Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
318 L'ISTHME DE SUEZ,
de vous exposer brièvement les maximes de la Chine
relativement à son intercourse avec les nations étran-
gères; car elles donnent la clef de tout ce qui s'est passé.
» En Chine, les relations internationales ont toujours été
scrupuleusement ignorées par le gouvernement; il n'est
pas d'exemple d'un ministre étranger ayant réussi à
obtenir son admission dans la capitale, si ce n'est pour
y aller accomplir le kotow, cérémonie de vasselage, ou
y aller subir la qualité de tributaire. Les sujets des na-
tions étrangères résidant en Chine sont représentés
comme appartenant à des tribus barbares, vivant du
commerce, la dernière des professions parmi les Chinois,
comme dénués de civilisation , ignorant les lois de la
raison et devant être confinés par tous les moyens sur
les frontières du pays.
» Conformément aux maximes du gouvernement, ils ne
sout attitrés à d'autres droits hors ceux que leur ac-
corde la faveur de l'empereur, et quoique les circon-
stances et la faiblesse du gouvernement l'aient conduit à
faire la concession de priviléges considérables aux étran-
gers dans les ports de mer éloignés, il est remarquable
comme preuve de la ténacité avec laquelle ces traditions
sont maintenues, qu'on classe toujours parmi les actes
de rébellion les mesures de contrainte adoptées par les
gouvernements étrangers pour obtenir Je redressement
des dommages faits à leurs sujets.
» Or le traité anglais de Tien-Tsin, qui est beaucoup
plus complet sous ce rapport que les traités signés dans
le même lieu par les autres puissances, contient des
principes diamétralement opposés à ces prétentions tra-
ditionnelles du gouvernement chinois. En vertu de ce
traité, le ministre britannique doit être accrédité comme
le représentant d'une puissance indépendante'et égale,
et le gouvernement chinois, dans ses rapports avec lui
est condamné à abandonner définitivement cette asser-
tion de sa supériorité qu'il a inflexiblement maintenue
lors de l'ambassade de lord Amherst, et, il n'y a que
trois ans encore, lorsque le comte Poutiatine se proposa
de visiter Pékin. Notre ministre a droit à eu une commu-
nication libre et sans restriction avec la capitale, non-
seulement comme il est spécifié dans le traité français et
le traité américain, non-seulement lorsqu'il a une affaire
à négocier, mais toute les fois qu'il a le simple désir de
s'y rendre ; ses relations diplomatiques doivent être ré-
gies selon les usages des nations occidentales, et il ne
peut être appelé à remplir aucune cérémonie d'une na-
ture dérogatoire à son caractère comme représentant
d'une nation égale et indépendante. A l'avenir, l'accès
de la capitale doit être reconnu comme un droit sur le-
quel le ministre peut insister, au lieu d'être demandé
comme une faveur, et refusée ou concédée dans des
termes dont les Chinois auraient le choix pour sauver
leur propre dignité aux yeux de la population, aux dé-
pens de celle de l'envoyé étranger.
» Les clauses qui permettent aux sujets britanniques
de voyager à l'intérieur et ouvrent le fleuve Yang-Tze
à la navigation britannique, sont également subversi-
ves des maximes établies parmi les hommes d'Etat chi-
nois. Nous repousser à la rive maritime, nous confiner
dans le plus petit nombre de ports possibles, nous te-
nir en dehors des villes importantes, nous avilir aux
yeux du peuple afin de maintenir uji mur de séparation
entre les races : voilà la politique que suivrait volon-
tiers, s'il l'osait, le gouvernement chinois, par son obsti-
nation dans les vieux usages, et par son indifférence
sinon par sa peur de tout progrès auquel on ne peut
arriver que par des nouveautés.
» 11 n'est donc pas surprenant que lorsque les esca-
dres alliées quittèrent le Peï-Ho l'année dernière et
que la panique produite par leur présence commença
à s'apaiser, les anciennes maximes et les anciens
préjugés aient graduellement repris leur ascendant
à Pékin, et que le gouvernement impérial hit entretenu
l'espérance de reprendre une partie du terrain qu'il
avait perdu. Nous avons la preuve de l'absence de tout
changement de langage ou de sentiment à l'égard des
étrangers, dans un décret publié par la Guette de Pékin
le 25 juillet, un mois après la signature du traité; dans
ce document, il est fait allusion « aux barbares remon-
» tant soudainement la rivière Tientsin et se retirant
» émus par les commandements de Kwelliang et de son
» collègue, signifiés avec une affectueuse insistance. »
Sungko-lin-Sin, prince mogol, considéré comme leur
meilleur général, avait été nommé commandant en chef
de la province de Pechelee avec des forces nombreuses
à sa disposition ; les forts de Takou avaient été -recons-
truits et renforcés; des estacades et des obstacles de
différentes espèces avaient été placés à travers la ri-
vière ; pour effacer l'impression produite par les événe-
ments de l'année dernière, et pour rendre la capitale plus
inaccessible que jamais, en empêchant les vaisseaux
étrangers d'arrirer à Tien-Tsin.
