Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
296 L'ISTHME DE SUEZ,
digènes, attitude qu'elle considère comme la consé-
quence naturelle des actes du gouvernement. On dirait,
à entendre les plaintes et le langage de toutes les po-
pulations anglaises, qu'elles sont aussi opposées à leur
gouvernement que les populations des colonies améri-
caines, il y a un siècle, et qu'elles pourraient bien, à
leur exemple, se déclarer indépendantes.
Voici, en effet, ce qu'imprime dans un Premier-Cal-
cutta un de nos journaux les plus considérables, The
Englishman, et vous savez que les journaux ici ne jouis-
sent pas du tout de la même liberté que leurs con-
frères d'Angleterre :
« La mauvaise politique du gouvernement a excité
une insurrection des indigènes; elle a déterminé les
soldats à adopter un système de résistance passive; elle
a aliéné toutes les classes de la population européenne
qui pourraient être conduites à prendre des mesures ac-
tives de résistance. » Jamais a-t-on entendu un lan-
gage pareil depuis que les Indes sont à l'Angleterre ?
Et ce langage-là, je puis vous l'assurer, ne fait qu'tx
primer ce que tout le monde a au fond du cœur.
Notre malheureux gouvernement est en train d'aug-
menter son impopularité par la promulgation des deux
mesures qui répugnent souverainement à la population
anglaise. La première consiste à imposer une taxe pour
la construction des ouvrages de défense sur les côtes,
comme si les côtes étaient menacées d'une attaque
des flottes françaises; la seconde autorise les magistrats
indigènes à exercer l'autorité sur les Anglais pour les
a ) L Cette dernière mesure est si extraor-
dinaire, que les vieux Anglo-Indiens ne l'auraient ja-
mais crue possible, et leurs descendants en sont véri-
tablement indignés. Il Soumettre, disent-ils, la race con-
quérante aux vaincus, les Européens aux Asiatiques,
les chrétiens aux mahométans et aux Hindous, en un
mot bouleverser tout ce qui a toujours existé, quelle
chute déplorable et quels désastres ne faut-il pas crain-
dre! »
Bien que toute l'Inde ait offert à Dieu, par ordre du
gouvernement, des actions de grâces solennelles pour
la répression de l'insurrection, celle-ci continue tou-
jours. Dans l'Oude et ailleurs des bandes assez nom-
breuses sont encore sous les armes, et elles ne craignent
pas de livrer bataille de temps en temps aux troupes
anglaises. Les Anglais disent hautement que les rebelles
sont appuyés par Jung de Bahadoor, le roi de Népaul,
qui était récemment l'allié dévoué de l'Angleterre, et
qui a daigné accepter l'ordre du Bain et le titre de sir.
Le commerce est toujours dans une mauvaise posi-
tion ; à la Bourse, les valeurs 5 0/0 du gouvernement
sont en baisse de 11 1/2 0/0, et les valeurs 4 0/0 ne sont
qu'à 11. On n'avait pas vu un pareil état de choses de-
puisde longues années.
Pour extrait: A. TRANCHANT.
LE TIMES DÉMONTRANT L'UTILITÉ DU CANAL DE SUEZ
Pour l'Angleterre.
Il est dans les attributs de la vérité de dominer
par son ascendant ceux-là mêmes qui la contestent.
Quand elle ne peut point arracher leurs hommages
directs, elle les oblige encore à la confesser indi-
rectement. C'est ce qui est arrivé plusieurs fois au
Times a propos du percement de l'isthme de Suez :
nous avons eu souvent l'occasion de relever dans ses
colonnes des faits et des aveux desquels résultait,
sous les faces les plus diverses, le besoin pour
l'Angleterre d'une route maritime continue abré-
geant la distance actuelle entre l'orient et l'occident.
Nos lecteurs peut-être se rappelleront que, d'un
autre côté, nous avons fréquemment insisté sur les
dangers dont la rivalité russe, des bords de la mer
de Tartarie jusqu'aux frontières de la Perse, mena-
çaient la suprématie et le commerce britannique.
Nous signalons aujourd'hui à l'attention de nos lec-
teurs une lettre que le Times lui-même publie sur le
même sujet, et qui, nous pouvons le dire, n'est pas
autre chose que la confirmation des faits et des argu-
ments que nous avons présentés à l'Angleterre. Voici
d'abord en quels termes le Times recommande ce do-
cument aux méditations de ses concitoyens, et nous
croyons comme lui, qu'il est en effet de nature à les
faire réfléchir sérieusement.
