Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 319
un rescrit autographe : « Son obstination pourrait bien
être pour lui une cause de calamité. »
« Dans le commencement de mars, lord Elgin ayant
quitté Shanghaï, par suite de l'état fàcheux de Canton,
écrivit aux commissaires, leur déclarant que le gouver-
nement de la reine consentait à ne pas établir la mis-
sion permanente à Pékin, sous condition d'une bonne
réception à faire au ministre de S. M. Il les informait
ensuite de son prochain départ de la Chine et de ma no-
mination, avec charge de délivrer des documents impor-
tants dans la capitale, leur rappelant solennellement que
les relations pacifiques ne pouvaient être conservées que
par une loyale observation du traité. Malgré cette infor-
mation, les commissaires impériaux continuèrent à
rester à Soo-Chou au lieu de retourner vers la capitale
pour préparer ma réception et celle du ministre français,
et leurs motifs pour agir ainsi devenaient suffisamment
manifestes par leurs tentatives, au moyen d'un Chinois
antérieurement au service anglais, et maintenant à
leur service, de s'assurer si nous ne consentirions pas à
échanger des ratifications à Shanghaï, ou du moins à
être conduits de ce point à Pékin par terre. Ce voyage
prend deux mois, et je laisse à juger à votre seigneurie
si, en adoptant cette route, nous n'aurions pas aban-
donné un des grands objets du traité, le libre accès au
gouvernement central.
» Je n'appris qu'après mon arrivée à Hong-Kong, la
prolongation du séjour des commissaires dans le sud,
et je reçus nn mémorandum de M. Hart (inclus dans
ma dépêche du 30 mai), décrivant les sentiments hos-
tiles de la cour et jetant une lumière considérable sur
les fâcheux ajournements des commissaires. Je jugeai
dès lors qu'il devenait nécessaire, ou de jeter en-
tièrement mes instructions par dessus bord, d'abandon-
ner la visite à Pékin et la tentative de placer, une fois
pour toutes, nos relations diplomatiques sur un pied
convenable avec la cour de Pékin, ou de déclarer que
j'insistais pour échanger les ratifications dans la ca-
pitale avant l'expiration de la période stipulée dans le
traité, et pour obtenir de l'empereur une réception
personnelle dans le but de lui remettre une lettre au-
tographe de la reiDe. Je ne me dissimulais pas que la
tâche d'arracher une réception à Pékin dans une forme
impliquant de la part de l'empereur un renoncement
à ses prétentions de supériorité nationale, serait beau-
coup plus difficile que d'obtenir une reconnaissance de
notre égalité sar le papier ; je sentais que le gouver-
nement chinois, en accord avec sa politique habituelle,
voulait s'efforcer, en me prescrivant la route à suivre,
en limitant le nombre de ma suite, et par de mauvais
arrangements combinés pendant le voyage, de me
placer dans la position dégradante jusqu'ici occupée
par les envoyés étrangers, afin de recouvrer ainsi le
prestige qu'il avait perdu par notre heureux coup de
main de l'année dernière. Pour prévenir ce résultat et
assurer dans l'avenir le libre accès de la capitale sur
des termes convenables, je me décidai, après de mûres
réflexions, à m'avancer par le fleuve, route naturelle
de Tien-Tsin, sous le pavillon britannique, dont la pré-
sence en ce lieu établirait aux yeux des Chinois que
notre visite à Pékin était une affaire de droit et non
pas de faveur.
» M. de Bourboulon, que je consultai avant de pren-
dre une décision définitive, fut entièrement d'accord
avec moi, et écrivit une dépêche aux commissaires dans
le même sens.
» Je ne pouvais cependant, en face des informations
peu satisfaisantes que j'avais reçues, espérer que le
gouvernement chinois accepterait une révolution si com-
plète dans sa façon d'agir avec les étrangers, si je n'é-
tais soutenu par une force suffisante pour lui iuspirer
des alarmes. En conséquence, je me consultai sur ce
point avec l'amiral Hope et sir Charles Van-Straubenzee.
Plusieurs canonnières et une partie de l'escadre avaient
été dépêchées par sir Michel Seymour à Shanghaï, à
mon arrivée en Chine, pour être prêtes à m'accompa-
gner dans le nord. Cette mesure avait été adoptée
avant les nouvelles défavorables que j'avais reçues de
ce côté.
