Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1859 15 septembre 1859
Description : 1859/09/15 (A4,N78). 1859/09/15 (A4,N78).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295133
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.' 2"79
Certes c'est là une démonstration et de la possi-
bilité et de la facilité du travail, et de la suffisance
du fonds social réuni pour le mener à fin.
En voici une autre. La Compagnie n'a pas cru de-
voir accepter ces dernières propositions. Elle a préféré
s'en tenir à son premier contrat. Elle ne doute donc
pas, comme le déclare en tête de ce numéro son prési-
dent-directeur, que la dépense réelle ne soit très-infé-
rieure aux dépenses estimées.
Comment le Times ne se serait-il pas incliné et ne
s'inclinerait-il pas devant la puissance et l'ensemble
de ces faits ?
Il est vrai que ce point ne devrait avoir rien de
commun avec le dissentiment qui s'agite entre la
Compagnie universelle et le gouvernement anglais -
Comme on l'a dit si souvent au parlement et ailleurs,
les intérêts individuels sont les seuls juges des chan-
ces bonnes ou mauvaises que leur présente l'opération.
Le cabinet britannique n'a pas le droit de s'ériger
en tuteur des bourses particulières sur la surface de
l'Europe, et il doit puiser dans un autre principe les
motifs de son opposition.
Mais enfin les adversaires du canal en Angleterre
ont fait de l'argument de l'impossibilité leur grand che-
val de bataille ; il a joué un grand rôle dans les débats
de la chambre des Communes. Nous remercions le
Times d'achever de briser lui-même cette arme de
contrebande.
L'exécution du canal est possible ; elle est facile ;
le capital prévu à réuni est plus que suffisant pour
la réaliser : telle est désormais la vérité pour le Times
et l'Angleterre, comme ce l'est depuis longtemps
pour le reste de l'Europe.
Nous allons maintenant entrer dans le cœur même
de la véritable difficulté en abordant la seconde des
déclarations que nous avons signalées.
L'écrit de M. Lange a pour objet de rappeler aux
classes commerciales de l'Angleterre leur sympathie
manifestée pour le canal, l'approbation qu'elles ont
accordée au projet de M. de Lesseps, leur opinion
vingt-deux fois exprimée sur les avantages de cette
entreprise pour le commerce britannique ; de leur
demander si. elles persistent dans ces opinions, et
si elles consentent à les faire fléchir devant le préjugé
ou l'obstination politique d'une seule influence.
Cette question, le Times prend sur lui d'y répondre
et de la résoudre de la façon la plus explicite et la
plus décisive. « Nos clauses commerciales, dit-il, seront
» cordialement heureuses de voir entreprendre toutes
» communications destinées à rapprocher deux points
» quelconques du globe, » C'est là une profession de
foi très-nette, très-générale , qui embrasse tout et
n'exclut rien, et dont nous ne saurions trop applaudir
la largeur et le libéralisme ; puis revenant avec plus
de spécialité à la même pensée, l'article, à sa con-
clusion , s'attachant à l'importance des communica-
tions à créer avec l'Orient, réclame et la ligne de
Suez et la ligne de l'Euphrate et vingt autres encore,
si l'on peut les découvrir, et à son adhésion il met
une condition remarquable, c'est que, quelles qu'elles
soient, elles seront exécutées « avec la plus grande
célérité possible. »
Le Times a raison, beaucoup trop de temps a été
perdu ; si des passions arriérées n'avaient pas mis
une succession d'entraves dans la satisfaction des
deux plus grands besoins de l'Angleterre , une com-
munication télégraphique et une communication ma-
ritime abrégée avec les Indes, à l'heure qu'il est elle
jouirait depuis longtemps du télégraphe électrique
de la mer Rouge et elle pourrait très-probablement
diriger par le canal de Suez les renforts considéra-
bles qu'elle va avoir à porter sur la Chine. — Ou-
blions le passé, réparons-en les fautes et marchons
vers l'avenir, nous ne demandons pas mieux, et pour
cela il suffirait que le Times voulût bien exercer dans
certains quartiers la grande influence qu'il y possède.
