Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
320 L'ISTHME DE SUEZ.
à Tien-Tsin, que nous trouverions à notre arrivée prêt à
nous conduire à temps dans la capitale. Quoiqu'ils
laissassent percer la pensée d'un voyage par terre à
partir de l'embouchure du fleuve, et leur désir que
l'escadre fût laissée à l'ancre en dehors de la barre, ils
ne nous dirent pas cependant que des ordres eussent
été donnés pour nous empêcher d'entrer dans le fleuve
et d'employer nos vaisseaux à atteindre la ville de
Tien-Tsin.
» L'amiral Hope partit un peu avant que la réponse
des commissaires fût reçue, désirant exécuter son pas-
sage sous voiles. Le lieu du rendez-vous fut fixé aux îles
Sha-loo-Tien, d'où il devait communiquer aux autorités
la prochaine arrivée des ministres d'Angleterre et de
France en route pour Tien-Tsin, et s'informer si des
ordres avaient été donnés pour notre réception.
» J'annonçai son départ le lendemain aux commis-
saires et leur suggérai la convenance de se rendre au
Pei-ho, àbord d'un des bateaux à vapeur appartenant aux
Chinois, se trouvant à leur disposition, et au moyen des-
quels ils pouvaient arriver dans le fleuve à temps pour
nous recevoir. Ils refusèrent d'agir ainsi sur le prétexte
qu'ils ne pouvaient adopter une méthode si peu usuelle
de voyager sans la permission de l'empereur. Cela peut
être, mais j'incline à penser qu'ils partageaient le sen-
timent exprimé en confidence par un de leurs officiers
les plus éclairés, disant qu'il ne voudrait pas aller
dans le Nord, qu'il y aurait des troubles, et que l'em-
pereur et ses conseillers étaient assez déraisonnables
pour ne pas vouloir se rendre sans une autre leçon.
» M. de Bourboulon et moi quittâmes Shanghaï quatre
jours après la réception de la lettre du commissaire,
afin de laisser à son mémoire le temps d'arriver à l'em-
pereur, et à celui-ci d'expédier les ordres nécessaires,
s'il voulait nous accorder une réception amicale, et
exécuter les recommandations que le mémoire con-
tenait. M. Ward, ministre américain, nous accompagna
sur l'invitation expresse des commissaires, ayant ré-
clamé d'eux, en vertu de la clause qui lui assure le
traitement de la nation la plus favorisée, le droit d'é-
changer les ratifications à Pékin, et de présenter ses
lettres de créance à l'empereur.
» Ma dépêche du 5 courant vous donne le détail des
événements qui se sont accomplis dans le Peï-Ho; je
vous ferai seulement remarquer en explications de la
marche suivie, que nous nous trouvions devant l'embou-
chure du fleuve formant la grande route de Pékin, peu
de jours avant l'expiration de la période fixée par le
traité pour l'échange des ratifications. Lorsque nous
requîmes l'ouverture du passage, expliquant l'objet pa-
cifique de notre mission, nous fûmes informés qu'il n'y
avait point d'autorités sur les lieux; que les forts et les
barrières n'étaient point construits par ordre du gouver-
nement, mais par le peuple, qui les avait élevés et y
avait mis des garnisons, afin de le protéger contre les
rebelles et non pour nous interdire le passage. En pro-
cédant à écarter ces obstacles, nous n'avons donc violé
aucun ordre du gouvernement impérial, et si nous avions
réussi, le gouvernement aurait pu et n'aurait pas sans
doute manqué de désavouer ceux qui nous avaient ré-
sisté.
» En même temps, nous étions convaincus que la ré-
pugnance du gouvernement chinois il exécuter pleine-
ment le traité et à nous accorder la réception que nos
instructions nous prescrivaient de demander, ne pou-
vait être surmontée que par le sentiment de son impuis-
sance à nous tenir tête; les préparatifs faits depuis l'année
dernière lui avaient donné confiance, et cette disposition
se fût accrue si, en arrivant en présence de ses agents,
nous avions fléchi dans les demandes que nous avions
faites.
