Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1859 15 septembre 1859
Description : 1859/09/15 (A4,N78). 1859/09/15 (A4,N78).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295133
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 285
membres principaux du cabinet actuel ont été les pre-
miers à élever leur voix dans l'arène de la chambre des
Communes.
La question que je vous demande la permission de
vous soumettre est du plus profond intérêt pour le pays,
et personne plus sincèrement que moi ne peut regretter
les circonstances rendant ces explications nécessaires.
Notre gouvernement a agi d'une manière diamétrale-
ment opposée à vos désirs exprimés et consignés dans
un ouvrage intitulé : Enquête sur les opinions des classes
commerciales de la Grande-Bretagne. Dans cette enquête,
vous avez unanimement considéré le projet du canal de
Suez comme de nature à favoriser le commerce des trois-
royaumes. Je n'ai pas besoin de vous signaler l'extrême
inconvénient d'une intervention prolongée de la part
du gouvernement anglais dans une entreprise purement
commerciale, intervention qui, en outre, a été définie
par plusieurs membres du cabinet actuel comme ap-
partenant à une politique sans générosité, sans sagesse,
sans prudence et sans discernement au point de vue
des intérêts de l'Angleterre.
Considérant la gravité de la question, le peu d'expli-
cations que j'ai à vous offrir ne seront point regardées,
je le pense, comme indignes de votre attention, lorsque
vous verrez que la tentative de lord Palmerston, pour
pénétrer l'esprit public de l'idée que le percement de
l'isthme est un projet hostile aux intérêts de notre pays,
n'a pas trouvé de faveur auprès de quelques-uns des
ministres qui maintenant président à nos affaires et
qui, par leur position d'hommes d'Etat, doivent être en
mesure de juger du bien ou du mal pouvant résulter
de l'ouverture du canal. Il ne sera pas long d'examiner
sommairement les opinions exprimées l'année dernière
dans la chambre des Communes relativement à la
politique employant l'influence du gouvernement anglais pour
empêcher le sultan d'à corder son consentement à la création
d'un canal à travers l'isthme de Suez.
Le chancelier actuel de l'échiquier , l'honorable
W.-E. Gladstone, a condamné la politique de lîuter-
vention anglaise dans les termes les plus vigoureux.
Le secrétaire d'Etat au département de la guerre, le
très-honorable Sydney Herbert, a voté contre la politi-
que d'intervention du gouvernement. Le président du
département du commerce, le très-honorable Milner
Gibson, a fait une opposition très-énergique à l'inter-
vention du gouvernement en cette affaire, et le secré-
taire d'Etat pour les affaires étrangères , lord John
Russell, a attaqué avec la plus grande force toute oppo-
sition à la création d'une grande route additionnelle
entre différentes parties du monde, déclarant qu'en
temps de paix et de guerre le canal offrirait de grands
avantages à notre pays.
Avec ces témoignages devant nous, je pense que nous
devons réfléchir avant de nous laisser influencer par
les paroles de lord Palmerston ; avant de résigner en-
tièrement nos intérêts entre les mains d'un seul homme
d'Etat, sans égard pour l'opinion des autres qui parta-
gent avec lui l'administration des affaires, et dont les
idées ont un droit égal à notre considération.
Je sais qu'excepté « pour voter des subsides « la
chambre des Communes est absolument une lettre morte
en tout ce qui concerne son influence sur la direction
des affaires étrangères de notre pays. Si une question
est posée, si une production de correspondance est de-
mandée ou des documents réclamés, dans neuf cas sur
dix la réponse est que pour des raisons bien connues -
du gouvernement il ne serait pas convenable de produire la
correspondance , et c'est seulement lorsqu'il n'y a plus
d'espoir d'échapper à d'inextricables embarras, c'est
uniquement lorsque le fil diplomatique est si mêlé qu'il
est impossible de le débrouiller, que la chambre des
Communes est appelée à donner son avis ou plutôt à
charger sur ses épaules toute la responsabilité du gou-
vernement.
Je veux bien admettre comme un doute que de deux
maux le moindre ne serait pas de mettre un terme à
cette secrète manipulation de nos affaires étrangères,
basée sur ce mythe : la politique permanente de l'An-
gleterre ; je ne peux pas nier que la vitalité des gou-
vernements passés, présents et futurs , est proportion-
née à l'étendue de leur adhésion aux idées du représentant
de cette vieille politique; toutefois il est également
vrai que l'Angleterre n'a pas d'objet légitime à pour-
suivre qui ne puisse être atteint par la publicité.
