Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
302 L'ISTHME DE SUEZ,
astronomique ait été véritablement tracée, il faut par une
convention riveraine accorder un libre accès aux sujets
britanniques.
» Mais le droit de l'Angleterre à une île située en
vue de la côte, dépend nécessairement de la découverte
et de l'occupation. Connaissant l'excessive jalousie du
peuple américain, nous craignons que la diplomatie an-
glaise ne soit insuffisante pour entrer en négociation
avec cet esprit nationalement agressif qui a toujours
caractérisé la politique des Etats-Unis. L'occupation
d'une île dont la souveraineté est encore en litige et sur
laquelle il faut négocier, est un acte de pouvoir auquel
le gouvernement anglais ne saurait tranquillement se
soumettre.
» Nous espérons que le foreing-office s'empressera de
s'occuper de cette question, et qu'il ne sera fait aucune
concession incompatible avec la dignité du pays ou la
sûreté de ces belles contrées qui, nous le croyons, con-
courront à étendre la liberté britannique, les institutions
et le commerce de l'Angleterre, sur la côte nord-ouest
du continent de l'Amérique du Nord. »
D'après de plus récentes nouvelles les choses sont
devenues moins envenimées. Toutefois, elles ne s'ar-
rangeront qu'autant que l'Angleterre saura se mon-
trer beaucoup plus modeste envers l'Amérique qu'en-
vers l'Europe et l'Orient.
J. MONGIN.
UNE RECTIFICATION.
Nous avons signalé à l'attention publique un nouveau
système de dragage expérimenté sur la Seine et qui
doit être employé avec un succès désormais constaté
aux déblais et terrassements du canal de Suez. Les
journaux ont annoncé l'incendie d'une partie de cet
appareil, en se livrant à quelques erreurs qu'ils se
sont empressés de rectifier par la note suivante :
» Le bateau-cloche, dont nous avons annoncé l'incen-
die sur la Seine en amont du pont de Neuilly, n'appar-
tenait pas, comme on l'a dit, à la Compagnie du canal
de Suez, et il n'avait pas été construit par M. Cavé pour
l'usage de cette Compagnie. C'était une des plus an-
ciennes dragues à vapeur de Paris.
» La Compagnie du canal avait profité des travaux
qui se font sur la Seine pour essayer, à bord de cette
drague, un système nouveau de transmission des terres
au point ou les remblais doivent être formés. Nous avons
rendu compte de l'essai de ce système qui a parfaite-
ment réussi. Chose singulière, l'appareil de transmission,
qui constituait une sorte d'appendice au bateau, a été
complètement préservé du feu.
» Au moment ou l'incendie a éclaté, la location de
cette drague était interrompue et la Compagnie avait
cessé de l'utiliser. »
ERNEST DESPLACES.
ALGER. SUEZ.
La guerre d'Italie avec toutes ses foudres avait moins
ébloui le monde que l'arc-en-ciel de Villafranca ne l'a
d'abord rassuré. Après ce formidable orage, tous les
cœurs se sentirent épanouir dans un même sentiment.
La fierté nationale était satisfaite, un grand péril avait
été conjuré, les mères respiraient enfin, et les transac-
tions commerciales suspendues n'attendaient que ce
signal pour reprendre leur essor. Mais on avait trop
espéré. Cinquante jours bientôt seront écoulés depuis
que les deux Empereurs se sont donné la main, et une
rivalité étrangère semble nous contester encore ce re-
tour de tranquillité, nous interdire de jouir avec sécu-
rité d'une paix si chèrement conquise.
Qui donc, quand la France veut faire halte et offre
de donner l'exemple d'un désarmement général, qui
donc est assez malheureusement inspiré pour provo-
quer notre pays à ressaisir les armes ? Qui ose répon-
dre aux démonstrations pacifiques des Tuileries par un
ordre d'armement universel des côtes de trois royau-
mes?
