Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 295
l'Espagne, l'Italie, parfaitement innocentes de notre
crime et de notre diplomatie ; ce serait l'Angleterre
elle même, car aux yeux des trois personnages que
nous venons de nommer, les intérêts politiques de
l'Angleterre, aussi bien que ses intérêts commerciaux,
réclament l'ouverture du passage de l'isthme. Nous
ne pouvons donc en aucun cas supposer dans ces
trois graves têtes tant d'inconséquence et de légèreté.
Or, il y a plus : les deux assertions du Times sont
radicalement inexactes. Les quatre membres du ca-
binet, adversaires de toute contrainte exercée à propos
du canal de Suez, n'ont nullement changé d'opinion,
et s'ils n'ont pu encore la faire prévaloir, nous avons
tout lieu de croire qu'ils l'ont parfaitement réservée.
D'un autre côté, ils ne pouvaient baser leur change-
ment prétendu sur le motif qui leur est attribué.
Nous avons déjà démenti et nous démentons de nou-
veau de la manière la plus formelle les accusations
portées par le Times contre notre gouvernement à pro-
pos de la communication télégraphique parl'Euphrate.
Il n'est pas vrai que le gouvernement français ait ap-
porté à cet entreprise le plus léger obstacle, et dans
cette déclaration nous sommes appuyés par ua article
de la Patrie, que nous reproduisons plus loin. Nous
devons regretter d'autant plus que le Times ait persisté
dans ce mensonge, qu'il sait, au contraire, avec Quelle
généreuse loyauté le promoteur du canal de Suez n'a
cessé d'approuver et même de seconder, soit à Cons-
tantinople, soit au Caire, toutes les tentatives faites
par des sociétés anglaises pour ouvrir des communi-
cations, quelles qu'elles fussent, et par l'Egypte et
par l'Euphrate entre l'Angleterre et les Indes.
On voit donc que dans toutes ses justifications labo-
rieuses le Times est condamné à se mettre à côté de
la vérité. N'est-il pas las de cette situation intolé-
rable et humiliante? Ses yeux sont-ils assez incu-
rablement fixés sur le passé pour qu'il ne puisse plus
apercevoir les nécessités ni du présent ni de l'avenir?
Ne se lit-il donc pas lui-même ? Encore aujourd'hui
nous empruntons à ses colonnes une lettre qui est la
plus puissante démonstration non-seulement de l'uti-
lité, mais encore de l'urgence du percement de
l'isthme, pour le salut des intétêts et de la prépondé-
rance britanniques en Asie. La Chine vient de lui mon-
trer qu'elle n'était pas prête à se rendre sans de rudes
combats, L'Inde passe de crise en crise ; après l'in-
surrection encore frémissante des cipayes, elle est en
proie à une tourmente financière, et cette tourmente
vient se compliquer dela désorganisation de son armée
européenne. Autour de l'Inde, l'Affganistan, la Perse,
la Russie et dans l'Inde les populations indiennes
elles-mêmes observent ces embarras, guettent les
symptômes de cet affaiblissement, pour en tirer quel-
que avantage. Tandis que tant d'ennemis sont à ses
portes, l'Angleterre refuse de racourcir de 3000 lieues
l'énorme distance qui la sépare du théâtre de ses pé-
rils. Par une jalousie maladive envers la France persis-
tera-t-elle jusqu'au bout dans cette abdication de son
bon sens et de son intelligence ! Si notre voix lui est sus-
pecte, pourrait-elle ne pas écouter celle de ses meil-
leurs et de ses plus grands citoyens ? Les avertisse-
ments ne lui ont certes pas manqué ; citons-en encore
un au Times:
En 1854, au moment où commençait à se mani-
fester l'opposition de la diplomatie anglaise au
percement de l'isthme, un négociant anglais, dont,
si nous le nommions, le Times lui-même ne récuserait
ni les lumières ni l'expérience, et qui venait d'obser-
ver l'état des choses sur les lieux, jugeait en ces
termes cette opposition : « Si l'Angleterre ne laisse
point exécuter le canal de Suez, elle se prépare la
perte de l'Inde et la séparation de l'Australie. »
Le Times, et plusieurs de ses récents articles le
prouvent, en est déjà à ne point repousser la possi-
bilité de ces deux prévisions.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES DE L'INDE.
