Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 291
3° la possession des très-vastes terrains soit à bâtir,
soit à cultiver.
Dans ces termes, un appel public a été adressé aux
capitaux ; ils ont répondu en adhérant aux condi-
tions du contrat; dès ce moment, la Compagnie a
été constituée.
C'est là exclusivement une association industrielle,
une opération commerciale ; commerciale par son
institution, par son organisation, par son but, par
ses moyens, par les nécessités de son existence, de sa
prospérité et de son avenir ; ce n'est qu'une associa-
tion commerciale au même titre et au même droit
que toutes ces grandes entreprises de canaux et de
chemins de fer qui sillonnent l'Angleterre, et cou-
vrent aujourd'hui les territoires de tous les Etats
civilisés.
Toutefois, il est en elle un autre caractère qui lui
imprime au plus haut degré, à un degré jusqu'ici
inconnu, cette empreinte purement commerciale;
c'est son carat ère d'universalité. La Compagnie n'est
limitée ni à aucune nationalité, ni même à aucune
zone exclusive. Elle a convoqué dans son sein tous
les peuples, tous les intérêts. Elle a dans les conseils
qui la dirigent des représentants de tous les pays.
Dans les avantages qu'elle présente à la navigation,
elle n'admet point de privilège. Elle accueille avec
une égalité absolue tous les pavillons, depuis le plus
barbare jusqu'au plus civilisé, depuis le plus puissant
jusqu'au plus faible; elle ne distingue ni entre les
nations ni entre les individus ; elle se propose et se
prête à chacun comme l'instrument impartial du
besoin et de l'activité de tous ; dès lors, en l'état po-
litique actuel des nations, le principe commercial
dans toute son expansion est le seul agent possible
de son universalité.
Voilà, Monsieur, ce qui fait dans le monde la force
et la popularité de cette conception ; voilà pourquoi
elle ne peut être combattue que dans les ténèbres et
par des menées inavouables et inavouées; voilà pour-
quoi elle est invincible dans toute délibération diplo-
matique, où il faudra s'expliquer à visage découvert ;
voilà pourquoi toute opposition isolée, forcément ba-
sée sur des considérations de jalousie ou d'égoïsme,
n'est plus soutenable devant un conseil des gouver-
nements réunis.
Vous voyez donc, Monsieur, que ce caractère tout
commercial, tout universel est l'âme de l'entreprise
et le gage infaillible de son succès. Il n'est pas seule-
ment le gage de son succès devant la politique, il est
tout autant, dans l'avenir, la condition de ses bons
résultats financiers.
Il faut donc scrupuleusement lui garder, et l'instinct
public l'a compris admirablement, ce caractère indé-
lébile et originel qui est sa raison d'être.
Mais, comme tous les grands faits qui abrègent les
distances, rapprochent les races, mêlent les intérêts
et multiplient les échanges, notre entreprise offre à
la civilisation, à la religion, à la diffusion des con-
naissances morales et des lumières une arène presque
indéfinie. C'est par ce côté, et c'est une de ses gloires,
qu'elle s'est concilié le concours d'un grand nombre
d'esprits élevés et généreux, de ces esprits passionnés,
comme vous le dites, pour les grandes idées. Il m'est
bien doux de le proclamer ici : c'est à cet ordre
d'impulsions et de sentiments que la Compagnie
universelle doit une quantité très-notable de ses sous-
cripteurs dans l'administration, dans l'armée, dans le
clergé, dans toutes les professions libérales, et aussi
dans les classes populaires. Croyez bien que l'admi-
nistration n'est disposée ni à diminuer ni à négliger
la part qui doit être faite à ces nobles élans. Ce sont
eux qui m'ont assisté les premiers dans ma lutte
laborieuse; et par des témoignages comme le vôtre
qui m'arrivent tous les jours, c'est encore sur eux
que je compte pour achever résolûment cette
conquête pacifique de l'humanité : le percement de
l'isthme de Suez.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma consi-
dération très-distinguée,
FERDINAND DE LESSEPS.
M. LANGE ET LE TIIIES.
On lit dans le Times du 21 septembre, à l'article
quotidien de la Bourse et de la Cité (Money market
and City intelligence) :
« Voici une lettre explicative que nous adresse l'agent
de la Compagnie du Canal maritime de Suez, à Londres.
On peut faire observer que les remarques de la pre-
mière partie, quoique offertes en parfaite bonne foi, sont
fondées sur des assertions sans authenticité, transmises
à l'écrivain, et qui portent en elles tous les signes de
l'improbabilité.
Il La dernière partie, dans laquelle il mentionne les
opinions exprimées par certains membres du présent
cabinet, lorsqu'ils n'étaient point contenus par la res-
ponsabilité du pouvoir, peut être abandonnée aux ex-
plications parlementaires ou à toutes autres, au choix des
parties intéressées ; il n'est pas improbable que la con-
naissance que ces personnes auraient depuis obtenue des
raisons pour lesquelles l'Angleterre se trouve en ce mo-
ment sans communication télégraphique directe avec
l'Inde par la voie du golfe Persique, peut être ample-
ment suffisante pour justifier tout changement de vues
sur le sujet, de la part de nos hommes politiques, et
pour leur démontrer que c'est une entreprise anglaise,
et non française, qui a été indûment entravée. »
Londres, 12 septembre.
Monsieur,
Dans votre article du 9 courant vous avez posé des
objections à quelques-uns des faits que j'ai avancés dans
une brochure intitulée la Question du canal Je Suez sous
ses aspects politiques.
