Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 263
en général, pour l'empire ottoman et l'Egypte en
particulier; elle s'est déclarée prête à donner son au-
torisation officielle si l'Angleterre voulait bien ne pas
l'intimider et ne pas le lui interdire, et le Journal de
Constantinople ajoutait même avec quelque malice que
nier les avantages du percement de l'isthme, et lutter
contre l'irrésistible unanimité des peuples sur ce point,
c'était « jouer le rôle ridicule et vain d'un Titan. »
Nous comprenons que, dans une certaine mesure,
VIndépendance gourmande la faiblesse de la Turquie,
et nous nous en sommes nous-même maintes fois
affligé. Cependant nous devons aussi faire la part de
sa situation. Tandis que les autres gouvernements
s'abstenaient et abandonnaient le sultan à son libre
arbitre, la diplomatie anglaise intriguait, menaçait
tout bas, et profitait, pour opprimer l'indépendance
de la Porte, du respect lui-même porté par les autres
cours à cette indépendance. La Porte a donc évidem-
ment besoin d'être soutenue ; elle révèle malheureuse-
ment qu'elle ne se croit pas libre de suivre ses im-
pulsions et d'obéir au vœu de ses peuples toutes les
fois qu'elle se trouve sans appui contre les exigences
anglaises. C'est, il nous semble, le cas pour tous les
gouvernements qui s'intéressent à l'achèvement de
l'entreprise de prêter cet appui au gouvernement du
sultan. L'opinion publique l'attend d'eux, et l'attend
surtout de la France qui, encore dans cette circon-
stance, ne fera que défendre le faible contre l'injus-
tice du fort, pour le bien du progrès et de l'humanité.
La note du journal turc n'en est pas moins, dans
les circonstances au milieu desquelles elle a été pu-
bliée, un nouveau symptôme de l'état des esprits
parmi les conseillers de la Porte. Après les incidents
d'Egypte on tient à constater que c'est l'Angleterre et
non la Turquie qui oppose les seuls obstacles arrê-
tant l'immédiate exécution de l'entreprise, et que
c'est, par conséquent, sur l'Angleterre que doit peser
devant l'Europe et le monde la responsabilité des dé-
marches qu'on impose au sultan ou auxquelles on
l'entraîne. La protestation, pour être timide, a pour-
tant sa portée, et lord Palmerston ne pourra plus
prétendre qu'en combattant le canal de Suez il ne fait
que seconder ou défendre les vues du cabinet ottoman.
Nous terminerons ce petit résumé par une corres-
pondance empruntée à 1' Echo de la presse orientale de
Turin :
« En date de Constantinople, 10 août, on nous écrit
que M. Thouvenel y est arrivé le 3. On nous ra-
conte ensuite que le divan se donne beaucoup de
peine depuis le retour du sultan pour expliquer la
présence de la flotte anglaise à Alexandrie. Les prin-
cipaux hommes d'Etat se montrent honteux du rôle
qu'on a fait jouer au sultan dans cette récente in-
trigue. On dit hautement que M. Thouvenel doit
prendre l'affaire du Bosphore de Suez sous son pa-
tronage officiel.
J. MONGIN.
LA PRESSE GUÉRISSANT LES BLESSURES FAITES PAR LA
PRESSE.
Il paraît que les adversaires du canal de Suez ne peu-
vent point pardonner à M. F. de Lesseps sa popularité,
1 énergie de son caractère, le succès de sa souscription
et la confiance qu'il inspire au public. Ils semblent
lui pardonner encore moins l'échec de certaines intri-
gues toutes fraîches. Marchand qui perd ne peut pas
rire ; nous ne nous étonnons donc pas d'apprendre par
le Moniteur maltais (Monitore maltese) que M. de Lesseps a
été abominablement traité dans une feuille du pays,
par un correspondant qui, de Constantinople, s'est
livré envers l'illustre président de la Compagnie uni-
verselle à des accès d'aménités qu'on ne rencontre
pas même aux halles.
