Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 301
pays, et pourtant il ne leur demande qu'une chose, la
justice et la réciprocité; il ne voudrait pas rencontrer
l'Angleterre en antagoniste et dans l'attitude de la
défiance partout où il cherche à introduire un pro-
grès, une idée, un instrument de civilisation. Ces dis-
positions de l'esprit français se font jour de toute
part dans les journaux les plus bienveillants pour l'An-
gleterre. Nous en trouvons encore l'expression dans
un article du Siècle dont nous citons la conclusion :
«Le peuple anglais, comme tous les peuples, a le sen-
timent et l'amour des grandes choses. Nous avons
malheureusement appris à nous défier de l'égoïsme
des hommes d'Etat anglais. Si cette aristocratie, qui
tremble elle-même sur sa base, repoussait cette asso-
ciation; si l'orgueil britannique n'acceptait une alliance
avec nous qu'à la condition de nous imposer une infé-
riorité que nous éloignons de toutes nos forces ; si cet
égoïsme et cet orgueil n'avaient pas assez des rudes
leçons que les événements ont infligées à l'Angleterre,
et si, pour les dompter il était nécessaire que l'Angle-
terre subît un de ces affronts qui n'ont été épargnés à
aucune nation européenne, notre responsabilité du moins
sera sauve, la France aura fait son devoir, et elle con
tinuera à le faire, car les Anglais le savent bien, puis-
que c'est un des plus illustres enfants de la Grande-
Bretagne qui l'a dit: « La France est le soldat de Dieu. Il
Notre vœu le plus cher est que cet apostolat se pour-
suive autrement que par l'épée. Cela dépend de l'An-
gleterre; c'est à elle de décider.
Il Louis JOURDAN. »
Le Siècle est le journal qui a montré le plus d'atta-
chement à l'alliance anglaise et de persévérance à
la défendre ; il la désire encore et il regarderait sa
rupture comme un malheur. C'est à tous les esprits
éclairés et libéraux de l'Angleterre à faire qu'elle
puisse se maintenir par un esprit de bienveillance et
d'impartialité affectueuse, que la France paiera
comme elle a l'habitude de payer ses dettes. Mais la
persévérance dans les procédés de ces derniers temps
serait un malheur dont le langage du Siècle peut faire
apprécier toutes les conséquences.
J. MONGIN.
L'ANGLETERRE DANS L'ARCHIPEL.
Nous extrayons les nouvelles suivantes d'une cor-
respondance adressée de Malte, à la date du 4 sep-
tembre, au Morning - Chronicle :
1 Nous sommes un peu inquiets des nouvelles de Cor-
fou, car il circule des bruits désagréables sur la résolu-
tion attribuée aux Ioniens de faire une émeute aussi-
tôt que les circonstances le permettront.
» Patros et ses environs ont été dernièrement le théâ-
tre de crimes horribles, et un bâtiment de guerre y a
été envoyé pour protéger les propriétés des Anglais.
Une grande frégate (le Liffey) est également à Athènes,
où l'on dit qu'une escadre anglaise sera bientôt en-
voyée. L'antipathie naturelle qu'éprouvent les Grecs
comme nation contre les Anglais s'est tellement ac-
crue, depuis ces dernières années, qu'il est parfois né-
cessaire de leur montrer les dents sous l'apparence des
flancs hérissés de nos vaisseaux. »
J. MONGIN."
L'ANGLETERRE ET LES ÉTATS-UNIS.