Ne vient-il donc pas à l'esprit de nos hommes d'Etat
que la ligne de conduite politique tracée par leurs pré-
décesseurs peut requérir par occasion un remaniement;
que .( la politique permanente de l'Allgleterpe » peut,
après examen , être trouvée complétement insuffisante
pour l'œuvre du siècle, demandant une politique capable
de s'accommoder aux progrès de l'époque et aux exigen-
ces de notre temps ! 11ais en nous approchant du travai
pratique du cabinet, nous trouvons encore ici que quelles
que soient les opinions exprimées des membres les plus
éclairés et les plus libéraux de ce conseil, elles doivent
plier devant la majorité. Dès lors la majorité d'un con-
seil de seize membres formant le cabinet dispose, on
peut le dire, des destinées de notre empire , ou pour
parler avec plus de propriété, ces destinées sont dans
les mains de tout homme d'Etat pouvant commander
a. cette majorité.
Je ne désire aucunement me livrer à des commen-
taires sur l'arrangement existant entre le peuple de
notre pays et ceux qui sont chargés d'exécuter ses vœux
supposés, excepté en ce qui concerne l'objet que j'ai
actuellement en vue , c'est-à-dire de vous montrer que
dans les circonstances présentes lord Palmerston déter-
mine seul la conduite que vous poursuivez, relative-
ment à la question du canal de Suez.
Vous avez vous-même dans chaque ville principale
du royaume-uni voté des résolutions par lesquelles
vous considériez l'ouverture du canal comme un grand
bienfait aux intérêts de votre pays. Je vous demande
quelle attention a été accordée à toutes vos mûres dé-
libérations, à vos interrogations, à vos recherches, à
vos désirs exprimés et aux résolutions elles-mêmes
adoptées par vos meetings ; l'homme d'Etat qui mani-
pule vos affaires n'a qu'à élever la voix dans la chambre
des Communes, à dire que vous avez tort, et soudain
le courant de l'opinion publique" est brusquement sus-
pendu et tourné dans le sens opposé, sans que rien n'ait
été altéré dans le projet que vous avez approuvé. Néan-
moins le sentiment populaire se modifie, et ce qui est
plus surprenant encore, l'opinion exprimée des membres
membres principaux du cabinet actuel ont été les pre-
miers à élever leur voix dans l'arène de la chambre des
Communes.
La question que je vous demande la permission de
vous soumettre est du plus profond intérêt pour le pays,
et personne plus sincèrement que moi ne peut regretter
les circonstances rendant ces explications nécessaires.
Notre gouvernement a agi d'une manière diamétrale-
ment opposée à vos désirs exprimés et consignés dans
un ouvrage intitulé : Enquête sur les opinions des classes
commerciales de la Grande-Bretagne. Dans cette enquête,
vous avez unanimement considéré le projet du canal de
Suez comme de nature à favoriser le commerce des trois-
royaumes. Je n'ai pas besoin de vous signaler l'extrême
inconvénient d'une intervention prolongée de la part
du gouvernement anglais dans une entreprise purement
commerciale, intervention qui, en outre, a été définie
par plusieurs membres du cabinet actuel comme ap-
partenant à une politique sans générosité, sans sagesse,
sans prudence et sans discernement au point de vue
des intérêts de l'Angleterre.
Considérant la gravité de la question, le peu d'expli-
cations que j'ai à vous offrir ne seront point regardées,
je le pense, comme indignes de votre attention, lorsque
vous verrez que la tentative de lord Palmerston, pour
pénétrer l'esprit public de l'idée que le percement de
l'isthme est un projet hostile aux intérêts de notre pays,
n'a pas trouvé de faveur auprès de quelques-uns des
ministres qui maintenant président à nos affaires et
qui, par leur position d'hommes d'Etat, doivent être en
mesure de juger du bien ou du mal pouvant résulter
de l'ouverture du canal. Il ne sera pas long d'examiner
sommairement les opinions exprimées l'année dernière
dans la chambre des Communes relativement à la
politique employant l'influence du gouvernement anglais pour
empêcher le sultan d'à corder son consentement à la création
d'un canal à travers l'isthme de Suez.
Le chancelier actuel de l'échiquier , l'honorable
W.-E. Gladstone, a condamné la politique de lîuter-
vention anglaise dans les termes les plus vigoureux.
