Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N81). 1859/10/01 (A4,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529516b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 323
Sa Majesté a eu la bonté d'annoncer que des négo-
ciations étaient déjà entamées par son gouvernement
afin d'aboutir à la solution des difficultés pendantes,
et que sa haute protection était acquise aux droits et
aux intérêts de l'œuvre.
La Compagnie, à notre avis, peut et doit donc s'en
remettre avec une confiance amplement justifiée à la
ferme sollicitude de l'Empereur, au concours de ses
alliés, et attendre avec sécurité l'heureuse issue de
cette favorable et décisive situation.
ERNEST DESPLACES.
PHASE NOUVELLE.
La journée du 23 octobre restera une date mémo-
rable dans l'histoire et l'avenir du canal de Suez.
Déjà la résolution connue de l'Empereur porte ses
fruits, et, d'après tous les symptômes qui se manifes-
tent, nous pouvons entrevoir la solution prochaine de
la question à laquelle sa modération et sa fermeté
combinées viennent d'imprimer une si soudaine et si
grande impulsion.
Jusqu'ici la diplomatie anglaise avait eu beau
jeu dans l'affaire de Suez. Elle avait pour ad-
versaire une simple compagnie privée ; elle s'éver-
tuait à l'écraser sous le poids de toute la puis-
sance britannique ; elle forçait la main au gouverne-
ment ottoman, et la plus puissante de toutes ses
armes, c'était l'illusion dans laquelle elle entretenait
la Sublime Porte que le gouvernement français res-
tait ou resterait indifférent au succès ou à la chute
de ce grand projet.
Nous n'avons pas besoin de dire que ces illusions
faisaient peu d'honneur à la pénétration de ceux qui
les propageaient ou qui les subissaient. C'était peu
connaître le caractère de la politique impériale, que
supposer son indifférence pour un pareil intérêt fran-
çais et européen ; c'était ne point réfléchir sur les
témoignages nombreux de sympathie dont elle avait
honoré l'entreprise ; c'était oublier qu'elle lui était
recommandée par les vœux des peuples , par les
espérances que l'opinion universelle fondait sur son
intervention opportune, par le cri de la France en-
tière, par les instances de nos conseils géné-
raux et de nos chambres de commerce, par
la religion, par le travail, par le commerce, par
la science ; c'était vouloir ne pas tenir compte du
puissant appui que n'avaient pas cessé de prêter à
l'infatigable persévérance de M. de Lesseps toutes
les feuilles dévouées au gouvernement de l'Empereur.
Nous nous applaudissons, quant à nous, de n'avoir
jamais laissé fléchir notre confiance en cette sérénité
forte qui sait attendre, pour les saisir résolûment, le
bon moment et la bonne heure.
Le gouvernement de l'Empereur, pendant ces der-
nières années, a voulu convaincre le monde de son
respect pour l'indépendance du sultan. Il a laissé,
sans s'y mêler, s'agiter les intrigues toujours désa-
vouées aussitôt que dévoilées ; il a jugé que l'action
directe de la France ne devait intervenir qu'après le
fait, diplomatiquement acquis, d'une pression étran-
gère exercée sur la Porte, après une atteinte incon-
testable portée, par suite de cette pression, aux inté-
rêts français : sa position n'en est aujourd'hui que
plus grande et plus inattaquable.
Or, du moment que le débat est près d'être porté
devant un aréopage européen ; du moment, désor-
mais arrivé, où la France a constaté la légitimité et
la nécessité d'exercer son droit particulier de protec-
tion en faveur de ses nationaux, quelle peut être l'at-
titude de la diplomatie anglaise? Comment soutien-
dra-t-elle à la lumière du jour et devant l'Europe as-
semblée ce qu'elle se sent condamnée à cacher dans
la profondeur de ses ténèbres ?
Aussi les signes d'un changement dans cette poli-
tique militante percent-ils de toute part.
Dès le 13 octobre, le correspondant du Times signa-
lait au public anglais « l'excitation considérable et
» le mécontentement non médiocre Il ressentis à
Paris par les résultats de la mission de Mouktar-Bey,
et il ne dissimulait pas que cet incident était unani-
nement attribué à l'influence britannique.
C'était un premier avertissement à l'adresse de
lord Palmerston.
Les détails connus de l'audience impériale ont joté
un instant la panique dans la Bourse de Londres.
Nous savons de source certaine que les hommes
d'affaires regrettaient hautement ce nouveau ferment
de dissensions avec la France ; et sur la réponse
qu'ils avaient été avertis et qu'ils auraient pu, en
prêtant leurs voix aux véritables intérêts de leur
pays, épargner à sa politique ce déplorable embarras,
ils exprimaient l'opinion que cette politique était
désormais aussi insoutenable que dangereuse pour
l'Angleterre.
D'un autre côté, le Siècle, le 29 octobre, se croyait
autorisé à annoncer avec quelque certitude que
« toutes les difficultés qui avaient pu s'élever entre
» les cabinets des Tuileries et de Saint-James avaient
» été aplanies. »
Nous l'avouons, nous avions quelque peine à croire
à cette bonne nouvelle ; nous ne présumions point
surtout que la question du canal de Suez pût arriver
si promptement à cette heureuse issue dont se flatte
le Siècle. Mais notre incrédulité a été fort ébranlée par
un article du Morning-Herald qui vient de nous arri-
ver, et dont nous croyons devoir entretenir nos lec-
teurs avec quelques détails.
Ce journal était, sous la dernière administration,
l'organe semi-officiel du cabinet Derby. Il passe pour
le principal interprète du parti tory en Angleterre.