« La lettre suivante, dit-il, écrite de St-Pétersbourg,
contient quelques aperçus curieux sur les progrès des
Russes en Asie, et dans les circonstances actuelles elle
sera lue probablement avec intérêt en Angleterre. »
L'intérêt de ces renseignements est flagrant en effet
pour nos voisins, et pour en faire juger le public
nous n'avons qu'à les emprunter au correspondant du
Times :
« Je vous ai souvent parlé de l'activité déployée par
le gouvernement russe en Asie. Vous connaissez les ac-
quisitions importantes qu'il a faites sur le fleuve Amur,
le développement de sa marine sur l'océan Pacifique,
l'accroissement de ses rapports politiques et commer-
ciaux avec l'empire du milieu, etc., etc ; mais vous
connaissez moins peut-être les progrès qu'effectuent
les Russes dans l'Asie centrale.
Ce point devient maintenant plus intéressant que ja-
mais, car après la soumission complète de toutes les
tribus du Caucase oriental, ce gouvernement redoublera
ses efforts pour exploiter ces contrées ; pour construire
le chemin de fer qui doit unir la mer Caspienne à la
mer d'Aral ; pour établir ses comptoirs dans les princi-
pales villes de la Transoxiane, appelée par les Perses et
les Arabes le jardin de la terre, pour prendre possession
des routes de communication dans les khannats de
Khiva, de Bokhara, de Kokhan, et pour étendre son in-
tercourse commerciale jusqu'à l'Inde supérieure. Les
Russes transportent déjà leurs marchandises par le
Volga et la mer Caspienne jusqu'à Balfa, et de là, par la
route territoriale, par Sary et Boustum; ils les achemi-
nent soit vers le nord-est à Khiva, Bokhara et Balk, ou
vers l'orient, par Herat, Candahar et Caboul; ils ont déjà
pénétré jusque dans l'Inde supérieure.
« Mais dès la période de l'installation définitive des
Anglais dans la Péninsule, l'esprit hardi et entrepre-
nant des négociants britanniques entra en compétition
digènes, attitude qu'elle considère comme la consé-
quence naturelle des actes du gouvernement. On dirait,
à entendre les plaintes et le langage de toutes les po-
pulations anglaises, qu'elles sont aussi opposées à leur
gouvernement que les populations des colonies améri-
caines, il y a un siècle, et qu'elles pourraient bien, à
leur exemple, se déclarer indépendantes.
Voici, en effet, ce qu'imprime dans un Premier-Cal-
cutta un de nos journaux les plus considérables, The
Englishman, et vous savez que les journaux ici ne jouis-
sent pas du tout de la même liberté que leurs con-
frères d'Angleterre :
« La mauvaise politique du gouvernement a excité
une insurrection des indigènes; elle a déterminé les
soldats à adopter un système de résistance passive; elle
a aliéné toutes les classes de la population européenne
qui pourraient être conduites à prendre des mesures ac-
tives de résistance. » Jamais a-t-on entendu un lan-
gage pareil depuis que les Indes sont à l'Angleterre ?
Et ce langage-là, je puis vous l'assurer, ne fait qu'tx
primer ce que tout le monde a au fond du cœur.
Notre malheureux gouvernement est en train d'aug-
menter son impopularité par la promulgation des deux
mesures qui répugnent souverainement à la population
anglaise. La première consiste à imposer une taxe pour
la construction des ouvrages de défense sur les côtes,
comme si les côtes étaient menacées d'une attaque
des flottes françaises; la seconde autorise les magistrats
indigènes à exercer l'autorité sur les Anglais pour les
a ) L Cette dernière mesure est si extraor-
dinaire, que les vieux Anglo-Indiens ne l'auraient ja-
mais crue possible, et leurs descendants en sont véri-
tablement indignés. Il Soumettre, disent-ils, la race con-
quérante aux vaincus, les Européens aux Asiatiques,
les chrétiens aux mahométans et aux Hindous, en un
mot bouleverser tout ce qui a toujours existé, quelle
chute déplorable et quels désastres ne faut-il pas crain-
dre! »
Bien que toute l'Inde ait offert à Dieu, par ordre du
gouvernement, des actions de grâces solennelles pour
la répression de l'insurrection, celle-ci continue tou-
jours. Dans l'Oude et ailleurs des bandes assez nom-
breuses sont encore sous les armes, et elles ne craignent
pas de livrer bataille de temps en temps aux troupes
anglaises. Les Anglais disent hautement que les rebelles
sont appuyés par Jung de Bahadoor, le roi de Népaul,
qui était récemment l'allié dévoué de l'Angleterre, et
qui a daigné accepter l'ordre du Bain et le titre de sir.
