Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1859 01 octobre 1859
Description : 1859/10/01 (A4,N79). 1859/10/01 (A4,N79).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529514h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 299
fourni de nombreux exemples; en voici de nou-
veaux.
M. Dupin, ancien président de plusieurs de nos
assemblées délibérantes, sénateur, investi des plus
hautes fonctions dans la magistrature judiciaire, a
voulu aussi honorer de son hommage l'œuvre qui
doit unir les deux mers les plus parcourues du
monde, et dans un discours prononcé devant le co-
mice de Clamecy et couvert par les applaudisse-
ments de son auditoire, il a voulu faire entendre sa
protestation contre l'opposition déplorable et isolée
qui arrête encore le triomphe définitif de ce grand
progrès de l'humanité.
Nous avons eu plusieurs fois à enregistrer les té-
moignages de sympathie prodigués à cet œuvre par
les membres du clergé de toutes les religions et spécia-
lement par notre clergé catholique, qui sait si bien com-
prendre tout ce qui est généreux et utile. Nous pou-
vons aujourd'hui ajouter à tous ces témoignages ce-
lui d'un des membres les plus éminents et les plus il-
lustres de notre épiscopat. Mgr. Dupanloup, évêque
d'Orléans, dans une lettre pastorale où brillent toutes
les qualités oratoires et les sentiments du plus noble
patriotisme, a bien voulu aussi consacrer de sa parole
la popularité du canal de Suez. A ses yeux la vic-
toire est acquise, et le résultat n'est plus douteux.
« Le canon, dit-il avec sa verve apostolique, ou-
vre un continent, et par cette ouverture on verra
passer Dieu. L'obstination victorieuse de M. de Les-
seps perce les terres de Suez, et à travers les mers
rapprochées c'est un chemin plus rapide ouvert à
l'évangile vers les Indes. »
Ainsi, honoré par les conservateurs de la loi et les
organes de la morale publique, appelé et béni par les
propagateurs de la parole divine, l'œuvre du perce-
ment de l'isthme de Suez ne cesse de retentir aux
oreilles de l'opinion comme une immense réclamation
de la conscience universelle. Jamais en achevant d'é-
carter les derniers obstacles qui arrêtent l'exécution
d'un projet civilisateur, le gouvernement français ne
sera applaudi et secondé par un plus unanime con-
cert d'autorités plus hautes et plus vénérées.
J. Rosit
LE MINISTÈRE ACTUEL EN ANGLETERRE
Et l'isthme de Suez.
On lit dans la Patrie :
« Il paraîtrait, si nous devons du moins en croire des
lettres et des journaux de Constantinople, que, dans ces
derniers temps, l'ambassadeur de France aurait été
amené à entretenir le cabinet ottoman de l'affaire de
l'isthme de Suez. Toutefois, cet entretien officieux n'au-
rait porté, dit-on, que sur le caractère exclusivement
commercial de l'entreprise, le seul au reste que la
Compagnie universelle du Canal maritime ait jamais entendu
donner à l'œuvre dont elle poursuit la réalisation. Cir-
conscrit sur ce terrain, le projet relatif au percement
de l'isthme pouvait être victorieusement défendu à
Constantinople.
» Il était facile, en effet, de rappeler à la Porte que le
hatti-chériff du 18 février 1856, rendu par le sultan
« dans le but de rechercher et d'assurer les moyens
d'accroître de jour en jour la prospérité de tous les
pays soumis à sa puissance, » contenait la déclaration
suivante :
« On s'occupera également de la création de routes
et de canaux qui rendraient les communications plus
faciles et augmenteraient les sources de la richesse du
pays. On abolira tout ce qui peut entraver le com-
merce. Pour arriver à ces résultats, on s'appliquera à
mettre à profit les arts, les sciences et les capitaux
européens. »
» En présence de cette sorte de programme, il était
permis de penser que la création du canal de Suez
pouvait à bon droit, y être rattachée ; que l'établisse-
ment de cette voie maritime, en même temps qu'il
pouvait être pour l'Egypte « une source de richesse, »
favorisait le commerce de toutes les nations entre
l'Europe et l'extrême Orient ; que les hommes les plus
compétents avaient, au nom de la science, reconnu
comme praticable l'accomplissement du projet; qu'un
appel avait été fait aux capitaux européens, appel si
bien entendu, qu'en France seulement, des souscrip-
teurs s'étaient engagés pour l'énorme somme de 10T
millions. Quoi de plus extraordinaire, dès-lors, que la
Porte persistât à ne pas accorder au vice-roi d'Egypte,
Saïd pacha, le flrman nécessaire pour l'exécution des
travaux ?
