Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1859 15 juillet 1859
Description : 1859/07/15 (A4,N74). 1859/07/15 (A4,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295096
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE .LIUN-iON-"DÈb,«riEUX MERS. 215
se contre malveillant pour la Turquie ; il attaque la
France; il attaque l'Egypte ; il attaque M. Ferdinand
de Lesseps. A quoi bon ces mauvaises humeurs rétros*
pectives ? à quoi bon ce tissu d'imputations menson-
gères qu'il entasse avec une sorte de fièvre et qui ne
peuvent avoir d'autre résultat que de semer la défiance
et l'irritation quand l'apaisement des esprits serait si
désirable î Nous lui avons déjà reproché de décourager,
d'affaiblir moralement la Turquie. Il persiste encore
et nous montre l'empire ottoman, à l'état maladif,
livré aux haines de ses sujets chrétiens et à la merci
de la France et de la Russie dont il doit attendre la
vie ou la mort. - Après que la diplomatie britannique
a engagé le gouvernement turc, à propos du canal,
dans une démarche qui doit le compromettre et auprès
de la France et auprès de l'opinion continentale, le
Times lui signifie qu'il n'a point de secours à attendre
de l'Angleterre; que l'Angleterre, puissance insulaire,
n'a d'action sur l'Europe que par les armées d'un allié
continental, et qu'aujourd'hui, par conséqu ent .iln'a rien
à espérer de la-protection anglaise. Il fallait au moins
parler ainsi a' la Turquie au moment où, par l'inti-
midation, on la contraignàit à soulever et a braver l'o-
pinion publique de la France. C'était un langage bon
peut-être, loyal sans doute, àlui tenir lorsqu'on la pous-
sait, contre sa parole, contre ses intérêts, contre ses
inclinations, à entraver les travaux préparatoires en
cours d'exécution dans l'isthme. C'est à la Turquie
aujourd'hui à tirer profit de cette leçon et à voir que
tandis qu'on l'excitait contré la France et la Russie,
on se réservait de l'abandonner dans les embarras où
on la forçait de se plonger.
Les questions danubiennes ne sont point de notre
ressort. Nous pouvons dire toutefois que le Times al-
tère la vérité en avançant que la France partage le
dessein qu'on aurait de soustraire les provinces moldo-
valaque&à la suzeraineté du sultan. Est-ce par ces
imputations notoirement fausses que le Times espère
entretenir les bonnes relations entre les deux pays? -
Est-ce par des imputations de la même nature qu'il
compte maintenir ou rétablir la cordialité si désirable
entre le sultan et le vice-roi? Sur quels faits, sur quels
actes appuie-t-il ses accusations contré la prétendue
ambition de ce prince, acharné, nous dit-il, à se rendre
indépendant de la Porte ? Nous lui avons déjà adressé
cette question : il ne répond pas et il continue impas-
siblemèht à répandre dans le monde ses allégations
arbitraires et gratuites. Les actes mêmes par lesquels
Saïd-Pacha a, avec le plus d'éclat, prouvé sa loyauté
à son suzerain, le Times les tourne contre cette loyauté.
Ce-prince, il est vrai, a envoyé ses flottes et ses troupes
au secours de la Turquie en danger ; mais il a prétendu
le faire sur un pied d'égalité, non comme un vassal,
mais comme un souverain magnanime qui aide un
frère dans l'embarras. Que dire à ces interprétations,
et n*est-*ce'-pàs le cas de rappeler la perplexité de Pas-
cal, ne sachant que répondre au jésuite qui l'appelit
tison d'enfer?
Nous continuons à défier le Times de citer un acte,'
un fait du vice-roi tendant à indiquer un manque de
déférence, de respect ou de fidélité envers son suze-
rain ou les traités qui le lient à l'empire. Et s'il fal-
lait en citer de contraires, nous ne serions pas em-
barrassés d'en trouver de nombreux, seulement dans
l'histoire déjà longue du canal de Suez. Il en est de
même de l'extravagante conspiration dont le Times
nous révèle pour la dixième fois l'existence entre le
gouvernement égyptien et le gouvernement français.