L'Angleterre, car c'est toujours elle que nous som-
mes condamnés à trouver sur notre route, l'Angleterre
de lord Palmerston semble s'ingénier à contrecarrer
toute guerre et toute paix que la France ose entrepren-
dre en dehors de ces prétentions de tutelle, déguisées
sous le nom de cordiale entente ; toujours l'on dirait
qu'elle a quelque combinaison nouvelle à inventer
pour faire renaître le malaise et arrêter l'élan com-
mercial en France. Nous le constatons cette fois encore
avec un sincère et profond regret, car répétons-le bien
haut, nous ne sommes pas de ceux qui ont voué à l'An-
gleterre une haine ou une admiration également aveu-
gles, qui ne savent ou ne veulent pas distinguer entre
les causes persévérantes de sa haute fortune et les in-
justices qui l'ont souillée, entre ses libres institutions
et ses ministres machiavéliques.
Oui, grâces à Dieu, il existe deux Angleterres vivant
sur le même sol; l'une est l'Angleterre des vieux pré-
jugés, des haines surannées, de l'antagonisme à ou-
trance, qui se croit obligée de vouloir toujours ce que
nous ne voulons pas, qui n'admet pas que le soleil
luise pour toutes les nations, pour tous les commerces,
pour toutes les marines ; qui est fondée sur le privilége
d'une caste, sur une aristocratie engraissée des biens
de l'Eglise et des dépouilles d'un peuple réduit au pau-
périsme le plus hideux ; qui affecte de porter chez l'étran-
ger le frac de l'époque et la mode des idées libérales,
mais qui affuble son président du parlement, ses hé-
rauts d'armes et ses juges de perruques à marteaux.
Celle-là, qu'elle s'appelle wigh ou tory, voit toujours
dans la moindre prospérité française un deuil public
pour la Grande-Bretagne. Son chant de guerre c'est
l'orgueilleux Rule Britannia.
Mais il e;t une autre Angleterre que le mouvement
des siècles pousse chaque jour en avant, qui s'est mê-
lée à l'Europe et surtout à la France, qui a fait avec
nous nos chemins de fer, nos emprunts, nos mille entre-
prises de crédit et d'industrie; une Angleterre qui
croit les luttes du travail plus profitables au progrès
astronomique ait été véritablement tracée, il faut par une
convention riveraine accorder un libre accès aux sujets
britanniques.
» Mais le droit de l'Angleterre à une île située en
vue de la côte, dépend nécessairement de la découverte
et de l'occupation. Connaissant l'excessive jalousie du
peuple américain, nous craignons que la diplomatie an-
glaise ne soit insuffisante pour entrer en négociation
avec cet esprit nationalement agressif qui a toujours
caractérisé la politique des Etats-Unis. L'occupation
d'une île dont la souveraineté est encore en litige et sur
laquelle il faut négocier, est un acte de pouvoir auquel
le gouvernement anglais ne saurait tranquillement se
soumettre.
» Nous espérons que le foreing-office s'empressera de
s'occuper de cette question, et qu'il ne sera fait aucune
concession incompatible avec la dignité du pays ou la
sûreté de ces belles contrées qui, nous le croyons, con-
courront à étendre la liberté britannique, les institutions
et le commerce de l'Angleterre, sur la côte nord-ouest
du continent de l'Amérique du Nord. »
D'après de plus récentes nouvelles les choses sont
devenues moins envenimées. Toutefois, elles ne s'ar-
rangeront qu'autant que l'Angleterre saura se mon-
trer beaucoup plus modeste envers l'Amérique qu'en-
vers l'Europe et l'Orient.
J. MONGIN.
UNE RECTIFICATION.
Nous avons signalé à l'attention publique un nouveau
système de dragage expérimenté sur la Seine et qui
doit être employé avec un succès désormais constaté
aux déblais et terrassements du canal de Suez. Les
journaux ont annoncé l'incendie d'une partie de cet
appareil, en se livrant à quelques erreurs qu'ils se
sont empressés de rectifier par la note suivante :
» Le bateau-cloche, dont nous avons annoncé l'incen-
die sur la Seine en amont du pont de Neuilly, n'appar-
tenait pas, comme on l'a dit, à la Compagnie du canal
de Suez, et il n'avait pas été construit par M. Cavé pour
l'usage de cette Compagnie. C'était une des plus an-
ciennes dragues à vapeur de Paris.
