Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1859 01 août 1859
Description : 1859/08/01 (A4,N75). 1859/08/01 (A4,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529510v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 231
» Ce n'est point en méconnaissant une autorité
)) qu'on la prédispose à accorder son appui. »
Est-ce le grief de la Porte? Cet appui, depuis quatre
ans, n'a pas cessé un jour d'être sollicité par M. Ferd.
de Lesseps.
Peut-on l'accuser d'avoir passé outre? D'abord, jus-
qu'ici les travaux n'ont été que préparatoires et le
droit de la Compagnie à exécuter ces opérations est
admis par tout le monde ; ensuite il avait emporté de
Constantinople la promesse que, conformément à tant
de déclarations ultérieurement répétées, la Turquie,
en ce qui concernait ses intérêts directs, n'apporterait
aucun obstacle à la marche de l'entreprise.
Qu'il serait pourtant facile d'en finir avec ces em-
barras ou ces malentendus! De quoi s'agit-il ?
D'un magnifique instrument de richesse et de civi-
lisation que l'Europe désire, que l'Egypte attend, dont
la Sublime-Porte reconnaît et pour elle et pour le
monde les promesses fécondes.
A quoi bon dès lors toutes ces pauvres querelles et
ces subtilités sur des incidents et des mots. La ques-
tion ainsi posée et admise, la Porte revendique le
droit de sanctionner l'œuvre définitive. Personne ne le
lui conteste; au contraire, on lui demande avec ins-
tance de l'exercer pour son bien et pour le bien com-
mun. Qu'elle l'exerce, qu'elle se rende à des vœux
qu'elle proclame elle-même presque unanimes. Elle
y est toute inclinée. D'après le Journal de Constanti-
nople, c'est « son devoir envers le progrès, » c'est
l'intérêt de ses peuples et le besoin du siècle. Par
quel défaut de logique, par quel esprit de sacrifice
temporiser et entraver où l'on a tant de raisons de
favoriser et pousser !
C'est le moment d'user envers la feuille à laquelle
s'adressent ces observations d'une entière franchise.
L'obstacle à la ratification du sultan il est, et il
était ailleurs; il était à Londres.
La lettre vizirielle destinée à arrêter les travaux
dans l'isthme, elle n'est pas l'acte spontané des mi-
nistres ottomans, elle jest l'œuvre de la crainte et de
la contrainte ; elle est l'œuvre de l'ambassadeur bri-
tannique.
Tous les prétendus griefs et les menus détails dont
argumente le Journal de Constantinople ne sont que
des moyens plus ou moins propres à voiler la vérité
de cette situation.
L'intimidation anglaise, la compression du minis-
tère Derby au Caire et à Constantinople, voilà les
vrais, les seuls motifs de ces résolutions soudaines
dont la faiblesse opprimée cherche ailleurs le pré-
texte.
Ce n'est point par la rigole de service que les droits
du sultan sont compromis. Ils sont abaissés et con-
fisqués par ces prépotences hautaines qui ne lui lais-
sent ni son libre arbitre ni la faculté de ne consulter
que ses devoirs de souverain, que les intérêts de son
empire.
Nous l'avons dit souvent, c'est là le grand danger
de la Turquie ; et nous nous affligeons de lui avoir vu
donner à l'Europe une nouvelle preuve qu'elle ne sa-
vait pas s'en affranchir.
Elle ne peut pas se dissimuler qu'elle vient en-
core une fois de blesser profondément le continent et
la France.
Elle ne peut point se dissimuler toutes les chances
qu'elle encourt à se résigner au rôle d'instrument
d'un égoïsme à la fois inintelligent et jaloux contre
tous les intérêts du monde.
Le ministère Derby est tombé; la guerre d'Italie
est finie ; la paix avec l'Autriche est signée. Les deux
empires désormais alliés ont le même intérêt dans la
question du canal de Suez. La Turquie s'est trop hâ-
tée de céder à la pression étrangère, mais certes tout
l'invite aujourd'hui à rentrer dans les conditions de
sa liberté et de son indépendance.