D "Dans ces circonstances, accepter les propositions
qui nous avaient été présentées, c'eût été entrer dans
une voie au bout de laquelle se trouvaient les malheurs
et les chutes, et rien dans mon opinion ne nous au-
rait justifiés, à moins que les seules autorités compé-
tentes pour former un jugement sur cette question, ne
nous eussent exprimé des doutes sur les résultats d'une
tentative pour forcer le passage du fleuve. Mais je puis
affirmer que si l'amiral Hope avait exprimé des cloutes
sur ce sujet, ces doutes n'auraient pas été partagés par
l'escadre, ni par aucune des personnes ayant l'expé-
rience la plus consommée de la guerre en Chine, et
s'il était décidé que les moyens à notre disposition
étaient insuffisants pour justifier la ligne de politique
résolue que nous avons adoptée, il serait de toute jus-
tice que j'en partage avec l'amiral la responsabilité.
» L'intendant de Shanghaï a reçu de Pékin la com-
munication officielle de ces événements, avec des or-
dres, à ce qu'il dit, de ne point molester les Anglais.
Mais l'effet de cet échec est préjudiciable à nos intérêts,
et dans ce pays, plus que dans tout autre, nous sommes
respectés et considérés en proportion de la crainte que
nous inspirons. Quelle que soit donc la décision dernière
du gouvernement chinois relativement au traité de
Tien-Tsin, je ne crois pas que ces stipulations puissent
être exécutées, jusqu'à ce que nous ayons recouvré
aux yeux des Chinois notre supériorité. »
EN VENTE CHEZ MM. HACHETTE ET Cie:
LE CAMjLli DE SUEZ
ÉPISODE DE L'HISTOIRE DU XIX' SIÈCLE,
Par ERNEST DESPLACES.
(Bibliothèque des chemins de fer.)
Deuxième édition, suivie d'un Appendice contenant tous les faits
relatifs à la souscription, à la constitution et à la marche de la
Compagnie jusqu'à ce jour.
Prix: 1 fr.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX Er C', RUE BERGÈRE, 20-
à Tien-Tsin, que nous trouverions à notre arrivée prêt à
nous conduire à temps dans la capitale. Quoiqu'ils
laissassent percer la pensée d'un voyage par terre à
partir de l'embouchure du fleuve, et leur désir que
l'escadre fût laissée à l'ancre en dehors de la barre, ils
ne nous dirent pas cependant que des ordres eussent
été donnés pour nous empêcher d'entrer dans le fleuve
et d'employer nos vaisseaux à atteindre la ville de
Tien-Tsin.
» L'amiral Hope partit un peu avant que la réponse
des commissaires fût reçue, désirant exécuter son pas-
sage sous voiles. Le lieu du rendez-vous fut fixé aux îles
Sha-loo-Tien, d'où il devait communiquer aux autorités
la prochaine arrivée des ministres d'Angleterre et de
France en route pour Tien-Tsin, et s'informer si des
ordres avaient été donnés pour notre réception.
» J'annonçai son départ le lendemain aux commis-
saires et leur suggérai la convenance de se rendre au
Pei-ho, àbord d'un des bateaux à vapeur appartenant aux
Chinois, se trouvant à leur disposition, et au moyen des-
quels ils pouvaient arriver dans le fleuve à temps pour
nous recevoir. Ils refusèrent d'agir ainsi sur le prétexte
qu'ils ne pouvaient adopter une méthode si peu usuelle
de voyager sans la permission de l'empereur. Cela peut
être, mais j'incline à penser qu'ils partageaient le sen-
timent exprimé en confidence par un de leurs officiers
les plus éclairés, disant qu'il ne voudrait pas aller
dans le Nord, qu'il y aurait des troubles, et que l'em-
pereur et ses conseillers étaient assez déraisonnables
pour ne pas vouloir se rendre sans une autre leçon.