Le Times sait mieux que personne que dans toutes
les affaires d'Orient notre gouvernement a témoigné
une réserve, un ménagement pour les intérêts an-
glais, et souvent une abnégation qui méritaient certes
une autre récompense que celle de s'entendre accuser
par un organe anglais de favoriser la turbulence ou
de partager les perfides desseins d'une ambition ca-
chée. Il est remarquable qu'en même temps le Times
se vante d'avoir obtenu ou arraché du gouvernement
égyptien toutes les faveurs, tous les avantages qu'il
lui a plu d'exiger. Pourrait-il dire cependant ce que
la France a obtenu ou réclamé? Jusqu'ici elle s'est
abstenue, même pour défendre contre l'illégitimité et
la déloyauté des intrigues anglaises le canal de Suez..
M. Ferdinand de Lesseps lui-même, nous ne savons
trop pourquoi, a dû participer aussi à ce rejaillisse-
ment général d'éclaboussures. Le Times, qui veut le
percement de l'isthme, le Times, qui voit dans la
réalisation de ce projet de si beaux bénéfices pour ses
compatriotes, devrait au moins depuis sa conversion
savoir gré à 1 initiateur de son ardeur infatig'able, de
son courage, de sa persévérance, relevés par le plus
admirable désintéressement. M. de Lesseps pourtant,
aux yeux du Times, qui ne s'en croit pas plus que
nous ne l'en croyons, est le chef des intrigants et des
flatteurs qui entourent le vice-roi. C'est lui -qui est
l'àme et le lien de cette sourde conspiration entre
l'Egypte et la France; c'est lui qui donne le mot
d'ordre ou bien qui le transmet; c'est lui qu'on voit
apparaître au Caire et à Alexandrie aussitôt que le
vice-roi veut donner un corps à ces fantômes d'am-
bition qui restent toujours des fantômes; le tout,
parce que, dès que M. de Lesseps paraît en Egypte,
le Times ne manque pas de pousser un article de cla-
meurs assaisonnées de la même et immuable calomnie.
C'est M. de Lesseps enfin qui n'avait imaginé le pro-
jet du canal des deux mers que pour contrecarrer
l'Angleterre dans le désir qu'elle avait d'obtenir un
chemin de fer d'Alexandrie à Suez. Ici, pour le coup,
nous arrêtons court le Times. Il devrait exister
pour lui une limite dans le cynisme du mensonge.
C'est M. de Lesseps lui-même qui a employé toute
son influence, tout le crédit de son amitié auprès du
vice-roi, au moment même où l'entreprise du canal
se contre malveillant pour la Turquie ; il attaque la
France; il attaque l'Egypte ; il attaque M. Ferdinand
de Lesseps. A quoi bon ces mauvaises humeurs rétros*
pectives ? à quoi bon ce tissu d'imputations menson-
gères qu'il entasse avec une sorte de fièvre et qui ne
peuvent avoir d'autre résultat que de semer la défiance
et l'irritation quand l'apaisement des esprits serait si
désirable î Nous lui avons déjà reproché de décourager,
d'affaiblir moralement la Turquie. Il persiste encore
et nous montre l'empire ottoman, à l'état maladif,
livré aux haines de ses sujets chrétiens et à la merci
de la France et de la Russie dont il doit attendre la
vie ou la mort. - Après que la diplomatie britannique
a engagé le gouvernement turc, à propos du canal,
dans une démarche qui doit le compromettre et auprès
de la France et auprès de l'opinion continentale, le
Times lui signifie qu'il n'a point de secours à attendre
de l'Angleterre; que l'Angleterre, puissance insulaire,
n'a d'action sur l'Europe que par les armées d'un allié
continental, et qu'aujourd'hui, par conséqu ent .iln'a rien
à espérer de la-protection anglaise. Il fallait au moins
parler ainsi a' la Turquie au moment où, par l'inti-
midation, on la contraignàit à soulever et a braver l'o-
pinion publique de la France. C'était un langage bon
peut-être, loyal sans doute, àlui tenir lorsqu'on la pous-
sait, contre sa parole, contre ses intérêts, contre ses
inclinations, à entraver les travaux préparatoires en
cours d'exécution dans l'isthme. C'est à la Turquie
aujourd'hui à tirer profit de cette leçon et à voir que
tandis qu'on l'excitait contré la France et la Russie,
on se réservait de l'abandonner dans les embarras où
on la forçait de se plonger.
