Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N81). 1859/10/01 (A4,N81).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529516b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 333
du lieutenant Waghorn. La réserve inoffensive de
M. Lange ne peut qu'ajouter à l'autorité de ses aver-
tissements antérieurs et de son patriotisme. Sans avoir
la pensée de ses collègues dans le Conseil d'adminis-
tration, nous restons convaincu qu'ils ont acquiescé
affectueusement au jugement qu'en cette conjoncture
il a porté sur les convenances ou les devoirs de sa po-
sition personnelle.
ERNEST DESPLACES.
CE QU'ON ATTEND DE LA FRANCE EN EGYPTE.
Le Nouvelliste de Marseille a reçu de son corres-
pondant les détails ci-dessous sur les incidents qui
ont suivi la mission de Mouktar-Bey :
Alexandrie, 14 octobre.
» S. Exc. Mouktar-Bey, capou kaya de S. A. le vice-
roi d'Egypte à Constantinople, est arrivé à Alexandrie
dans les derniers jours de septembre, avec une lettre de
la Sublime-Porte notifiant à Saïd-Pacha d'avoir à faire
suspendre tous les travaux commencés dans l'isthme et
à exiger l'évacuation des lieux. Vous n'ignorez pas que
déjà, à la suite de pareils avis venus de Constantinople
et des démarches faites par le consul d'Angleterre, S. A.
le vice-roi s'était vu contraint de défendre à tous ses
nationaux de travailler dans l'isthme, et qu'il ne reste
plus à Port-Saïd (Péluse) que des ouvriers européens. A
plusieurs reprises différentes, S. A. Saïd-Pacha, dont
les sympathies pour cette entreprise ne peuvent être
mises en doute, avait décliné la possibilité pour lui de
renvoyer du territoire qu'ils occupaient les ouvriers eu-
ropéens. Devant la nouvelle notification de la Sublime
Porte, notification faite d'un ton très-précis, S. A. a con-
voqué le corps consulaire d'Egypte. MM. les consuls se
sont réunis chez le ministre des affaires étrangères, et,
après avoir pris connaissance des dépèches apportées
par Mouktar-Bey, ont décidé qu'ils feraient signifier à
tous leurs nationaux travaillant dans l'isthme de Suez
d'évacuer les lieux avant le 30 octobre courant; que,
après ce délai, le gouvernement égyptien pourrait user
des mesures de rigueur nécessaires à l'égard de ceux
qui ne se seraient pas conformés aux ordres des auto
rités consulaires.
» Les conséquences de cette mesure sont faciles à ap-
précier. Un matériel considérable se trouvait déjà réuni
à Péluse, des établissements pour les ouvriers avaient
été construits, un phare avait été élevé sur ces côtes
jusqu'ici peu fréquentées, il y avait enfin une colonie
naissante qui n'attendait que la solution des difficultés
politiques pour se développer et entreprendre la grande
œuvre de canalisation à laquelle M. de Lesseps doit at-
tacher son nom, et qui doit avoir de si grands résultats
pour le monde entier.
» Inutile de vous dire que l'opinion générale attribue
au gouvernement anglais la décision que la Sublime-
Porte vient de prendre et de faire signifier au vice-roi
d'Egypte. On se demande quelle attitude va prendre le
gouvernement français, et s'il subira dans cette affaire
la pression de l'Angleterre en Orient. On dit tout haut
que ce serait, pour l'influence française dans nos con-
trées, retourner aux tristes jours de 1840. Les nombreux
partisans du percement de l'isthme de Suez ont tous
confiance dans S. M. l'empereur Napoléon, et ne doutent
pas que les faits qui viennent de se passer n'amènent
une prompte et heureuse solution de cette grande
question. »
CORRESPONDANCE.
Djeddah, le 12 août 1859.
