Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 307
» Ce projet a été approuvé et trouvé excellent par tous
» les gouvernements de l'Europe et spécialement par
» la France, notre grande alliée : qu'y aurait-il de
« plus malheureux que de voir naître des querelles
» à Constantinople à ce sujet entre les ambassadeurs
» de France et d'Angleterre ? »
Nous avons des raisons de croire que M. Gladstone
est loin d'avoir modifié ses opinions ; nous avons
plusieurs fois cité les paroles par lesquelles le mi-
nistre actuel des affaires étrangères, lord John Rus-
sel, s'accordait complétement avec les idées de son
illustre collègue. Nous en pouvons citer de plus ré-
centes que nous aimons à recueillir.
Le discours prononcé dernièrement à Aberdeen par
le noble lord a eu un long retentissement dans le
monde politique; le chef du Foreign-Office y a exprimé
les principes dont il a déclaré vouloir faire la règle
immuable de son administration. « Nos affaires exté-
» rieures, a-t-il dit, doivent toujours être conduites
» avec le respect dû aux droits et à l'indépendance
Il des nations étrangères. Cette règle : faites aux au-
» tres comme vous voudriez qu'il vous fût fait, n'est
» pas seulement une moralité chrétienne, elle doit
»> être la loi de notre conduite internationale. » Et
l'auditoire qui se presse autour de l'orateur couvre
cette belle déclaration de ses applaudissements. Mais
l'homme d'État ne s'arrête pas à cette généralité, il
veut spécifier encore, et c'est en ces mots qu'il ter-
mine son allocution :
« Soyez assurés en tout ce qui me concerne, tant
» que j'aurai l'honneur de tenir les sceaux duForeign-
» Office, que ce ne sera pas pour des objets mesquins,
» que ce ne sera pas pour des intérêts égoïstes que
» j'essaierai d'employer le nom, l'influence et l'auto-
» rite de la Grande-Bretagne. » L'assemblée renou-
velle ses acclamations. Que si nous recourons aux
discours du noble lord en 1858, nous y trouvons
textuellement l'opposition faite au canal de Suez
qualifiée de mesquinerie et de politique égoïste. Or,
lord John Russel est par dessus tout un homme de
conscience ; sa consistance est le secret de son ascen-
dant et de sa popularité ; comment donc se peut-il
que sous son couvert nous voyions renouveler au-
jourd'hui les abus d'influence et les fautes d'égoïsme
qu'il a si nettement blâmés dans ses prédécesseurs?
Le discours si net et si explicite d'Aberdeen ne se-
rait-il point une protestation ou une réserve faite
par le chef responsable du ministère des affaires
étrangères contre la politique imposée par lord Pal-
merston à ses collègues, aussi bien qu'à la Turquie?
Quoi qu'il en soit, le moment semble venu où le
conseil d'administration de la Compagnie doit invo-
quer l'intervention des gouvernements européens
pour la protection de ses droits et de ses intérêts.
Nous ne regrettons point la petite crise que vient de
provoquer la recrudescence de l'intrigue diplomati-
que à Constantinople, et sans avoir la prétention de
pénétrer dans les conseils souverains, nous osons ex-
primer la ferme conviction que ces intérêts et ces
droits ne seront point abandonnés.
ERNEST DESPLACES.
NOUVEAUX DÉTAILS.
Une correspondance de Y Univers, sous la date de
Constantinople, 4 octobre, contient les renseignements
suivants sur la mission de Mouktar-Bey :
« Mouktar-Bey, kapoukiahaya, agent du pacha d'E-
gypte, vient de partir pour Alexandrie, porteur d'une
lettre visirielle qui prescrit à Saïd-Pacha de cesser
toute ingérence personnelle dans l'affaire du percement
de l'isthme, cette question devant être l'objet de négo-
ciations entre la Porte et les grandes puissances, et
d'une entente avec elles. Mouktar-Bey est, en outre,
chargé de constater quels sont les engagements pris
par Saïd-Pacha envers M. de Lesseps, comme aussi de
s'enquérir de l'accroissement excessif des forces mili-
taires de l'Egypte, que le firman de 1841 fixe à 20,000
hommes. »
Si ces faits sont exacts, et nous avons eu plus
d'une occasion d'observer que l'Univers était bien
informé sur les affaires d'Orient, nous ne voyons
point comment on aurait pu induire, de la mission
de l'envoyé turc, un ordre de suspendre les opéra-
tions préparatoires en cours d'exécution dans l'isthme :
Mouktar-Bey n'a pas sans doute des instructions
patentes et des instructions secrètes.