Elle en a besoin pour rétablir sa position et sa po-
pularité dans l'opinion européenne.
ERNEST DESPLACES.
LA PRESSION ANGLAISE.
(Correspondance particulière du CONSTITUTIOXEL.)
Alexandrie, le 6 juillet.
Vous avez bien voulu insérer dans votre numéro du
25 juin dernier les renseignements que je vous ai don-
nés sur l'étrange revirement qui paraissait s'opérer
dans les dispositions du vice-roi au sujet de l'entre-
prise de Suez, et vos lecteurs ont été mis au courant
des petites intrigues et des grosses influences qui
s'agitaient autour de cette affaire. Voici un nouvel
incident qui ne peut manquer d'intéresser par son ori-
ginalité. Je vous rapporte textuellement cette nouvelle
conversation en constrvant le ton familier, la finesse
d'esprit et d'expression où le vice-roi excelle.
Le 4 de ce mois, M. Walne, gérant par intérim du
consulat général d'Angleterre en Egypte, a été reçu par
le vice-roi en audience particulière à son palais de
Mariout. S. A. s'occupait en ce moment d'une revue
générale de ses troupes. Elle avait réuni en bon ordre
ses 30,000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie,
et elle se préparait à leur faire exécuter quelque ma-
nœuvre, lorsqu'on lui annonça la visite de M. le gérant
du consulat général d'Angleterre qu'elle reçut avec sa
bienveillance ordinaire. Encouragé par ce bon accueil ,
M. Walne parla d'une dépêche de S. Exc. le ministre de
S. M. britannique à Constantinople, par laquelle 1 ho-
norable M. Buhver invitait M. Walne à faire au vice-roi
une nouvelle communication au sujet de la lettre écrite
par le grand-vizir, lequel ayant donné jusqu'ici tant de
témoignages de sympathie il l'œuvre du canal, s'est
avisé tout à coup de se prononcer contre l'exécution des
opérations commencées par le vice-roi, il y a quatre
» Ce n'est point en méconnaissant une autorité
)) qu'on la prédispose à accorder son appui. »
Est-ce le grief de la Porte? Cet appui, depuis quatre
ans, n'a pas cessé un jour d'être sollicité par M. Ferd.
de Lesseps.
Peut-on l'accuser d'avoir passé outre? D'abord, jus-
qu'ici les travaux n'ont été que préparatoires et le
droit de la Compagnie à exécuter ces opérations est
admis par tout le monde ; ensuite il avait emporté de
Constantinople la promesse que, conformément à tant
de déclarations ultérieurement répétées, la Turquie,
en ce qui concernait ses intérêts directs, n'apporterait
aucun obstacle à la marche de l'entreprise.
Qu'il serait pourtant facile d'en finir avec ces em-
barras ou ces malentendus! De quoi s'agit-il ?
D'un magnifique instrument de richesse et de civi-
lisation que l'Europe désire, que l'Egypte attend, dont
la Sublime-Porte reconnaît et pour elle et pour le
monde les promesses fécondes.
A quoi bon dès lors toutes ces pauvres querelles et
ces subtilités sur des incidents et des mots. La ques-
tion ainsi posée et admise, la Porte revendique le
droit de sanctionner l'œuvre définitive. Personne ne le
lui conteste; au contraire, on lui demande avec ins-
tance de l'exercer pour son bien et pour le bien com-
mun. Qu'elle l'exerce, qu'elle se rende à des vœux
qu'elle proclame elle-même presque unanimes. Elle
y est toute inclinée. D'après le Journal de Constanti-
nople, c'est « son devoir envers le progrès, » c'est
l'intérêt de ses peuples et le besoin du siècle. Par
quel défaut de logique, par quel esprit de sacrifice
temporiser et entraver où l'on a tant de raisons de
favoriser et pousser !
C'est le moment d'user envers la feuille à laquelle
s'adressent ces observations d'une entière franchise.