Le commerce est toujours dans une mauvaise posi-
tion ; à la Bourse, les valeurs 5 0/0 du gouvernement
sont en baisse de 11 1/2 0/0, et les valeurs 4 0/0 ne sont
qu'à 11. On n'avait pas vu un pareil état de choses de-
puisde longues années.
Pour extrait: A. TRANCHANT.
LE TIMES DÉMONTRANT L'UTILITÉ DU CANAL DE SUEZ
Pour l'Angleterre.
Il est dans les attributs de la vérité de dominer
par son ascendant ceux-là mêmes qui la contestent.
Quand elle ne peut point arracher leurs hommages
directs, elle les oblige encore à la confesser indi-
rectement. C'est ce qui est arrivé plusieurs fois au
Times a propos du percement de l'isthme de Suez :
nous avons eu souvent l'occasion de relever dans ses
colonnes des faits et des aveux desquels résultait,
sous les faces les plus diverses, le besoin pour
l'Angleterre d'une route maritime continue abré-
geant la distance actuelle entre l'orient et l'occident.
Nos lecteurs peut-être se rappelleront que, d'un
autre côté, nous avons fréquemment insisté sur les
dangers dont la rivalité russe, des bords de la mer
de Tartarie jusqu'aux frontières de la Perse, mena-
çaient la suprématie et le commerce britannique.
Nous signalons aujourd'hui à l'attention de nos lec-
teurs une lettre que le Times lui-même publie sur le
même sujet, et qui, nous pouvons le dire, n'est pas
autre chose que la confirmation des faits et des argu-
ments que nous avons présentés à l'Angleterre. Voici
d'abord en quels termes le Times recommande ce do-
cument aux méditations de ses concitoyens, et nous
croyons comme lui, qu'il est en effet de nature à les
faire réfléchir sérieusement.
« La lettre suivante, dit-il, écrite de St-Pétersbourg,
contient quelques aperçus curieux sur les progrès des
Russes en Asie, et dans les circonstances actuelles elle
sera lue probablement avec intérêt en Angleterre. »
L'intérêt de ces renseignements est flagrant en effet
pour nos voisins, et pour en faire juger le public
nous n'avons qu'à les emprunter au correspondant du
Times :
« Je vous ai souvent parlé de l'activité déployée par
le gouvernement russe en Asie. Vous connaissez les ac-
quisitions importantes qu'il a faites sur le fleuve Amur,
le développement de sa marine sur l'océan Pacifique,
l'accroissement de ses rapports politiques et commer-
ciaux avec l'empire du milieu, etc., etc ; mais vous
connaissez moins peut-être les progrès qu'effectuent
les Russes dans l'Asie centrale.
Ce point devient maintenant plus intéressant que ja-
mais, car après la soumission complète de toutes les
tribus du Caucase oriental, ce gouvernement redoublera
ses efforts pour exploiter ces contrées ; pour construire
le chemin de fer qui doit unir la mer Caspienne à la
mer d'Aral ; pour établir ses comptoirs dans les princi-
pales villes de la Transoxiane, appelée par les Perses et
les Arabes le jardin de la terre, pour prendre possession
des routes de communication dans les khannats de
Khiva, de Bokhara, de Kokhan, et pour étendre son in-
tercourse commerciale jusqu'à l'Inde supérieure. Les
Russes transportent déjà leurs marchandises par le
Volga et la mer Caspienne jusqu'à Balfa, et de là, par la
route territoriale, par Sary et Boustum; ils les achemi-
nent soit vers le nord-est à Khiva, Bokhara et Balk, ou
vers l'orient, par Herat, Candahar et Caboul; ils ont déjà
pénétré jusque dans l'Inde supérieure.
« Mais dès la période de l'installation définitive des
Anglais dans la Péninsule, l'esprit hardi et entrepre-
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