(Correspondance particuliére de la PATRIE.)
Calcutta, 22 août.
Il parait décidément que les mauvais jours sont venus
dans ce pays pour les Anglais. A l'arrivée des nouvel-
les désastreuses de la Chine, ils avaient cru que les
soldats démissionnaires de l'ex-compagnie des Indes
allaient s'enrôler en masse pour faire la guerre aux
Chinois, qui avaient osé attaquer, et qui plus est, bal-
tre une flotte anglaise ; mais ces soldats ont fermement
insisté sur leur strict droit d'être renvoyés en Angle-
terre ; et, au nombre d'environ 10,000 hommes ils re-
tournent dans la mère-patrie.
Le refus de ces hommes de se rendre en Chine va
singulièrement compliquer les choses dans le Céleste-
Empire. Les Chinois sont, on le sait, d'un orgueil ridi-
cule, et cet orgueil va s'accroître encore outre mesure
par la pensée qu'ils ont pu enfin battre les « barbares à
cheveux rouges, Il qui leur ont imposé tant d'humilia-
tions. On peut dire, sans injustice, que les soldats an-
glais démissionnaires ont montré peu de patriotisme en
refusant leurs services à leur gouvernement, dans une
occasion si importante; mais, d'un autre côté, on sait
que ces hommes sont parfaitement blessés des procé-
dés dont le gouvernement de l'Inde a cru pouvoir user
à leur égard.
Les nouvelles de la Chine ont déjà produit un effet
remarquable sur nos populations indigènes. Dans les
pays agités, il y a recrudescence de l'esprit de révolte ;
et dans les pays qui étaient calmes, de coupables pen-
sées commencent à se manifester assez ouvertement.
Et ce n'est pas tout: la population anglaise elle-
même est profondément hostile au gouvernement ac-
tuel des Indes. Elle est effrayée de l'état déplorable des
finances, des fautes nombreuses qui cnt été commises,
de la politique actuelle et de l'attitude hostile des in-
l'Espagne, l'Italie, parfaitement innocentes de notre
crime et de notre diplomatie ; ce serait l'Angleterre
elle même, car aux yeux des trois personnages que
nous venons de nommer, les intérêts politiques de
l'Angleterre, aussi bien que ses intérêts commerciaux,
réclament l'ouverture du passage de l'isthme. Nous
ne pouvons donc en aucun cas supposer dans ces
trois graves têtes tant d'inconséquence et de légèreté.
Or, il y a plus : les deux assertions du Times sont
radicalement inexactes. Les quatre membres du ca-
binet, adversaires de toute contrainte exercée à propos
du canal de Suez, n'ont nullement changé d'opinion,
et s'ils n'ont pu encore la faire prévaloir, nous avons
tout lieu de croire qu'ils l'ont parfaitement réservée.
D'un autre côté, ils ne pouvaient baser leur change-
ment prétendu sur le motif qui leur est attribué.
Nous avons déjà démenti et nous démentons de nou-
veau de la manière la plus formelle les accusations
portées par le Times contre notre gouvernement à pro-
pos de la communication télégraphique parl'Euphrate.
Il n'est pas vrai que le gouvernement français ait ap-
porté à cet entreprise le plus léger obstacle, et dans
cette déclaration nous sommes appuyés par ua article
de la Patrie, que nous reproduisons plus loin. Nous
devons regretter d'autant plus que le Times ait persisté
dans ce mensonge, qu'il sait, au contraire, avec Quelle
généreuse loyauté le promoteur du canal de Suez n'a
cessé d'approuver et même de seconder, soit à Cons-
tantinople, soit au Caire, toutes les tentatives faites
par des sociétés anglaises pour ouvrir des communi-
cations, quelles qu'elles fussent, et par l'Egypte et
par l'Euphrate entre l'Angleterre et les Indes.
On voit donc que dans toutes ses justifications labo-
rieuses le Times est condamné à se mettre à côté de
la vérité. N'est-il pas las de cette situation intolé-
rable et humiliante? Ses yeux sont-ils assez incu-
rablement fixés sur le passé pour qu'il ne puisse plus
apercevoir les nécessités ni du présent ni de l'avenir?