» M. de Bourboulon et moi quittâmes Shanghaï quatre
jours après la réception de la lettre du commissaire,
afin de laisser à son mémoire le temps d'arriver à l'em-
pereur, et à celui-ci d'expédier les ordres nécessaires,
s'il voulait nous accorder une réception amicale, et
exécuter les recommandations que le mémoire con-
tenait. M. Ward, ministre américain, nous accompagna
sur l'invitation expresse des commissaires, ayant ré-
clamé d'eux, en vertu de la clause qui lui assure le
traitement de la nation la plus favorisée, le droit d'é-
changer les ratifications à Pékin, et de présenter ses
lettres de créance à l'empereur.
» Ma dépêche du 5 courant vous donne le détail des
événements qui se sont accomplis dans le Peï-Ho; je
vous ferai seulement remarquer en explications de la
marche suivie, que nous nous trouvions devant l'embou-
chure du fleuve formant la grande route de Pékin, peu
de jours avant l'expiration de la période fixée par le
traité pour l'échange des ratifications. Lorsque nous
requîmes l'ouverture du passage, expliquant l'objet pa-
cifique de notre mission, nous fûmes informés qu'il n'y
avait point d'autorités sur les lieux; que les forts et les
barrières n'étaient point construits par ordre du gouver-
nement, mais par le peuple, qui les avait élevés et y
avait mis des garnisons, afin de le protéger contre les
rebelles et non pour nous interdire le passage. En pro-
cédant à écarter ces obstacles, nous n'avons donc violé
aucun ordre du gouvernement impérial, et si nous avions
réussi, le gouvernement aurait pu et n'aurait pas sans
doute manqué de désavouer ceux qui nous avaient ré-
sisté.
» En même temps, nous étions convaincus que la ré-
pugnance du gouvernement chinois il exécuter pleine-
ment le traité et à nous accorder la réception que nos
instructions nous prescrivaient de demander, ne pou-
vait être surmontée que par le sentiment de son impuis-
sance à nous tenir tête; les préparatifs faits depuis l'année
dernière lui avaient donné confiance, et cette disposition
se fût accrue si, en arrivant en présence de ses agents,
nous avions fléchi dans les demandes que nous avions
faites.
D "Dans ces circonstances, accepter les propositions
qui nous avaient été présentées, c'eût été entrer dans
une voie au bout de laquelle se trouvaient les malheurs
et les chutes, et rien dans mon opinion ne nous au-
rait justifiés, à moins que les seules autorités compé-
tentes pour former un jugement sur cette question, ne
nous eussent exprimé des doutes sur les résultats d'une
tentative pour forcer le passage du fleuve. Mais je puis
affirmer que si l'amiral Hope avait exprimé des cloutes
sur ce sujet, ces doutes n'auraient pas été partagés par
l'escadre, ni par aucune des personnes ayant l'expé-
rience la plus consommée de la guerre en Chine, et
s'il était décidé que les moyens à notre disposition
étaient insuffisants pour justifier la ligne de politique
résolue que nous avons adoptée, il serait de toute jus-
tice que j'en partage avec l'amiral la responsabilité.
» L'intendant de Shanghaï a reçu de Pékin la com-
munication officielle de ces événements, avec des or-
dres, à ce qu'il dit, de ne point molester les Anglais.
Mais l'effet de cet échec est préjudiciable à nos intérêts,
et dans ce pays, plus que dans tout autre, nous sommes
respectés et considérés en proportion de la crainte que
nous inspirons. Quelle que soit donc la décision dernière
du gouvernement chinois relativement au traité de
Tien-Tsin, je ne crois pas que ces stipulations puissent
être exécutées, jusqu'à ce que nous ayons recouvré
aux yeux des Chinois notre supériorité. »
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Par ERNEST DESPLACES.
(Bibliothèque des chemins de fer.)
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relatifs à la souscription, à la constitution et à la marche de la
Compagnie jusqu'à ce jour.
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Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
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