Les questions danubiennes ne sont point de notre
ressort. Nous pouvons dire toutefois que le Times al-
tère la vérité en avançant que la France partage le
dessein qu'on aurait de soustraire les provinces moldo-
valaque&à la suzeraineté du sultan. Est-ce par ces
imputations notoirement fausses que le Times espère
entretenir les bonnes relations entre les deux pays? -
Est-ce par des imputations de la même nature qu'il
compte maintenir ou rétablir la cordialité si désirable
entre le sultan et le vice-roi? Sur quels faits, sur quels
actes appuie-t-il ses accusations contré la prétendue
ambition de ce prince, acharné, nous dit-il, à se rendre
indépendant de la Porte ? Nous lui avons déjà adressé
cette question : il ne répond pas et il continue impas-
siblemèht à répandre dans le monde ses allégations
arbitraires et gratuites. Les actes mêmes par lesquels
Saïd-Pacha a, avec le plus d'éclat, prouvé sa loyauté
à son suzerain, le Times les tourne contre cette loyauté.
Ce-prince, il est vrai, a envoyé ses flottes et ses troupes
au secours de la Turquie en danger ; mais il a prétendu
le faire sur un pied d'égalité, non comme un vassal,
mais comme un souverain magnanime qui aide un
frère dans l'embarras. Que dire à ces interprétations,
et n*est-*ce'-pàs le cas de rappeler la perplexité de Pas-
cal, ne sachant que répondre au jésuite qui l'appelit
tison d'enfer?
Nous continuons à défier le Times de citer un acte,'
un fait du vice-roi tendant à indiquer un manque de
déférence, de respect ou de fidélité envers son suze-
rain ou les traités qui le lient à l'empire. Et s'il fal-
lait en citer de contraires, nous ne serions pas em-
barrassés d'en trouver de nombreux, seulement dans
l'histoire déjà longue du canal de Suez. Il en est de
même de l'extravagante conspiration dont le Times
nous révèle pour la dixième fois l'existence entre le
gouvernement égyptien et le gouvernement français.
Le Times sait mieux que personne que dans toutes
les affaires d'Orient notre gouvernement a témoigné
une réserve, un ménagement pour les intérêts an-
glais, et souvent une abnégation qui méritaient certes
une autre récompense que celle de s'entendre accuser
par un organe anglais de favoriser la turbulence ou
de partager les perfides desseins d'une ambition ca-
chée. Il est remarquable qu'en même temps le Times
se vante d'avoir obtenu ou arraché du gouvernement
égyptien toutes les faveurs, tous les avantages qu'il
lui a plu d'exiger. Pourrait-il dire cependant ce que
la France a obtenu ou réclamé? Jusqu'ici elle s'est
abstenue, même pour défendre contre l'illégitimité et
la déloyauté des intrigues anglaises le canal de Suez..
M. Ferdinand de Lesseps lui-même, nous ne savons
trop pourquoi, a dû participer aussi à ce rejaillisse-
ment général d'éclaboussures. Le Times, qui veut le
percement de l'isthme, le Times, qui voit dans la
réalisation de ce projet de si beaux bénéfices pour ses
compatriotes, devrait au moins depuis sa conversion
savoir gré à 1 initiateur de son ardeur infatig'able, de
son courage, de sa persévérance, relevés par le plus
admirable désintéressement. M. de Lesseps pourtant,
aux yeux du Times, qui ne s'en croit pas plus que
nous ne l'en croyons, est le chef des intrigants et des
flatteurs qui entourent le vice-roi. C'est lui -qui est
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l'Egypte et la France; c'est lui qui donne le mot
d'ordre ou bien qui le transmet; c'est lui qu'on voit
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vice-roi veut donner un corps à ces fantômes d'am-
bition qui restent toujours des fantômes; le tout,
parce que, dès que M. de Lesseps paraît en Egypte,
le Times ne manque pas de pousser un article de cla-
meurs assaisonnées de la même et immuable calomnie.
C'est M. de Lesseps enfin qui n'avait imaginé le pro-
jet du canal des deux mers que pour contrecarrer
l'Angleterre dans le désir qu'elle avait d'obtenir un
chemin de fer d'Alexandrie à Suez. Ici, pour le coup,
nous arrêtons court le Times. Il devrait exister
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