Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 309
profiter de la dernière crise pour obtenir de la Porte ce
qu'on appelait une preuve de force et de puissance con-
tre le seul pacha fidèle de l'empire; mais nous ne pen-
sions pas que, Jlpros les assurances données, que l'on
laisserait les choses dans l'état où elles étaient il y a
un mois, la Porte oubliât sitôt ce qu'elle doit à la
France et à l'Europe, intéressées dans cette grande œu-
vre d'intérêt universel.
» Quoi qu'il en soit, nous écrit notre correspondant
de Marseille, le but positif de la mission de Mouktar..
Bey n'est point encore connu. Le vice-roi a convoqué
les consuls pour leur en donner connaissance, et il est
impossible que ces messieurs n'en réfèrent à leurs gou-
vernements, quelle que soit la communication qui leur
sera faite.
» Les grands intérêts que l'Europe a aujourd'hui dans
l'extrême Orient, le rôle qui est départi à la France en
Chine et dans l'empire d'Annam, tout enfin nous fait
espérer que la fausse démarche conseillée à la Porte va
faire entrer la question de Suez dans les questions di-
plomatiques dont l'Europe doit s'occuper, dont la France
ne peut abandonner la solution à des conseils perfides
ou intéressés. Grâce à la loyauté et à la fermeté du
vice-roi, jusqu'à présent si souvent éprouvées, la mis-
sion de Mouktar-Bey n'aura donc pas, nous l'espérons,
de conséquences fâcheuses pour le percement définitif
de l'isthme de Suez, et les difficultés, les chicanes et
les obstacles suscités par un égoïsme étroit ne serviront
qu'à faire triompher une cause qui intéresse également
le commerce du monde et la civilisation en Orient.
» MAC-SHÉEHY. »
Ainsi les journaux des nuances les plus diverses
et même les plus opposées s'accordent à juger avec
le même sentiment cet incident déplorable. Ils regar-
dent la France comme blessée, et ils invoquent l'appui
d'un gouvernement qui certes n'est pas habitué à
laisser abaisser au dehors notre légitime influence.
Ces sentiments, nous en sommes convaincu, seront
bientôt exprimés par toute la presse de Paris et des
départements.
J. ROSE.
LES VŒUX DES CONSEILS GÉNÉRAUX.
Soixante et seize conseils généraux des départe-
ments, cinquante-deux chambres de commerce ont
instamment recommandé, dans de précédentes ses-
sions, à la sollicitude et à la protection du gouver-
nement de l'Empereur, l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez. Ces vœux, encore cette année, ont
été réitérés par plusieurs conseils généraux. Nous
reproduisons le texte du vœu du conseil général des
Bouches-du-Rhône comme le résumé le plus complet
de l'esprit et de la valeur de ces manifestations nou-
velles.
ERNEST DESPLACES.
Extrait du registre des délibérations du Conseil général
des Bouches-du-Rhône.
Séance du 25 août.
PERCEMENT DE L'ISTHME DE SUEZ.
Sur la proposition de M. Honnorat, parlant au nom de
la commission des objets divers :
Le Conseil général, considérant qu'un canal maritime
qui réunirait directement la mer Rouge àïlaMéditerranée,
à travers l'isthme de Suez, en réduisant notablement
les lenteurs, les dépenses et les dangers qui résultent
de l'état actuel des communications de l'Europe avec
l'Inde par le cap de Bonne-Espérance, aurait des résul-
tats immenses, non-seulement pour les intérêts géné-
raux de la civilisation et de l'humanité, mais encore
pour le développement du commerce de la France, et
spécialement de ses ports sur la Méditerranée ;
Considérant que l'exécution de ce canal aurait, sur
l'établissement d'un chemin de fer, l'avantage de ne
pas obliger les navires à décharger leur cargaison sur
un point intermédiaire ;
Emet à l'unanimité le vœu que le gouvernement de
l'Empereur intervienne auprès du Sultan pour le presser
de donner dans le plus bref délai possible sa sanction
an projet de M. Ferdinand de Lesseps.
LA VIEILLE POLITIQUE EN ANGLETERRE.
Nous avons maintes fois signalé à l'Angleterre les
dangers et les fautes où l'entraînent les quelques
hommes qui persévèrent à la maintenir dans l'ornière
de sa vieille politiqne. Nous avons prédit l'impopu-
larité que cette persistance lui vaudrait sur le conti-
nent, et particulièrement en France. Le temps n'est
plus où un seul peuple peut s'isoler des intérêts du
reste du monde, et s'en constituer pour ainsi dire
le systématique ennemi. On se ferait difficilement une
idée, de l'autre côté du détroit, des sentiments de
réprobation soulevés en Europe par l'égoïsme, aujour-
d'hui avéré, qui a inspiré l'opposition britannique
contre le percement de l'isthme de Suez. Cette cir-
constance, qui a eu tant d'éclat, a été comme une
révélation : on observe maintenant de plus près, on
étudie et on pèse les actes du gouvernement anglais ;
on les rapproche les uns des autres, et on y constate
ce même besoin de contrecarrer partout l'extension
et le progrès naturel des autres peuples.
Ce tableau a été tracé avec une grande énergie
dans un travail remarquable publié le 8 de ce mois
par r Opinion natiouale.