Nous applaudissons de tout notre cœur à la résolu-
tion qu'aurait prise le gouvernement ottoman d'ou-
vrir, pour résoudre la question, des négociations \vec
les gouvernements ses alliés, et nous supposons que
ces négociations seront prochaines. La Compagnie du
canal de Suez est plus intéressée que personne à les
voir engagées, car dès ce moment elle sera certaine
de leur issue.
Mais nous ne pouvons nous empêcher de voir encore
l'action de la jalousie anglaise dans les indications
qui nous sont données sur d'autres points de la mis-
sion de Mouktar-Bey : l'Angleterre continue à allu-
mer de son mieux la déSance et la discorde entre
l'Egypte et la Turquie.
La Patrie, de son côté, publie dans son numéro du
14 de ce mois quelques rectifications sur sa dépêche
du 13 et les accompagne de réflexions auxquelles nous
n'avons qu'à nous associer. Voici son article :
« Les correspondances d'Égypte nous apportent au-
jourd'hui des détails sur le nouvel incident relatif aux
travaux du canal de l'isthme de Suez, dont nous avions
reçu l'avis hier par dépêche télégraphique.
» Nous avons lieu de croire, en effet, d'après ces cor-
respondances, que Mouktar-Bey, représentant de S. A.
le vice-roi à Constantinople, vient d'arriver à Alexandrie
» Ce projet a été approuvé et trouvé excellent par tous
» les gouvernements de l'Europe et spécialement par
» la France, notre grande alliée : qu'y aurait-il de
« plus malheureux que de voir naître des querelles
» à Constantinople à ce sujet entre les ambassadeurs
» de France et d'Angleterre ? »
Nous avons des raisons de croire que M. Gladstone
est loin d'avoir modifié ses opinions ; nous avons
plusieurs fois cité les paroles par lesquelles le mi-
nistre actuel des affaires étrangères, lord John Rus-
sel, s'accordait complétement avec les idées de son
illustre collègue. Nous en pouvons citer de plus ré-
centes que nous aimons à recueillir.
Le discours prononcé dernièrement à Aberdeen par
le noble lord a eu un long retentissement dans le
monde politique; le chef du Foreign-Office y a exprimé
les principes dont il a déclaré vouloir faire la règle
immuable de son administration. « Nos affaires exté-
» rieures, a-t-il dit, doivent toujours être conduites
» avec le respect dû aux droits et à l'indépendance
Il des nations étrangères. Cette règle : faites aux au-
» tres comme vous voudriez qu'il vous fût fait, n'est
» pas seulement une moralité chrétienne, elle doit
»> être la loi de notre conduite internationale. » Et
l'auditoire qui se presse autour de l'orateur couvre
cette belle déclaration de ses applaudissements. Mais
l'homme d'État ne s'arrête pas à cette généralité, il
veut spécifier encore, et c'est en ces mots qu'il ter-
mine son allocution :
« Soyez assurés en tout ce qui me concerne, tant
» que j'aurai l'honneur de tenir les sceaux duForeign-
» Office, que ce ne sera pas pour des objets mesquins,
» que ce ne sera pas pour des intérêts égoïstes que
» j'essaierai d'employer le nom, l'influence et l'auto-
» rite de la Grande-Bretagne. » L'assemblée renou-
velle ses acclamations. Que si nous recourons aux
discours du noble lord en 1858, nous y trouvons
textuellement l'opposition faite au canal de Suez
qualifiée de mesquinerie et de politique égoïste. Or,
lord John Russel est par dessus tout un homme de
conscience ; sa consistance est le secret de son ascen-
dant et de sa popularité ; comment donc se peut-il
que sous son couvert nous voyions renouveler au-
jourd'hui les abus d'influence et les fautes d'égoïsme
qu'il a si nettement blâmés dans ses prédécesseurs?