» Tandis que ces préparatifs s'effectuaient, le départ
du haut officier de l'administration du revenu qui devait
arrêter le tarifa Shang-Haï était ajourné, afin qu'il ne pût
arriver à Shang-Haï avant la fin de la saison propice aux
opération: dans le golfe Pechelee, et lorsqu'ilpartit, il était
accompagné par les commissaires impériaux Kweillang
et Hwashana. Les événements ultérieurs ne me laissent
pas de doute que les renseignements contenus dans la
lettre dont M. Parkes a obtenu possession ne fussent
substantiellement exacts, et que ces fonctionnaires
n'eussent reçu des instructions pour faire modifier les
principaux articles du traité, savoir : la résidence à
Pékin, l'ouverture du fleuve Yang-Tze et la circulation
dans l'intérieur, auxquelles l'empereur opposait d'éner-
giques objections.
Dans leur première lettre, les commissaires avancè-
rent le principe que le traité ayant été signé sous la
contrainte, ces stipulations n'avaient pas été pleinement
discutées. Mais la détermination montrée par lord
Elgin de ne pas laisser mettre le traité en question,
semble avoir convaincu les commissaires qu'il était pru-
dent de ne point contester la concession faite à propos
de la résidence permanente dans la capitale. Il est clair,
toutefois, que leurs remontrances contre la politique
qu'on leur avait imposée à Pékin ne furent nullement
goûtées par l'empereur et par ses conseillers, qui leur
ordonnèrent de faire de nouveaux efforts, et le mécon-
tentement inspiré par la conduite de Ho, qui semble
avoir le plus fortement signalé l'inopportunité de la con-
duite proposée, s'est, dit-on, exprimé en ces termes dans
de vous exposer brièvement les maximes de la Chine
relativement à son intercourse avec les nations étran-
gères; car elles donnent la clef de tout ce qui s'est passé.
» En Chine, les relations internationales ont toujours été
scrupuleusement ignorées par le gouvernement; il n'est
pas d'exemple d'un ministre étranger ayant réussi à
obtenir son admission dans la capitale, si ce n'est pour
y aller accomplir le kotow, cérémonie de vasselage, ou
y aller subir la qualité de tributaire. Les sujets des na-
tions étrangères résidant en Chine sont représentés
comme appartenant à des tribus barbares, vivant du
commerce, la dernière des professions parmi les Chinois,
comme dénués de civilisation , ignorant les lois de la
raison et devant être confinés par tous les moyens sur
les frontières du pays.
» Conformément aux maximes du gouvernement, ils ne
sout attitrés à d'autres droits hors ceux que leur ac-
corde la faveur de l'empereur, et quoique les circon-
stances et la faiblesse du gouvernement l'aient conduit à
faire la concession de priviléges considérables aux étran-
gers dans les ports de mer éloignés, il est remarquable
comme preuve de la ténacité avec laquelle ces traditions
sont maintenues, qu'on classe toujours parmi les actes
de rébellion les mesures de contrainte adoptées par les
gouvernements étrangers pour obtenir Je redressement
des dommages faits à leurs sujets.
» Or le traité anglais de Tien-Tsin, qui est beaucoup
plus complet sous ce rapport que les traités signés dans
le même lieu par les autres puissances, contient des
principes diamétralement opposés à ces prétentions tra-
ditionnelles du gouvernement chinois. En vertu de ce
traité, le ministre britannique doit être accrédité comme
le représentant d'une puissance indépendante'et égale,
et le gouvernement chinois, dans ses rapports avec lui
est condamné à abandonner définitivement cette asser-
tion de sa supériorité qu'il a inflexiblement maintenue
lors de l'ambassade de lord Amherst, et, il n'y a que
trois ans encore, lorsque le comte Poutiatine se proposa
de visiter Pékin. Notre ministre a droit à eu une commu-
nication libre et sans restriction avec la capitale, non-
seulement comme il est spécifié dans le traité français et
le traité américain, non-seulement lorsqu'il a une affaire
à négocier, mais toute les fois qu'il a le simple désir de
s'y rendre ; ses relations diplomatiques doivent être ré-
gies selon les usages des nations occidentales, et il ne
peut être appelé à remplir aucune cérémonie d'une na-
ture dérogatoire à son caractère comme représentant
d'une nation égale et indépendante. A l'avenir, l'accès
de la capitale doit être reconnu comme un droit sur le-
quel le ministre peut insister, au lieu d'être demandé
comme une faveur, et refusée ou concédée dans des
termes dont les Chinois auraient le choix pour sauver
leur propre dignité aux yeux de la population, aux dé-
pens de celle de l'envoyé étranger.