Nous croyons, comme ce journal, que l'esprit de la
moderne Angleterre comprend tout autrement son
rôle, tend à s'affranchir de ses traditions surannées,
et nous en avons pour preuve les énergiques protes-
tations qu'ont fait entendre à la chambre des Com-
munes, contre cette triste politique, les hommes les
profiter de la dernière crise pour obtenir de la Porte ce
qu'on appelait une preuve de force et de puissance con-
tre le seul pacha fidèle de l'empire; mais nous ne pen-
sions pas que, Jlpros les assurances données, que l'on
laisserait les choses dans l'état où elles étaient il y a
un mois, la Porte oubliât sitôt ce qu'elle doit à la
France et à l'Europe, intéressées dans cette grande œu-
vre d'intérêt universel.
» Quoi qu'il en soit, nous écrit notre correspondant
de Marseille, le but positif de la mission de Mouktar..
Bey n'est point encore connu. Le vice-roi a convoqué
les consuls pour leur en donner connaissance, et il est
impossible que ces messieurs n'en réfèrent à leurs gou-
vernements, quelle que soit la communication qui leur
sera faite.
» Les grands intérêts que l'Europe a aujourd'hui dans
l'extrême Orient, le rôle qui est départi à la France en
Chine et dans l'empire d'Annam, tout enfin nous fait
espérer que la fausse démarche conseillée à la Porte va
faire entrer la question de Suez dans les questions di-
plomatiques dont l'Europe doit s'occuper, dont la France
ne peut abandonner la solution à des conseils perfides
ou intéressés. Grâce à la loyauté et à la fermeté du
vice-roi, jusqu'à présent si souvent éprouvées, la mis-
sion de Mouktar-Bey n'aura donc pas, nous l'espérons,
de conséquences fâcheuses pour le percement définitif
de l'isthme de Suez, et les difficultés, les chicanes et
les obstacles suscités par un égoïsme étroit ne serviront
qu'à faire triompher une cause qui intéresse également
le commerce du monde et la civilisation en Orient.
» MAC-SHÉEHY. »
Ainsi les journaux des nuances les plus diverses
et même les plus opposées s'accordent à juger avec
le même sentiment cet incident déplorable. Ils regar-
dent la France comme blessée, et ils invoquent l'appui
d'un gouvernement qui certes n'est pas habitué à
laisser abaisser au dehors notre légitime influence.
Ces sentiments, nous en sommes convaincu, seront
bientôt exprimés par toute la presse de Paris et des
départements.
J. ROSE.
LES VŒUX DES CONSEILS GÉNÉRAUX.
Soixante et seize conseils généraux des départe-
ments, cinquante-deux chambres de commerce ont
instamment recommandé, dans de précédentes ses-
sions, à la sollicitude et à la protection du gouver-
nement de l'Empereur, l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez. Ces vœux, encore cette année, ont
été réitérés par plusieurs conseils généraux. Nous
reproduisons le texte du vœu du conseil général des
Bouches-du-Rhône comme le résumé le plus complet
de l'esprit et de la valeur de ces manifestations nou-
velles.
ERNEST DESPLACES.
Extrait du registre des délibérations du Conseil général
des Bouches-du-Rhône.
Séance du 25 août.
PERCEMENT DE L'ISTHME DE SUEZ.
Sur la proposition de M. Honnorat, parlant au nom de
la commission des objets divers :
Le Conseil général, considérant qu'un canal maritime
qui réunirait directement la mer Rouge àïlaMéditerranée,
à travers l'isthme de Suez, en réduisant notablement
les lenteurs, les dépenses et les dangers qui résultent
de l'état actuel des communications de l'Europe avec
l'Inde par le cap de Bonne-Espérance, aurait des résul-
tats immenses, non-seulement pour les intérêts géné-
raux de la civilisation et de l'humanité, mais encore
pour le développement du commerce de la France, et
spécialement de ses ports sur la Méditerranée ;
Considérant que l'exécution de ce canal aurait, sur
l'établissement d'un chemin de fer, l'avantage de ne
pas obliger les navires à décharger leur cargaison sur
un point intermédiaire ;
Emet à l'unanimité le vœu que le gouvernement de
l'Empereur intervienne auprès du Sultan pour le presser
de donner dans le plus bref délai possible sa sanction
an projet de M. Ferdinand de Lesseps.
LA VIEILLE POLITIQUE EN ANGLETERRE.
Nous avons maintes fois signalé à l'Angleterre les
dangers et les fautes où l'entraînent les quelques
hommes qui persévèrent à la maintenir dans l'ornière
de sa vieille politiqne. Nous avons prédit l'impopu-
larité que cette persistance lui vaudrait sur le conti-
nent, et particulièrement en France. Le temps n'est
plus où un seul peuple peut s'isoler des intérêts du
reste du monde, et s'en constituer pour ainsi dire
le systématique ennemi. On se ferait difficilement une
idée, de l'autre côté du détroit, des sentiments de
réprobation soulevés en Europe par l'égoïsme, aujour-
d'hui avéré, qui a inspiré l'opposition britannique
contre le percement de l'isthme de Suez. Cette cir-
constance, qui a eu tant d'éclat, a été comme une
révélation : on observe maintenant de plus près, on
étudie et on pèse les actes du gouvernement anglais ;
on les rapproche les uns des autres, et on y constate
ce même besoin de contrecarrer partout l'extension
et le progrès naturel des autres peuples.
Ce tableau a été tracé avec une grande énergie
dans un travail remarquable publié le 8 de ce mois
par r Opinion natiouale.
Nous croyons, comme ce journal, que l'esprit de la
moderne Angleterre comprend tout autrement son
rôle, tend à s'affranchir de ses traditions surannées,
et nous en avons pour preuve les énergiques protes-
tations qu'ont fait entendre à la chambre des Com-
munes, contre cette triste politique, les hommes les
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