Le secrétaire d'Etat au département de la guerre, le
très-honorable Sydney Herbert, a voté contre la politi-
que d'intervention du gouvernement. Le président du
département du commerce, le très-honorable Milner
Gibson, a fait une opposition très-énergique à l'inter-
vention du gouvernement en cette affaire, et le secré-
taire d'Etat pour les affaires étrangères , lord John
Russell, a attaqué avec la plus grande force toute oppo-
sition à la création d'une grande route additionnelle
entre différentes parties du monde, déclarant qu'en
temps de paix et de guerre le canal offrirait de grands
avantages à notre pays.
Avec ces témoignages devant nous, je pense que nous
devons réfléchir avant de nous laisser influencer par
les paroles de lord Palmerston ; avant de résigner en-
tièrement nos intérêts entre les mains d'un seul homme
d'Etat, sans égard pour l'opinion des autres qui parta-
gent avec lui l'administration des affaires, et dont les
idées ont un droit égal à notre considération.
Je sais qu'excepté « pour voter des subsides « la
chambre des Communes est absolument une lettre morte
en tout ce qui concerne son influence sur la direction
des affaires étrangères de notre pays. Si une question
est posée, si une production de correspondance est de-
mandée ou des documents réclamés, dans neuf cas sur
dix la réponse est que pour des raisons bien connues -
du gouvernement il ne serait pas convenable de produire la
correspondance , et c'est seulement lorsqu'il n'y a plus
d'espoir d'échapper à d'inextricables embarras, c'est
uniquement lorsque le fil diplomatique est si mêlé qu'il
est impossible de le débrouiller, que la chambre des
Communes est appelée à donner son avis ou plutôt à
charger sur ses épaules toute la responsabilité du gou-
vernement.
Je veux bien admettre comme un doute que de deux
maux le moindre ne serait pas de mettre un terme à
cette secrète manipulation de nos affaires étrangères,
basée sur ce mythe : la politique permanente de l'An-
gleterre ; je ne peux pas nier que la vitalité des gou-
vernements passés, présents et futurs , est proportion-
née à l'étendue de leur adhésion aux idées du représentant
de cette vieille politique; toutefois il est également
vrai que l'Angleterre n'a pas d'objet légitime à pour-
suivre qui ne puisse être atteint par la publicité.
Ne vient-il donc pas à l'esprit de nos hommes d'Etat
que la ligne de conduite politique tracée par leurs pré-
décesseurs peut requérir par occasion un remaniement;
que .( la politique permanente de l'Allgleterpe » peut,
après examen , être trouvée complétement insuffisante
pour l'œuvre du siècle, demandant une politique capable
de s'accommoder aux progrès de l'époque et aux exigen-
ces de notre temps ! 11ais en nous approchant du travai
pratique du cabinet, nous trouvons encore ici que quelles
que soient les opinions exprimées des membres les plus
éclairés et les plus libéraux de ce conseil, elles doivent
plier devant la majorité. Dès lors la majorité d'un con-
seil de seize membres formant le cabinet dispose, on
peut le dire, des destinées de notre empire , ou pour
parler avec plus de propriété, ces destinées sont dans
les mains de tout homme d'Etat pouvant commander
a. cette majorité.
Je ne désire aucunement me livrer à des commen-
taires sur l'arrangement existant entre le peuple de
notre pays et ceux qui sont chargés d'exécuter ses vœux
supposés, excepté en ce qui concerne l'objet que j'ai
actuellement en vue , c'est-à-dire de vous montrer que
dans les circonstances présentes lord Palmerston déter-
mine seul la conduite que vous poursuivez, relative-
ment à la question du canal de Suez.
Vous avez vous-même dans chaque ville principale
du royaume-uni voté des résolutions par lesquelles
vous considériez l'ouverture du canal comme un grand
bienfait aux intérêts de votre pays. Je vous demande
quelle attention a été accordée à toutes vos mûres dé-
libérations, à vos interrogations, à vos recherches, à
vos désirs exprimés et aux résolutions elles-mêmes
adoptées par vos meetings ; l'homme d'Etat qui mani-
pule vos affaires n'a qu'à élever la voix dans la chambre
des Communes, à dire que vous avez tort, et soudain
le courant de l'opinion publique" est brusquement sus-
pendu et tourné dans le sens opposé, sans que rien n'ait
été altéré dans le projet que vous avez approuvé. Néan-
moins le sentiment populaire se modifie, et ce qui est
plus surprenant encore, l'opinion exprimée des membres
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295133/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295133/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295133/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295133
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295133
Facebook
Twitter