Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 247
grandement et avec intention ; quant à la question du
canal de Suez, le gouvernement égyptien est simple-
ment absurde de prétendre qu'il ne pourrait pas arrêter
les travaux s'il le voulait bien. Il est possible que Saïd-
r Pacha préfère laisser la Compagnie mourir de sa belle
mort que de mettre fin à son existence par des procédés
violents, quoique parfaitement justifiables. »
Correspondons particulière du Constitutionnel.
Alexandrie, le 28 juillet.
Vous aurez appris l'arrivée de l'escadre anglaise à
Alexandrie ; vous savez combien une pareille démons-
tration est inusitée ; elle a surpris et ému toute la po-
pulation.
On siest demandé quel pouvait être le motif de cette
visite menaçant". Le pavillon anglais ne parait guère
dans les ports de l'Orient que pour y appuyer des ré-
clamations plus ou moins justes comme celle du fameux
Pacifico, ou pour imposer l'adoption de mesures utiles
à son intérêt. Nous savons que les Anglais aiment beau-
coup l'Egypte, de même que Mère-Grand aimait beau-
coup le petit Chaperon-Rouge ; mais l'on se demandait
ici, non sans inquiétude, quel prétexte il y avait pour
une démonstration de cette amitié à longues dents.
C'est un secret dont il n'est pas cependant difficile de
deviner le mot.
Vous n'avez pas été sans entendre parler du voyage
projeté de S. H. le sultan en Egypte. Il suffit de con-
naître les habitudes et le tempérament d'Abdul-Medjid
pour savoir qu'une longue traversée n'est pas de son
goût. Aussi la pensée d'aller visiter le vice-roi, son tri-
butaire, ne lui était certainement pas venue spontaué-
ment; elle lui avait été inspirée, dit-on, par la politique
anglaise.
L'arrivée de l'escadre britannique à Alexandrie devait
coïncider avec celle du sultan.
Remarquez que ce mouvement correspondait aux der-
niers épisodes de la guerre d'Italie.
La pacification a changé l'itinéraire du sultan, et il a
manqué au rendez-vous. Mais la promptitude de l'ar-
rangement conclu à Villafranca n'a pas permis de mo-
difier les ordres envoyés à l'escadre, qui est arrivée
seule.
Quel était au juste son projet ? De quelle manière en-
tendait-on profiter des troubles de l'Europe? C'est ce que
personne ne peut dire ici. Mais le personnel de l'escadre
ne dissimule pas son désappointement, et la diplomatie
anglaise, surprise par le changement imprévu qui s'est
opéré dans l'état de l'Europe, n'a pu trouver encore au-
cune bonne raison pour expliquer la présence d'un ar-
mement formidable dans les eaux de l'Egyp:e, précisé-
mentdans le moment où l'attention du reste de l'Europe
était absorbée par les événements du continent.
PAIL DUBOIS.
(Correspondance particulière de l'Isthme de Suez.)
« Alexandrie, 31 juillet.
c Je me hâte, avant toute chose, de vous déclarer de
la manière la plus formelle et la plus catégorique que
S. A. le vice-roi, tout en subissant les effets d'une pres-
sion injuste, n'a jamais cessé un seul instant d'être le
plus chaud et le plus zélé partisan de l'entreprise du
canal. J'étais bien ni"e, avant d'entrer dans les dé-
tails qui vont suivre, de vius exprimer avec toute auto-
rité ces sentiments du vice-roi.
Ainsi que vous le savez, le programme des opérations
préparatoires, tracé par le Conseil d'administration de la
Compagnie et que la commission déléguée en Egypte a
communiqué à la Porte et au vice-roi en temps utile, se
développait dans une exécution régulière, lorsque tout à
coup surgit une nouvelle pt formidable ligue , ourdie
contre l'œuvre objet des vœux du monde entier
D'un côté, le consul général d'Autriche en Egypte,
obéis ant aux instructions que lui avait transmises le
comte Buol dans un but de nécessité malheureuse, cer-
tainement poussé par le cabinet tory et n û par IVs-
poir d'achever de se concilier sa favrur dans la guerre
que soutenait l'Autriche contre la France, représentait
au vice roi qu'il s'expos ât, aux plus granb dangers lui
et sa dynastie en favor saut ou mé agelnt les opéra -
tions de l'entreprise. D'un autre côté, le consul anglais,
armé d'une dépêche du dernier cabinet britannique,
pesait dans le même sens sur le vice-roi, et le menaçait
de toutes les colères de son gouvernement.