Les brûlantes chaleurs tropicales continuent à em-
braser l'air que l'on respire à Djeddah ; aussi sur
cent habitants, quatre-vingts ont la fièvre. Cette
fâcheuse condition de l'état sanitaire de notre ville est
due à plusieurs causes, entre autres, à la malpropreté
des rues ; à des miasmes et émanations malsaines
qui se dégagent des eaux de la mer croupissantes au
fond du port, et à aussi la dangereuse habitude des
habitants de coucher à la belle étoile sur les terrasses
de leurs maisons, et cela dans l'espoir douteux d'y
respirer la nuit un air moins chaud que celui des
appartements.
Voici pour le mois de juillet dernier les observa-
tions barométriques et thermométriques que j'ai
faites à Djeddah.
(Voir le tableau ci-contre.)
Les instruments qui m'ont servi à constater ces
observations sont: un baromètre anéroïde, un ther-
momètre centigrade au mercure, renfermé sous un
verre épais, un thermomètre centigrade et Réaumur
à l'alcool. Les observations ont été faites le matin,
à midi et le soir, à l'ombre, à l'air libre et dans
l'intérieur d'une chambre.
En général, on compte à la Mecque 4 degrés de
chaleur de plus qu'à Djeddah.
Le 1er de ce mois, Rizat-Pacha est arrivé à Djeddah
venant de la Mecque, escorté d'une garde d'honneur.
Le kaimakan ainsi que les autorités de la ville se
sont portés au devant de lui ; les troupes de la gar-
nison ont été échelonnées sur le parcours de son
passage, et la forteresse de la marine salua d'une
salve de 21 coups de canon. Tous ces honneurs
extraordinaires n'étaient point rendus à Rizat-Pacha,
personnage, d'ailleurs, d'une médiocre importance,
mais bien à la mission dont il était chargé ou plutôt
à l'objet qu'il emporte solennellement avec lui à
Constantinople. Cet objet est une gouttière en bois,
recouverte de lames en argent doré qui était placée
sur la terrasse du sanctuaire même du temple de
la Ktlba, à la Mecque, gouttière déjà très-ancienne
et qui a été remplacée par une nouvelle, également
recouverte de lames d'argent doré, religieux don du
sultan Abd-el-Mudjid, que le grand chérif actuel
du lieutenant Waghorn. La réserve inoffensive de
M. Lange ne peut qu'ajouter à l'autorité de ses aver-
tissements antérieurs et de son patriotisme. Sans avoir
la pensée de ses collègues dans le Conseil d'adminis-
tration, nous restons convaincu qu'ils ont acquiescé
affectueusement au jugement qu'en cette conjoncture
il a porté sur les convenances ou les devoirs de sa po-
sition personnelle.
ERNEST DESPLACES.
CE QU'ON ATTEND DE LA FRANCE EN EGYPTE.
Le Nouvelliste de Marseille a reçu de son corres-
pondant les détails ci-dessous sur les incidents qui
ont suivi la mission de Mouktar-Bey :
Alexandrie, 14 octobre.
» S. Exc. Mouktar-Bey, capou kaya de S. A. le vice-
roi d'Egypte à Constantinople, est arrivé à Alexandrie
dans les derniers jours de septembre, avec une lettre de
la Sublime-Porte notifiant à Saïd-Pacha d'avoir à faire
suspendre tous les travaux commencés dans l'isthme et
à exiger l'évacuation des lieux. Vous n'ignorez pas que
déjà, à la suite de pareils avis venus de Constantinople
et des démarches faites par le consul d'Angleterre, S. A.
le vice-roi s'était vu contraint de défendre à tous ses
nationaux de travailler dans l'isthme, et qu'il ne reste
plus à Port-Saïd (Péluse) que des ouvriers européens. A
plusieurs reprises différentes, S. A. Saïd-Pacha, dont
les sympathies pour cette entreprise ne peuvent être
mises en doute, avait décliné la possibilité pour lui de
renvoyer du territoire qu'ils occupaient les ouvriers eu-
ropéens. Devant la nouvelle notification de la Sublime
Porte, notification faite d'un ton très-précis, S. A. a con-
voqué le corps consulaire d'Egypte. MM. les consuls se
sont réunis chez le ministre des affaires étrangères, et,
après avoir pris connaissance des dépèches apportées
par Mouktar-Bey, ont décidé qu'ils feraient signifier à
tous leurs nationaux travaillant dans l'isthme de Suez
d'évacuer les lieux avant le 30 octobre courant; que,
après ce délai, le gouvernement égyptien pourrait user
des mesures de rigueur nécessaires à l'égard de ceux
qui ne se seraient pas conformés aux ordres des auto
rités consulaires.
