre ses actes en
accord avec ses paroles et sa signarure.
ERNEST DESPLACES.
UN MANIFESTE FRANÇAIS.
Le Constitutionnel du 26 octobre a publié sur la
question de Suez des considérations étendues qui ont
produit une égale sensation dans la presse française
et dans la presse anglaise. De l'autre côté du détroit
on a voulu y voir le reflet d'une pensée plus haute.
Nous ne saurions que nous en applaudir et l'en hono-
rer davantage elle-même.
Dans tous les cas voici l'article très-important du
Constitutionnel :
« Le percement de l'isthme de Suez, cette œuvre à
laquelle sont associés les capitaux de toute l'Europe,
est plus qu'une entreprise même universelle; c'est
surtout, on ne saurait trop le répéter, une œuvre de
civilisation.
» La France s'y est particulièrement intéressée,
parce qu'elle est toujours sensible aux idées grandes
et généreuses; parce qu'elle met son honneur et sa
gloire à favoriser, dans le monde entier, tout ce qui
tend à faire régner la justice, à rapprocher les peu-
ples, à dissiper l'ignorance, à propager Je christia-
nisme.
» C'est donc avec un profond étonnement qu'on a
eu récemment la nouvelle de l'arrivée en Egypte d'un
envoyé de la Porte, chargé de réclamer la suspension
immédiate des travaux du canal, l'évacuation des
chantiers et l'enlèvement du matériel.
» L'exagération même de cette prescription dit
assez qu'elle n'est point exécutable et qu'elle ne sera
pas exécutée. Personne n'a pu l'espérer, car il n'est
pas permis, même en Orient, de fouler aux pieds avec
une telle violence les droits d'une compagnie considé-
rable où l'on compte plus de vingt mille souscripteurs
français.
» Mais l'ordre existe, et il est utile de dire comment
il a été obtenu à la Porte Ottomane, au moment où
la Turquie, échappant à peine à une effroyable cons-
piration, ne peut en conjurer les suites qu'à condition
d'opérer ces réformes financières et politiques, de fa-
voriser ces projets commerciaux et industriels qu'elle
a solennellement promis à l'époque de la guerre d'O-
rient.
» Il faut aussi faire connaître les conséquences de
cet acte et la situation favorable où se trouvent pla-
cés les intérêts de la Compagnie, par suite précisé-
ment d'une mesure qui, ayant pour objet de les com-
promettre, a dépassé de beaucoup le but que se
proposaient les adversaires du canal.
» Certes, il n'a fallu rien moins qu'une pression
des plus énergiques pour forcer le grand-vizir, ac-
tuellement remplacé, à prendre une décision si injuste
et si violente.
» Il n'a pu manquer, d'avoir la conviction du tort
que cette décision ferait au gouvernement de Cons-
tantinople dans l'opinion de l'Europe, alors qu'atten-
dant de ce gouvernement une politique de progrès,
elle le verrait inaugurer l'ère de réformes qui devrait
succéder à la conspiration heureusement avortée, par
un acte des plus rétrogades, espèce de défi porté au
monde civilisé.
» Mais il n'a pas cru pouvoir résister aux instan-
ces, aux menaces du représentant de l'Angleterre à
Constantinople.
» Il faut qu'on sache, en effet, que l'intervention de
M. Bulwer en cette circonstance n'est pas contestable.
C'est un fait acquis diplomatiquement par la déclara-
tion de la Porte. Il n'est plus possible désormais de
déguiser l'action des agents britanniques sous l'ap-
parence d'une libre décision du divan. Celui-ci se
disculpe et rejette la responsabilité de ses arrêts sur la
puissance qui les a dictés.
» Donc l'Angleterre, ou plutôt quelques hommes
d'Etat de ce pays, restent auteurs du nouvel et déci-
sif obstacle qu'on vient d'essayer vainement d'opposer
au percement de l'isthme de Suez.
» C'est ce qu'il importait aux puissances européen-
nes, et notamment à la France, de connaître officiel-
lement.
» Devront-elles s'en étonner et s'en indigner ? nul-
lement. Les Anglais sont un grand peuple. Indivi-
duellement, ils sont droits, probes, amis du progrès
de l'humanité. On les trouve accessibles à tous les
sentiments généreux, et ils s'enthousiasment volon-
tiers pour les grandes choses.
» Il n'en faut pas d'autre preuve que les adhésions
unanimes qu'ils ont accordées, dans vingt meetings,
au percement de l'isthme de Suez.
» Mais les traditions d'une ancienne politique qui
a des représentants dans le gouvernement, ne sont
point aussi libérales. Qu'on jette un coup d'œil sur la
carte du monde, et l'on verra que le travail déjà an-
cien de cette politique ne s'accorde guère avec
le principe de liberté maritime et d'expansion com-
merciale au profit de toutes les nations qui forment les
bases du projet du canal à ouvrir à travers l'isthme
de Suez.
» Un bon ingénieur qui veut creuser un tunnel
dans les flancs d'un rocher l'attaque à la fois des deux
côtés. C'est ce qu'a fait la politique dont nous par-
lons pour se rendre maîtresse unique et absolue
de la route qui conduit aux Indes, à travers la Mé-
diterranée. Que de forteresses, que de ports de guerre
érigés par ses soins persévérants sur cette route?
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