Il Après délibération, nous fûmes d'accord pour re-
connaître que les forces envoyées n'étaient pas assez
nombreuses pour produire l'impression désirée; elles
furent par conséquent augmentées, principalement de
cette classe de vaisseaux qui pouvaient passer la barre
et fournir une force égale à celles qui accompagnaient
les ambassadeurs alliés l'année dernière. Plus cette force
était considérable et plus, jugeant par notre experience
du caractère chinois, il était invraisemblable qu'on fût
poussé à une collision.
» En arrivant à Shanghaï, où je me rendis aussitôt
que mon collègue français fut prêt, je trouvai, comme
je l'avais pensé, les commissaires armés de prétextes
pour me retenir et empêcher ma visite par le Peï-ho.
» Leur lettre, quoique modérée dans le ton, indiquait
les trois principales clauses du traité et proposait de
rouvrir la discussion à cet égard. Si j'avais accepté cette
ouverture et abandonné la marche exposée dans ma
lettre du 16 mai, ils en auraient conclu que je pouvais
être amusé et contenu, et ils auraient ajourné les ra-
tifications dans l'intention d'obtenir mon assentiment à
des conditions qui auraient dépouillé ces clauses de
leur efficacité pratique. Cette opinion est confirmée par
le fait qu'ils n'avaient pas en leur pouvoir les traités
ratifiés, le gouvernement chinois les ayant réduits à la
tâche de gagner du temps, sinon mieux, en renouvelant
les négociations, se réservant en même temps la fa-
culté d'échanger ou de ne pas échanger les ratifica-
tions selon qu'il l'aurait jugé utile après avoir eu
communication du résultat des conférences.
» Je pense que les commissaires eux-mêmes agis-
saient plutôt en obéissance à leurs institutions trans-
mises de Pékin, que dans l'espérance de réussir dans
leurs tentatives pour nous arrêter ; car aussitôt qu'ils
eurent reçu ma lettre, déclarant que je n'entrerais pas
en discussion que les ratifications ne fussent échangées,
et déclinant toute entrevue avec eux à Shanghaï, l'an-
née déterminée par le traité pour cet échange étant
presque expirée, ils changèrent complètement de thèse ;
ils reconnurent la convenance de s'en tenir aux termes
du traité et m'informèrent qu'ils avaient adressé un mé-
moire à l'empereur pour qu'il envoyât un haut officier
un rescrit autographe : « Son obstination pourrait bien
être pour lui une cause de calamité. »
« Dans le commencement de mars, lord Elgin ayant
quitté Shanghaï, par suite de l'état fàcheux de Canton,
écrivit aux commissaires, leur déclarant que le gouver-
nement de la reine consentait à ne pas établir la mis-
sion permanente à Pékin, sous condition d'une bonne
réception à faire au ministre de S. M. Il les informait
ensuite de son prochain départ de la Chine et de ma no-
mination, avec charge de délivrer des documents impor-
tants dans la capitale, leur rappelant solennellement que
les relations pacifiques ne pouvaient être conservées que
par une loyale observation du traité. Malgré cette infor-
mation, les commissaires impériaux continuèrent à
rester à Soo-Chou au lieu de retourner vers la capitale
pour préparer ma réception et celle du ministre français,
et leurs motifs pour agir ainsi devenaient suffisamment
manifestes par leurs tentatives, au moyen d'un Chinois
antérieurement au service anglais, et maintenant à
leur service, de s'assurer si nous ne consentirions pas à
échanger des ratifications à Shanghaï, ou du moins à
être conduits de ce point à Pékin par terre. Ce voyage
prend deux mois, et je laisse à juger à votre seigneurie
si, en adoptant cette route, nous n'aurions pas aban-
donné un des grands objets du traité, le libre accès au
gouvernement central.