» Les conséquences de cette mesure sont faciles à ap-
précier. Un matériel considérable se trouvait déjà réuni
à Péluse, des établissements pour les ouvriers avaient
été construits, un phare avait été élevé sur ces côtes
jusqu'ici peu fréquentées, il y avait enfin une colonie
naissante qui n'attendait que la solution des difficultés
politiques pour se développer et entreprendre la grande
œuvre de canalisation à laquelle M. de Lesseps doit at-
tacher son nom, et qui doit avoir de si grands résultats
pour le monde entier.
» Inutile de vous dire que l'opinion générale attribue
au gouvernement anglais la décision que la Sublime-
Porte vient de prendre et de faire signifier au vice-roi
d'Egypte. On se demande quelle attitude va prendre le
gouvernement français, et s'il subira dans cette affaire
la pression de l'Angleterre en Orient. On dit tout haut
que ce serait, pour l'influence française dans nos con-
trées, retourner aux tristes jours de 1840. Les nombreux
partisans du percement de l'isthme de Suez ont tous
confiance dans S. M. l'empereur Napoléon, et ne doutent
pas que les faits qui viennent de se passer n'amènent
une prompte et heureuse solution de cette grande
question. »
CORRESPONDANCE.
Djeddah, le 12 août 1859.
Les brûlantes chaleurs tropicales continuent à em-
braser l'air que l'on respire à Djeddah ; aussi sur
cent habitants, quatre-vingts ont la fièvre. Cette
fâcheuse condition de l'état sanitaire de notre ville est
due à plusieurs causes, entre autres, à la malpropreté
des rues ; à des miasmes et émanations malsaines
qui se dégagent des eaux de la mer croupissantes au
fond du port, et à aussi la dangereuse habitude des
habitants de coucher à la belle étoile sur les terrasses
de leurs maisons, et cela dans l'espoir douteux d'y
respirer la nuit un air moins chaud que celui des
appartements.
Voici pour le mois de juillet dernier les observa-
tions barométriques et thermométriques que j'ai
faites à Djeddah.
(Voir le tableau ci-contre.)
Les instruments qui m'ont servi à constater ces
observations sont: un baromètre anéroïde, un ther-
momètre centigrade au mercure, renfermé sous un
verre épais, un thermomètre centigrade et Réaumur
à l'alcool. Les observations ont été faites le matin,
à midi et le soir, à l'ombre, à l'air libre et dans
l'intérieur d'une chambre.
En général, on compte à la Mecque 4 degrés de
chaleur de plus qu'à Djeddah.
Le 1er de ce mois, Rizat-Pacha est arrivé à Djeddah
venant de la Mecque, escorté d'une garde d'honneur.
Le kaimakan ainsi que les autorités de la ville se
sont portés au devant de lui ; les troupes de la gar-
nison ont été échelonnées sur le parcours de son
passage, et la forteresse de la marine salua d'une
salve de 21 coups de canon. Tous ces honneurs
extraordinaires n'étaient point rendus à Rizat-Pacha,
personnage, d'ailleurs, d'une médiocre importance,
mais bien à la mission dont il était chargé ou plutôt
à l'objet qu'il emporte solennellement avec lui à
Constantinople. Cet objet est une gouttière en bois,
recouverte de lames en argent doré qui était placée
sur la terrasse du sanctuaire même du temple de
la Ktlba, à la Mecque, gouttière déjà très-ancienne
et qui a été remplacée par une nouvelle, également
recouverte de lames d'argent doré, religieux don du
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