» C'est que la Porte, dont nous ne saurions suspecter
la bonne volonté à l'égard de cette entreprise, si elle
ne prenait conseil que d'elle-même, c'est que la Porte,
disons-nous, déclinant la responsabilité des retards ap-
portés à la concession du firman, s'abritait derrière des
considérations politiques. Celles-ci ne sont que d'une
seule nature. Il ne s'agit que des obstacles que le gou-
vernement anglais n'a cessé d'opposer à l'exécution du
canal de Suez.
» Ce n'est pas sans raison que nous isolons ici delà na-
tion anglaise quelques-uns de ses hommes d'Etat;
car l'Angleterre a favorablement accueilli le projet du
canal de Suez; car à Londres, à Liverpool, à Manches-
ter, à Birmingham, à Glascow, à Leith, à Newcastle,
à Edimbourg, à Belfast, à Cork, à Bristol de nombreux
meetings et les représentants les plus autorisés du
commerce et de l'industrie se sont prononcés en faveur
de l'exécution du canal, au nom même des intérêts de
l'Angleterre et des relations incessantes des ports de
la Grande-Bretagne avec l'Inde et la Chine.
» Mais la Porte, heureusement, ne saurait demeurer
plus longtemps sous la pression que différents minis-
tères et, en dernier lieu, le cabinet Derby, exercèrent
successivement sur elle. L'entreprise du canal de Suez,
en effet, a pour elle cette bonne fortune que des mem-
bres de l'administration actuelle, parmi les plus in-
fluents, ont donné leur adhésion à une politique qui
restituerait au sultan toute sa liberté d'action.
fourni de nombreux exemples; en voici de nou-
veaux.
M. Dupin, ancien président de plusieurs de nos
assemblées délibérantes, sénateur, investi des plus
hautes fonctions dans la magistrature judiciaire, a
voulu aussi honorer de son hommage l'œuvre qui
doit unir les deux mers les plus parcourues du
monde, et dans un discours prononcé devant le co-
mice de Clamecy et couvert par les applaudisse-
ments de son auditoire, il a voulu faire entendre sa
protestation contre l'opposition déplorable et isolée
qui arrête encore le triomphe définitif de ce grand
progrès de l'humanité.
Nous avons eu plusieurs fois à enregistrer les té-
moignages de sympathie prodigués à cet œuvre par
les membres du clergé de toutes les religions et spécia-
lement par notre clergé catholique, qui sait si bien com-
prendre tout ce qui est généreux et utile. Nous pou-
vons aujourd'hui ajouter à tous ces témoignages ce-
lui d'un des membres les plus éminents et les plus il-
lustres de notre épiscopat. Mgr. Dupanloup, évêque
d'Orléans, dans une lettre pastorale où brillent toutes
les qualités oratoires et les sentiments du plus noble
patriotisme, a bien voulu aussi consacrer de sa parole
la popularité du canal de Suez. A ses yeux la vic-
toire est acquise, et le résultat n'est plus douteux.
« Le canon, dit-il avec sa verve apostolique, ou-
vre un continent, et par cette ouverture on verra
passer Dieu. L'obstination victorieuse de M. de Les-
seps perce les terres de Suez, et à travers les mers
rapprochées c'est un chemin plus rapide ouvert à
l'évangile vers les Indes. »
Ainsi, honoré par les conservateurs de la loi et les
organes de la morale publique, appelé et béni par les
propagateurs de la parole divine, l'œuvre du perce-
ment de l'isthme de Suez ne cesse de retentir aux
oreilles de l'opinion comme une immense réclamation
de la conscience universelle. Jamais en achevant d'é-
carter les derniers obstacles qui arrêtent l'exécution
d'un projet civilisateur, le gouvernement français ne
sera applaudi et secondé par un plus unanime con-
cert d'autorités plus hautes et plus vénérées.