L'ambassadeur anglais à Constantinople envoyait une
dépêche à son subordonné, en Egypte, pour renchérir en-
core sur la pression exercée déjà avec vigueur par ce der-
nier, et enfin, la Porte, cédant évidemment à l'intinrda-
tion, à la contrainte morale illégalement exercées sur elle
par le., ambassadeurs anglais et autrichien, expédiait
au vice-roi une lettre v.zirielle ayant pour objet d'en-
traver des opérations.
Tout c-la se produisait au moment même où la
France, dirigeant toutes ses préoccupations du côté de
la guerre dans laquelle elle était engagée, guerre qui
pouvait devenir générale, devait jusqu'à nouvel ordre
détourner son attention du canal de Suez.
Tous ces incidents , toutes ces pressions combinés
étaient en outre exploités et envenimés par certains
membres de l'entourage du vice-roi, qui saisissaient
avec ardeur chaque occasion de jeter le trouble
dans l'esprit de S. A. En faisant la part de toutes ces
circonstances et des difficultés de la situation, l'opi-
nion de l'Europe doit certes savoir gré au prince de
la réserve qu'il a montrée, surtout en se rappelant
qu'en définitive les droits et les intérêts de la Compa-
gnie ont été pleinement sauvegardés par les actes de
M. de Lesseps.
Les choses en étaient là, lorsque la paix dont nous
nous félicitons est venue déjouer les intrigues passées
et faire avorter les intrigues qui devaient voir bientôt
le jour. En effet, on avait poussé le sultan à faire une
excursion en Egypte, et on sait très-bien que, dans ce
voyage, devaient se produire des actes hostiles au vice-
roi et fort hostiles surtout à la Compagnie du canal.
L'arrivée devant Alexandrie d'une division anglaise
forte de plusieurs vaisseaux de haut-bord, se combinait
avec cette prochaine venue du sultan, et les adver-
saires du canal comptaient beaucoup sur le nouveau
genre de pression qu'allait subir le vice-roi, sous la
grandement et avec intention ; quant à la question du
canal de Suez, le gouvernement égyptien est simple-
ment absurde de prétendre qu'il ne pourrait pas arrêter
les travaux s'il le voulait bien. Il est possible que Saïd-
r Pacha préfère laisser la Compagnie mourir de sa belle
mort que de mettre fin à son existence par des procédés
violents, quoique parfaitement justifiables. »
Correspondons particulière du Constitutionnel.
Alexandrie, le 28 juillet.
Vous aurez appris l'arrivée de l'escadre anglaise à
Alexandrie ; vous savez combien une pareille démons-
tration est inusitée ; elle a surpris et ému toute la po-
pulation.
On siest demandé quel pouvait être le motif de cette
visite menaçant". Le pavillon anglais ne parait guère
dans les ports de l'Orient que pour y appuyer des ré-
clamations plus ou moins justes comme celle du fameux
Pacifico, ou pour imposer l'adoption de mesures utiles
à son intérêt. Nous savons que les Anglais aiment beau-
coup l'Egypte, de même que Mère-Grand aimait beau-
coup le petit Chaperon-Rouge ; mais l'on se demandait
ici, non sans inquiétude, quel prétexte il y avait pour
une démonstration de cette amitié à longues dents.
C'est un secret dont il n'est pas cependant difficile de
deviner le mot.
Vous n'avez pas été sans entendre parler du voyage
projeté de S. H. le sultan en Egypte. Il suffit de con-
naître les habitudes et le tempérament d'Abdul-Medjid
pour savoir qu'une longue traversée n'est pas de son
goût. Aussi la pensée d'aller visiter le vice-roi, son tri-
butaire, ne lui était certainement pas venue spontaué-
ment; elle lui avait été inspirée, dit-on, par la politique
anglaise.
L'arrivée de l'escadre britannique à Alexandrie devait
coïncider avec celle du sultan.
Remarquez que ce mouvement correspondait aux der-
niers épisodes de la guerre d'Italie.
La pacification a changé l'itinéraire du sultan, et il a
manqué au rendez-vous. Mais la promptitude de l'ar-
rangement conclu à Villafranca n'a pas permis de mo-
difier les ordres envoyés à l'escadre, qui est arrivée
seule.