» Je n'appris qu'après mon arrivée à Hong-Kong, la
prolongation du séjour des commissaires dans le sud,
et je reçus nn mémorandum de M. Hart (inclus dans
ma dépêche du 30 mai), décrivant les sentiments hos-
tiles de la cour et jetant une lumière considérable sur
les fâcheux ajournements des commissaires. Je jugeai
dès lors qu'il devenait nécessaire, ou de jeter en-
tièrement mes instructions par dessus bord, d'abandon-
ner la visite à Pékin et la tentative de placer, une fois
pour toutes, nos relations diplomatiques sur un pied
convenable avec la cour de Pékin, ou de déclarer que
j'insistais pour échanger les ratifications dans la ca-
pitale avant l'expiration de la période stipulée dans le
traité, et pour obtenir de l'empereur une réception
personnelle dans le but de lui remettre une lettre au-
tographe de la reiDe. Je ne me dissimulais pas que la
tâche d'arracher une réception à Pékin dans une forme
impliquant de la part de l'empereur un renoncement
à ses prétentions de supériorité nationale, serait beau-
coup plus difficile que d'obtenir une reconnaissance de
notre égalité sar le papier ; je sentais que le gouver-
nement chinois, en accord avec sa politique habituelle,
voulait s'efforcer, en me prescrivant la route à suivre,
en limitant le nombre de ma suite, et par de mauvais
arrangements combinés pendant le voyage, de me
placer dans la position dégradante jusqu'ici occupée
par les envoyés étrangers, afin de recouvrer ainsi le
prestige qu'il avait perdu par notre heureux coup de
main de l'année dernière. Pour prévenir ce résultat et
assurer dans l'avenir le libre accès de la capitale sur
des termes convenables, je me décidai, après de mûres
réflexions, à m'avancer par le fleuve, route naturelle
de Tien-Tsin, sous le pavillon britannique, dont la pré-
sence en ce lieu établirait aux yeux des Chinois que
notre visite à Pékin était une affaire de droit et non
pas de faveur.
» M. de Bourboulon, que je consultai avant de pren-
dre une décision définitive, fut entièrement d'accord
avec moi, et écrivit une dépêche aux commissaires dans
le même sens.
» Je ne pouvais cependant, en face des informations
peu satisfaisantes que j'avais reçues, espérer que le
gouvernement chinois accepterait une révolution si com-
plète dans sa façon d'agir avec les étrangers, si je n'é-
tais soutenu par une force suffisante pour lui iuspirer
des alarmes. En conséquence, je me consultai sur ce
point avec l'amiral Hope et sir Charles Van-Straubenzee.
Plusieurs canonnières et une partie de l'escadre avaient
été dépêchées par sir Michel Seymour à Shanghaï, à
mon arrivée en Chine, pour être prêtes à m'accompa-
gner dans le nord. Cette mesure avait été adoptée
avant les nouvelles défavorables que j'avais reçues de
ce côté.
Il Après délibération, nous fûmes d'accord pour re-
connaître que les forces envoyées n'étaient pas assez
nombreuses pour produire l'impression désirée; elles
furent par conséquent augmentées, principalement de
cette classe de vaisseaux qui pouvaient passer la barre
et fournir une force égale à celles qui accompagnaient
les ambassadeurs alliés l'année dernière. Plus cette force
était considérable et plus, jugeant par notre experience
du caractère chinois, il était invraisemblable qu'on fût
poussé à une collision.
» En arrivant à Shanghaï, où je me rendis aussitôt
que mon collègue français fut prêt, je trouvai, comme
je l'avais pensé, les commissaires armés de prétextes
pour me retenir et empêcher ma visite par le Peï-ho.
» Leur lettre, quoique modérée dans le ton, indiquait
les trois principales clauses du traité et proposait de
rouvrir la discussion à cet égard. Si j'avais accepté cette
ouverture et abandonné la marche exposée dans ma
lettre du 16 mai, ils en auraient conclu que je pouvais
être amusé et contenu, et ils auraient ajourné les ra-
tifications dans l'intention d'obtenir mon assentiment à
des conditions qui auraient dépouillé ces clauses de
leur efficacité pratique. Cette opinion est confirmée par
le fait qu'ils n'avaient pas en leur pouvoir les traités
ratifiés, le gouvernement chinois les ayant réduits à la
tâche de gagner du temps, sinon mieux, en renouvelant
les négociations, se réservant en même temps la fa-
culté d'échanger ou de ne pas échanger les ratifica-
tions selon qu'il l'aurait jugé utile après avoir eu
communication du résultat des conférences.
» Je pense que les commissaires eux-mêmes agis-
saient plutôt en obéissance à leurs institutions trans-
mises de Pékin, que dans l'espérance de réussir dans
leurs tentatives pour nous arrêter ; car aussitôt qu'ils
eurent reçu ma lettre, déclarant que je n'entrerais pas
en discussion que les ratifications ne fussent échangées,
et déclinant toute entrevue avec eux à Shanghaï, l'an-
née déterminée par le traité pour cet échange étant
presque expirée, ils changèrent complètement de thèse ;
ils reconnurent la convenance de s'en tenir aux termes
du traité et m'informèrent qu'ils avaient adressé un mé-
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