3° la possession des très-vastes terrains soit à bâtir,
soit à cultiver.
Dans ces termes, un appel public a été adressé aux
capitaux ; ils ont répondu en adhérant aux condi-
tions du contrat; dès ce moment, la Compagnie a
été constituée.
C'est là exclusivement une association industrielle,
une opération commerciale ; commerciale par son
institution, par son organisation, par son but, par
ses moyens, par les nécessités de son existence, de sa
prospérité et de son avenir ; ce n'est qu'une associa-
tion commerciale au même titre et au même droit
que toutes ces grandes entreprises de canaux et de
chemins de fer qui sillonnent l'Angleterre, et cou-
vrent aujourd'hui les territoires de tous les Etats
civilisés.
Toutefois, il est en elle un autre caractère qui lui
imprime au plus haut degré, à un degré jusqu'ici
inconnu, cette empreinte purement commerciale;
c'est son carat ère d'universalité. La Compagnie n'est
limitée ni à aucune nationalité, ni même à aucune
zone exclusive. Elle a convoqué dans son sein tous
les peuples, tous les intérêts. Elle a dans les conseils
qui la dirigent des représentants de tous les pays.
Dans les avantages qu'elle présente à la navigation,
elle n'admet point de privilège. Elle accueille avec
une égalité absolue tous les pavillons, depuis le plus
barbare jusqu'au plus civilisé, depuis le plus puissant
jusqu'au plus faible; elle ne distingue ni entre les
nations ni entre les individus ; elle se propose et se
prête à chacun comme l'instrument impartial du
besoin et de l'activité de tous ; dès lors, en l'état po-
litique actuel des nations, le principe commercial
dans toute son expansion est le seul agent possible
de son universalité.
Voilà, Monsieur, ce qui fait dans le monde la force
et la popularité de cette conception ; voilà pourquoi
elle ne peut être combattue que dans les ténèbres et
par des menées inavouables et inavouées; voilà pour-
quoi elle est invincible dans toute délibération diplo-
matique, où il faudra s'expliquer à visage découvert ;
voilà pourquoi toute opposition isolée, forcément ba-
sée sur des considérations de jalousie ou d'égoïsme,
n'est plus soutenable devant un conseil des gouver-
nements réunis.
Vous voyez donc, Monsieur, que ce caractère tout
commercial, tout universel est l'âme de l'entreprise
et le gage infaillible de son succès. Il n'est pas seule-
ment le gage de son succès devant la politique, il est
tout autant, dans l'avenir, la condition de ses bons
résultats financiers.
Il faut donc scrupuleusement lui garder, et l'instinct
public l'a compris admirablement, ce caractère indé-
lébile et originel qui est sa raison d'être.
Mais, comme tous les grands faits qui abrègent les
distances, rapprochent les races, mêlent les intérêts
et multiplient les échanges, notre entreprise offre à
la civilisation, à la religion, à la diffusion des con-
naissances morales et des lumières une arène presque
indéfinie. C'est par ce côté, et c'est une de ses gloires,
qu'elle s'est concilié le concours d'un grand nombre
d'esprits élevés et généreux, de ces esprits passionnés,
comme vous le dites, pour les grandes idées. Il m'est
bien doux de le proclamer ici : c'est à cet ordre
d'impulsions et de sentiments que la Compagnie
universelle doit une quantité très-notable de ses sous-
cripteurs dans l'administration, dans l'armée, dans le
clergé, dans toutes les professions libérales, et aussi
dans les classes populaires. Croyez bien que l'admi-
nistration n'est disposée ni à diminuer ni à négliger
la part qui doit être faite à ces nobles élans. Ce sont
eux qui m'ont assisté les premiers dans ma lutte
laborieuse; et par des témoignages comme le vôtre
qui m'arrivent tous les jours, c'est encore sur eux
que je compte pour achever résolûment cette
conquête pacifique de l'humanité : le percement de
l'isthme de Suez.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma consi-
dération très-distinguée,
FERDINAND DE LESSEPS.
M. LANGE ET LE TIIIES.
On lit dans le Times du 21 septembre, à l'article
quotidien de la Bourse et de la Cité (Money market
and City intelligence) :
« Voici une lettre explicative que nous adresse l'agent
de la Compagnie du Canal maritime de Suez, à Londres.
On peut faire observer que les remarques de la pre-
mière partie, quoique offertes en parfaite bonne foi, sont
fondées sur des assertions sans authenticité, transmises
à l'écrivain, et qui portent en elles tous les signes de
l'improbabilité.
Il La dernière partie, dans laquelle il mentionne les
opinions exprimées par certains membres du présent
cabinet, lorsqu'ils n'étaient point contenus par la res-
ponsabilité du pouvoir, peut être abandonnée aux ex-
plications parlementaires ou à toutes autres, au choix des
parties intéressées ; il n'est pas improbable que la con-
naissance que ces personnes auraient depuis obtenue des
raisons pour lesquelles l'Angleterre se trouve en ce mo-
ment sans communication télégraphique directe avec
l'Inde par la voie du golfe Persique, peut être ample-
ment suffisante pour justifier tout changement de vues
sur le sujet, de la part de nos hommes politiques, et
pour leur démontrer que c'est une entreprise anglaise,
et non française, qui a été indûment entravée. »
Londres, 12 septembre.
Monsieur,
Dans votre article du 9 courant vous avez posé des
objections à quelques-uns des faits que j'ai avancés dans
une brochure intitulée la Question du canal Je Suez sous
ses aspects politiques.
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