» La Compagnie du canal avait profité des travaux
qui se font sur la Seine pour essayer, à bord de cette
drague, un système nouveau de transmission des terres
au point ou les remblais doivent être formés. Nous avons
rendu compte de l'essai de ce système qui a parfaite-
ment réussi. Chose singulière, l'appareil de transmission,
qui constituait une sorte d'appendice au bateau, a été
complètement préservé du feu.
» Au moment ou l'incendie a éclaté, la location de
cette drague était interrompue et la Compagnie avait
cessé de l'utiliser. »
ERNEST DESPLACES.
ALGER. SUEZ.
La guerre d'Italie avec toutes ses foudres avait moins
ébloui le monde que l'arc-en-ciel de Villafranca ne l'a
d'abord rassuré. Après ce formidable orage, tous les
cœurs se sentirent épanouir dans un même sentiment.
La fierté nationale était satisfaite, un grand péril avait
été conjuré, les mères respiraient enfin, et les transac-
tions commerciales suspendues n'attendaient que ce
signal pour reprendre leur essor. Mais on avait trop
espéré. Cinquante jours bientôt seront écoulés depuis
que les deux Empereurs se sont donné la main, et une
rivalité étrangère semble nous contester encore ce re-
tour de tranquillité, nous interdire de jouir avec sécu-
rité d'une paix si chèrement conquise.
Qui donc, quand la France veut faire halte et offre
de donner l'exemple d'un désarmement général, qui
donc est assez malheureusement inspiré pour provo-
quer notre pays à ressaisir les armes ? Qui ose répon-
dre aux démonstrations pacifiques des Tuileries par un
ordre d'armement universel des côtes de trois royau-
mes?
L'Angleterre, car c'est toujours elle que nous som-
mes condamnés à trouver sur notre route, l'Angleterre
de lord Palmerston semble s'ingénier à contrecarrer
toute guerre et toute paix que la France ose entrepren-
dre en dehors de ces prétentions de tutelle, déguisées
sous le nom de cordiale entente ; toujours l'on dirait
qu'elle a quelque combinaison nouvelle à inventer
pour faire renaître le malaise et arrêter l'élan com-
mercial en France. Nous le constatons cette fois encore
avec un sincère et profond regret, car répétons-le bien
haut, nous ne sommes pas de ceux qui ont voué à l'An-
gleterre une haine ou une admiration également aveu-
gles, qui ne savent ou ne veulent pas distinguer entre
les causes persévérantes de sa haute fortune et les in-
justices qui l'ont souillée, entre ses libres institutions
et ses ministres machiavéliques.
Oui, grâces à Dieu, il existe deux Angleterres vivant
sur le même sol; l'une est l'Angleterre des vieux pré-
jugés, des haines surannées, de l'antagonisme à ou-
trance, qui se croit obligée de vouloir toujours ce que
nous ne voulons pas, qui n'admet pas que le soleil
luise pour toutes les nations, pour tous les commerces,
pour toutes les marines ; qui est fondée sur le privilége
d'une caste, sur une aristocratie engraissée des biens
de l'Eglise et des dépouilles d'un peuple réduit au pau-
périsme le plus hideux ; qui affecte de porter chez l'étran-
ger le frac de l'époque et la mode des idées libérales,
mais qui affuble son président du parlement, ses hé-
rauts d'armes et ses juges de perruques à marteaux.
Celle-là, qu'elle s'appelle wigh ou tory, voit toujours
dans la moindre prospérité française un deuil public
pour la Grande-Bretagne. Son chant de guerre c'est
l'orgueilleux Rule Britannia.
Mais il e;t une autre Angleterre que le mouvement
des siècles pousse chaque jour en avant, qui s'est mê-
lée à l'Europe et surtout à la France, qui a fait avec
nous nos chemins de fer, nos emprunts, nos mille entre-
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