Un incident nouveau vient menacer le bon accord
as^ez peu permanent entre les Anglais et les Améri-
cains. On sait les conflits existant entre les deux
puissances à propos de la Colombie britannique. Les
Américains ont usé d'un moyen sommaire dont ils
ont peut-être appris la pratique en regardant du côté
de la mer Rouge. Ils se sont emparés d'une île com-
mandant l'entrée d'une rivière qui, dans ces derniers
temps, a joué un certain rôle par les gisements
d'or qu'on y a signalés. Voici d'abord en quels ter-
mes les journaux anglais reproduisent cette nou-
velle :
« Le général .Harney s'était emparé de l'île de San-
Juan ou de Bellevue, comme les Anglais l'appellent,
laquelle est située dans le détroit de Puget, et récla-
mée par l'une et l'autre nation. Ce qui donne de l'im-
portance à l'ile c'est qu'elle commande l'entrée de la
rivière Fraser. Cet acte du général Harney amènera,
pense-t-on, une prompte solution de la question relative
aux frontières. »
Le Morning-Post du 10 septembre, qu'on sait être
un des confidents de lord Palmerston, a publié à ce
sujet des réflexions empreintes d'un caractère peu
propre à amener une conciliation. Voici l'article du
Morning-Post :
a Nous avouons ne pouvoir envisager sans appréhen-
sion et sans défiance la probabilité d'une querelle de
frontières entre l'Angleterre et les Etats-Unis d'Amé-
rique. Nous apprenons par la dernière malle que le
général Harney a pris possession de l'île de San-Juan
ou Bellevue, ainsi que les Anglais l'appellent, laquelle
est située dans le détroit de Puget, et réclamée par l'une
et l'autre nation. L'île est importante, parce qu'elle
commande l'entrée de la rivière Fraser. Nous ne savons
si M. Buchanan, dont la présidence approche de son
terme, veut imiter, ou plutôt devrions-nous dire, sur-
passer la politique hautaine que suivit M. Polk, en 1815,
vis-à-vis de l'Angleterre.
» Personne ne peut se figurer que l'occupation d'une
île qui commande l'entrée de la rivière Fraser et, par
conséquent, des magnifiques régions de la Colombie
britannique, ne soit pas un indice de cette constante
politique d'agression qui date de l'époque où fut pro-
clamée la fameuse doctrine Monroë. Les Américains
ont soutenu que la ligne des frontières, si elle s'étendait
au delà du continent, comprendrait non-seulement cette
île, mais encore l'entrée de la rivière Fraser. Si cette
prétention relative à l'entrée de la rivière est fondée,
et c'est ce qu'on ne saurait décider avant que la ligne
pays, et pourtant il ne leur demande qu'une chose, la
justice et la réciprocité; il ne voudrait pas rencontrer
l'Angleterre en antagoniste et dans l'attitude de la
défiance partout où il cherche à introduire un pro-
grès, une idée, un instrument de civilisation. Ces dis-
positions de l'esprit français se font jour de toute
part dans les journaux les plus bienveillants pour l'An-
gleterre. Nous en trouvons encore l'expression dans
un article du Siècle dont nous citons la conclusion :
«Le peuple anglais, comme tous les peuples, a le sen-
timent et l'amour des grandes choses. Nous avons
malheureusement appris à nous défier de l'égoïsme
des hommes d'Etat anglais. Si cette aristocratie, qui
tremble elle-même sur sa base, repoussait cette asso-
ciation; si l'orgueil britannique n'acceptait une alliance
avec nous qu'à la condition de nous imposer une infé-
riorité que nous éloignons de toutes nos forces ; si cet
égoïsme et cet orgueil n'avaient pas assez des rudes
leçons que les événements ont infligées à l'Angleterre,
et si, pour les dompter il était nécessaire que l'Angle-
terre subît un de ces affronts qui n'ont été épargnés à
aucune nation européenne, notre responsabilité du moins
sera sauve, la France aura fait son devoir, et elle con
tinuera à le faire, car les Anglais le savent bien, puis-
que c'est un des plus illustres enfants de la Grande-
Bretagne qui l'a dit: « La France est le soldat de Dieu. Il
Notre vœu le plus cher est que cet apostolat se pour-
suive autrement que par l'épée. Cela dépend de l'An-
gleterre; c'est à elle de décider.
Il Louis JOURDAN. »
Le Siècle est le journal qui a montré le plus d'atta-
chement à l'alliance anglaise et de persévérance à
la défendre ; il la désire encore et il regarderait sa
rupture comme un malheur. C'est à tous les esprits
éclairés et libéraux de l'Angleterre à faire qu'elle
puisse se maintenir par un esprit de bienveillance et
d'impartialité affectueuse, que la France paiera
comme elle a l'habitude de payer ses dettes. Mais la
persévérance dans les procédés de ces derniers temps
serait un malheur dont le langage du Siècle peut faire
apprécier toutes les conséquences.