» Les clauses qui permettent aux sujets britanniques
de voyager à l'intérieur et ouvrent le fleuve Yang-Tze
à la navigation britannique, sont également subversi-
ves des maximes établies parmi les hommes d'Etat chi-
nois. Nous repousser à la rive maritime, nous confiner
dans le plus petit nombre de ports possibles, nous te-
nir en dehors des villes importantes, nous avilir aux
yeux du peuple afin de maintenir uji mur de séparation
entre les races : voilà la politique que suivrait volon-
tiers, s'il l'osait, le gouvernement chinois, par son obsti-
nation dans les vieux usages, et par son indifférence
sinon par sa peur de tout progrès auquel on ne peut
arriver que par des nouveautés.
» 11 n'est donc pas surprenant que lorsque les esca-
dres alliées quittèrent le Peï-Ho l'année dernière et
que la panique produite par leur présence commença
à s'apaiser, les anciennes maximes et les anciens
préjugés aient graduellement repris leur ascendant
à Pékin, et que le gouvernement impérial hit entretenu
l'espérance de reprendre une partie du terrain qu'il
avait perdu. Nous avons la preuve de l'absence de tout
changement de langage ou de sentiment à l'égard des
étrangers, dans un décret publié par la Guette de Pékin
le 25 juillet, un mois après la signature du traité; dans
ce document, il est fait allusion « aux barbares remon-
» tant soudainement la rivière Tientsin et se retirant
» émus par les commandements de Kwelliang et de son
» collègue, signifiés avec une affectueuse insistance. »
Sungko-lin-Sin, prince mogol, considéré comme leur
meilleur général, avait été nommé commandant en chef
de la province de Pechelee avec des forces nombreuses
à sa disposition ; les forts de Takou avaient été -recons-
truits et renforcés; des estacades et des obstacles de
différentes espèces avaient été placés à travers la ri-
vière ; pour effacer l'impression produite par les événe-
ments de l'année dernière, et pour rendre la capitale plus
inaccessible que jamais, en empêchant les vaisseaux
étrangers d'arrirer à Tien-Tsin.
» Tandis que ces préparatifs s'effectuaient, le départ
du haut officier de l'administration du revenu qui devait
arrêter le tarifa Shang-Haï était ajourné, afin qu'il ne pût
arriver à Shang-Haï avant la fin de la saison propice aux
opération: dans le golfe Pechelee, et lorsqu'ilpartit, il était
accompagné par les commissaires impériaux Kweillang
et Hwashana. Les événements ultérieurs ne me laissent
pas de doute que les renseignements contenus dans la
lettre dont M. Parkes a obtenu possession ne fussent
substantiellement exacts, et que ces fonctionnaires
n'eussent reçu des instructions pour faire modifier les
principaux articles du traité, savoir : la résidence à
Pékin, l'ouverture du fleuve Yang-Tze et la circulation
dans l'intérieur, auxquelles l'empereur opposait d'éner-
giques objections.
Dans leur première lettre, les commissaires avancè-
rent le principe que le traité ayant été signé sous la
contrainte, ces stipulations n'avaient pas été pleinement
discutées. Mais la détermination montrée par lord
Elgin de ne pas laisser mettre le traité en question,
semble avoir convaincu les commissaires qu'il était pru-
dent de ne point contester la concession faite à propos
de la résidence permanente dans la capitale. Il est clair,
toutefois, que leurs remontrances contre la politique
qu'on leur avait imposée à Pékin ne furent nullement
goûtées par l'empereur et par ses conseillers, qui leur
ordonnèrent de faire de nouveaux efforts, et le mécon-
tentement inspiré par la conduite de Ho, qui semble
avoir le plus fortement signalé l'inopportunité de la con-
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