L'obstacle à la ratification du sultan il est, et il
était ailleurs; il était à Londres.
La lettre vizirielle destinée à arrêter les travaux
dans l'isthme, elle n'est pas l'acte spontané des mi-
nistres ottomans, elle jest l'œuvre de la crainte et de
la contrainte ; elle est l'œuvre de l'ambassadeur bri-
tannique.
Tous les prétendus griefs et les menus détails dont
argumente le Journal de Constantinople ne sont que
des moyens plus ou moins propres à voiler la vérité
de cette situation.
L'intimidation anglaise, la compression du minis-
tère Derby au Caire et à Constantinople, voilà les
vrais, les seuls motifs de ces résolutions soudaines
dont la faiblesse opprimée cherche ailleurs le pré-
texte.
Ce n'est point par la rigole de service que les droits
du sultan sont compromis. Ils sont abaissés et con-
fisqués par ces prépotences hautaines qui ne lui lais-
sent ni son libre arbitre ni la faculté de ne consulter
que ses devoirs de souverain, que les intérêts de son
empire.
Nous l'avons dit souvent, c'est là le grand danger
de la Turquie ; et nous nous affligeons de lui avoir vu
donner à l'Europe une nouvelle preuve qu'elle ne sa-
vait pas s'en affranchir.
Elle ne peut pas se dissimuler qu'elle vient en-
core une fois de blesser profondément le continent et
la France.
Elle ne peut point se dissimuler toutes les chances
qu'elle encourt à se résigner au rôle d'instrument
d'un égoïsme à la fois inintelligent et jaloux contre
tous les intérêts du monde.
Le ministère Derby est tombé; la guerre d'Italie
est finie ; la paix avec l'Autriche est signée. Les deux
empires désormais alliés ont le même intérêt dans la
question du canal de Suez. La Turquie s'est trop hâ-
tée de céder à la pression étrangère, mais certes tout
l'invite aujourd'hui à rentrer dans les conditions de
sa liberté et de son indépendance.
Elle en a besoin pour rétablir sa position et sa po-
pularité dans l'opinion européenne.
ERNEST DESPLACES.
LA PRESSION ANGLAISE.
(Correspondance particulière du CONSTITUTIOXEL.)
Alexandrie, le 6 juillet.
Vous avez bien voulu insérer dans votre numéro du
25 juin dernier les renseignements que je vous ai don-
nés sur l'étrange revirement qui paraissait s'opérer
dans les dispositions du vice-roi au sujet de l'entre-
prise de Suez, et vos lecteurs ont été mis au courant
des petites intrigues et des grosses influences qui
s'agitaient autour de cette affaire. Voici un nouvel
incident qui ne peut manquer d'intéresser par son ori-
ginalité. Je vous rapporte textuellement cette nouvelle
conversation en constrvant le ton familier, la finesse
d'esprit et d'expression où le vice-roi excelle.
Le 4 de ce mois, M. Walne, gérant par intérim du
consulat général d'Angleterre en Egypte, a été reçu par
le vice-roi en audience particulière à son palais de
Mariout. S. A. s'occupait en ce moment d'une revue
générale de ses troupes. Elle avait réuni en bon ordre
ses 30,000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie,
et elle se préparait à leur faire exécuter quelque ma-
nœuvre, lorsqu'on lui annonça la visite de M. le gérant
du consulat général d'Angleterre qu'elle reçut avec sa
bienveillance ordinaire. Encouragé par ce bon accueil ,
M. Walne parla d'une dépêche de S. Exc. le ministre de
S. M. britannique à Constantinople, par laquelle 1 ho-
norable M. Buhver invitait M. Walne à faire au vice-roi
une nouvelle communication au sujet de la lettre écrite
par le grand-vizir, lequel ayant donné jusqu'ici tant de
témoignages de sympathie il l'œuvre du canal, s'est
avisé tout à coup de se prononcer contre l'exécution des
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