J. MONGIN.
L'ANGLETERRE DANS L'ARCHIPEL.
Nous extrayons les nouvelles suivantes d'une cor-
respondance adressée de Malte, à la date du 4 sep-
tembre, au Morning - Chronicle :
1 Nous sommes un peu inquiets des nouvelles de Cor-
fou, car il circule des bruits désagréables sur la résolu-
tion attribuée aux Ioniens de faire une émeute aussi-
tôt que les circonstances le permettront.
» Patros et ses environs ont été dernièrement le théâ-
tre de crimes horribles, et un bâtiment de guerre y a
été envoyé pour protéger les propriétés des Anglais.
Une grande frégate (le Liffey) est également à Athènes,
où l'on dit qu'une escadre anglaise sera bientôt en-
voyée. L'antipathie naturelle qu'éprouvent les Grecs
comme nation contre les Anglais s'est tellement ac-
crue, depuis ces dernières années, qu'il est parfois né-
cessaire de leur montrer les dents sous l'apparence des
flancs hérissés de nos vaisseaux. »
J. MONGIN."
L'ANGLETERRE ET LES ÉTATS-UNIS.
Un incident nouveau vient menacer le bon accord
as^ez peu permanent entre les Anglais et les Améri-
cains. On sait les conflits existant entre les deux
puissances à propos de la Colombie britannique. Les
Américains ont usé d'un moyen sommaire dont ils
ont peut-être appris la pratique en regardant du côté
de la mer Rouge. Ils se sont emparés d'une île com-
mandant l'entrée d'une rivière qui, dans ces derniers
temps, a joué un certain rôle par les gisements
d'or qu'on y a signalés. Voici d'abord en quels ter-
mes les journaux anglais reproduisent cette nou-
velle :
« Le général .Harney s'était emparé de l'île de San-
Juan ou de Bellevue, comme les Anglais l'appellent,
laquelle est située dans le détroit de Puget, et récla-
mée par l'une et l'autre nation. Ce qui donne de l'im-
portance à l'ile c'est qu'elle commande l'entrée de la
rivière Fraser. Cet acte du général Harney amènera,
pense-t-on, une prompte solution de la question relative
aux frontières. »
Le Morning-Post du 10 septembre, qu'on sait être
un des confidents de lord Palmerston, a publié à ce
sujet des réflexions empreintes d'un caractère peu
propre à amener une conciliation. Voici l'article du
Morning-Post :
a Nous avouons ne pouvoir envisager sans appréhen-
sion et sans défiance la probabilité d'une querelle de
frontières entre l'Angleterre et les Etats-Unis d'Amé-
rique. Nous apprenons par la dernière malle que le
général Harney a pris possession de l'île de San-Juan
ou Bellevue, ainsi que les Anglais l'appellent, laquelle
est située dans le détroit de Puget, et réclamée par l'une
et l'autre nation. L'île est importante, parce qu'elle
commande l'entrée de la rivière Fraser. Nous ne savons
si M. Buchanan, dont la présidence approche de son
terme, veut imiter, ou plutôt devrions-nous dire, sur-
passer la politique hautaine que suivit M. Polk, en 1815,
vis-à-vis de l'Angleterre.
» Personne ne peut se figurer que l'occupation d'une
île qui commande l'entrée de la rivière Fraser et, par
conséquent, des magnifiques régions de la Colombie
britannique, ne soit pas un indice de cette constante
politique d'agression qui date de l'époque où fut pro-
clamée la fameuse doctrine Monroë. Les Américains
ont soutenu que la ligne des frontières, si elle s'étendait
au delà du continent, comprendrait non-seulement cette
île, mais encore l'entrée de la rivière Fraser. Si cette
prétention relative à l'entrée de la rivière est fondée,
et c'est ce qu'on ne saurait décider avant que la ligne
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