Sa Majesté a eu la bonté d'annoncer que des négo-
ciations étaient déjà entamées par son gouvernement
afin d'aboutir à la solution des difficultés pendantes,
et que sa haute protection était acquise aux droits et
aux intérêts de l'œuvre.
La Compagnie, à notre avis, peut et doit donc s'en
remettre avec une confiance amplement justifiée à la
ferme sollicitude de l'Empereur, au concours de ses
alliés, et attendre avec sécurité l'heureuse issue de
cette favorable et décisive situation.
ERNEST DESPLACES.
PHASE NOUVELLE.
La journée du 23 octobre restera une date mémo-
rable dans l'histoire et l'avenir du canal de Suez.
Déjà la résolution connue de l'Empereur porte ses
fruits, et, d'après tous les symptômes qui se manifes-
tent, nous pouvons entrevoir la solution prochaine de
la question à laquelle sa modération et sa fermeté
combinées viennent d'imprimer une si soudaine et si
grande impulsion.
Jusqu'ici la diplomatie anglaise avait eu beau
jeu dans l'affaire de Suez. Elle avait pour ad-
versaire une simple compagnie privée ; elle s'éver-
tuait à l'écraser sous le poids de toute la puis-
sance britannique ; elle forçait la main au gouverne-
ment ottoman, et la plus puissante de toutes ses
armes, c'était l'illusion dans laquelle elle entretenait
la Sublime Porte que le gouvernement français res-
tait ou resterait indifférent au succès ou à la chute
de ce grand projet.
Nous n'avons pas besoin de dire que ces illusions
faisaient peu d'honneur à la pénétration de ceux qui
les propageaient ou qui les subissaient. C'était peu
connaître le caractère de la politique impériale, que
supposer son indifférence pour un pareil intérêt fran-
çais et européen ; c'était ne point réfléchir sur les
témoignages nombreux de sympathie dont elle avait
honoré l'entreprise ; c'était oublier qu'elle lui était
recommandée par les vœux des peuples , par les
espérances que l'opinion universelle fondait sur son
intervention opportune, par le cri de la France en-
tière, par les instances de nos conseils géné-
raux et de nos chambres de commerce, par
la religion, par le travail, par le commerce, par
la science ; c'était vouloir ne pas tenir compte du
puissant appui que n'avaient pas cessé de prêter à
l'infatigable persévérance de M. de Lesseps toutes
les feuilles dévouées au gouvernement de l'Empereur.
Nous nous applaudissons, quant à nous, de n'avoir
jamais laissé fléchir notre confiance en cette sérénité
forte qui sait attendre, pour les saisir résolûment, le
bon moment et la bonne heure.
Le gouvernement de l'Empereur, pendant ces der-
nières années, a voulu convaincre le monde de son
respect pour l'indépendance du sultan. Il a laissé,
sans s'y mêler, s'agiter les intrigues toujours désa-
vouées aussitôt que dévoilées ; il a jugé que l'action
directe de la France ne devait intervenir qu'après le
fait, diplomatiquement acquis, d'une pression étran-
gère exercée sur la Porte, après une atteinte incon-
testable portée, par suite de cette pression, aux inté-
rêts français : sa position n'en est aujourd'hui que
plus grande et plus inattaquable.
Or, du moment que le débat est près d'être porté
devant un aréopage européen ; du moment, désor-
mais arrivé, où la France a constaté la légitimité et
la nécessité d'exercer son droit particulier de protec-
tion en faveur de ses nationaux, quelle peut être l'at-
titude de la diplomatie anglaise? Comment soutien-
dra-t-elle à la lumière du jour et devant l'Europe as-
semblée ce qu'elle se sent condamnée à cacher dans
la profondeur de ses ténèbres ?
Aussi les signes d'un changement dans cette poli-
tique militante percent-ils de toute part.
Dès le 13 octobre, le correspondant du Times signa-
lait au public anglais « l'excitation considérable et
» le mécontentement non médiocre Il ressentis à
Paris par les résultats de la mission de Mouktar-Bey,
et il ne dissimulait pas que cet incident était unani-
nement attribué à l'influence britannique.
C'était un premier avertissement à l'adresse de
lord Palmerston.
Les détails connus de l'audience impériale ont joté
un instant la panique dans la Bourse de Londres.
Nous savons de source certaine que les hommes
d'affaires regrettaient hautement ce nouveau ferment
de dissensions avec la France ; et sur la réponse
qu'ils avaient été avertis et qu'ils auraient pu, en
prêtant leurs voix aux véritables intérêts de leur
pays, épargner à sa politique ce déplorable embarras,
ils exprimaient l'opinion que cette politique était
désormais aussi insoutenable que dangereuse pour
l'Angleterre.
D'un autre côté, le Siècle, le 29 octobre, se croyait
autorisé à annoncer avec quelque certitude que
« toutes les difficultés qui avaient pu s'élever entre
» les cabinets des Tuileries et de Saint-James avaient
» été aplanies. »
Nous l'avouons, nous avions quelque peine à croire
à cette bonne nouvelle ; nous ne présumions point
surtout que la question du canal de Suez pût arriver
si promptement à cette heureuse issue dont se flatte
le Siècle. Mais notre incrédulité a été fort ébranlée par
un article du Morning-Herald qui vient de nous arri-
ver, et dont nous croyons devoir entretenir nos lec-
teurs avec quelques détails.
Ce journal était, sous la dernière administration,
l'organe semi-officiel du cabinet Derby. Il passe pour
le principal interprète du parti tory en Angleterre.
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