Mais ce petit malheur a sa très-grande compensation.
En donnant à ce furieux écrivain une leçon de dignité
et de self-respect qu'il ne paraît pas trop capable de
comprendre, le Moniteur maltais rend à la vie et à la
personne du promoteur du canal de Suez un noble
hommage qui n'a pas de peine à effacer des injures
impuissantes, que nous voulons cependant reproduire
avec la correction qui leur est infligée, ne fût-ce que
pour montrer à quel degré de fermentation peuvent
monter ces esprits étroits ou routiniers qui se cabrent
et s'exaspèrent toujours dès que l'on veut sortir de leur
ornière.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans le Moniteur maltais du 6 août :
M. FERDINAND DE LESSEPS.
Le Messaggiere Popolare, si distingué par la sa-
gesse de sa polémique et l'urbanité de son lan-
gage, a. donné place, dans son numéro du 4 août, à
une correspondance de Constantinople complètement
faite pour offenser de la manière la plus grave et la
plus injuste le caractère connu de M. Ferdinand de
Lesseps, qui jouit justement de toute la sympathie
de l'Europe civilisée, non moins que de l'estime de
ceux-là même qui, par des raisons ou des craintes
nationales, se croient obligés à l'entraver dans son
entreprise purement industrielle.
La meilleure réfutation à opposer à. l'auteur de
cette correspondance, serait de lui offrir en un beau
volume la biographie entière du président du con-
seil d'administration du Bosphore de Suez. La vie de
M. de Lesseps, passée impartialement en revue, ne
fournit aux inimitiés avides et déloyales aucun ar-
gument fondé de blâme. M. de Lesseps est un des
modèles de ce beau et honnête caractère français qui
contient en lui tous les germes de la plus exquise
civilisation ; ce qui est grand ne s'abaisse pas. Si cette
vérité est niée par l'auteur de l'article, elle est fer-
mement admise, nous en sommes certain, par le
rédacteur du Messagiere, qui n'aurait pas dû se faire
gratuitement complice de haines ou d'intérêts privés
en publiant une correspondance qui, avec une mal-
en général, pour l'empire ottoman et l'Egypte en
particulier; elle s'est déclarée prête à donner son au-
torisation officielle si l'Angleterre voulait bien ne pas
l'intimider et ne pas le lui interdire, et le Journal de
Constantinople ajoutait même avec quelque malice que
nier les avantages du percement de l'isthme, et lutter
contre l'irrésistible unanimité des peuples sur ce point,
c'était « jouer le rôle ridicule et vain d'un Titan. »
Nous comprenons que, dans une certaine mesure,
VIndépendance gourmande la faiblesse de la Turquie,
et nous nous en sommes nous-même maintes fois
affligé. Cependant nous devons aussi faire la part de
sa situation. Tandis que les autres gouvernements
s'abstenaient et abandonnaient le sultan à son libre
arbitre, la diplomatie anglaise intriguait, menaçait
tout bas, et profitait, pour opprimer l'indépendance
de la Porte, du respect lui-même porté par les autres
cours à cette indépendance. La Porte a donc évidem-
ment besoin d'être soutenue ; elle révèle malheureuse-
ment qu'elle ne se croit pas libre de suivre ses im-
pulsions et d'obéir au vœu de ses peuples toutes les
fois qu'elle se trouve sans appui contre les exigences
anglaises. C'est, il nous semble, le cas pour tous les
gouvernements qui s'intéressent à l'achèvement de
l'entreprise de prêter cet appui au gouvernement du
sultan. L'opinion publique l'attend d'eux, et l'attend
surtout de la France qui, encore dans cette circon-
stance, ne fera que défendre le faible contre l'injus-
tice du fort, pour le bien du progrès et de l'humanité.