J. Rosit
LE MINISTÈRE ACTUEL EN ANGLETERRE
Et l'isthme de Suez.
On lit dans la Patrie :
« Il paraîtrait, si nous devons du moins en croire des
lettres et des journaux de Constantinople, que, dans ces
derniers temps, l'ambassadeur de France aurait été
amené à entretenir le cabinet ottoman de l'affaire de
l'isthme de Suez. Toutefois, cet entretien officieux n'au-
rait porté, dit-on, que sur le caractère exclusivement
commercial de l'entreprise, le seul au reste que la
Compagnie universelle du Canal maritime ait jamais entendu
donner à l'œuvre dont elle poursuit la réalisation. Cir-
conscrit sur ce terrain, le projet relatif au percement
de l'isthme pouvait être victorieusement défendu à
Constantinople.
» Il était facile, en effet, de rappeler à la Porte que le
hatti-chériff du 18 février 1856, rendu par le sultan
« dans le but de rechercher et d'assurer les moyens
d'accroître de jour en jour la prospérité de tous les
pays soumis à sa puissance, » contenait la déclaration
suivante :
« On s'occupera également de la création de routes
et de canaux qui rendraient les communications plus
faciles et augmenteraient les sources de la richesse du
pays. On abolira tout ce qui peut entraver le com-
merce. Pour arriver à ces résultats, on s'appliquera à
mettre à profit les arts, les sciences et les capitaux
européens. »
» En présence de cette sorte de programme, il était
permis de penser que la création du canal de Suez
pouvait à bon droit, y être rattachée ; que l'établisse-
ment de cette voie maritime, en même temps qu'il
pouvait être pour l'Egypte « une source de richesse, »
favorisait le commerce de toutes les nations entre
l'Europe et l'extrême Orient ; que les hommes les plus
compétents avaient, au nom de la science, reconnu
comme praticable l'accomplissement du projet; qu'un
appel avait été fait aux capitaux européens, appel si
bien entendu, qu'en France seulement, des souscrip-
teurs s'étaient engagés pour l'énorme somme de 10T
millions. Quoi de plus extraordinaire, dès-lors, que la
Porte persistât à ne pas accorder au vice-roi d'Egypte,
Saïd pacha, le flrman nécessaire pour l'exécution des
travaux ?
» C'est que la Porte, dont nous ne saurions suspecter
la bonne volonté à l'égard de cette entreprise, si elle
ne prenait conseil que d'elle-même, c'est que la Porte,
disons-nous, déclinant la responsabilité des retards ap-
portés à la concession du firman, s'abritait derrière des
considérations politiques. Celles-ci ne sont que d'une
seule nature. Il ne s'agit que des obstacles que le gou-
vernement anglais n'a cessé d'opposer à l'exécution du
canal de Suez.
» Ce n'est pas sans raison que nous isolons ici delà na-
tion anglaise quelques-uns de ses hommes d'Etat;
car l'Angleterre a favorablement accueilli le projet du
canal de Suez; car à Londres, à Liverpool, à Manches-
ter, à Birmingham, à Glascow, à Leith, à Newcastle,
à Edimbourg, à Belfast, à Cork, à Bristol de nombreux
meetings et les représentants les plus autorisés du
commerce et de l'industrie se sont prononcés en faveur
de l'exécution du canal, au nom même des intérêts de
l'Angleterre et des relations incessantes des ports de
la Grande-Bretagne avec l'Inde et la Chine.
» Mais la Porte, heureusement, ne saurait demeurer
plus longtemps sous la pression que différents minis-
tères et, en dernier lieu, le cabinet Derby, exercèrent
successivement sur elle. L'entreprise du canal de Suez,
en effet, a pour elle cette bonne fortune que des mem-
bres de l'administration actuelle, parmi les plus in-
fluents, ont donné leur adhésion à une politique qui
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