A ces très-satisfaisantes solutions le journal de la
cité attache toutefois une réserve ; nous ne pouvons
avoir aucune espèce de peine ni de regret à nous y
soumettre absolument : la Compagnie de Suez, nous
dit-il, ne doit attendre des Anglais aucun concours
pécuniaire ; c'est à cette condition que les classes
commerciales du pays peuvent agir sur leur gou-
vernement pour mettre un terme à sa résistance.
Nous y consentons volontiers, d'autant plus que la
condition est complètement superflue : le capital est
fait ; depuis le 30 novembre dernier la souscription
est close ; sous ce rapport donc le Times n'a à érain-
dre aucune importunité. Nous aurions été enchantas
pour le principe de voir l'Angleterre s'unit aux
autres peuples dans cette œuvre fraternélle et uni-
verselle, sans préférence et sans privilège ; elle peut
compter dans tous les cas que ses droits dans la
communauté y seront conservés et respectée ; nous
avons en outre la ferme conviction qu'elle eût trouvé
à s'associer à la Compagnie et un grand avantage
moral et de beaux bénéfices matériels ; mais elle est
parfaitement libre, et aujourd'hui ses demandes ne
pourraient être qu'embarrassantes ou non avenues.
Nous adoptons même, si elle veut, qu'elle en-
gage une partie de ses puissants capitaux à es-
sayer une troisième fois cet avortemenfc de la
ligne de l'Euphrate ; nous consentons à lui lais-
ser croire, si bon lui semble, que c'est la ligne
destinée à absorber le commerce entre les deux hé-
misphères et à ruiner le canal de Suez dans un
avenir lointain. Nous sommes seulement certains
que si le cabinet anglais renonce à son opposi-
tion le percement de l'isthme s'opèreta avec cette
célérité qu'invoque le journal-britannique, et si ja-
mais il y a lieu, nous verrons quels auront été les
plus intelligents et les plus avisés de ceux qui auront
Certes c'est là une démonstration et de la possi-
bilité et de la facilité du travail, et de la suffisance
du fonds social réuni pour le mener à fin.
En voici une autre. La Compagnie n'a pas cru de-
voir accepter ces dernières propositions. Elle a préféré
s'en tenir à son premier contrat. Elle ne doute donc
pas, comme le déclare en tête de ce numéro son prési-
dent-directeur, que la dépense réelle ne soit très-infé-
rieure aux dépenses estimées.
Comment le Times ne se serait-il pas incliné et ne
s'inclinerait-il pas devant la puissance et l'ensemble
de ces faits ?
Il est vrai que ce point ne devrait avoir rien de
commun avec le dissentiment qui s'agite entre la
Compagnie universelle et le gouvernement anglais -
Comme on l'a dit si souvent au parlement et ailleurs,
les intérêts individuels sont les seuls juges des chan-
ces bonnes ou mauvaises que leur présente l'opération.
Le cabinet britannique n'a pas le droit de s'ériger
en tuteur des bourses particulières sur la surface de
l'Europe, et il doit puiser dans un autre principe les
motifs de son opposition.
Mais enfin les adversaires du canal en Angleterre
ont fait de l'argument de l'impossibilité leur grand che-
val de bataille ; il a joué un grand rôle dans les débats
de la chambre des Communes. Nous remercions le
Times d'achever de briser lui-même cette arme de
contrebande.
L'exécution du canal est possible ; elle est facile ;
le capital prévu à réuni est plus que suffisant pour
la réaliser : telle est désormais la vérité pour le Times
et l'Angleterre, comme ce l'est depuis longtemps
pour le reste de l'Europe.
Nous allons maintenant entrer dans le cœur même
de la véritable difficulté en abordant la seconde des
déclarations que nous avons signalées.