Le discours si net et si explicite d'Aberdeen ne se-
rait-il point une protestation ou une réserve faite
par le chef responsable du ministère des affaires
étrangères contre la politique imposée par lord Pal-
merston à ses collègues, aussi bien qu'à la Turquie?
Quoi qu'il en soit, le moment semble venu où le
conseil d'administration de la Compagnie doit invo-
quer l'intervention des gouvernements européens
pour la protection de ses droits et de ses intérêts.
Nous ne regrettons point la petite crise que vient de
provoquer la recrudescence de l'intrigue diplomati-
que à Constantinople, et sans avoir la prétention de
pénétrer dans les conseils souverains, nous osons ex-
primer la ferme conviction que ces intérêts et ces
droits ne seront point abandonnés.
ERNEST DESPLACES.
NOUVEAUX DÉTAILS.
Une correspondance de Y Univers, sous la date de
Constantinople, 4 octobre, contient les renseignements
suivants sur la mission de Mouktar-Bey :
« Mouktar-Bey, kapoukiahaya, agent du pacha d'E-
gypte, vient de partir pour Alexandrie, porteur d'une
lettre visirielle qui prescrit à Saïd-Pacha de cesser
toute ingérence personnelle dans l'affaire du percement
de l'isthme, cette question devant être l'objet de négo-
ciations entre la Porte et les grandes puissances, et
d'une entente avec elles. Mouktar-Bey est, en outre,
chargé de constater quels sont les engagements pris
par Saïd-Pacha envers M. de Lesseps, comme aussi de
s'enquérir de l'accroissement excessif des forces mili-
taires de l'Egypte, que le firman de 1841 fixe à 20,000
hommes. »
Si ces faits sont exacts, et nous avons eu plus
d'une occasion d'observer que l'Univers était bien
informé sur les affaires d'Orient, nous ne voyons
point comment on aurait pu induire, de la mission
de l'envoyé turc, un ordre de suspendre les opéra-
tions préparatoires en cours d'exécution dans l'isthme :
Mouktar-Bey n'a pas sans doute des instructions
patentes et des instructions secrètes.
Nous applaudissons de tout notre cœur à la résolu-
tion qu'aurait prise le gouvernement ottoman d'ou-
vrir, pour résoudre la question, des négociations \vec
les gouvernements ses alliés, et nous supposons que
ces négociations seront prochaines. La Compagnie du
canal de Suez est plus intéressée que personne à les
voir engagées, car dès ce moment elle sera certaine
de leur issue.
Mais nous ne pouvons nous empêcher de voir encore
l'action de la jalousie anglaise dans les indications
qui nous sont données sur d'autres points de la mis-
sion de Mouktar-Bey : l'Angleterre continue à allu-
mer de son mieux la déSance et la discorde entre
l'Egypte et la Turquie.
La Patrie, de son côté, publie dans son numéro du
14 de ce mois quelques rectifications sur sa dépêche
du 13 et les accompagne de réflexions auxquelles nous
n'avons qu'à nous associer. Voici son article :
« Les correspondances d'Égypte nous apportent au-
jourd'hui des détails sur le nouvel incident relatif aux
travaux du canal de l'isthme de Suez, dont nous avions
reçu l'avis hier par dépêche télégraphique.
» Nous avons lieu de croire, en effet, d'après ces cor-
respondances, que Mouktar-Bey, représentant de S. A.
le vice-roi à Constantinople, vient d'arriver à Alexandrie
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529515x/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529515x/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529515x/f3.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529515x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529515x
Facebook
Twitter