Ne se lit-il donc pas lui-même ? Encore aujourd'hui
nous empruntons à ses colonnes une lettre qui est la
plus puissante démonstration non-seulement de l'uti-
lité, mais encore de l'urgence du percement de
l'isthme, pour le salut des intétêts et de la prépondé-
rance britanniques en Asie. La Chine vient de lui mon-
trer qu'elle n'était pas prête à se rendre sans de rudes
combats, L'Inde passe de crise en crise ; après l'in-
surrection encore frémissante des cipayes, elle est en
proie à une tourmente financière, et cette tourmente
vient se compliquer dela désorganisation de son armée
européenne. Autour de l'Inde, l'Affganistan, la Perse,
la Russie et dans l'Inde les populations indiennes
elles-mêmes observent ces embarras, guettent les
symptômes de cet affaiblissement, pour en tirer quel-
que avantage. Tandis que tant d'ennemis sont à ses
portes, l'Angleterre refuse de racourcir de 3000 lieues
l'énorme distance qui la sépare du théâtre de ses pé-
rils. Par une jalousie maladive envers la France persis-
tera-t-elle jusqu'au bout dans cette abdication de son
bon sens et de son intelligence ! Si notre voix lui est sus-
pecte, pourrait-elle ne pas écouter celle de ses meil-
leurs et de ses plus grands citoyens ? Les avertisse-
ments ne lui ont certes pas manqué ; citons-en encore
un au Times:
En 1854, au moment où commençait à se mani-
fester l'opposition de la diplomatie anglaise au
percement de l'isthme, un négociant anglais, dont,
si nous le nommions, le Times lui-même ne récuserait
ni les lumières ni l'expérience, et qui venait d'obser-
ver l'état des choses sur les lieux, jugeait en ces
termes cette opposition : « Si l'Angleterre ne laisse
point exécuter le canal de Suez, elle se prépare la
perte de l'Inde et la séparation de l'Australie. »
Le Times, et plusieurs de ses récents articles le
prouvent, en est déjà à ne point repousser la possi-
bilité de ces deux prévisions.
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES DE L'INDE.
(Correspondance particuliére de la PATRIE.)
Calcutta, 22 août.
Il parait décidément que les mauvais jours sont venus
dans ce pays pour les Anglais. A l'arrivée des nouvel-
les désastreuses de la Chine, ils avaient cru que les
soldats démissionnaires de l'ex-compagnie des Indes
allaient s'enrôler en masse pour faire la guerre aux
Chinois, qui avaient osé attaquer, et qui plus est, bal-
tre une flotte anglaise ; mais ces soldats ont fermement
insisté sur leur strict droit d'être renvoyés en Angle-
terre ; et, au nombre d'environ 10,000 hommes ils re-
tournent dans la mère-patrie.
Le refus de ces hommes de se rendre en Chine va
singulièrement compliquer les choses dans le Céleste-
Empire. Les Chinois sont, on le sait, d'un orgueil ridi-
cule, et cet orgueil va s'accroître encore outre mesure
par la pensée qu'ils ont pu enfin battre les « barbares à
cheveux rouges, Il qui leur ont imposé tant d'humilia-
tions. On peut dire, sans injustice, que les soldats an-
glais démissionnaires ont montré peu de patriotisme en
refusant leurs services à leur gouvernement, dans une
occasion si importante; mais, d'un autre côté, on sait
que ces hommes sont parfaitement blessés des procé-
dés dont le gouvernement de l'Inde a cru pouvoir user
à leur égard.
Les nouvelles de la Chine ont déjà produit un effet
remarquable sur nos populations indigènes. Dans les
pays agités, il y a recrudescence de l'esprit de révolte ;
et dans les pays qui étaient calmes, de coupables pen-
sées commencent à se manifester assez ouvertement.
Et ce n'est pas tout: la population anglaise elle-
même est profondément hostile au gouvernement ac-
tuel des Indes. Elle est effrayée de l'état déplorable des
finances, des fautes nombreuses qui cnt été commises,
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