Quel était au juste son projet ? De quelle manière en-
tendait-on profiter des troubles de l'Europe? C'est ce que
personne ne peut dire ici. Mais le personnel de l'escadre
ne dissimule pas son désappointement, et la diplomatie
anglaise, surprise par le changement imprévu qui s'est
opéré dans l'état de l'Europe, n'a pu trouver encore au-
cune bonne raison pour expliquer la présence d'un ar-
mement formidable dans les eaux de l'Egyp:e, précisé-
mentdans le moment où l'attention du reste de l'Europe
était absorbée par les événements du continent.
PAIL DUBOIS.
(Correspondance particulière de l'Isthme de Suez.)
« Alexandrie, 31 juillet.
c Je me hâte, avant toute chose, de vous déclarer de
la manière la plus formelle et la plus catégorique que
S. A. le vice-roi, tout en subissant les effets d'une pres-
sion injuste, n'a jamais cessé un seul instant d'être le
plus chaud et le plus zélé partisan de l'entreprise du
canal. J'étais bien ni"e, avant d'entrer dans les dé-
tails qui vont suivre, de vius exprimer avec toute auto-
rité ces sentiments du vice-roi.
Ainsi que vous le savez, le programme des opérations
préparatoires, tracé par le Conseil d'administration de la
Compagnie et que la commission déléguée en Egypte a
communiqué à la Porte et au vice-roi en temps utile, se
développait dans une exécution régulière, lorsque tout à
coup surgit une nouvelle pt formidable ligue , ourdie
contre l'œuvre objet des vœux du monde entier
D'un côté, le consul général d'Autriche en Egypte,
obéis ant aux instructions que lui avait transmises le
comte Buol dans un but de nécessité malheureuse, cer-
tainement poussé par le cabinet tory et n û par IVs-
poir d'achever de se concilier sa favrur dans la guerre
que soutenait l'Autriche contre la France, représentait
au vice roi qu'il s'expos ât, aux plus granb dangers lui
et sa dynastie en favor saut ou mé agelnt les opéra -
tions de l'entreprise. D'un autre côté, le consul anglais,
armé d'une dépêche du dernier cabinet britannique,
pesait dans le même sens sur le vice-roi, et le menaçait
de toutes les colères de son gouvernement.
L'ambassadeur anglais à Constantinople envoyait une
dépêche à son subordonné, en Egypte, pour renchérir en-
core sur la pression exercée déjà avec vigueur par ce der-
nier, et enfin, la Porte, cédant évidemment à l'intinrda-
tion, à la contrainte morale illégalement exercées sur elle
par le., ambassadeurs anglais et autrichien, expédiait
au vice-roi une lettre v.zirielle ayant pour objet d'en-
traver des opérations.
Tout c-la se produisait au moment même où la
France, dirigeant toutes ses préoccupations du côté de
la guerre dans laquelle elle était engagée, guerre qui
pouvait devenir générale, devait jusqu'à nouvel ordre
détourner son attention du canal de Suez.
Tous ces incidents , toutes ces pressions combinés
étaient en outre exploités et envenimés par certains
membres de l'entourage du vice-roi, qui saisissaient
avec ardeur chaque occasion de jeter le trouble
dans l'esprit de S. A. En faisant la part de toutes ces
circonstances et des difficultés de la situation, l'opi-
nion de l'Europe doit certes savoir gré au prince de
la réserve qu'il a montrée, surtout en se rappelant
qu'en définitive les droits et les intérêts de la Compa-
gnie ont été pleinement sauvegardés par les actes de
M. de Lesseps.
Les choses en étaient là, lorsque la paix dont nous
nous félicitons est venue déjouer les intrigues passées
et faire avorter les intrigues qui devaient voir bientôt
le jour. En effet, on avait poussé le sultan à faire une
excursion en Egypte, et on sait très-bien que, dans ce
voyage, devaient se produire des actes hostiles au vice-
roi et fort hostiles surtout à la Compagnie du canal.
L'arrivée devant Alexandrie d'une division anglaise
forte de plusieurs vaisseaux de haut-bord, se combinait
avec cette prochaine venue du sultan, et les adver-
saires du canal comptaient beaucoup sur le nouveau
genre de pression qu'allait subir le vice-roi, sous la
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295118/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295118/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295118/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295118
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295118
Facebook
Twitter