La note du journal turc n'en est pas moins, dans
les circonstances au milieu desquelles elle a été pu-
bliée, un nouveau symptôme de l'état des esprits
parmi les conseillers de la Porte. Après les incidents
d'Egypte on tient à constater que c'est l'Angleterre et
non la Turquie qui oppose les seuls obstacles arrê-
tant l'immédiate exécution de l'entreprise, et que
c'est, par conséquent, sur l'Angleterre que doit peser
devant l'Europe et le monde la responsabilité des dé-
marches qu'on impose au sultan ou auxquelles on
l'entraîne. La protestation, pour être timide, a pour-
tant sa portée, et lord Palmerston ne pourra plus
prétendre qu'en combattant le canal de Suez il ne fait
que seconder ou défendre les vues du cabinet ottoman.
Nous terminerons ce petit résumé par une corres-
pondance empruntée à 1' Echo de la presse orientale de
Turin :
« En date de Constantinople, 10 août, on nous écrit
que M. Thouvenel y est arrivé le 3. On nous ra-
conte ensuite que le divan se donne beaucoup de
peine depuis le retour du sultan pour expliquer la
présence de la flotte anglaise à Alexandrie. Les prin-
cipaux hommes d'Etat se montrent honteux du rôle
qu'on a fait jouer au sultan dans cette récente in-
trigue. On dit hautement que M. Thouvenel doit
prendre l'affaire du Bosphore de Suez sous son pa-
tronage officiel.
J. MONGIN.
LA PRESSE GUÉRISSANT LES BLESSURES FAITES PAR LA
PRESSE.
Il paraît que les adversaires du canal de Suez ne peu-
vent point pardonner à M. F. de Lesseps sa popularité,
1 énergie de son caractère, le succès de sa souscription
et la confiance qu'il inspire au public. Ils semblent
lui pardonner encore moins l'échec de certaines intri-
gues toutes fraîches. Marchand qui perd ne peut pas
rire ; nous ne nous étonnons donc pas d'apprendre par
le Moniteur maltais (Monitore maltese) que M. de Lesseps a
été abominablement traité dans une feuille du pays,
par un correspondant qui, de Constantinople, s'est
livré envers l'illustre président de la Compagnie uni-
verselle à des accès d'aménités qu'on ne rencontre
pas même aux halles.
Mais ce petit malheur a sa très-grande compensation.
En donnant à ce furieux écrivain une leçon de dignité
et de self-respect qu'il ne paraît pas trop capable de
comprendre, le Moniteur maltais rend à la vie et à la
personne du promoteur du canal de Suez un noble
hommage qui n'a pas de peine à effacer des injures
impuissantes, que nous voulons cependant reproduire
avec la correction qui leur est infligée, ne fût-ce que
pour montrer à quel degré de fermentation peuvent
monter ces esprits étroits ou routiniers qui se cabrent
et s'exaspèrent toujours dès que l'on veut sortir de leur
ornière.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans le Moniteur maltais du 6 août :
M. FERDINAND DE LESSEPS.
Le Messaggiere Popolare, si distingué par la sa-
gesse de sa polémique et l'urbanité de son lan-
gage, a. donné place, dans son numéro du 4 août, à
une correspondance de Constantinople complètement
faite pour offenser de la manière la plus grave et la
plus injuste le caractère connu de M. Ferdinand de
Lesseps, qui jouit justement de toute la sympathie
de l'Europe civilisée, non moins que de l'estime de
ceux-là même qui, par des raisons ou des craintes
nationales, se croient obligés à l'entraver dans son
entreprise purement industrielle.
La meilleure réfutation à opposer à. l'auteur de
cette correspondance, serait de lui offrir en un beau
volume la biographie entière du président du con-
seil d'administration du Bosphore de Suez. La vie de
M. de Lesseps, passée impartialement en revue, ne
fournit aux inimitiés avides et déloyales aucun ar-
gument fondé de blâme. M. de Lesseps est un des
modèles de ce beau et honnête caractère français qui
contient en lui tous les germes de la plus exquise
civilisation ; ce qui est grand ne s'abaisse pas. Si cette
vérité est niée par l'auteur de l'article, elle est fer-
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