L'écrit de M. Lange a pour objet de rappeler aux
classes commerciales de l'Angleterre leur sympathie
manifestée pour le canal, l'approbation qu'elles ont
accordée au projet de M. de Lesseps, leur opinion
vingt-deux fois exprimée sur les avantages de cette
entreprise pour le commerce britannique ; de leur
demander si. elles persistent dans ces opinions, et
si elles consentent à les faire fléchir devant le préjugé
ou l'obstination politique d'une seule influence.
Cette question, le Times prend sur lui d'y répondre
et de la résoudre de la façon la plus explicite et la
plus décisive. « Nos clauses commerciales, dit-il, seront
» cordialement heureuses de voir entreprendre toutes
» communications destinées à rapprocher deux points
» quelconques du globe, » C'est là une profession de
foi très-nette, très-générale , qui embrasse tout et
n'exclut rien, et dont nous ne saurions trop applaudir
la largeur et le libéralisme ; puis revenant avec plus
de spécialité à la même pensée, l'article, à sa con-
clusion , s'attachant à l'importance des communica-
tions à créer avec l'Orient, réclame et la ligne de
Suez et la ligne de l'Euphrate et vingt autres encore,
si l'on peut les découvrir, et à son adhésion il met
une condition remarquable, c'est que, quelles qu'elles
soient, elles seront exécutées « avec la plus grande
célérité possible. »
Le Times a raison, beaucoup trop de temps a été
perdu ; si des passions arriérées n'avaient pas mis
une succession d'entraves dans la satisfaction des
deux plus grands besoins de l'Angleterre , une com-
munication télégraphique et une communication ma-
ritime abrégée avec les Indes, à l'heure qu'il est elle
jouirait depuis longtemps du télégraphe électrique
de la mer Rouge et elle pourrait très-probablement
diriger par le canal de Suez les renforts considéra-
bles qu'elle va avoir à porter sur la Chine. — Ou-
blions le passé, réparons-en les fautes et marchons
vers l'avenir, nous ne demandons pas mieux, et pour
cela il suffirait que le Times voulût bien exercer dans
certains quartiers la grande influence qu'il y possède.
A ces très-satisfaisantes solutions le journal de la
cité attache toutefois une réserve ; nous ne pouvons
avoir aucune espèce de peine ni de regret à nous y
soumettre absolument : la Compagnie de Suez, nous
dit-il, ne doit attendre des Anglais aucun concours
pécuniaire ; c'est à cette condition que les classes
commerciales du pays peuvent agir sur leur gou-
vernement pour mettre un terme à sa résistance.
Nous y consentons volontiers, d'autant plus que la
condition est complètement superflue : le capital est
fait ; depuis le 30 novembre dernier la souscription
est close ; sous ce rapport donc le Times n'a à érain-
dre aucune importunité. Nous aurions été enchantas
pour le principe de voir l'Angleterre s'unit aux
autres peuples dans cette œuvre fraternélle et uni-
verselle, sans préférence et sans privilège ; elle peut
compter dans tous les cas que ses droits dans la
communauté y seront conservés et respectée ; nous
avons en outre la ferme conviction qu'elle eût trouvé
à s'associer à la Compagnie et un grand avantage
moral et de beaux bénéfices matériels ; mais elle est
parfaitement libre, et aujourd'hui ses demandes ne
pourraient être qu'embarrassantes ou non avenues.
Nous adoptons même, si elle veut, qu'elle en-
gage une partie de ses puissants capitaux à es-
sayer une troisième fois cet avortemenfc de la
ligne de l'Euphrate ; nous consentons à lui lais-
ser croire, si bon lui semble, que c'est la ligne
destinée à absorber le commerce entre les deux hé-
misphères et à ruiner le canal de Suez dans un
avenir lointain. Nous sommes seulement certains
que si le cabinet anglais renonce à son opposi-
tion le percement de l'isthme s'opèreta avec cette
célérité qu'invoque le journal-britannique, et si ja-
mais il y a lieu, nous verrons quels auront été les
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